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Gilles Bertin

Gilles Bertin né le à Paris[1] et mort le à Barcelone, est un musicien et chanteur français, membre fondateur du groupe punk bordelais Camera Silens entre 1981 et 1986.

Gilles Bertin
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  58 ans)
Barcelone
Nom de naissance
Gilles René Henri Bertin
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Mouvement
Instrument

AprÚs avoir participé à un braquage en 1988, il est condamné par contumace à dix ans de prison ferme, vit dans la clandestinité au Portugal et en Espagne entre 1988 et 2016, puis revient en France pour se rendre à la justice qui le condamne à cinq ans de prison avec sursis.

Biographie

Les années punk

NĂ© Ă  Paris le , Gilles Bertin est encore adolescent lorsque ses parents fonctionnaires dĂ©mĂ©nagent dans la rĂ©gion bordelaise. AprĂšs avoir dĂ©crochĂ© un CAP de tourneur fraiseur, il quitte le domicile familial le jour de sa majoritĂ© pour s’installer dans un squat Ă  Bordeaux et fonder un groupe de punk, Camera Silens[2] - [3]. Il s'investit dans le mouvement punk au dĂ©but des annĂ©es 1980. Il est bassiste et chanteur du groupe Camera Silens, qui bĂ©nĂ©ficie d'un succĂšs important dans la scĂšne punk, oĂŻ et rock alternatif[4] - [5] - [6]. Il devient parallĂšlement toxicomane puis sĂ©ropositif[7] - [8] - [9]. Petit Ă  petit, parallĂšlement Ă  la carriĂšre artistique du groupe, Gilles Bertin tombe dans la dĂ©linquance et les braquages. Le groupe continue sans lui Ă  partir de 1986. Son fils aĂźnĂ©, Loris naĂźt en 1986.

Le braquage

Le , Gilles Bertin participe au cambriolage du dĂ©pĂŽt toulousain de la Brink’s. Il est accompagnĂ© d’une dizaine de braqueurs, qui pour la plupart, ont dĂ©jĂ  commis plusieurs attaques de banque, dont Ă  Limoges le l'enlĂšvement d'un vigile de la sociĂ©tĂ© de transport de fonds SPS, leur permettant de s'introduire dans les locaux de l'entreprise pour dĂ©valiser les coffres. Ils abandonneront leur otage ficelĂ© dans une grange puis alerteront par un appel ironique la presse locale sur sa position. Le mode opĂ©ratoire sophistiquĂ© dans sa prĂ©paration (enlĂšvement, interrogatoire contradictoire, faux uniformes, etc.) ne correspond en rien Ă  l'action d'un banditisme traditionnel. Le braquage a tout de mĂȘme nĂ©cessitĂ© deux ans de prĂ©paration[10]. 11 751 316 francs (soit 3,1 million d’euros 2020) ont Ă©tĂ© dĂ©robĂ©s ce jour-lĂ , sans que fĂ»t tirĂ© le moindre coup de feu avec toutefois l'enlĂšvement et la sĂ©questration dans un local louĂ© et amĂ©nagĂ© Ă  cet effet des couples de deux des dispatcheurs de la sociĂ©tĂ© Brink's. Ceux-ci subissant un interrogatoire musclĂ© tant physiquement que psychologiquement afin de dĂ©voiler la procĂ©dure d'introduction dans l'entreprise. La majeure partie du butin n’a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©e.

La cavale

DĂšs l'arrivĂ©e de la police, un tĂ©moin Ă©voquant les « yeux d'un bleu remarquable » de l'un des auteurs a conduit Ă  son identification immĂ©diate et par la suite celle de l'ensemble de l'Ă©quipe qui se rĂ©vĂ©lait ĂȘtre un amalgame d'artistes, militants d'extrĂȘme gauche, anciens membres de l'ETA. La police lance l’« opĂ©ration sangria » [11], et tous les participants sont rapidement apprĂ©hendĂ©s dans les deux ans suivant le braquage, sauf Gilles Bertin qui Ă©chappe aux policiers espagnols et français Ă  l'aĂ©roport de Barcelone en utilisant la technique de la « contre filature ». Pourtant, il est celui qui a Ă©tĂ© formellement identifiĂ© malgrĂ© les soins pris pour nettoyer le studio toulousain dans lequel il avait sĂ©journĂ© en oubliant que sur des documents papiers les empreintes papillaires peuvent ĂȘtre relevĂ©es. VisĂ© par un mandat d’arrĂȘt international, il part en Espagne, vers la Costa Brava puis au Portugal oĂč il ouvre avec sa compagne un magasin de disques dĂ©diĂ© au rock alternatif et indĂ©pendant. En 1992, il est dĂ©clarĂ© mort par le tribunal[12].

En 1995, il tombe malade, atteint du sida. Il survit grĂące Ă  la trithĂ©rapie. Il revient Ă  Barcelone au dĂ©but des annĂ©es 2000, oĂč il reprend le bar de ses beaux-parents. Pendant 28 ans, il a ainsi plusieurs identitĂ©s, la plus frĂ©quemment utilisĂ©e Ă©tant Didier Ballet[13] - [14].

ParallĂšlement, l’instruction de l’affaire s'enlise et dure seize ans. Elle est renvoyĂ©e devant la cour d'assises de la Haute-Garonne, en . Il est Ă  cette occasion condamnĂ© par contumace Ă  dix ans ferme.

Reddition, procÚs et fin de la clandestinité

AprĂšs la naissance en 2011 de son deuxiĂšme fils, Tiago, avec sa compagne CĂ©cilia, Gilles Bertin dĂ©cide de sortir de la clandestinitĂ© et se rendre Ă  la justice. Il passe la frontiĂšre et se rend Ă  Toulouse pour se livrer le [15] - [16]. Le procĂšs de Gilles Bertin s'ouvre le . Il risque une peine de 20 ans de rĂ©clusion[17]. Mais il est finalement condamnĂ© Ă  cinq ans de prison avec sursis[18] - [19] - [20] - [21] - [22], l’avocat gĂ©nĂ©ral reconnaissant « le bon comportement de l’accusĂ© » et sa dĂ©marche de se rendre volontairement Ă  la justice, huit ans avant la prescription de sa condamnation[23].

En fĂ©vrier 2019, Gilles Bertin publie aux Éditions Robert Laffont[24] une autobiographie, intitulĂ©e Trente ans de cavale, ma vie de punk[25] - [26].

AprÚs de longues procédures pour obtenir de nouveau sa carte d'identité française, il l'obtient le 2 août 2019[27]. Le , il meurt à Barcelone (Espagne) des suites du sida aprÚs avoir passé plusieurs semaines dans le coma[28] - [29] - [30].

Publication

  • Trente ans de cavale : Ma vie de punk, Paris, Robert Laffont, , 270 p. (ISBN 978-2-221-20359-0)

Documentaire

En 2020, la documentariste Eugénie Grandval réalise le montage d'un portrait de Gilles Bertin filmé au cours des derniÚres années de sa vie, intitulé PUNK ! Il était une fois Gilles Bertin[31] - [32].

Références

  1. , sur jesuismort.com
  2. Emmanuel Fansten, « Gilles Bertin, punk pas mort », sur liberation.fr, .
  3. « Gilles Bertin : « En cavale, on n’est jamais soi-mĂȘme. » », sur Boudu, (consultĂ© le )
  4. « Camera Silens : au cƓur du punk bordelais - Rock made in France », sur www.rockmadeinfrance.com (consultĂ© le )
  5. « Camera Silens : le street punk à Bordeaux, ses cliques et ses claques », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le )
  6. « Gilles Bertin a rejoint le paradis des punks - URBANIA », sur urbania.ca (consulté le )
  7. Jean-Manuel Escarnot, « Fin de cavale d’un punk qui voulait «vivre Ă  fond» », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « L'incroyable histoire du chanteur de Camera Silens retracée dans un documentaire audio », sur Les Inrocks (consulté le )
  9. « Gilles Bertin, une vie en sursis (1/2) : Les années punk, drogue and Brink's », sur France Culture (consulté le )
  10. « Casse de la Brink’s : Gilles Bertin condamnĂ© Ă  cinq ans de sursis, trente ans aprĂšs le braquage », sur Le Monde.fr (consultĂ© le )
  11. Par Brendan Kemmet, le 13 juillet 2019 à 18h20, « Ces fugitifs célÚbres : Gilles Bertin, un punk en cavale pendant 30 ans », sur leparisien.fr, (consulté le )
  12. Par Brendan Kemmet Le 13 juillet 2019 à 18h20, « Ces fugitifs célÚbres : Gilles Bertin, un punk en cavale pendant 30 ans », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « Gilles Bertin, une vie en sursis (2/2) : La cavale de Didier Ballet », sur France Culture (consulté le )
  14. Cathy Lafon, « En vidĂ©os : Gilles Bertin, enfant du punk bordelais et ex-braqueur de la Brink’s », sur sudouest.fr, .
  15. « L'incroyable vie en cavale de Gilles Bertin, braqueur de la Brink's de Toulouse en 1988 », sur midilibre.fr, .
  16. « Braqueur, rockeur... les vies déglinguées de Gilles Bertin, un enfant du punk », sur Le Monde.fr (consulté le )
  17. « Gilles Bertin, l’ex-chanteur punk devenu braqueur, veut solder son passĂ© », leparisien.fr,‎ 2018-06-05cest16:54:34+02:00 (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. Jean-Manuel Escarnot, « Cinq ans avec sursis pour Gilles Bertin, l'ex-braqueur revenu de cavale », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. SL avec AFP, « Casse de la Brink's Ă  Toulouse : Gilles Bertin condamnĂ© Ă  5 ans de prison avec sursis », France 3 Occitanie,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  20. « Gilles Bertin condamnĂ© Ă  5 ans de prison avec sursis », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  21. « L’ex-punk braqueur n’ira pas en prison », leparisien.fr,‎ 2018-06-06cest19:43:31+02:00 (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. Le Parisien, « Gilles Bertin : une vie de punk, braqueur, en cavale pendant 30 ans », (consulté le )
  23. « Gilles Bertin, ex-punk bordelais et braqueur en cavale, Ă©chappe Ă  la prison ferme - Rue89 Bordeaux », Rue89 Bordeaux,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  24. « Casse de la Brinks à Toulouse : «La musique aurait dû me sauver», confie Gilles Bertin », sur http://www.leparisien.fr,
  25. « Gilles Bertin, le braqueur punk », sur www.franceinter.fr (consulté le )
  26. Hervé, « « Trente ans de cavale, ma vie de punk » de Gilles Bertin », sur Rock Made in France, (consulté le )
  27. « Punk : Il était une fois Gilles Bertin » (consulté le )
  28. « Gilles Bertin, l’ex-punk devenu braqueur a quittĂ© la scĂšne », sur sudouest.fr, (consultĂ© le )
  29. « Mort de Gilles Bertin, braqueur repenti et punk des annĂ©es 1980 », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  30. « Gilles Bertin, chanteur punk et auteur d'un braquage en 1988, est mort à Barcelone », sur Franceinfo, (consulté le )
  31. « 'PUNK ! Il était une fois Gilles Bertin », sur FranceTvPro.fr (consulté le ) ; diffusé le mardi 12 janvier 2021 sur France 2.
  32. « Bordeaux : un nouveau documentaire sur Gilles Bertin, chanteur punk et braqueur repenti », sur SudOuest.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Articles

Vidéo

Article connexe

Liens externes

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