Gilbert Lecavelier
Gilbert Lecavelier est une figure de l' extrĂȘme-droite en France dans les annĂ©es 1960, liĂ© aux milieux mercenaires de Bob Denard[1], un mercenaire français impliquĂ© dans de nombreux coups d'Ătat en Afrique[2], souvent avec l'accord du gouvernement français, Ă partir de la pĂ©riode des indĂ©pendances vers 1960. Il a aussi Ă©tĂ© un acteur important du Service d'action civique, Ă la direction du SAC avec Pierre Debizet, expĂ©rience qu'il a racontĂ©e dans ses livres.
Biographie
Parachutiste dans l'armée française, Gilbert Lecavelier a milité à la fin de la Guerre d'Algérie à l'OAS[3]. Il est par ailleurs devenu proche de Jean-Marie Le Pen[4]. Petit, trapu, moustachu, c'est un spécialiste des arts martiaux et du close-combat.
Il a fait partie ensuite, Ă partir de 1967, du mouvement d'extrĂȘme-droite Occident (mouvement politique) pendant de longues annĂ©es[1] et a par la suite Ă©tĂ© homme de main du SAC pendant 12 ans[5], expĂ©rience qu'il a racontĂ©e dans un livre autobiographique.
Proche d'un autre ex-parachutiste, Roger Holeindre, il a rejoint le Service d'action civique quelques jours avant les événements de Mai 68, au tout début desquels Roger Holeindre avait été attaqué par un commando gauchiste[6]. Le 8 mai il organise un rapprochement entre le SAC et Occident, sous la surveillance du gouvernement.
Lors du meeting d'Ordre nouveau au Palais des Sports, le 9 mars 1971, il est responsable du service d'ordre de l'organisation d'extrĂȘme droite nouvellement crĂ©Ă©e[7] et Ă la tĂȘte d'un commando composĂ© d'anciens soldats des guerres d'Indochine et d'AlgĂ©rie, armĂ©s de fusils, revolvers et grenades en provenance de l'armĂ©e, pour parer Ă l'action de groupes d'extrĂȘme-gauche voulant empĂȘcher le meeting, tout en Ă©tant en contact avec un inspecteur des renseignements gĂ©nĂ©raux de la prĂ©fecture de police de Paris[8]. En 1972, il est au cĆur d'une affaire de fichier de militants politiques et syndicaux, qui sera critiquĂ©e lors d'une Ă©mission politique Ă la tĂ©lĂ©vision, "A armes Ă©gales"[4].
Dans son ouvrage "Aux ordres du SAC""[9], il a évoqué l'affaire des "comploteurs du cap Sigli " et le cas de Mohamed Sadek Benyahia, condamné le 17 juin 1982 à douze ans de détention[9]. Dans la nuit du 10 au 11 décembre 1978 un avion Hercules C 130 marocain avait largué sur la cÎte kabyle[9] plusieurs ballots d'armes et de munitions, pour équiper 500 hommes[9], afin de tenter de renverser le régime du président algérien Boumediene[9], alors à l'agonie, ce qui avait débouché sur l'arrestation d'une dizaine de personnes en contact avec les services secrets de Rabat[9]. Selon lui, Mohamed Sadek Benyahi avait confié le déroulement de l'opération à un proche collaborateur du président Valéry Giscard d'Estaing, ce qui avait amené les autorités françaises à prevenir leurs homologues algériennes[9].
Il fonda ensuite une société de sécurité à statut privé, basée dans le sud-ouest de la France[4].
Bibliographie
- Aux ordres du S.A.C., par Serge Ferrand et Gilbert Lecavelier, 1982, Ăditions Albin Michel,
Notes et références
- Génération Occident, par Frédéric Charpier, 2014
- « DécÚs de l'ancien mercenaire Bob Denard », AFP, (consulté le )
- "Les extrĂȘmes droites en France: De 1945 Ă nos jours" par Texte en italiqueJean-Paul Gautier 2017
- "Histoire du SAC" par François Audigier, aux Editions Stock
- "L'Horizon Chimérique" par >Renaud Marhic, 1996
- A chacun son mai: le tour de France de mai-juin 1968 : actes du colloque identités confrontées à mai-juin 1968, Lyon, 2009
- "Politiques du renseignement", par SĂ©bastien Laurent, aux Presses Universitaires de Bordeaux, en 2009
- Article de Claude Angeli dans Le Canard enchaßné repris par Le Monde du 7 juillet 1973
- "Les comploteurs du cap Sigli ont été condamnés à des peines de trois à douze ans de prison", Le Monde du 13 juillet 1982