Pierre Debizet
Pierre Debizet est un homme politique et barbouze français né le [1] à Nantua et mort le à Suresnes [2].
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 73 ans) Suresnes |
Nom de naissance |
Pierre-François Debizet |
Nationalité | |
Activités |
Parti politique |
---|
Biographie
Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale au sein du réseau Libération-Nord puis du Bureau central de renseignements et d'action sous le pseudonyme de Pierre Debarge (en réalité Goulette dans le réseau Marco Polo, Debarge étant son pseudo au RPF), il reçoit à la Libération la croix de guerre et la médaille de la Résistance[1].
À partir de 1946, il entreprend une carrière professionnelle de chef d'entreprise, tout d'abord dans le domaine de la réfrigération puis, à partir de , dans les moteurs électriques. Pendant la même période, il est un des principaux responsables parisiens du service d'ordre du mouvement gaulliste. Mesurant un mètre quatre-vingt-quinze (en réalité 1,87 ?) pour quatre-vingt-dix kilos, le personnage imposant est surnommé par ses hommes Gros Sourcils ou Le Colonel[1].
En 1956, il participe au service d'ordre des Volontaires de l'Union française, un petit groupement opposé à toute décolonisation, et il rejoint en 1957 le Parti patriote révolutionnaire, un groupuscule d'extrême-droite conduit par Jean-Baptiste Biaggi[3].
De 1958 à 1960, il participe à la réactivation du service d'ordre gaulliste, puis à sa structuration sous forme d'une association enregistrée le : le Service d'action civique (SAC), dont il est le premier président. Il doit abandonner cette responsabilité dès le printemps 1960 en raison de son opposition à la politique algérienne de Charles de Gaulle et de problèmes de santé (les suites d'une tuberculose pulmonaire). Il est alors remplacé par Paul Comiti[4].
Sur la fin de l'année 1960, il signe une lettre-circulaire à l'intention de ses compagnons du SAC, les invitant à voter « non » au référendum sur l'autodétermination en Algérie[5].
Il revient à l'occasion des événements de mai 68 comme secrétaire général de l'organisation[6]. En 1981 est créé le Mouvement initiative et liberté, à l'origine sans rapport avec le SAC et placé sous la présidence de Jacques Rougeot, président de l'UNI. La tuerie d'Auriol met un point final à l'existence du SAC, bête noire de la gauche nouvellement élue, il est dissous en 1982. Accusé d'être l'un des instigateurs du massacre, Pierre Debizet est détenu pendant un mois en préventive mais bénéficie d'un non-lieu[7]. En 1986, il devient délégué général du Mouvement initiative et liberté[7], mouvement qui n'a eu aucune activité depuis sa création jusqu'à l'arrivée de Pierre Debizet.
En 2010, un documentaire sur l'assassinat de Pierre Goldman par Honneur de la Police met en cause Pierre Debizet. Un membre du groupe l'accuse d'ĂŞtre le commanditaire[8]. Il serait aussi l'instigateur du meurtre du militant communiste et anticolonialiste Henri Curiel[9].
Notes et références
- François Audigier, Histoire du S.A.C. : la part d'ombre du gaullisme, Paris, Stock, , 521 p. (ISBN 978-2-2340-5629-9, OCLC 417344444), p. 71
- « Debizet Pierre Édouard », sur deces.matchid.io (consulté le )
- François Audigier, op. cit., p. 72
- François Audigier, op. cit., p. 65-66
- François Audigier, op. cit., p. 84, qui se réfère sur ce point au Rapport de la commission d'enquête sur les activités du Service d'action civique, Alain Moreau, 1982, tome 1, p. 373-374
- Labro Michel, « La saga du Sac », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Mort de Pierre Debizet, un ancien du SAC », sur liberation.fr, (consulté le )
- Karl Laske, « La justice rouvre l’enquête sur l’assassinat d’Henri Curiel », mediapart.fr, (consulté le )
- « L assassinat politique d Henri Curiel revendiqué », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le )