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Ghetto de Rohatyn

Le ghetto de Rohatyn est un ghetto juif crĂ©Ă© par les nazis en Ă  Rohatyn, alors dans le district de Galicie du Gouvernement gĂ©nĂ©ral de Pologne (aujourd'hui en Ukraine). Après plusieurs opĂ©rations de dĂ©portation et d'extermination, il est liquidĂ© en ; environ 7 000 Juifs du ghetto pĂ©rissent durant ces deux annĂ©es.

Ghetto de Rohatyn
Présentation
Type Ghetto
Gestion
Date de création 1941
Date de fermeture 1943
Victimes
Type de détenus Juifs polonais
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Pologne Pologne
Région Kreis de Brzeżany, district de Galicie, Gouvernement général de Pologne
Localité Pabianice
CoordonnĂ©es 49° 25′ nord, 24° 37′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Ukraine
(Voir situation sur carte : Ukraine)
Ghetto de Rohatyn

Histoire

Contexte

Rohatyn est une petite ville polonaise de la voĂŻvodie de StanisĹ‚awĂłw. Elle compte 3 282 Juifs en 1939[1], lorsque l'ArmĂ©e rouge envahit l'est de la Pologne, dans le cadre du Pacte germano-soviĂ©tique. Les Polonais subissent la rĂ©pression soviĂ©tique, les institutions juives sont dissoutes et certains Juifs sont dĂ©portĂ©s en Union soviĂ©tique[2] - [3].

Les troupes allemandes de l'opération Barbarossa investissent Rohatyn au début du mois de ; la ville est sous administration militaire jusqu'en , puis passe sous administration civile au sein de l'arrondissement (Kreis) de Brzeżany[1]. Dès les premiers jours de l'occupation, les Juifs font l'objet de persécutions : les et , la police ukrainienne et les forces allemandes, respectivement, attaquent la population juive[2] - [3].

Établissement du ghetto et conditions de vie

En , les autorités allemandes instaurent un conseil juif (Judenrat), composé pour l'essentiel de notables juifs du kehilla d'avant-guerre, complétés de réfugiés, ainsi qu'une police juive, constituée de membres d'un club sportif[4] - [1] - [2].

Le mois suivant, les Allemands ordonnent à la communauté juive de se concentrer dans un quartier de la ville, situé entre la rivière Hnyla Lypa et la place du marché, qui devient un ghetto ouvert, dont les deux entrées sont surveillées par la police juive ; en , ses habitants se voient interdire d'en sortir et sont forcés de porter un brassard distinctif[1]. Le ghetto est ceint d'une clôture et est entièrement isolé du reste de la ville l'année suivante, en , ce qui n'empêche pas le marché noir de perdurer. La surpopulation (une seule pièce est dévolue à chaque famille) et les pénuries alimentaires sont la source d'une mortalité accrue dès l'hiver 1941, tandis que le typhus et la dysenterie prolifèrent, une épidémie du premier atteignant son paroxysme pendant l'hiver 1942[1] - [2].

Les Allemands, après avoir exigé la collecte d'un million de złotys en , imposent au Judenrat, récalcitrant, la confiscation des biens juifs et l'organisation du travail forcé ; il est également chargé de la distribution de la nourriture dans le ghetto. Les résidents du ghetto astreints au travail forcé l'effectuent en-dehors de celui-ci, dans des usines allemandes ou à la construction de routes ; au printemps 1943, plusieurs centaines de Juifs sont également déportés dans le camp de travail de Borki Wielkie, à proximité de Ternopol[1].

Aktions et liquidation du ghetto

La première Aktion d'ampleur est opĂ©rĂ©e sous les ordres du HauptsturmfĂĽhrer Hans KrĂĽger, Ă  la tĂŞte de la Sicherheitspolizei (Sipo) de StanisĹ‚awĂłw (une soixantaine de kilomètres au sud de Rohatyn), le : la gendarmerie allemande, aidĂ©e de policiers ukrainiens, rassemble les Juifs sur la place du marchĂ©, les y fait patienter de longues heures, puis les conduit en camions Ă  proximitĂ© de la gare, oĂą la Sipo exĂ©cute par balles 1 820 personnes (selon les donnĂ©es compilĂ©es par le Judenrat) ; un millier de Juifs survit et est rejoint dans les mois qui suivent par des Juifs des alentours[1] - [2].

Une nouvelle Aktion est menĂ©e par la Sipo (ou la Gestapo) de Ternopol, avec l'aide de la gendarmerie allemande et de la police auxiliaire ukrainienne, les et : elles ratissent le ghetto et dĂ©portent au moins 700 Juifs par convoi ferroviaire Ă  destination du centre d'extermination de BeĹ‚ĹĽec, tandis que 300 personnes sont abattues sur place, Ă  proximitĂ© de l'hĂ´pital. Comprenant le sort que l'occupant leur rĂ©servait, de nombreux Juifs ont amĂ©nagĂ© des caches dans le ghetto les mois prĂ©cĂ©dents, d'autres cherchant Ă  se dissimuler dans les quartiers aryens Ă  l'extĂ©rieur du ghetto[1] - [2] ; en outre, des policiers juifs prĂ©viennent la population juste avant le dĂ©but de l'action[5].

Le mois suivant, des populations juives de Bourchtyn, Bilchivtsi, Boukatchivtsi et d'autres petites localitĂ©s environnantes sont dĂ©placĂ©es au sein du ghetto, qui compte jusqu'Ă  4 000 ou 5 000 habitants[1] - [2] - [3].

Une troisième opĂ©ration de dĂ©portation est conduite par la Sipo de Ternopol le durant laquelle environ 1 400 Juifs sont dĂ©portĂ©s vers BeĹ‚ĹĽec et 500 autres exĂ©cutĂ©s sur place[1] - [2].

La liquidation du ghetto a lieu du au , lorsque la Gestapo de Lviv et la Sipo de Ternopol, appuyĂ©es par la gendarmerie allemande et la police auxiliaire ukrainienne, raflent environ 2 500 Juifs et les exĂ©cutent par balle près du cimetière juif, puis incendient le ghetto pour Ă©liminer les survivants[1] - [2] - [3].

Selon le récit de survivants du ghetto relaté par l'historien Isaiah Trunk, des habitants du ghetto, des membres de la police juive et des membres du Judenrat auraient établi un bunker dans la forêt environnante et l'auraient approvisionné en armes et en rations alimentaires ; revenus dans le ghetto, ils auraient été exécutés par la police allemande le (date qui correspond au début de la liquidation du ghetto)[6]. L'Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945 évoque quant à elle une résistance armée rapidement écrasée, lors de la liquidation[1].

Au total, le nombre de Juifs du ghetto de Rohatyn exterminĂ©s par les nazis est estimĂ© par l'Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945 Ă  7 000 : 5 000 sur place et 2 000 au centre d'extermination de BeĹ‚ĹĽec[1] ; d'autres estimations sont supĂ©rieures[2].

Images

  • MĂ©morial.
    MĂ©morial.
  • DĂ©tail de la dĂ©dicace.
    Détail de la dédicace.
  • Deux monuments du cimetière juif pour douze sĂ©pultures, Ă©levĂ© en dĂ©cembre 2013.
    Deux monuments du cimetière juif pour douze sépultures, élevé en décembre 2013.
  • Et dans le vieux cimetière juif.
    Et dans le vieux cimetière juif.

Références

  1. Megargee et Dean 2012.
  2. (en) « Rohatyn : History », sur sztetl.org.pl, Musée de l'Histoire des Juifs polonais (consulté le ).
  3. (en) Aharon Weiss, Fred Skolnik (dir.) et Michael Berenbaum (dir.), Encyclopaedia Judaica, vol. 17, Macmillan Publishers, , « Rogatin », p. 368.
  4. Trunk 1996, p. 25.
  5. Trunk 1996, p. 517.
  6. Trunk 1996, p. 523.

Annexes

Bibliographie

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Liens externes

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