Germaine Lebel
Germaine Lebel, née le dans le 14e arrondissement de Paris (Seine) et morte le à Gien (Loiret), est une bibliothécaire et historienne française. Archiviste paléographe, elle est la première femme à être diplômée de l'École des hautes études en sciences sociales en 1952 et à y tenir une chaire de directrice d'études de 1962 à 1975.
Directrice d'études École des hautes études en sciences sociales | |
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Administratrice (d) Bibliothèque nationale d'Algérie | |
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Bibliothécaire en chef (d) Institut français de Roumanie | |
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(Ă 86 ans) Gien |
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Biographie
Formation
Fille de Victor Lucien Lebel et de Joséphine Cora Marie Chatelain[1], Germaine Lebel est admise troisième sur seize à l'École nationale des chartes à l'issue du concours d'entrée de 1928[2]. Elle y obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1933 après avoir soutenu une thèse d'établissement intitulée Le temporel dans l'abbaye de Saint-Denis dans la province ecclésiastique de Sens de 1151 à 1270[3].
Bibliothécaire
Germaine Lebel obtient le diplôme technique de bibliothécaire lors de la session 1933, avec la mention Bien[4]. De 1933 à 1939, elle exerce dans quatre bibliothèques universitaires différentes : celle de la Sorbonne d'abord (1933), puis celles de Lyon (1934), d'Alger (1935) et enfin de Lille (1936)[5].
Elle obtient un doctorat ès Lettres de la Faculté des lettres de l'Université de Paris en après avoir soutenu une thèse sur l'abbaye de Saint-Denis au Moyen Âge[5]. L'Académie des inscriptions et belles-lettres lui décerne le deuxième prix Gobert la même année[6], tandis que Marc Bloch en publie un compte rendu dans les Annales d'histoire économique et sociale l'année suivante[7].
Bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris à partir de 1937, elle est ensuite bibliothécaire en chef à l'Institut français de Roumanie à Bucarest de 1939 à 1948[5]. Nommée administratrice de la Bibliothèque nationale d'Alger[8], elle entame une correspondance avec Fernand Braudel, directeur de la rédaction des Annales. Économies, sociétés, civilisations et adjoint de Lucien Febvre à la direction de la VIe section de l'École pratique des hautes études (EPHE)[9]. Elle s'inscrit dans cette école en 1951 et y soutient en 1952 un mémoire intitulé La France et les Principautés danubiennes du XVIe siècle à la chute de Napoléon Ier[10], qui fait d'elle la première femme diplômée de la VIe section de l'EPHE[11].
Enseignante
Dix ans plus tard, en 1962, elle est nommée directrice d'étude au sein de cette même VIe section de l'EPHE, devenant là encore la première femme à accéder à ce niveau[12] - [13]. Elle ne dispense néanmoins pas d'enseignement, étant d'abord chargée d'assurer la direction de la bibliothèque de la Maison des sciences de l’homme[13]. Ce n'est qu'à partir de l'année scolaire 1966 qu'elle prend véritablement possession de sa chaire et animant un séminaire intitulé Les ressources des bibliothèques parisiennes en matière de sciences sociales[14]. Elle est enfin habilitée à diriger des travaux de recherche universitaire en 1972[14].
Faisant valoir ses droits à la retraite en 1976, Germaine Lebel est alors nommée directrice d'études honoraire[1]. Elle meurt le à Gien[15].
Publications
- Histoire administrative, économique et financière de l'abbaye de Saint-Denis : étudiée spécialement dans la province ecclésiastique de Sens, de 1151 à 1346, Paris, Les Belles lettres, coll. « Publications de la Faculté des lettres d'Alger », , 431 p.
- La France et les principautés danubiennes : du XVIe siècle à la chute de Napoléon Ier, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Publications de la Faculté des lettres d'Alger », , 460 p.
Distinctions
DĂ©corations
Prix
- Deuxième prix Gobert de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1936[6].
Références
- Belliard 2020, p. 329
- « Chronique. École des chartes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 89,‎ , p. 438 (lire en ligne, consulté le ).
- « Chronique. École des chartes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 92,‎ , p. 435 (lire en ligne, consulté le ).
- « Examen de bibliothécaire », Bibliothèque de l'École des chartes, no 94,‎ , p. 509 (lire en ligne, consulté le ).
- Belliard 2020, p. 330
- « Chroniques et mélanges », Bibliothèque de l'École des chartes, no 97,‎ , p. 226-227 (lire en ligne, consulté le ).
- Marc Bloch, « Apologie pour le travail utile : à propos de deux livres sur Saint-Denis », Annales d'histoire économique et sociale,‎ , p. 80-85 (lire en ligne, consulté le ).
- « Chronique de l'Ecole des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 107 (2),‎ , p. 349 (lire en ligne, consulté le ).
- Belliard 2020, p. 331-332
- Belliard 2020, p. 333
- Belliard 2020, p. 335
- « Chronique de l'Ecole des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 120,‎ , p. 345 (lire en ligne, consulté le ).
- Belliard 2020, p. 338
- Belliard 2020, p. 340
- « Autres confrères », Bibliothèque de l'École des chartes, no 151 (2),‎ , p. 509 (lire en ligne, consulté le ).
- « Chronique de l'École des chartes et des archivistes-paléographes », Bibliothèque de l'École des chartes, no 112,‎ , p. 332 (lire en ligne, consulté le ).
- « Décorations », Bibliothèque de l'École des chartes, no 126 (2),‎ , p. 579 (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Corinne M. Belliard, « Germaine Lebel : une chartiste à l'École des hautes études en sciences sociales », Bibliothèque de l'École des chartes, no 174,‎ , p. 329-341 (lire en ligne, consulté le ).