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Germaine Coty

Germaine Coty, née Germaine Alice Corblet le au Havre (Seine-Inférieure) et morte le au château de Rambouillet (Seine-et-Oise), est l'épouse de René Coty, dix-septième président de la République française du au . Elle est, pendant la présidence de son mari, l’objet d’une très vive popularité.

Germaine Coty
Germaine Coty en 1954.
Germaine Coty en 1954.
Épouse du président de la République française
–
(1 an, 9 mois et 27 jours)
Président René Coty
Prédécesseur Michelle Auriol
Successeur Yvonne de Gaulle
Biographie
Nom de naissance Germaine Alice Corblet
Date de naissance
Lieu de naissance Le Havre (Seine-Inférieure)
Date de décès
(Ă  69 ans)
Lieu de décès Rambouillet (Seine-et-Oise)
Nationalité Française
Conjoint René Coty (1907-1955)
Enfants Geneviève Coty
Anne-Marie Coty

Biographie

Enfance

Fille d'un armateur havrais, Germaine Corblet est élevée dans des pensions religieuses, tout d'abord à celui de la Miséricorde puis dans un couvent de Southampton, en Angleterre (elle devient ainsi bilingue anglophone). Elle reste toute sa vie une catholique pratiquante.

Mariage avec René Coty

Germaine Corblet épouse René Coty, alors avocat, le , devant le chanoine havrais Lestiboudois, au cours d'une cérémonie religieuse.

Le couple a deux filles, Geneviève, née en 1908, qui épousa en 1929 Louis Félix Egloff, ingénieur centralien, et Anne-Marie, née en 1910, qui, quant à elle, s'unit en 1932 au docteur Maurice Georges, oto-rhino-laryngologiste au Havre, député UNR de la 6e circonscription de la Seine-Inférieure de 1962 à 1973 et conseiller général pour le 5e canton du Havre de 1965 à 1973. Toutes deux mourront en 1987.

Le couple Coty réside dans un appartement situé au no 5 du quai aux Fleurs, dans le 4e arrondissement de Paris.

Épouse du président de la République

René et Germaine Coty reçus par le couple royal des Pays-Bas (1954).

Lorsque RenĂ© Coty est Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique, en 1953, la presse accueille avec Ă©tonnement la nouvelle « Première dame de France Â», dont le style change radicalement de celle qui l'a prĂ©cĂ©dĂ©e, la sophistiquĂ©e Michelle Auriol. Femme corpulente et qui ne rechigne pas aux tâches mĂ©nagères, elle accueille en tablier les journalistes venus rencontrer l'Ă©pouse du nouveau chef de l'État[1]. En 1954, dans la seconde Ă©dition de Nouveaux Portraits, Françoise Giroud dit notamment d'elle[2], pour souligner son humilitĂ© : « AussitĂ´t après l'Ă©lection, quai aux Fleurs, lorsqu'elle s'est vue dans les journaux, elle a reçu un choc : “Regardez-moi”, dit-elle attristĂ©e, “je ne prĂ©tends pas ĂŞtre mince, mais enfin tout de mĂŞme…” ». Elle dĂ©clare aussi : « je ne suis pas une pin-up, je suis une grand-mère »[3]. Les premiers surnoms que lui donnent les chansonniers sont ainsi assez mĂ©chants : « Madame sans gaine »[1], « la bĂ»che de NoĂ«l »[1] ou encore « Madame des tas »[1].

Germaine Coty devient pourtant rapidement très populaire auprès du public et les critiques cessent alors, en raison des protestations qui s'élèvent. Les Français apprécient en effet sa gentillesse maternelle (elle fait aménager notamment des chambres au palais de l'Élysée pour y recevoir ses dix petits-enfants), sa simplicité bon enfant (elle sert un jour de guide incognito à de jeunes étudiantes américaines qui visitaient le château de Rambouillet ; elle offre des pâtisseries à des enfants qui la suivent dans les rues de Vizille ; elle a pour le personnel de l'Élysée des attentions délicates), sa générosité (elle consacre cinq heures par jour à différents services sociaux et œuvres caritatives) et son autorité bienveillante.

Son image a largement bénéficié d'une importante campagne menée par le journal catholique Le Pèlerin (qui écrit : « Nous sommes un peuple qui recommande à ses femmes de rester au foyer, de s'occuper de leur mari, de leurs enfants, et voilà qu'au moment où l'une d'elles est appelée à la situation suprême par le jeu de la démocratie, la presse la ridiculise parce qu'elle ne ressemble pas à un mannequin, parce que son horizon est familial »[1]) ainsi que par la presse féminine.

Le palais n'est pas véritablement réaménagé, le couple présidentiel Auriol ayant modernisé les lieux entre 1947 et 1953 : néanmoins, il faut noter un réaménagement des jardins et la réouverture de la chapelle.

Mort

Germaine Coty meurt au château de Rambouillet le , à 4 h 30, d'une crise cardiaque[4]. Elle avait déjà des problèmes cardiaques, que le surmenage dû à son rôle de « Première dame » a aggravés. C'est la première fois dans l'histoire de France qu'une épouse du président de la République décède pendant le mandat de son mari. Celui-ci pense alors un temps démissionner mais change d'avis, ne voulant pas entraîner une nouvelle crise politique en France.

Sa mort est l'occasion d'une grande Ă©motion populaire : « Madame RenĂ© Coty eut des obsèques de souveraine », Ă©crit Claude Salvy dans Le Prestige français (). Lors de la sĂ©ance du Ă  l'AssemblĂ©e nationale, le prĂ©sident de la chambre Pierre Schneiter fait son Ă©loge en parlant d'une « grande Française, ayant de hautes qualitĂ©s de cĹ“ur et d'esprit », avant de clore la sĂ©ance en signe de deuil. Si le prĂ©sident RenĂ© Coty accepte, Ă  la demande du gouvernement et devant la foule se pressant Ă  l'ÉlysĂ©e pour signer le registre de condolĂ©ances ouvert pour le dĂ©cès de son Ă©pouse, qu'une cĂ©rĂ©monie officielle soit organisĂ©e en l'Ă©glise de la Madeleine (22 000 personnes sont prĂ©sentes[3]), il refuse obstinĂ©ment que les obsèques de sa femme, inhumĂ©e dans sa ville natale du Havre, soient payĂ©es par l'État.

Aux États-Unis, le magazine Life Ă©crit dans son numĂ©ro du , sous le titre « Homage to a Lady »[5] : « Une foule immense et recueillie de 30 000 personnes est venue Ă  l'Ă©glise de la Madeleine pour rendre son dernier hommage Ă  Mme RenĂ© Coty, dĂ©cĂ©dĂ©e le 12 novembre d'une crise cardiaque. Après l'Ă©lection de son mari Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, les Français s'amusaient d'abord de l'allure vieillotte de Mme Coty, de ses cheveux coiffĂ©s en nattes et de la simplicitĂ© de ses goĂ»ts. Mais cette conduite modeste ne l'empĂŞcha pas de devenir une première dame très aimĂ©e. »[6].

Elle est inhumée au cimetière Sainte-Marie du Havre.

Hommages et postérité

Plaque Ă  son domicile 5 quai aux Fleurs (4e arrondissement de Paris).

Noms de rue

Établissements scolaires

  • LycĂ©e privĂ© polyvalent Germaine-Coty, Le Havre (Seine-Maritime).
  • École Ă©lĂ©mentaire Germaine-Coty, Vattetot-sous-Beaumont (Seine-Maritime).
  • École Ă©lĂ©mentaire Germaine-Coty, Bois-Guillaume (Seine-Maritime).
  • École Ă©lĂ©mentaire Germaine-Coty, Saint-Pierre-de-Varengeville (Seine-Maritime).
  • École maternelle Mme-RenĂ© Coty, Les Clayes-sous-Bois (Yvelines).
  • École maternelle Germaine-Coty, Menton (Alpes-Maritimes).
  • École maternelle Germaine-Coty, Harfleur (Seine-Maritime).
  • École maternelle Germaine-Coty, Valenciennes (Nord).
  • École maternelle Germaine-Coty, FĂ©camp (Seine-Maritime).
  • École maternelle Germaine-Coty, Mèze (HĂ©rault).
  • École maternelle Mme-RenĂ©-Coty, Douai (Nord).
  • Crèche Germaine-Coty, Colmar (Haut-Rhin).
  • École maternelle Mme-RenĂ©-Coty, Ronchin (Nord).
  • École maternelle Mme-RenĂ©-Coty, Ouistreham (Calvados).
  • École Ă©lĂ©mentaire Mme-RenĂ©-Coty, Moyaux (Calvados).

Places et squares publics

  • Square Germaine-Coty Ă  Menton (Alpes-Maritimes).
  • Place Germaine-Coty, Le Havre (Seine-Maritime).

Bâtiments et infrastructures

  • RĂ©sidence Germaine-Coty, maison de retraite Ă  Étretat (Seine-Maritime).
  • Pavillon Madame-RenĂ©-Coty, service Mucoviscidose, hĂ´pital RenĂ©e-Sabran, boulevard Édouard-Herriot Ă  Hyères (Var). Pavillon dont elle posa la première pierre.
  • RĂ©sidence Germaine-Coty, maison de retraite Ă  Duclair (Seine-Maritime).

Autres

Au Pointil (confluent de la Seine et de l’Oise), à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) : plaque près du monument aux morts dédiée à Madame René Coty en remerciement de son action en faveur de l’internat de la Batellerie et des orphelins de cette corporation.

Notes et références

  1. Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée. Celles d'hier et de demain, Librairie académique Perrin, Paris.
  2. Françoise Giroud, Nouveaux Portraits, éditions Gallimard, coll. « L'Air du temps » no 35, Paris, 1954, (2e édition), 287 p. (BNF 32170652).
  3. « Germaine Coty, portrait de l’épouse du deuxième président de la IVe République », sur Politique.net (consulté le ).
  4. Rambouillet-Infos, no 130.
  5. « Homage to a Lady ».
  6. « Forming an immense but sober spectacle, 30,000 mourners filed into Madeleine church in Paris to pay respects to Mme René Coty, who died of heart attack on Nov. 12. After Madame Coty's husband was elected president of France, the French joked about her dowdy air, braided hair and homely tastes. But clinging to her "little ways," she became a beloved first lady. »

Bibliographie

  • Dominique FrĂ©my, Quid des prĂ©sidents de la RĂ©publique... et des candidats, Ă©d. Robert Laffont, 1987, p. 420-421.
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