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Germain Sarrut

Dominique Germain Sarrut, né le (30 germinal an VIII) à Canté[1](Ariège) et mort le à Pontlevoy[2] (Loir-et-Cher), est un écrivain et homme politique français.

Caricature de Germain Sarrut à la tribune de l'Assemblée constituante, par Cham.

Biographie

Il est le second fils (sur quatre enfants) de Jean-Germain Sarrut, bourgeois de Saverdun, et de Geneviève Authier. Il a pour oncle Jacques Thomas Sarrut (1765-1813), général de division et baron de l'Empire (titre transmis à son neveu Augustin, frère aîné de Germain[3]), mort au champ d'honneur en Espagne..

Germain Sarrut fait ses études secondaires comme boursier au lycée de Toulouse, puis vient à Paris étudier la médecine.

Il est pendant quelque temps prosecteur au Val-de-Grâce et préparateur du docteur Pierre Salomon Ségalas. Entré dans l'enseignement, il est nommé professeur au collège de Pontlevoy en 1822. Devenu directeur de cet établissement en 1824, il est contraint de démissionner trois ans plus tard en raison de son engagement politique pour la démocratie.

La monarchie de Juillet (1830-1848)

Après la révolution de juillet 1830, il est président de la commission départementale de l'Ariège. Comme beaucoup de républicains et d'hommes de gauche, heureux de la chute de Charles X, il est rapidement déçu par le maintien d'un système censitaire très peu élargi. Il entre donc en opposition à la monarchie de Juillet, qu'il attaque en tant que journaliste et polémiste. Collaborateur, propriétaire et directeur de La Tribune des départements, il est confronté à plus d'une centaine de procès et est condamné à des amendes, voire à des peines de prison.

En 1835 (et jusqu'en 1842), il entreprend, avec Edme-ThĂ©odore Bourg (dit B. Saint-Edme) et sans doute d'autres auteurs, la Biographie des hommes du jour, un recueil de notices sur ses contemporains prenant clairement parti (malgrĂ© sa devise « Justice, VĂ©ritĂ©, ImpartialitĂ© ») pour les opposants au rĂ©gime, qu'ils soient rĂ©publicains ou bonapartistes. L'ouvrage (complet en 6 tomes et 12 volumes) offre près de 1 400 articles, certains très Ă©tendus. Il analyse surtout l’activitĂ© politique des personnalitĂ©s de gauche ; il parait bien renseignĂ©, et parfois, la citation de nombreux extraits d’œuvres et autres pièces justificatives lui conservent un rĂ©el intĂ©rĂŞt. Il est fait une large place aux officiers d’Empire, notamment Grouchy, ce qui ouvrit une polĂ©mique sur les responsabilitĂ©s du dĂ©sastre de Waterloo, les "rĂ©clamations" Ă©tant rapportĂ©es en fin des volumes.

Habitant de Pontlevoy, et devenu propriétaire de titres concernant son abbaye et son école, l'auteur ne pouvait manquer d'en écrire l'histoire, ce qu'il fait à l'occasion de l'article consacré à l'abbé Demeuré[4].

La Seconde RĂ©publique (1848-1852)

Après la révolution de 1848, Sarrut est nommé commissaire de la République dans le Loir-et-Cher puis est élu représentant de ce département à l'Assemblée constituante, où il siège à l'extrême-gauche, avec la Montagne. Après les journées de Juin, il proteste contre l'état de siège et prend la défense des insurgés lors des conseils de guerre. Il vote contre les poursuites envers Louis Blanc et Marc Caussidière, pour l'abolition de la peine de mort, pour le droit au travail, pour la suppression de l'impôt du sel, pour la proposition Rateau, pour l'amnistie, contre l'interdiction des clubs, contre les crédits de l'expédition de Rome et pour l'abolition de l'impôt des boissons.

Réélu à l'Assemblée législative en , Sarrut est invalidé par la majorité de droite, qui fonde cette décision sur son implication dans une ancienne faillite. S'étant présenté à une élection législative complémentaire en juillet, il est battu par Justinien Nicolas Clary, candidat bonapartiste.

Le Second Empire

Malgré ses liens avec le mouvement bonapartiste (en 1840, il a été perquisitionné après la tentative de Coup d'État de Strasbourg), il s'oppose à la politique du président Louis-Napoléon Bonaparte, dont le coup d'État du 2 décembre 1851 éloigne définitivement Sarrut de la scène politique.

Famille et domiciles

En 1834, il est domicilié à Paris au 17, rue Saint-Pierre-Montmartre[5] (actuelle rue Paul-Lelong).

Il fut marié à Rosalie-Louise Paradis (native d’Auxerre ca 1792), décédée à Pontlevoy le 8 mars 1864, dont il n'eut pas d'enfants. Lui-même y mourut le 31 octobre 1883.

Publications

  • Procès Ă  l'histoire, brochure reprise par B. Saint-Edme dans son RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral des causes cĂ©lèbres, anciennes et modernes, Paris, Rozier, 1834-1835.
  • Études rĂ©trospectives sur l'Ă©tat de la scène tragique depuis 1815 jusqu'Ă  1830 - Pierre Victor, recherches artistiques et littĂ©raires sur sa carrière théâtrale, Paris, Krabbe, 1843.
  • Biographie des hommes du jour, en collaboration avec B. Saint-Edme, Paris, Librairie H. Krabbe, puis Libr. Pilout et DĂ©pĂ´t GĂ©nĂ©ral, 1835-1842, 6 tomes en 12 vol., in 4°, texte sur 2 colonnes. Divers imprimeurs (Poussielgue, Pihan-Delaforest, Thomassin, P. Baudouin et A.T. Breton).

tome 1 /1, Paris, H. Krabbe, 48 rue de Seine,  Impr. de Poussielgue, 12 r du Croissant-Montmartre , 1835, 416 p, 64 articles

tome 1 /2e partie, Henri Krabe (sic), 1836, 412 p, 102 articles, 15 ill. (portraits, signalés par un * dans la table)

tome 2 /1, Henri Krabbe, 1836, 404 p, 104 articles.

tome 2 /2e partie, Henri Krabbe, 1836, 408 p, 126 articles.,

tome 3 /1 : Henri Krabbe, Impr. Pihan-Delaforest, 34 r des Bons-Enfants, 1837, 400 p, 111 articles, 6 portraits (général Demeester p.15, Abd-el-Kader 59, Nicolas Ier 69, Pagès 91, Mainzer 202, F. Auber 381).

tome 3 /2e partie : Henri Krabbe, Impr. Thomassin, 34 r des Bons-Enfants, 1837, 400 p, 124 (+ 5) articles, portraits. du Dr Devergie 175 ?, Dr Leroy d’Etioles (p 293),

tome 4 /1 : Libr. Pilout, 22 rue de la Monnaie ; Impr. LB Thomassin, 30 rue St-Sauveur, Au Dépôt Général, 7 rue de l’Oseille, 1838, 110 (+ 3) articles, 1 portrait d’Émile Deschamps ?

tome 4 /2e partie : Libr. Pilout, Imp. Thomassin, puis P. Baudouin, Au DĂ©pĂ´t, et H. Krabbe, 15 Quai St Michel, 1838, 403 p, 145 articles  416 p,

tome 5 /1 : Germain SARRUT, Edme-Théodore BOURG, au Dépôt, et H. Krabbe., 15 Quai St Michel, Impr. de Pe Baudouin, 2 r et hôtel Mignon -puis 38 r des Boucheries St Germain, 1840, 416 (1) p, 154 articles.

tome 5 /2e partie : Impr. de Pierre Baudouin, 467 p, 120 articles.

tome 6 /1 : Impr. de Pierre Baudouin, 539 p, 115 articles.

tome 6 /2e partie : Impr. d’A.T. Breton, 131 rue Montmartre, 1842, 423 p, 114 articles

A Ă©tĂ© remis en vente sous un titre de relais : Le Plutarque de 1847: biographie des hommes du jour, par Germain Sarrut et B. Saint-Edme, Paris, 12-14 rue de Savoie, 1847, 8 vol, avec chacun 1 portr.-frontispice. 950 articles (+ 5), apparemment sans modification (par exemple, l’article du marquis de Louvois, vol. 5, ne signale pas son dĂ©cès survenu en 1844[6]). Les premières parties des Biographies, vol  1, 3, 4 et 5, semblent absentes de cette sĂ©rie : il est probable que les oppositions ont Ă©tĂ© trop fortes, ou bien les volumes Ă©taient Ă©puisĂ©s.

  • Paris pittoresque, en collaboration avec B. Saint-Edme, Paris, 1842, 2 vol.
  • Histoire de France (suite de l’Histoire de France de Louis-Pierre Anquetil), en collaboration avec Gabriel Roux, Paris, Marescq, 1852.
  • Les Fils d'Arpad, Ă©tude historique, Paris, Dentu, 1861, 212 p, 2 tableaux dĂ©pl.. Il y expose le montage gĂ©nĂ©alogique de la famille de Crouy-Chanel, Ă  la suite du procès intentĂ© par le duc de CroĂż d'HavrĂ©. [Saffroy 39611].
  • Les Fils d'Arpad et leurs dĂ©tracteurs, nouvelle Ă©tude historique. Turin, Schiepatti, 1864, 102 p.. [Saffroy 39622].

Notes et références

  1. La Presse, 3 novembre 1883, p. 1. sur Gallica « est décédé avant-hier ». Le site de l'Assemblée nationale indique, de façon erronée (?), "1863".
  2. Archives départementales de Loir-et-Cher, commune de Pontlevoy, Cote 1 MIEC 180 R3, page 332
  3. Révérend, Armorial du Premier Empire (1897), 4-214
  4. Pontlevoy, voir : Biographie des hommes du jour, vol. 3, 2e partie (1837), p. 342-356. Il écrit en note que "nombre de manuscrits historiques, rédigés par les anciens prieurs de cette abbaye, sont (sa) propriété".
  5. Cour des Pairs. Dépositions de témoins. Saint-Étienne. Première série. Événements de février. Dossier Caussidière et Nicot, no 199 du greffe, 62e pièce, p. 64 (en ligne).
  6. Révérend, Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration, tome 3 (1904), p. 339.

Bibliographie

Liens externes

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