Georges Lauré
Georges Lauré (1906-1984) est un syndicaliste enseignant qui fut notamment secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement technique (SNET) de 1948 à 1956, puis secrétaire général de la Fédération de l'Éducation nationale (FEN) de 1956 à 1966.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Georges Marius Dominique Lauré |
Nationalité |
Études
Georges Lauré naît le à Gèdre, dans les Hautes-Pyrénées[2] - [3].
Élève à l'école normale d'instituteurs d'Auch, dans le Gers, de 1921 à 1924, il devient maître d'internat à Tarbes avant de réussir le concours de l'École normale de l'enseignement technique (ENET) à Paris dont il est élève de 1927 à 1929[2].
Carrière professionnelle et syndicale
Il est nommé professeur de lettres à l'école nationale professionnelle de Voiron, dans l'Isère, où il exerce de 1931 à 1947[2] - [4].
Secrétaire général du SNET
Il est secrétaire général adjoint (1948-1949) puis secrétaire général du SNET (1949-1956)[3].
Secrétaire général de la FEN (1956-1966)
Après le congrès de , il est élu secrétaire général de la FEN à la Commission administrative qui suit (), succédant à Adrien Lavergne[3].
Au cours de son mandat, en 1957, il participe au lancement du pôle de rassemblement PUMSUD (Pour un syndicalisme uni et démocratique), appel à l'unité syndicale lancé à l'initiative de Denis Forestier (SNI), Roger Lapeyre (Transports FO), Aimé Pastre (Pénitentiaires CGT) et conçu comme une mise à l'écart de la CGT (liée au PCF) et de la CFTC (liée à l'Église). La tentative échoue du fait qu'elle est récusée par FO et parce que la CGT est incontournable[5] - [6].
En 1958, c'est la CA de la FEN qui lance un appel à la grève du pour défendre les libertés et la République[2].
Son mandat est également marqué par la pétition du Comité national d'action laïque (CNAL) et le rassemblement de Vincennes, qui réunit, le , 300 000 personnes contre la loi Debré organisant le financement public de l'enseignement privé catholique[2].
Il est sympathisant du Parti socialiste autonome (PSA), qui, de 1958 à I960, réunit des opposants à la guerre d'Algérie avant de se fondre dans le Parti socialiste unifié (PSU)[2].
Le mandat de Georges Lauré recouvre presque toute la période de la guerre d'Algérie pendant laquelle la FEN joue un rôle particulier[2].
C'est Georges Lauré qui favorise la prise de responsabilités de Louis Astre au sein du SNET et de la FEN .
Alors qu'il souhaite renforcer les structures fédérales, il n'y parvient pas en raison de la querelle entre les instituteurs du SNI et les professeurs du second degré du SNES[2]. En 1966, quelques mois avant la fin normale de son mandat, il démissionne de son poste de secrétaire général[7], mettant en cause « les conditions de travail imposées à l'échelon fédéral par une structure et plus encore par des habitudes aujourd’hui dépassées auxquelles se sont accrochés jusqu'ici (...) des syndicats nationaux puissants »[2].
Il est remplacé par un instituteur, James Marangé[7].
Après la FEN
De 1968 à 1982, il milite à la Fédération générale des retraités de la Fonction publique (FGR-FP)[2], créée en 1936 par une militante du syndicat national des instituteurs, Marthe Pichorel[8] - [9].
Georges Lauré refuse la Légion d'honneur pour laquelle il avait été proposé, « parce qu'un syndicaliste ne doit pas l'accepter »[2].
Il meurt en à Paris (VIe), à l'âge de 78 ans[3].
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Laurent Frajerman, L'interaction entre la Fédération de l'Éducation Nationale et sa principale minorité, le courant « unitaire », 1944-1959, thèse de doctorat en histoire, Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2003
- Frajerman Laurent avec Chanet Jean-François, Girault Jacques et Bosman Françoise (dir.), La Fédération de l'Éducation nationale (1928-1992): histoire et archives en débat, Lille, Presses du Septentrion, 351 p.: Georges Lauré.
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Décès de Georges Lauré, Le Monde diplomatique, 15 mars 1984 (41e année, No 12172), p. 12.
- « LAURÉ Georges, Marius, Dominique - Maitron », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr (consulté le )
- Les écoles nationales professionnelles sont les prédécesseurs des lycées techniques. Il ne faut pas les confondre avec leurs homonymes aujourd'hui dénommées établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA).
- René Mouriaux, Le syndicalisme en France depuis 1945, LA DECOUVERTE, 2010, 128 pages.
- Jeanne Siwek-Pouydesseau, Les Syndicats de fonctionnaires depuis 1948, FeniXX, 288 p. (livre numérique Google, non paginé) :« En 1957, le SNI et la FEN participèrent activement à la tentative de réunification syndicale « Pour un mouvement syndical uni et démocratique » (PUMSUD) qui, malgré son échec, resta une initiative de référence pour la conscience unitaire. »
- « MARANGÉ James, Nicolas, Jules - Maitron », sur univ-paris1.fr (consulté le ).
- Site de la FGR-FP.
- Inquiétude chez les retraités de la fonction publique, sur ladepeche.fr, 27 mai 2015 : « FGR-FP (Fédération générale des retraités de la fonction publique), fondée en 1936 par l'institutrice Marthe Pichorel ».