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Georges Baudoux

Georges Baudoux, né le à Paris et mort le à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), est un écrivain et prospecteur français. Il est considéré comme l'un des premiers véritables écrivains de Nouvelle-Calédonie[1].

Georges Baudoux
Alias
Thiosse
Naissance
18e arrondissement de Paris
Décès
Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
Activité principale
Ă©crivain
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Ĺ’uvres principales

  • LĂ©gendes canaques (1928)
  • Les vieux savaient tout (1952)
  • Les blancs sont venus (1972-1979)

Biographie

Le père de Georges Baudoux quitte Paris pour Nouméa en 1874 car il est nommé surveillant au bagne de l'Île des Pins qui reçoit entre autres des détenus communards et versaillais[2]. À 12 ans, il quitte l'école et entre comme apprenti à l'imprimerie de La France Australe à Nouméa, un des premiers quotidiens de Nouvelle-Calédonie[3].

Son père meurt quand il a 17 ans. Il décide de changer de vie, quitte Nouméa et l'imprimerie et s'installe, avec sa mère et sa sœur, dans son bateau, pour pêcher vers la baie d'Ohland, le long de la côte Ouest de la Grande Terre. Il exerce cette activité durant quatre années. Il devient alors éleveur, dresseur de chevaux, et de là date sa connaissance de la terre calédonienne et des Kanaks avec qui il pratique ses activités. Il change à nouveau de profession : il s'investit dans l'activité de mineur car les mines de cobalt et de chrome sont en plein développement. Il se passionne pour son activité, vivant en pleine nature dans la Brousse kanake. Ses affaires marchent bien. Il recrute, y compris d'anciens forçats. Vers 1897, il se marie avec Jeanne Loquet. Il commence à écrire des poèmes. Il a un fils et une fille. La mort de son fils et la mésentente avec sa femme lui font perdre son énergie. En 1904, il se remarie avec Marie Bonnet de Larbogne, et rejoint en France métropolitaine sa mère et sa sœur. En 1905, il est de retour en Nouvelle-Calédonie et reprend l'exploitation de la mine. Il a deux nouveaux enfants. En 1914, il cède la plupart de ses mines.

Il veut retourner en MĂ©tropole mais la Première Guerre mondiale Ă©clate et il reste Ă  NoumĂ©a oĂą il achète, en 1916, une maison. Il se met Ă  Ă©crire. Contre son grĂ©, le journal Le Messager publie ses histoires qui ont un grand succès. Cependant l’édition parisienne, en 1928, de ses LĂ©gendes canaques ne rencontre pas le succès, en dĂ©pit de la prĂ©face Ă©logieuse de Lucien LĂ©vy-Bruhl.

Georges Baudoux, par sa vie et ses Ă©crits, est le symbole Ă  la fois de la domination coloniale, car il fait fortune grâce Ă  l’exploitation des mines de cobalt, et de la culture kanake dont il sait, par son talent et parce qu’il en maĂ®trise la langue, rendre compte[4]. Georges Baudoux montre, dans sa nouvelle Sauvages et civilisĂ©s, de 1915, que l’attachement Ă  la terre est incompatible avec l’exploitation minière qui faisait la fiertĂ© coloniale. Continuer Ă  exploiter le minerai, c’est perdre un paradis[5]. Alain Martin analyse ce qui sĂ©duit dans la prose de Georges Baudoux[6] : « Il Ă©largit sa mĂ©moire personnelle en une Ă©nigme du temps collectif oĂą le lecteur calĂ©donien aime s'identifier aux mĹ“urs des Canaques, aux souvenirs des bagnards, aux aventures des broussards, en cherchant Ă  saisir qui ils Ă©taient, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils pensaient, ce qu'ils disaient. Ainsi Baudoux rĂ©ussira une vĂ©ritable « mise en scène Â» de leurs paroles. Â»

Une rue et un collège de Nouméa portent son nom.

Publications

  • LĂ©gendes canaques, avant-propos de Lucien LĂ©vy-Bruhl, Paris, 1928, Ă©ditions Rieder, 281 p.
  • Les blancs sont venus, illustrations de Patrice Nielly et Georges Kihm, NoumĂ©a, 1972-1979, SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes historiques de la Nouvelle-CalĂ©donie, 2 vol. 317 p. et 186 p.lire en ligne sur Gallica
  • Les vieux savaient tout, Paris, 1952, Nouvelles Ă©ditions latines, 251 p.
  • Kanak. Premières chroniques, illustrations C. Juliet, Paris, 2011, Éd. du Lampion
  • Kaavo, histoire canaque, NoumĂ©a, 1995, Éd. Grain de sable, 79 p.
  • Il fut un temps : souvenirs du bagne, SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes historiques de la Nouvelle-CalĂ©donie, N°6, rĂ©Ă©dition 1984, 271 pages

Notes et références

  1. Bernard Gasser, Georges Baudoux : La Quête de la vérité, XX, Editions Grains de Sable,
  2. Eddy Banaré, « Georges Baudoux », sur ile-en-ile.org, 28 août 2009 et 23 novembre 2015 (consulté le )
  3. O'Reilly Patrick. Georges Baudoux, prospecteur et Ă©crivain calĂ©donien. In: Journal de la SociĂ©tĂ© des ocĂ©anistes, tome 6, 1950. pp. 185-206. DOI : https://doi.org/10.3406/jso.1950.1662 www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1950_num_6_6_1662
  4. Eddy BanarĂ©, ReprĂ©sentations littĂ©raires des paysages miniers en Nouvelle-CalĂ©donie : regards coloniaux et vĂ©cus kanak , Journal de la SociĂ©tĂ© des OcĂ©anistes [En ligne], 138-139 | 2014, mis en ligne le 15 dĂ©cembre 2017, consultĂ© le 12 fĂ©vrier 2020. URL : http://journals.openedition.org/jso/7080 ; DOI : https://doi.org/10.4000/jso.7080
  5. Eddy BanarĂ© rappelle cependant que : « Jean-Marie Tjibaou affirme que la mine est un "patrimoine" (Mokaddem, 2009) au mĂŞme titre que les chants, les contes ou les pratiques de pĂŞche et de chasse. Le dĂ©fi Ă©tait lancĂ© de transformer l’industrie minière pour la faire entrer dans une rĂ©alitĂ© kanak. Â»
  6. Alain Martin, « Une parole calédonienne, Georges Baudoux (1870-1949) », Notre librairie « Littérature de Nouvelle-Calédonie »,‎ , p. 124-131. (lire en ligne sur Gallica)

Bibliographie

  • Bernard Gasser, Georges Baudoux : la quĂŞte de la vĂ©ritĂ©, prĂ©face Alain Solier, 2e ed., NoumĂ©a, 1996, Grain de sable, 54 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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