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George Hume Steuart

George Hume Steuart ( – ) est un planteur du Maryland et officier amĂ©ricain ; il sert pendant treize ans dans l'armĂ©e des États-Unis avant de dĂ©missionner de sa commission au dĂ©but de la guerre de SĂ©cession. Il rejoint la ConfĂ©dĂ©ration, et atteint le grade de brigadier gĂ©nĂ©ral dans l'armĂ©e de Virginie du Nord. SurnommĂ© « Maryland » pour Ă©viter la confusion verbale avec le cavalier de Virginie J. E. B. Stuart, Steuart promeut, sans succès, la sĂ©cession du Maryland, avant et pendant le conflit. Il commence la guerre en tant que capitaine du 1st Maryland Infantry, CSA, et est promu colonel après la première bataille de Bull Run.

George Hume Steuart
Brigadier gĂ©nĂ©ral George H. Steuart en uniforme confĂ©dĂ©rĂ© (en)
Biographie
Naissance
Décès

South River (en), État du Maryland
SĂ©pulture
Green Mount Cemetery (en)
Surnom
« Maryland Steuart »
Nationalité
Allégeance
Drapeau des États-Unis États-Unis (1848–61)
Drapeau des États confédérés d'Amérique États confédérés (18-1-65)
Formation
Activité
Famille
George H. Steuart (arrière grand-père)
George H. Steuart (père)
Richard Sprigg Steuart (oncle)
Père
George H. Steuart (en)
Enfant
Maria Hunter Steuart (d)
Vue de la sépulture.

En 1862, il devient brigadier général. Après un bref commandement dans la cavalerie, il est réaffecté dans l'infanterie. Blessé à Cross Keys, Steuart est hors de combat pendant près d'un an, le temps qu'il récupère d'une blessure à l'épaule. Il est réaffecté dans l'armée de Lee, peu de temps avant la bataille de Gettysburg. Steuart est capturé lors de la bataille de Spotsylvania Court House, et est échangé au cours de l'été de 1864. Il occupe un commandement dans l'armée de Virginie du Nord pendant le reste de la guerre. Steuart est parmi les officiers de Robert E. Lee, quand il se rend à Ulysses S. Grant à Appomattox Court House.

Steuart passe le reste de sa longue vie Ă  l'exploitation d'une plantation dans le comtĂ© d'Anne Arundel, Maryland. Ă€ la fin du XIXe siècle, il rejoint les vĂ©tĂ©rans confĂ©dĂ©rĂ©s unis et devient commandant de la division du Maryland.

Jeunesse et famille

Maryland Square, plus tard connu comme le Steuart Hall, c1868.

George Hume Steuart naît le dans une famille d'origine écossaise à Baltimore. Aîné de neuf enfants[1], il est élevé dans le domaine de sa famille à l'ouest de Baltimore, connu comme le carré de Maryland, situé près de l'actuel carrefour des rues de Baltimore et de Monroe. La famille de Steuart est de riches propriétaires de plantations et fervents partisans de l'esclavage, dont elle dépend pour le travail.

Les Steuarts ont une longue tradition de service militaire. Il est le fils du major-gĂ©nĂ©ral George H. Steuart, du comtĂ© d'Anne Arundel, Maryland, qui a servi et a Ă©tĂ© blessĂ© lors de la guerre de 1812[2], et avec lequel il est souvent confondu. Les rĂ©sidents de Baltimore se rĂ©fèrent au père et au fils comme « vieux gĂ©nĂ©ral » et « jeune gĂ©nĂ©ral »[3]. L'aĂ®nĂ© Steuart hĂ©rite d'environ 2 000 acres (8,1 km2) de terres vers 1842, y compris une ferme Ă  Mount Steuart, et environ 150 esclaves, un grand nombre dans la partie supĂ©rieure du Sud[4].

Steuart est le petit-fils du Dr James Steuart, un médecin qui a servi lors de la guerre d'indépendance, et l'arrière-petit-fils du Dr. George H. Steuart, un médecin qui a émigré au Maryland en provenance de Perthshire, en Écosse, en 1721, et était lieutenant-colonel de la milice montée sous l'autorité du gouverneur Horatio Sharpe.

DĂ©buts militaires

Steuart est élève à l'académie militaire de West Point entre le et le [5], diplômé 37e dans la promotion 1848, à l'âge de dix-neuf ans[note 1]. Steuart est affecté en tant que second lieutenant dans le 2nd Dragoons, un régiment de cavalerie qui sert à la frontière luttant contre les Indiens. Il sert dans les Jefferson Barracks, dans le Missouri, en 1848, réalise un service sur la frontière à fort Leavenworth, au Kansas, en 1849, et participe à une expédition dans les montagnes Rocheuses en 1849[5]. Il est promu premier lieutenant en 1855 dans le 1st U.S. Cavalry et plus tard au cours de l'année capitaine[2].

Il participe activement à l'expédition contre les Cheyennes de l'armée américaine de 1856, la guerre de l'Utah contre les mormons dans les années 1857-1858, et l'expédition contre les Comanches de 1860[6].

Il épouse Maria H. Kinzie le . Le couple se rencontre dans le Kansas, et, une fois marié, vit au fort Leavenworth, bien qu'ils soient séparés pendant de longues périodes, tandis que Steuart est en campagne et stationne dans des postes frontières éloignés (dont le camp Alert au Kansas)[7]. Ils ont deux filles, Marie (née en 1860) et Ann (née en 1864)[8].

Guerre de SĂ©cession

Portrait du brigadier général George H. Steuart.

MĂŞme si le Maryland ne fait pas sĂ©cession de l'Union,  la fidĂ©litĂ© de Steuart reste avec le Sud, tout comme celle de son père. Il commande l'une des milices de la ville de Baltimore au cours de l'Ă©meute du mois d', Ă  la suite de laquelle les troupes fĂ©dĂ©rales occupent Baltimore, un incident qui est sans doute le premier affrontement armĂ© de la guerre de SĂ©cession.

Steuart dĂ©missionne de sa commission capitaine le [9] et bientĂ´t il entre au service de l'armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e en tant que capitaine de cavalerie. Lui et son père sont dĂ©terminĂ©s Ă  faire tout leur possible pour empĂŞcher les soldats de l'Union d'occuper le Maryland. Le , Steuart Ă©crit Ă  Charles Howard, prĂ©sident du conseil d'administration de la police de Baltimore :

« Si les troupes du Massachusetts sont en train de marcher [sur Annapolis] je vais être en mouvement très tôt demain matin pour leur présenter mes hommages[10]. »

Cependant, les événements ne tournent pas en leur faveur et, dans une lettre à son père, Steuart écrit :

« Je n'ai rien trouvé, sauf du dégoût de mes observations le long de la route, et à l'endroit où j'allais - une grande majorité de la population est de folle à l'idée de loyauté à l'Union et la législature est réduite et peu fiable que je me réjouis d'entendre qu'ils ont l'intention de l'ajourner... il me semble que nous sommes condamnés à être foulés par ces troupes qui ont pris possession militairement de notre État, et semblent déterminés à commettre toutes les atrocités d'une armée d'invasion[11]. »

Les efforts de Steuart pour persuader le Maryland de faire sĂ©cession de l'Union sont vains. Le , la legislature du Maryland vote Ă  53 voix contre 13 contre la sĂ©cession. L'État est rapidement occupĂ© par les soldats de l'Union afin de prĂ©venir tout rĂ©examen. La dĂ©cision de Steuart de dĂ©missionner de sa commission et de rejoindre les rebelles coĂ»te bientĂ´t cher Ă  sa famille. Le manoir de Steuart Ă  Maryland Square est confisquĂ© par l'armĂ©e de l'Union et l'hĂ´pital Jarvis est Ă©rigĂ© sur la propriĂ©tĂ©, pour soigner les blessĂ©s fĂ©dĂ©raux. Cependant, Steuart est saluĂ© par la ConfĂ©dĂ©ration comme « l'un des fils les plus douĂ©s du Maryland », et les habitants du Sud espèrent que d'autres Marylanders suivront son exemple[12].

Première bataille de Bull Run

Steuart devient rapidement lieutenant-colonel du nouvellement formĂ© 1st Maryland Infantry, servant sous les ordres du colonel Arnold Elzey[13] et il combat avec distinction lors de la première bataille de Bull Run, prenant part Ă  la charge met en dĂ©route de l'armĂ©e de l'Union. Très peu de temps après, il est promu colonel et assume le commandement du rĂ©giment, succĂ©dant Ă  Elzey[13] qui est promu brigadier gĂ©nĂ©ral[2]. Il ne tarde pas Ă  acquĂ©rir une rĂ©putation d'adepte d'une discipline stricte et gagne l'admiration de ses hommes[14] bien qu'il soit d'abord impopulaire. On raconte que Steuart a ordonnĂ© Ă  ses hommes de balayer la saletĂ© Ă  l'intĂ©rieur de leurs bivouacs et, un peu plus excentrique, a tendance Ă  se faufiler Ă  travers les lignes derrière les sentinelles non averties, afin de tester leur vigilance. Ă€ une occasion, ce plan se retourne contre lui, lorsque Steuart est bastonnĂ© et rouĂ© de coups par une sentinelle qui affirme plus tard ne pas avoir reconnu le gĂ©nĂ©ral[15]. Finalement, cependant, le « système rigide de discipline [de Steuart] tranquillement et rapidement conduit Ă  la santĂ© et le moral de ce splendide commandement ». Selon le commandant W W Goldsborough, qui sert dans l'infanterie du Maryland de Steuart Ă  Gettysburg : « ...ce n'Ă©tait pas seulement son amour pour un camp propre, mais un dĂ©sir de promouvoir la santĂ© et le confort de ses hommes qui l'ont rendu inflexible Ă  propos du respect des règles sanitaires. Vous pouvez l'influencer sur certaines choses, mais jamais sur cela[16] ». George Wilson Booth, un jeune officier du commandement de Steuart Ă  Harper's Ferry en 1861, se rappelle dans ses mĂ©moires : « le rĂ©giment, sous sa main de maĂ®tre, a rapidement fait la preuve de qualitĂ©s martiales qui en font la fiertĂ© de l'armĂ©e et a placĂ© la renommĂ©e du Maryland au tout premier plan des États du Sud[17] ». D'autres historiens sont moins aimables, voyant Steuart comme un « tyran dur et mĂ©chant » et comme un « adepte cruel de la discipline[18] », ce qui suggère que cette discipline de « l'ancienne armĂ©e » n'est pas la meilleure façon de mouler et de mener qui est essentiellement une armĂ©e de citoyens.

Campagne de la Shenandoah et première bataille de Winchester

Actions & Front Royal lors de la première de bataille de Winchester, les et
  • ConfĂ©dĂ©ration
  • Union
Général Richard S. Ewell, commandant divisionnaire de Steuart, est « surpris » par la lenteur de Steuart à Winchester.

Steuart est promu brigadier gĂ©nĂ©ral le , commandant une brigade de la division du major-gĂ©nĂ©ral Richard S. Ewell au cours de la campagne de la vallĂ©e de la Shenandoah de Stonewall Jackson. Le , Jackson donne Ă  Steuart le commandement de deux rĂ©giments de cavalerie, le 2nd et le 6th Virginia Cavalry. Lors de la première bataille de Winchester, le , l'armĂ©e de Jackson est victorieuse, et l'infanterie fĂ©dĂ©rale vaincue se retire dans la confusion. Les conditions sont maintenant parfaites pour la cavalerie pour achever la victoire[19], mais aucune des unitĂ©s de cavalerie ne peut ĂŞtre trouvĂ©e pour en tirer avantage. Jackson se plaint : « jamais il n'y a eu une telle chance pour la cavalerie ! Oh que ma cavalerie Ă©taient en place ![20] ». L'infanterie Ă©puisĂ©e est forcĂ©e d'avancer Ă  nouveau, tandis que le lieutenant Sandie Pendleton de l'Ă©tat-major de Jackson est envoyĂ© Ă  la recherche de Steuart.

Pendleton trouve finalement Steuart et lui donne l'ordre de poursuivre l'armĂ©e en retraite de Banks, mais le gĂ©nĂ©ral retarde, perdant un temps prĂ©cieux du point de vue des usages militaires. Il refuse d'obĂ©ir Ă  l'ordre jusqu'Ă  ce que cela arrive au gĂ©nĂ©ral Ewell, son commandant de division[21]. Les voies appropriĂ©es n'ont pas Ă©tĂ© suivies. Pendleton frustĂ© chevauche ensuite trois kilomètres deux cents (deux miles) pour trouver Ewell, qui donne dĂ»ment l'ordre, mais « semble surpris que le gĂ©nĂ©ral Steuart ne soit pas parti immĂ©diatement ».

Steuart donne finalement la chasse et dépasse l'avance de l'infanterie confédérée, ramassant beaucoup de prisonniers, mais, comme une conséquence de ce retard, la cavalerie confédérée, ne s'abat pas sur l'armée fédérale, jusqu'à ce qu'elle soit, selon les mots du rapport de Jackson, « au-delà de la portée d'une poursuite réussie ». Jackson continue : « Il y a de bonnes raisons de croire que si la cavalerie avait joué son rôle dans cette poursuite, seule une petite partie de l'armée de Banks aurait pu sa échapper vers le Potomac[22] ».

Il reste difficile de savoir prĂ©cisĂ©ment pourquoi Steuart Ă©tait rĂ©ticent Ă  poursuivre l'armĂ©e dĂ©faite de Banks avec plus de vigueur, et les archives contemporaines renseignent peu sur la question[23]. Il se peut que ses treize annĂ©es d’entraĂ®nement comme officier de cavalerie le conduisent Ă  obĂ©ir Ă  la lettre aux ordres, avec peu ou pas de place pour l'initiative personnelle, ou de variation du processus strict attendu. Aucune accusation n'est portĂ©e contre lui, cependant, en dĂ©pit de la rĂ©putation de Jackson comme adepte strict de la discipline[24]. Il est possible que la clĂ©mence de Jackson soit Ă  relier avec la forte volontĂ© de la ConfĂ©dĂ©ration de recruter des Marylanders pour la cause du Sud, et qui nĂ©cessite d'Ă©viter d'offenser les Marylanders qui peuvent ĂŞtre tentĂ©s de se joindre Ă  l'armĂ©e de Lee.

Peu après Winchester, le , Steuart est impliquĂ© dans un incident regrettable, dans lequel le 2nd Virginia Cavalry ouvre, Ă  tort, le feu sur les 27th Virginia Infantry[25]. Les colonels Thomas Flournoy et Thomas T. Munford partent voir le gĂ©nĂ©ral Ewell et demandent que leurs rĂ©giments, le 6th et le 2nd Virginia Cavalry, soient transfĂ©rĂ©es dans le commandement d'Ashby Turner, rĂ©cemment promu brigadier gĂ©nĂ©ral. Ewell accepte, et transmet la demande Ă  Jackson pour l'approbation finale. Jackson donne son consentement, et pour le reste de la guerre, Steuart sera un commandant d'infanterie.

Bataille de Cross Keys

Lors de la bataille de Cross Keys (), Steuart commande le 1st Maryland Infantry, qui est attaquĂ© par une force fĂ©dĂ©rale bien plus importante et la dĂ©fait. Cependant, Steuart est gravement blessĂ© Ă  l'Ă©paule par de la mitraille, et doit ĂŞtre transportĂ© hors du champ de bataille[26]. Une balle d'un obus Ă  mitraille l'a frappĂ© Ă  l'Ă©paule et lui a cassĂ© la clavicule, provoquant une « horrible plaie ». La blessure ne guĂ©rit pas bien, et ne parvient Ă  s'amĂ©liorer qu'Ă  partir du moment oĂą la balle est enlevĂ©e par la chirurgie en aoĂ»t. Cela l'empĂŞche de retourner sur le terrain pendant presque une annĂ©e entière, jusqu'en .

Campagne de Gettysburg et progression dans le Maryland

Charge de la 2nd Maryland Infantry, CSA dans l'« enclos d'abattage » (slaughterpen) Ă  Culp's Hill, lors de la bataille de Gettysburg, le . Les victimes ont Ă©tĂ© si importantes parmi les Marylanders qu'on dit que Steuart s'est arrĂŞtĂ© et a pleurĂ©, se tordant les mains et en criant : « mes pauvres gars »[27].

Après son rĂ©tablissement et Ă  son retour dans l'armĂ©e, Steuart est affectĂ© par le gĂ©nĂ©ral Robert E. Lee, au commandement de la troisième brigade, une force d'environ 2 200 hommes[28] dans la division du major gĂ©nĂ©ral Edward « Allegheny » Johnson de l'armĂ©e de Virginie du Nord. L'ancien commandant de la brigade, le brigadier gĂ©nĂ©ral Raleigh Colston, a Ă©tĂ© relevĂ© de son commandement par Lee, qui est déçu par sa performance lors de la bataille de Chancellorsville. La brigade se compose des rĂ©giments suivants : le 2nd Maryland (successeur du 1st Maryland dissous), le 1st et le 3rd North Carolina, et le 10th, 23rd, et 37th Virginia. Les rivalitĂ©s entre les diffĂ©rents rĂ©giments des États sont un problème rĂ©current dans la brigade et Lee espère que Steuart, avec sa poigne de l'« ancienne l'armĂ©e », sera en mesure de les souder ensemble efficacement. En outre, Ă  cette Ă©poque de la guerre, Lee est dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  court d'officiers supĂ©rieurs expĂ©rimentĂ©s[29]. Cependant, Steuart n'est en poste que depuis un mois au moment de la campagne de Gettysburg.

En , l'armĂ©e de Lee avance dans le nord du Maryland, portant la guerre dans le territoire de l'Union pour la deuxième fois. On dit que Steuart est descendu de son cheval, a embrassĂ© sa terre natale et se tenait sur sa tĂŞte en jubilant. Selon l'un de ses aides : « Nous aimions le Maryland, nous sentions qu'elle Ă©tait dans la servitude, contre sa volontĂ©, et nous brĂ»lions d'envie d'avoir un rĂ´le dans sa libĂ©ration ». Le quartier maĂ®tre John Howard se rappelle que Steuart effectue « dix-sept double sauts pĂ©rilleux » tout en sifflant, Maryland, My Maryland[30]. Ces cĂ©lĂ©brations vont s'avĂ©rer de courte durĂ©e, car la brigade de Steuart est bientĂ´t gravement endommagĂ©e lors de la bataille de Gettysburg (du au ). Au premier abord toutefois, l'avance au nord de Lee se passe bien. Lors de la seconde bataille de Winchester ( au ), Steuart combat avec la division de Johnson, en aidant Ă  achever la victoire confĂ©dĂ©rĂ©e, au cours de laquelle sa brigade fait environ 1 000 prisonniers et subit relativement peu de pertes, 9 tuĂ©s, 34 blessĂ©s[31].

Bataille de Gettysburg

Assaut de Steuart sur le bas de Culp's Hill Ă  la bataille de Gettysburg.

La bataille de Gettysburg (du au ) marque un tournant dans la guerre, et la fin la progression de Lee. Les hommes de Steuart arrivent Ă  Gettysburg « Ă©puisĂ©s et ayant mal aux pieds... un peu avant le crĂ©puscule » dans la soirĂ©e du , Ă  la suite d'une marche de 210 kilomètres (130 miles) en provenance de Sharpsburg, « beaucoup d'entre eux, pieds nus ». Les hommes de Steuart attaquent la ligne de l'Union, dans la nuit du , gagnant du terrain entre le bas de Culp's Hill et le mur de pierre près de Spangler's Spring. Mais des renforts frais fĂ©dĂ©raux  bloquent sa progression, et aucun autre terrain n'est pris. Au cours de la nuit une grande quantitĂ© d'artillerie de l'Union est acheminĂ©e sur place, dont le bruit laisse penser Ă  Steuart, optimiste, que l'ennemi est en retraite avec ses wagons.

Le matin du rĂ©vèle la pleine mesure des dĂ©fenses de l'Union, alors que l'artillerie ennemie ouvre le feu Ă  une distance de 500 mètres avec un « feu fantastique et exaspĂ©rant », suivi d'un assaut fĂ©roce contre la position de Steuart. Le rĂ©sultat est un « terrible carnage » de la troisième brigade, qui combat pendant de nombreuses heures sans aide, Ă©puisant ses munitions, mais rĂ©ussissant Ă  tenir sa position. Puis Ă  la fin le matin du , Johnson ordonne une charge Ă  la baĂŻonnette contre les lignes ennemies bien fortifiĂ©es, « confiant en leur capacitĂ© Ă  les balayer et Ă  prendre l'ensemble de la ligne de l'Union Ă  revers[32] ». Steuart est consternĂ©, et est fortement critique Ă  propos de l'attaque, mais les ordres directs ne peuvent pas ĂŞtre dĂ©sobĂ©is[33] et Steuart donne l'ordre au « cĂ´tĂ© gauche » et Ă  la « file de droite », en envoyant ses hommes sur un lourd feu d'enfilade. La troisième brigade de Steuart avance contre les parapets de l'Union et tente Ă  plusieurs reprises de prendre le contrĂ´le de Culp's Hill, une partie essentielle de la ligne dĂ©fensive de l'armĂ©e de l'Union. Le rĂ©sultat est un « abattoir », alors que le deuxième du Maryland et le troisième de Caroline du Nord chargent courageusement une position bien dĂ©fendue fortement tenue par trois brigades, atteignant Ă  près de vingt pas les lignes ennemies. Les pertes sont si sĂ©vères parmi ses hommes, qu'on raconte que Steuart s'arrĂŞte et pleure, se tordant les mains et en criant : « mes pauvres gars ». Dans l'ensemble, l'attaque infructueuse contre Culp's Hill coĂ»te Ă  la division de Johnson près de 2 000 hommes, dont 700 sont comptabilisĂ©s parmi la seule brigade de Steuart — beaucoup plus que tout autre brigade de la division. Ă€ Hagerstown, le , sur la force de 2 200 hommes prĂ©sents avant la bataille, seulement 1 200 hommes sont prĂ©sents pour le service. Le taux de victimes parmi le deuxième du Maryland et le troisième de Caroline du Nord s'Ă©lève entre la moitiĂ© et les deux tiers, en l'espace d'Ă  peine dix heures.

MĂŞme si Steuart a combattu avec courage, dans des conditions extrĂŞmement difficiles, ni lui, ni aucun autre officier est citĂ© par Johnson dans son rapport[34]. Gettysburg marque le point culminant de la ConfĂ©dĂ©ration ; par la suite, l'armĂ©e de Lee retraite jusqu'Ă  sa reddition finale au gĂ©nĂ©ral Grant Ă  Appomattox Court House.

Bataille de Payne's Farm

Au cours de l'hiver 1863, les Marylanders de Steuart participent encore Ă  la bataille de Mine Run, aussi connue comme la bataille de Payne's Farm. Le , la brigade de Steuart est parmi les premières Ă  ĂŞtre attaquĂ©es par les soldats de l'Union, et Johnson lui-mĂŞme accourt Ă  l'aide de Steuart, amenant des renforts[35]. Steuart fermant la marche des confĂ©dĂ©rĂ©s, arrĂŞte sa brigade et forme rapidement une ligne de bataille sur la route pour repousser l'attaque de l'Union. Un combat confus s'ensuit au cours de laquelle les confĂ©dĂ©rĂ©s reculent, subissant de lourdes pertes, mais empĂŞchent une percĂ©e de l'Union. Steuart lui-mĂŞme est blessĂ© pour la deuxième fois, subissant une blessure Ă  son bras. Selon un marqueur historique qui commĂ©more l'engagement, « l'audace [de Steuart] Ă  contre une force nettement supĂ©rieure... a contribuĂ© Ă  bloquer l'avance de l'ensemble de l'armĂ©e de l'Union[36] ».

Bataille de la Wilderness

Au cours de l'Ă©tĂ© de 1864, Steuart participe Ă  des combats sĂ©vères lors de la bataille de la Wilderness (-). Steuart conduit son infanterie de la Caroline du Nord contre deux rĂ©giments de New York, causant Ă  l'Union des pertes de près de 600 hommes. Au cours de la bataille, son frère, le lieutenant William James Steuart, est gravement blessĂ© Ă  la hanche, et est envoyĂ© Ă  la gare de Guinea, un hĂ´pital pour les officiers Ă  Richmond, en Virginie. LĂ , le , il meurt de ses blessures[37]. Un ami de la famille Ă  l'universitĂ© de Virginie Ă©crit Ă  leur père en deuil :

« Vous ne m'en voudrez pas, je pense, avec l'intrusion dans le caractère sacré de votre chagrin, si je ne peux pas aider en donnant l'expression de ma profonde, sincère sympathie à votre grand chagrin. Vous avez fait tant de sacrifices pour la cause juste là, que je sais que vous allez présenter cette dernière et la plus précieuse offrande aussi avec la force de votre caractère et la soumission d'un Chrétien. Encore, je sais que la valeur de ce fils avait été vos intérêts, comment chers à votre cœur, et je ne peux pas vous dire avec quel profond et sincère chagrin j'ai appris votre terrible perte[38]. »

Catastrophe Ă  Spotsylvania

Carte de la bataille de Spotsylvania Court House, montrant de saillant de la « Mule Shoe » oĂą Steuart est capturĂ© par le IIe corps du gĂ©nĂ©ral Winfield S. Hancock le

Peu de temps après, lors de la bataille de Spotsylvania Court House (-), Steuart est capturĂ©, avec la plupart de sa brigade, lors du combat violent  pour le saillant de la « Mule Shoe ». Le saillant de la Mule Shoe forme une bosse dans les lignes confĂ©dĂ©rĂ©es, une partie stratĂ©gique des hauteurs cruciales, mais qui est vulnĂ©rable Ă  une attaque sur trois cĂ´tĂ©s. Au cours de la nuit du , les commandants confĂ©dĂ©rĂ©s retirent la plupart des pièces d'artillerie du saillant, convaincus que la prochaine attaque de Grant tombera ailleurs[39]. Steuart, Ă  son crĂ©dit, est attentif aux prĂ©paratifs de l'ennemi et envoie un message Ă  Johnson, l'avertissant de l'imminence d'une attaque ennemie, et demandant le retour de l'artillerie[40].

Malheureusement, peu de temps avant l'aube, le , les forces de l'Union, composĂ©es de trois divisions entières (IIe corps du major gĂ©nĂ©ral Winfield S. Hancock) attaquent le Mule Shoe Ă  travers un Ă©pais brouillard, prenant les forces confĂ©dĂ©rĂ©es par surprise. L'Ă©puisement, la nourriture insuffisante, le manque de soutien de l'artillerie, et de la poudre humide par la nuit de la pluie contribuent Ă  l'effondrement de la position confĂ©dĂ©rĂ©e alors que les forces de l'Union dĂ©ferlent hors de la brume, Ă©crasant les hommes de Steuart et mettant fin Ă  la brigade de Virginie[41]. Les mousquets confĂ©dĂ©rĂ©s ne tireront pas en raison de la poudre humide, et en dehors de deux autres pièces d'artillerie, les sudistes sont effectivement sans armes Ă  feu[39]. Au cĹ“ur des combats au corps Ă  corps qui suivent, Steuart est forcĂ© de se rendre au colonel James A. Beaver du 148th Pennsylvania Infantry. Beaver demande Ă  Steuart « OĂą est votre Ă©pĂ©e, monsieur ? », ce Ă  quoi le gĂ©nĂ©ral rĂ©pond, avec beaucoup de sarcasme, « eh bien, suh, vous nous avez tous Ă©veillĂ© si tĂ´t de cette matin que je n'ai pas eu le temps de la prendre[42] ». Steuart est amenĂ© au gĂ©nĂ©ral Hancock, qui avait vu la femme de Steuart, Maria, Ă  Washington, avant la bataille, et tenait Ă  lui donner des nouvelles de son mari. Il lui tend sa main, demandant « comment allez-vous, Steuart ?[43] ». Mais Steuart refuse de serrer la main de Hancock ; bien que les deux hommes aient Ă©tĂ© amis avant la guerre, ils sont ennemis. Steuart, dĂ©clare : « compte tenu des circonstances, gĂ©nĂ©ral, je refuse de vous serrer la main », ce Ă  quoi Hancock aurait rĂ©pondu, « et en toute autre circonstance, gĂ©nĂ©ral, j'aurai refusĂ© de la tendre[44] ». Après cet Ă©pisode, Hancock offensĂ©, quitte ensuite Steuart pour marcher vers l'arrière de l'Union avec les autres prisonniers[45].

Après la bataille, Steuart est envoyĂ© comme prisonnier de guerre Ă  Charleston, Caroline du Sud, et plus tard est emprisonnĂ© Ă  Hilton Head, oĂą lui et d'autres officiers sont placĂ©s sous le feu de l'artillerie confĂ©dĂ©rĂ©e[46]. Les combats Ă  Spotsylvania mettent un terme Ă  sa brigade. La division de Johnson, forte de 6 800 au dĂ©but de la bataille, est maintenant si sĂ©vèrement rĂ©duite qu'Ă  peine une brigade peut ĂŞtre formĂ©e. Le , les brigades de Walker, Jones, et Steuart sont consolidĂ©es dans une petite brigade sous le commandement du colonel Terry du 4th Virginia Infantry[47].

Petersburg, Appomattox et fin de la guerre

Pierre tombale du brigadier-gĂ©nĂ©ral George H. Steuart et d'autres membres de la famille Steuart, cimetière de Green Mount, Ă  Baltimore.

Steuart est Ă©changĂ© plus tard dans l'Ă©tĂ© de 1864, reprenant le commandement d'une brigade dans l'armĂ©e de Virginie du Nord, dans la division du major gĂ©nĂ©ral George Pickett. La brigade de Steuart est composĂ©e des rĂ©giments des 9th, 14th, 38th, 53rd et 57th Virginia, et sert dans les tranchĂ©es au nord du fleuve James pendant le siège de Petersburg ( - ). Ă€ ce stade de la guerre, le ravitaillement confĂ©dĂ©rĂ© a diminuĂ© au point oĂą l'armĂ©e de Lee commence Ă  souffrir de la faim, et le vol de nourriture devient un problème grave. Steuart est contraint d'envoyer des gardes armĂ©s au dĂ©pĂ´t de ravitaillement Ă  Petersburg afin de s'assurer que les colis de ses hommes ne soient pas volĂ©s par des pillards[48].

Il continue de mener sa brigade dans la division de Pickett au cours de la campagne d'Appomattox (-), Ă  la bataille de Five Forks (), et Ă  Sayler's Creek (), les deux dernières batailles marquant la fin effective de la rĂ©sistance confĂ©dĂ©rĂ©e. Pendant Five Forks, le gĂ©nĂ©ral Pickett est distrait par une grillade d'alose, et Steuart a le commandement de l'infanterie, alors qu'il porte le poids d'un assaut Ă©norme de l'Union, du gĂ©nĂ©ral Sheridan menant près de 30 000 hommes contre les 10 000 de Pickett[49]. Les consĂ©quences sont encore plus dĂ©sastreuses qu'Ă  Spotsylvania l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, avec au moins 5 000 hommes faits prisonniers par les forces de Sheridan. La fin de la rĂ©sistance confĂ©dĂ©rĂ©e se compte maintenant en jours. Ă€ Sayler's Crrek, l'armĂ©e de Lee, affamĂ©e et Ă©puisĂ©e, tombe finalement. En voyant le flot des survivants le long de la route, Lee s'exclame devant le major gĂ©nĂ©ral William Mahone, « mon Dieu,  est-ce que l'armĂ©e est dissoute ? », ce Ă  quoi il lui rĂ©pond : « Non, gĂ©nĂ©ral, ici, les troupes sont prĂŞtes Ă  faire leur devoir[50] ».

Steuart continu Ă  se battre jusqu'Ă  la fin, se rendant finalement avec Lee au gĂ©nĂ©ral Ulysses S. Grant Ă  Appomattox Court House, le , un des 22 brigadiers restants sur les 146 d'origine de Lee[51]. Selon un vĂ©tĂ©ran du Maryland, « nul autre dans la guerre a donnĂ© plus complètement et consciencieusement chacune de ses aptitudes, toute son Ă©nergie pour la cause du Sud[52] ».

Après la guerre

Après la fin de la guerre, Steuart retourne au Maryland, et prĂŞte serment de fidĂ©litĂ© Ă  l'Union[53]. Il cultive Ă  Mount Steuart, un corps de ferme sur une colline près de la South River, au sud d'Edgewater[54] et sert en tant que commandant d'une division du Maryland des vĂ©tĂ©rans confĂ©dĂ©rĂ©s unis. Il dĂ©cède le , Ă  l'âge de 75 ans Ă  South River, dans le Maryland, d'un ulcère. Il est enterrĂ© dans le cimetière Green Mount Ă  Baltimore avec sa femme Maria, qui meurt trois ans plus tard, en 1906. Ses deux filles, Marie et Anne, lui survivent. Il n'est sans doute pas  Ă©tonnant, comme le Maryland est restĂ© dans l'Union tout au long de la guerre, qu'on ne trouve aucun monument de Steuart dans son État d'origine. Cependant, la rĂ©gion de Steuart Hill de Baltimore se souvient de la longue association de sa famille avec la ville[55].

Notes et références

Notes

  1. Il est de la même promotion que les futurs généraux John Buford, John C. Tidball et William Nelson Rector Beall, Nathan George Evans, William Edmonson Jones, Walter Husted Stevens. Les deux premiers ont combattu dans les rangs de l'Union et les quatre derniers dans ceux de la Confédération.

Références

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Bibliographie

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