Gendarme auxiliaire
Les gendarmes auxiliaires (GA) étaient, en France, des appelés du contingent qui effectuaient leur service national au sein de la gendarmerie nationale. Cette possibilité qui s'offrait aux jeunes Français avait été introduite par l'article 14 de la loi no 70-596 du [1], et encadrée par le décret no 70-1347 du [2], et les premières incorporations eurent lieu en 1971, avec un uniforme kaki volontairement différent de celui des gendarmes.
Ils étaient principalement employés dans la gendarmerie départementale et parfois dans la gendarmerie maritime, dans les pelotons de gendarmerie de montagne, ainsi que la gendarmerie de l'air.
Les principaux centres d'instruction furent Auxerre et son peloton d'élèves brigadiers basé sur l'île de Porquerolles (Var), Saint-Astier, Bergerac, Tulle (deux casernes), Marbot et la Bachellerie, ainsi que Fontainebleau et Melun (au sein de l'école des officiers de la gendarmerie nationale).
En 1983 fut créé le groupement de gendarmes auxiliaires de Melun (quartier Pajol) comprenant trois compagnies, ainsi que deux compagnies basées au Bourget.
Ces compagnies n'avaient d'existence légitime puisque les décrets d'application à la suite de la loi ne seront signés qu'en 1986 par le ministre de la défense de l'époque, M André Giraud.
Dépendant de la légion de gendarmerie mobile d'Île-de-France, ces compagnies furent créées pour pallier une carence d'effectifs de gendarmes mobiles à la suite de l'envoi d'unités en Nouvelle-Calédonie pour assurer le maintien de l'ordre en conséquence des événements d'Ouvéa. Le groupement de gendarmes auxiliaires de Melun avait les missions suivantes :
- le renfort ponctuel d'unités de gendarmerie départementale d'Île-de-France,
- des missions de sécurité dans les aéroports parisiens [Orly ou Roissy] (renfort à la gendarmerie des transports aériens), ou sécurité des appareils,
- sécurité de l'hôtel des Invalides, et de la Direction générale de la Gendarmerie Nationale.
Des périodes de remise à niveau des unités ponctuaient leur emploi du temps. En été 1984, entre autres, des renforts étaient également envoyés dans des brigades côtières [certains partirent en Corse, à Ajaccio, où ils étaient logés à la Citadelle] avec également des élèves gendarmes stagiaires.
Ceux qui Ă©taient en Corse devaient assurer :
. la surveillance de l'aéroport d'Ajaccio ;
. la surveillance du relais de la Punta au-dessus d'Ajaccio ;
. le transport d'armes entre Ajaccio et Corte (Corse du Nord) ;
. la surveillance lors de l'enregistrement radio/télévision des candidats pour les élections européennes de 1984.
Les groupements de gendarmes auxiliaires de Melun et du Bourget, furent dissous en 1987 sous le gouvernement de M Jacques Chirac.
Le contingent 84/12 voit l'apparition d'un nouvel uniforme bleu, assez similaire Ă celui du personnel d'active.
Les gendarmes auxiliaires étaient également largement présents dans les Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie - pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG), unités spécialisées dans les patrouilles de nuit.
Certains anciens gendarmes auxiliaires eurent l'occasion de porter à nouveau l'uniforme (après une période d'une semaine de remise à niveau), avec la création du plan Armées 2000 mis en place en 1994 par le ministre de l'époque, François Léotard, prémices de la future « armée de réserve », afin de pallier la carence d'effectifs due à la fin du service national.
Les gendarmes auxiliaires furent remplacés par les gendarmes adjoints volontaires, quand le service national fut suspendu sous l'impulsion de Jacques Chirac, alors Président de la République.
Entre 1974 et 2003, au moins 17 gendarmes auxiliaires ont trouvé la mort en service commandé. Souvent âgés de moins de 20 ans, au moins 4 d'entre eux ont été victimes de meurtres en service (dont 3 par balles), 3 sont décédés fauchés par des véhicules en intervenant sur des accidents, 3 autres sont décédés dans des accidents de la route aux circonstances inconnues, 3 sont décédés atteints par balle à la suite d'un accident de tir, 2 sont décédés en montagne (1 emporté par une avalanche et le second frappé par la foudre) et les 2 derniers dans des circonstances ignorées.
Grades
- 2e classe
- 1re classe (distinction)
- brigadier
- brigadier-chef
- maréchal des logis (sous-officier)
Il fut créé dans les années 1990 le grade d'aspirant.
Références
- Loi no 70-596 du 9 juillet 1970 relative au service national, JORF no 159 du 10 juillet 1970, p. 6461–6463, sur Légifrance.
- Décret no 70-1347 du 23 décembre 1970 relatif à l'accomplissement du service national actif en qualité de gendarme auxiliaire, JORF no 10 du 13 janvier 1971, p. 473, sur Légifrance.
Bibliographie
Benoît Haberbusch (aspirant), "Gendarmes auxiliaires. Les premiers appelés de la gendarmerie (1970-1972)", Armées d'aujourd'hui, n°264, , pp. 64-66.
ANAAGA (sous la direction de ) "Ceux qui nous ont ouvert la voie" 50e anniversaire de la creation des GA. 2022 ISBN / 9782958224707