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Gazomètre

Un gazomètre est un réservoir servant à stocker le gaz de ville, le gaz naturel ou bien le biogaz à température ambiante et à une pression proche de la pression atmosphérique. Le volume du réservoir varie selon la quantité de gaz qu'il contient, la pression étant assurée par une cloche mobile verticalement. Les plus grands gazomètres ont des capacités allant jusqu'à 350 000 m³, pour des structures atteignant plus de 60 mètres de diamètre.

Deux gazomètres de Londres.

Utilisation

Réservoir de gaz sphérique moderne.

Les gazomètres servaient pour le stockage et la distribution dans les usines de production de gaz. Ils sont aujourd'hui utilisés principalement pour la régulation, en permettant de conserver des pressions sans danger pour les tuyaux, et non plus pour stocker le gaz en vue de son utilisation. Cependant, le gazomètre présente un avantage sur les autres méthodes de stockage, en ce qu'il est le seul à permettre le stockage à la pression d'utilisation : quand la pression baisse dans le réseau de distribution, sous le coup d'une forte demande par exemple, le gaz contenu dans les gazomètres est alors libéré et permet d'approvisionner les utilisateurs sans diminution de pression. C'est notamment le cas au Royaume-Uni aux alentours de 5 heures de l'après-midi (heure du thé).

Les gazomètres font souvent partie du paysage habituel des villes britanniques. Londres, Birmingham, Manchester, Sheffield, Leeds, Newcastle ou Glasgow possèdent encore aujourd'hui plusieurs gazomètres ; et un certain nombre d'entre eux ont été classés.

La pollution liée au gaz et à son stockage rend les emplacements des gazomètres difficiles à employer pour d'autres usages, mais certains gazomètres, comme ceux de Vienne, ont été convertis en espace d'habitation ou en centres commerciaux.

Aujourd'hui, le gaz est généralement stocké sous forme liquide, même si des réservoirs de gaz sphériques sont encore en service (allant jusqu'à 45 m de diamètre, soit jusqu'à 50 000 m3 de capacité, sous une pression de 5 à 10 bar, avec une épaisseur de paroi de 3 cm, de quoi stocker de 2,5 à 5 GWh, avec une densité d'énergie de 10,1 kWh par m3 de gaz naturel sous 1 bar). Ces derniers ont été créés à partir des années 1960-70 et contiennent du gaz sous pression, ce qui oblige à les installer loin des habitations pour des raisons de sécurité.

Histoire du terme

Il existe trois types de conception de gazomètres: le gazomètre à colonnes, le gazomètre à spirale, et le gazomètre dit "sec". Le terme « gazomètre » fut créé par William Murdoch, l'inventeur de l'éclairage au gaz, dans les années 1800. En dépit des objections de ses associés, qui expliquaient que son gazomètre ne mesurait rien, contrairement à ce que semblait indiquer son suffixe, puisqu'il s'agissait d'un réservoir, le terme fut retenu et passa dans l'usage général.

Le mot est cependant également utilisé pour désigner un instrument mesurant la quantité de gaz passant par un tuyau, sans rapport avec le gazomètre-réservoir.

Le gazomètre dit primitif fut perfectionné en Angleterre par un certain Mr Tait, de Londres[1].

Principe technique

Gazomètre articulé.
Gazomètre articulé. Coupe.
La première fabrique londonienne de gaz en 1814. Plan de Friedrich Accum dans A Practical Treatise on Gas Light (1815). Les appareils de distillation sont placés transversalement, directement sous la cheminée, le gazomètre est sur la gauche.
Schéma de fonctionnement d'un gazomètre à colonnes.
  • Le gazomètre Ă  colonnes ou gazomètre tĂ©lescopique, inventĂ© en 1817, par un ingĂ©nieur-mĂ©canicien, Philippe Gengembre, directeur de l'usine royale d'Indret[1], est le plus ancien des trois ; c'est le modèle typique de la rĂ©volution industrielle facilement reconnaissable Ă  sa charpente de guidage extĂ©rieure caractĂ©ristique, et dans laquelle coulisse la cloche du gazomètre. Le gaz est conservĂ© sous la cloche, dont la hauteur varie en fonction de la quantitĂ© de gaz emmagasinĂ©e, en flottant sur un rĂ©servoir d'eau (la cuve) situĂ© au-dessous et permettant d'assurer l'Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  la base, tout en accueillant les parois de cette cloche lorsqu'elle est en position abaissĂ©e.
  • Le gazomètre Ă  spirale dit aussi "hĂ©licoĂŻdal", plus rĂ©cent, ne possède pas de charpente de guidage extĂ©rieure, ce qui le rend plus discret dans le paysage. Les rails de guidages sont directement fixĂ©s de façon hĂ©licoĂŻdale sur le cĂ´tĂ© de la cloche, ce qui lui permet de s'Ă©lever ou de s'abaisser sur sa cuve d'eau en tournant, comme une vis. Ce type de gazomètre a Ă©tĂ© construit au Royaume-Uni jusqu'en 1983.
  • Le gazomètre sec, contrairement aux deux prĂ©cĂ©dents qui sont du type "hydraulique", la cloche qui est en forme de soucoupe ne flotte pas dans une cuve d’eau, mais glisse dans l'enveloppe cylindrique qui compose la structure extĂ©rieure et dont le sommet est fermĂ© par une toiture; l’étanchĂ©itĂ© Ă©tant assurĂ©e par un mĂ©lange de graisses. Son aspect extĂ©rieur ne varie pas selon le volume de gaz emmagasinĂ©, et le fait plutĂ´t ressembler Ă  un silo. Deux exemplaires furent bâtis en France aux usines Ă  gaz de Paris La Villette et de Lyon Gerland.

À l'origine, la cuve d'eau du gazomètre hydraulique était conçue en maçonnerie enterrée, et lorsque le gazomètre était vide, seule la charpente de guidage était visible au niveau du sol. Puis les cuves d'eau furent construites en acier, posées sur le sol tout en supportant la charpente de guidage.

La cloche qui contenait le gaz en flottant dans la cuve était conçue d'une seule pièce, et de la même hauteur que la cuve d'eau; en se déployant, le gazomètre doublait de hauteur. Sur les grands gazomètres les cloches étaient télescopiques et comportaient jusqu'à quatre levées; lorsque les quatre levées étaient déployées sur la cuve, le gazomètre quintuplait de hauteur. Aux États-Unis certains gazomètres pouvaient compter jusqu'à six levées.

Au repos, les levées d'un gazomètre télescopique reposent imbriquées les unes dans les autres, sur le fond de la cuve d'eau. La circonférence extérieure de la base de la première levée (la cloche) se termine par une gorge en forme de U. La circonférence intérieure du haut de la seconde levée est également équipée d'une gorge, mais en forme de U inversé. En se levant la première levée accroche la seconde lorsque ces gorges s'encastrent l'une dans l'autre, l'entrainant ainsi dans son ascension. De la même manière, ce principe se répète pour chaque levée, au fur et à mesure de l'ascension de la cloche par l'augmentation du volume de gaz, l'étanchéité entre chaque levées étant assurée par un liquide contenu dans les gorges.

En France, les gazomètres équipés de quatre levées furent les plus grands et contenaient 225 000 m³ ; deux à l'usine à gaz de Gennevilliers/Villeneuve-la-Garenne (en 1929, la dissidence d'un hameau pour former la commune de Villeneuve-la-Garenne coupe alors le site en 2 et les gazomètres se retrouvent sur la commune de Villeneuve-la-Garenne), un à l'usine du Landy Cornillon, et un à l'usine de Paris La Villette.

Photos

  • Deux gazomètres de Londres, avec les rĂ©servoirs remplis.
    Deux gazomètres de Londres, avec les réservoirs remplis.
  • Les gazomètres de Vienne.
  • Le Vieux Gazomètre de Zwickau.
    Le Vieux Gazomètre de Zwickau.
  • Le gazomètre de l'Ă®le Rouge Ă  Berlin.
    Le gazomètre de l'île Rouge à Berlin.
  • Petit gazomètre sec Ă  Berlin.
    Petit gazomètre sec à Berlin.
  • Le gazomètre sec de Oberhausen : 117 m de haut, 68 m de diamètre, 350 000 mÂł, est le plus grand d'Europe.
    Le gazomètre sec de Oberhausen : 117 m de haut, 68 m de diamètre, 350 000 m³, est le plus grand d'Europe[2].
  • Gazomètre Ă  Schlieren, en Suisse.
    Gazomètre à Schlieren, en Suisse.
  • Gazomètre St Pancras Ă  Londres.
    Gazomètre St Pancras à Londres.
  • L'usine et les gazomètres de la sociĂ©tĂ© du Gaz de Paris Ă  la Plaine Saint-Denis, dans les annĂ©es 1920.
    L'usine et les gazomètres de la société du Gaz de Paris à la Plaine Saint-Denis, dans les années 1920.
  • Le gazomètre n°9 de La Plaine-Saint-Denis en juin 1981, peu de temps avant sa dĂ©molition.
    Le gazomètre n°9 de La Plaine-Saint-Denis en , peu de temps avant sa démolition.
  • Le gazomètre n°9 Ă©tait du type hydraulique Ă  cuve non enterrĂ©e.
    Le gazomètre n°9 était du type hydraulique à cuve non enterrée.
  • DĂ©tail de la cuve d'eau du gazomètre n°9.
    Détail de la cuve d'eau du gazomètre n°9.
  • Vue sur Paris depuis le gazomètre n°9.
    Vue sur Paris depuis le gazomètre n°9.
  • Au sommet du gazomètre n°9 depuis la dernière passerelle.
    Au sommet du gazomètre n°9 depuis la dernière passerelle.
  • L'indicateur de volume du gazomètre n°9 d'une capacitĂ© maximale de 225 000 mÂł.
    L'indicateur de volume du gazomètre n°9 d'une capacité maximale de 225 000 m³.
  • Le gazomètre n°9 Ă©tait Ă  4 levĂ©es tĂ©lescopiques.
    Le gazomètre n°9 était à 4 levées télescopiques.
  • Les dispositifs de guidage des 4 levĂ©es imbriquĂ©es les unes dans les autres.
    Les dispositifs de guidage des 4 levées imbriquées les unes dans les autres.
  • DĂ©tail des galets de guidage du gazomètre n°9.
    Détail des galets de guidage du gazomètre n°9.
  • Ouverture dĂ©coupĂ©e dans la cuve permettant d'observer la base des 4 levĂ©es avec leurs gorges d'accrochages.
    Ouverture découpée dans la cuve permettant d'observer la base des 4 levées avec leurs gorges d'accrochages.

Notes et références

  1. Revue du Breton, 1836 (Livre numérique Google)
  2. De l’autre côté du mur…> Patrimoine industriel: Le gazomètre de Oberhausen sur culture.industrielle.pagesperso-orange.fr/ruhr1.htm (Consulté le 30/03/2011).

Voir aussi

Articles connexes

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