Gail Halvorsen
Le colonel Gail S. Halvorsen, nĂ© le Ă Salt Lake City (Utah) et mort le Ă Provo (Utah)[1], est un officier de carriĂšre dans l'aviation des Ătats-Unis au sein de laquelle il acquiert une certaine cĂ©lĂ©britĂ© sous les surnoms de « chocolat volant », de « bombardier aux bonbons » ou de « Onkel WackelflĂŒgel » (« tonton qui bat des ailes »). Cela rĂ©sulte des parachutages de friandises sucrĂ©es qu'il fit Ă Berlin-Ouest lors du blocus soviĂ©tique en 1948â1949.
Gail Halvorsen | ||
Gail Halvorsen Ă Berlin en 1983. | ||
Surnom | Rosinenbomber (Candy Bomber)Onkel WackelflĂŒgel (Uncle Wiggly Wings)Der Schokoladenflieger (Chocolate Flier) | |
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Nom de naissance | Gail Seymour Halvorsen | |
Naissance | Salt Lake City (Utah) |
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DĂ©cĂšs | Provo (Utah) |
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AllĂ©geance | Ătats-Unis | |
Grade | Colonel | |
Conflits | Seconde Guerre mondialeBlocus de Berlin | |
Distinctions | Médaille d'or du CongrÚsCommandeur de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne | |
Famille | Ăpouses :
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Opération Little Vittles
Gail Halvorsen était dans le premier groupe d'aviateurs envoyés à Francfort-sur-le-Main pour aider les Allemands à faire passer de la nourriture, des médicaments et d'autres produits de base par avion dans l'ancienne capitale du Reich pendant le blocus soviétique en 1948-1949. Les aviateurs ne restaient généralement à Berlin que pour décharger leur cargaison et refaire le plein de carburant de leur avion. Pendant une pause à l'aéroport, Halvorsen trouva une clÎture de barbelés qui le séparait de quelques enfants allemands qui jouaient.
« La plupart des enfants s'attroupaient autour de moi en criant et demandant des bonbons et des chewing-gums, raconta-t-il plus tard, mais ceux-lĂ Ă©taient diffĂ©rents. Ces enfants avaient endurĂ© tant de choses, leur ville avait Ă©tĂ© pratiquement dĂ©truite ; beaucoup d'entre eux avaient perdu des membres de leur famille pendant la guerre. Cependant aucun d'entre eux ne demanda de chewing-gums ou de bonbons ». Ă travers les barbelĂ©s, il donna aux enfants deux tablettes de chewing-gum quâil avait en poche. Sans discuter, les enfants se partagĂšrent les tablettes de chewing-gum en les coupant en petits morceaux et quand il n'en resta plus Ă partager, ils se passĂšrent le papier d'emballage pour le sentir. Il dit aux enfants qu'il reviendrait le lendemain et que, s'ils voulaient bien se les partager entre eux, il lĂącherait des bonbons de son avion en survolant la ville, qu'il inclinerait les ailes de son avion en signe de reconnaissance et qu'il lĂącherait de petits parachutes faits de mouchoirs[1].
Le lendemain, Gail Halvorsen largua trois parachutes lestĂ©s de bonbons aux enfants qui l'attendaient. Pour sâidentifier, il donna Ă son avion un mouvement de roulis, ce qui a conduit Ă son surnom de « Onkel WackelflĂŒgel » (« tonton qui bat des ailes »). L'opĂ©ration se poursuivit sur une petite Ă©chelle pendant plusieurs semaines. Gail Halvorsen se mit Ă larguer non seulement ses rations de bonbons mais aussi celles que d'autres hommes de son unitĂ© donnaient. Un jour revenant Ă ses quartiers, il trouva un paquet de lettres adressĂ©es à « tonton qui bat de l'aile » et à « chocolat volant ». Il fut convoquĂ© par son supĂ©rieur quelques jours plus tard, qui lui expliqua qu'un bonbon Ă©tait tombĂ© Ă l'extrĂ©mitĂ© d'une piste, qu'il avait touchĂ© un reporter allemand Ă la tĂȘte et que l'histoire du « bombardement de bonbons » Ă©tait maintenant Ă la une de tous les journaux de Berlin. Le lieutenant-gĂ©nĂ©ral William H. Tunner l'approuva, lui permit de continuer Ă parachuter des bonbons, ordonna mĂȘme d'en faire une vĂ©ritable opĂ©ration des forces armĂ©es qu'il nomma « OpĂ©ration Little Vittles »[1].
Les militaires contribuaient en donnant leurs rations de bonbons mais aussi leurs mouchoirs, puis les manches de leurs chemises qui servaient de parachutes. Enfin ils commencÚrent à joindre un mot pour demander de rendre les parachutes afin qu'ils soient réutilisés ; la plupart des parachutes furent rendus.
LâopĂ©ration prenant de l'envergure, les stations de radio de toute la cĂŽte Est des Ătats-Unis en rendirent compte et se mirent Ă demander Ă leurs auditeurs d'envoyer des mouchoirs Ă Francfort. Au plus fort de l'opĂ©ration, il arrivait tous les deux jours en Allemagne cinq sacs postaux pleins de mouchoirs. Les habitants de Chicopee Falls (Massachusetts), envoyĂšrent de nombreuses boites en cartons pleines de bonbons et dĂ©jĂ fixĂ©es Ă des parachutes.
Le Weekly Reader, journal américain pour enfants, apporta également son appui. Il encouragea ses jeunes lecteurs à envoyer de petites participations pour aider les enfants en Allemagne et la réaction fut massive. Les confiseurs américains participÚrent également. à la fin du pont aérien, environ 25 équipages avaient lùché plus de 23 tonnes de chocolat, gomme à mùcher, bonbons et autres sur différents endroits à Berlin, et ces sucreries furent pour la plupart gardées jusqu'à Noël et distribuées alors aux enfants de Berlin-Ouest.
Relations germano-américaines
Les actions de Gail Halvorsen comme « bombardier de bonbons » eurent un impact considérable sur la perception d'aprÚs-guerre des Américains en Allemagne et il est encore évoqué comme un symbole des relations germano-américaines. Il est apparu plusieurs fois à la télévision allemande au cours des années, souvent en compagnie de certains de ces enfants, devenus adultes, qui avaient reçu ses parachutages de bonbons.
En 1974, il fut dĂ©corĂ© de la croix de Commandeur de l'ordre du MĂ©rite de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Allemagne[1], lâune des dĂ©corations les plus honorifiques dâAllemagne. Lors de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2002 au Rice-Eccles Stadium Ă Salt Lake City, le , G. Halvorsen porta la plaque nationale de l'Ă©quipe allemande.
En 1989, Gail Halvorsen sâest engagĂ© dans une reconstitution historique Ă Berlin pour le quarantiĂšme anniversaire du pont aĂ©rien. Au cours de l'OpĂ©ration Provide Promise en Bosnie-HerzĂ©govine, il a parachutĂ© des bonbons depuis un C-130 Hercules du 435e Airlift Wing, volant depuis la Rhein-Main Air Base, en Allemagne. Il a Ă©galement participĂ© Ă la cĂ©rĂ©monie de fermeture de la base aĂ©rienne de Tempelhof en 1993 et aux cĂ©lĂ©brations du 50e anniversaire du pont aĂ©rien de Berlin en 1998.
En 2008, Gail Halvorsen a été honoré du titre de Grand Maréchal de la Von Steuben Parade germano-américaine à New York. Il a été acclamé par des dizaines de milliers de spectateurs sur la CinquiÚme Avenue.
L'armée américaine a reproduit certaines des actions de Halvorsen en Irak en lachant des jouets, des ours en peluche et des ballons de football pour les enfants irakiens[2].
CarriĂšre militaire
Gail Halvorsen continua Ă remplir plusieurs missions nationales et internationales pendant le reste de sa carriĂšre dans lâUS Air Force. Il revint en Allemagne au dĂ©but des annĂ©es 1970, cette fois en tant que commandant de l'aĂ©roport international de Tempelhof Ă Berlin Ouest. Ă ce titre, Halvorsen organisa des rĂ©ceptions officielles au cours desquelles, Ă©tant un fervent mormon, il ne faisait servir que des cocktails sans alcool.
Famille
En 1995, Gail Halvorsen et sa femme Alta se sont rendus Ă Saint-PĂ©tersbourg en Russie pour servir en tant que missionnaires pour lâĂglise de JĂ©sus-Christ des saints des derniers jours. Leur tĂąche consistait Ă former les instructeurs, visiter les classes de l'institut de religion, ainsi que de travailler avec la jeunesse de lâĂglise. Ils ont Ă©galement servi en tant que missionnaires de l'Ăglise de Londres dans les annĂ©es 1980.
Leur fils, le colonel Robert Halvorsen, fut pilote de l'USAF C-130 Hercules et commandant de bord Ă Delta Air Lines.
Commémoration
LâUS Air Force entretient le souvenir du colonel Halvorsen en donnant son nom Ă sa prochaine gĂ©nĂ©ration dâavions de transport Ă capacitĂ© de chargement de cinq tonnes. LâUS Air Force a Ă©galement nommĂ© Colonel Gail Halvorsen Award le Prix du transport aĂ©rien en soutien de prĂ©paration logistique.
Distinction
- 1948 : Cheney Award
Publication
Notes et références
- (en) Angela Cullen, « âCandy Bomberâ of Berlin Blockade, Gail Halvorsen, Dies at 101 », sur bnnbloomberg.ca, BNN Bloomberg, (consultĂ© le ).
- , sur defenselink.mil, 15 juillet 2005
Bibliographie
- (en) Staff Sgt. Amaani Lyle, Famed âCandy Bomberâ reflects on Air Force heritage..., Capital Flyer: Andrews Air Force Base, consultĂ© le 22 juillet 2008.
- (en-US) Roger G. Miller, To Save a City : The Berlin Airlift 1948-1949, Honolulu, Hawaii, University Press of the Pacific, (1re Ă©d. 1998), 140 p., poche (ISBN 978-0-89875-805-4, OCLC 53174650)
- (en-US) Berlin Candy Bomber meets children of today, site de l'US Air Force
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- [vidéo] La Guerre Froide quatriÚme épisode : Berlin 1948 1949 de Bernard Derome sur YouTube