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GĂŒnter Wallraff

GĂŒnter Wallraff (de son vrai nom Hans-GĂŒnter Wallraff), nĂ© le Ă  Burscheid prĂšs de Cologne, en Allemagne, est un journaliste d'investigation allemand.

GĂŒnter Wallraff
GĂŒnter Wallraff en 2014.
Biographie
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Prix Monismanien ()
MĂ©daille Carl von Ossietzky ()
Prix Siebenpfeiffer (d) ()
Prix August Bebel (d) ()
Hans-Böckler-Preis der Stadt Köln ()
Prix Hermann-Kesten ()

Biographie

GĂŒnter Wallraff se fit connaĂźtre par sa mĂ©thode d'enquĂȘte retentissante, qui fut parfois qualifiĂ©e de « wallraffienne » en Allemagne. Son principe d'investigation est basĂ© sur l'expĂ©rience personnelle, au cours d'une infiltration dans l'environnement proche de la cible du reportage[1]. Wallraff adopta Ă  chaque fois une identitĂ© fictive et n'Ă©tait donc pas reconnaissable comme journaliste. Il Ă©crivit ainsi des livres dĂ©nonçant certaines situations sociales et essayant d'apporter un nouveau regard sur le fonctionnement de la sociĂ©tĂ©.

Les intĂ©ressĂ©s critiquĂšrent frĂ©quemment la mĂ©thode d'enquĂȘte de Wallraff, comme ayant portĂ© atteinte Ă  leur vie privĂ©e ou mis en pĂ©ril de soi-disant secrets professionnels. On essaya par consĂ©quent souvent d'entraver ses enquĂȘtes. En particulier, le Bild-Zeitung tenta de le faire aprĂšs avoir Ă©tĂ© le sujet d'un de ses livres. Les mĂ©thodes de Wallraff furent cependant toujours considĂ©rĂ©es comme conformes aux lois par les juges. Les conclusions des tribunaux en faveur de Wallraff s'appuient sur la libertĂ© de la presse et l'intĂ©rĂȘt de la sociĂ©tĂ©, en particulier dans les domaines influençant la formation de l'opinion publique et les prises de dĂ©cision politiques. Les victimes des reportages obtinrent cependant qu'il soit prĂ©cisĂ©, par exemple, qu'aucune conversation privĂ©e ne pouvait ĂȘtre divulguĂ©e.

GĂŒnter Wallraff fut parmi les premiers Allemands Ă  faire objection de conscience Ă  l'utilisation des armes pendant son service militaire. MalgrĂ© son objection de conscience, Wallraff dut intĂ©grer la Bundeswehr. Mais comme il s'y refusait Ă  utiliser une arme, il fut dĂ©mobilisĂ© pour « inaptitude en temps de guerre et de paix », ce que les opposants Ă  son travail rappellent volontiers.

En 1977, Wallraff travailla quatre mois sous l'identitĂ© de « Hans Esser », journaliste Ă  la Bild-Zeitung d'Hanovre. Dans les livres Le Journaliste indĂ©sirable et Zeugen der Anklage (« tĂ©moin Ă  charge »), il dĂ©crit son expĂ©rience Ă  la rĂ©daction du journal, et les mĂ©thodes d'investigation bafouant parfois la vie privĂ©e. La Bild-Zeitung poursuivit Wallraff en justice jusqu'en 1981, se prĂ©sentant devant chaque instance juridique jusqu'au Tribunal constitutionnel fĂ©dĂ©ral. Le recours constitutionnel qui suivit aboutit mĂȘme, en 1983, Ă  un jugement du Tribunal constitutionnel fĂ©dĂ©ral en sa faveur. En 1987, le journaliste Hermann L. Gremliza affirma avoir rĂ©digĂ© une partie du livre Le Journaliste indĂ©sirable Ă  la place de Wallraff[2].

En 1980, Wallraff traduisit avec des artistes allemands comme Wolf Biermann les paroles du groupe néerlandais Bots en allemand pour l'album Aufstehn!. Il en sortit entre autres le succÚs musical Sieben Tage lang.

En 1985-1986, dans un mĂȘme genre de journalisme d'investigation, Wallraff se crĂ©e une identitĂ© de travailleur turc, Ali Sinirlioglu (n.b : les Turcs sont la plus forte population immigrĂ©e en Allemagne), prĂȘt Ă  faire tout travail (entre autres, il travaille quelques mois pour l'entreprise sidĂ©rurgique Thyssen). Il raconte dans le livre TĂȘte de turc sa descente aux enfers, les brimades reçues, les conditions de travail Ă©pouvantables que subissent les travailleurs turcs immigrĂ©s en Allemagne[3].

En , pendant l'examen des dossiers « Rosenholz » par la mission d'enquĂȘte sur la Stasi, on entendit dire que Wallraff avait Ă©tĂ© liĂ© Ă  la Stasi dans les annĂ©es 1960. Wallraff contesta avoir jamais travaillĂ© activement pour la Stasi. Le , Ă  la suite de la plainte de Wallraff contre les Ă©ditions Springer, qui l'avaient plusieurs fois dĂ©crit comme collaborateur de la Stasi, le tribunal de Hambourg jugea qu'au vu des documents prĂ©sentĂ©s par Springer, il n'y avait aucune preuve des accusations portĂ©es, et que par consĂ©quent de telles affirmations ne pouvaient pas ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©es. Le , la Cour d'appel de Hambourg confirma ce jugement au dĂ©triment des Ă©ditions Springer[4].

En 2009, il publie dans Die Zeit un article sur le quotidien des SDF des grandes villes allemandes l'hiver, toujours avec un déguisement et une fausse identité.

En 2010, est sorti son livre Parmi les perdants du meilleur des mondes[5], dans lequel il reprend, en plus de son article sur les SDF, diffĂ©rentes enquĂȘtes comme celle oĂč il se glisse dans la peau d'un noir, d'un ouvrier d'une boulangerie industrielle, d'un chef d'entreprise


Publications

  • Nous avons besoin de Toi, RĂŒtten et Loenig, MĂŒnchen, 1966 - Vie d'ouvrier de fabrique en Allemagne
  • Le Journaliste indĂ©sirable, François Maspero, Paris, 1978, (ISBN 270711023X) - EnquĂȘte Ă  la Bild-Zeitung.
  • Rapports (avec Heinrich Böll), François Maspero, Paris, 1980
  • TĂȘte de turc, La DĂ©couverte, Paris, 1986, (ISBN 978-2-7071-1608-6) - Le destin des immigrĂ©s en situation irrĂ©guliĂšre dans la Ruhr.
  • La VĂ©ritĂ© comme une arme, La DĂ©couverte, Paris, 1989, (ISBN 2707118494) - Recueil de textes sur 25 ans de journalisme d'investigation.
  • 2009, publie dans Die Zeit un article « Dans le froid » sur la vie des SDF en Allemagne. Il a notamment passĂ© avec les SDF la nuit du dans la rue Ă  Cologne, oĂč un SDF est mort depuis ; Ă  Hanovre, il a dormi dans un Bunker sans portes, et a rĂ©ussi de justesse Ă  Ă©chapper Ă  un agresseur.
  • Parmi les perdants du meilleur des mondes, La DĂ©couverte, Paris, 2010 - (ISBN 978-2-7071-6021-8)

Radio

  • Ketten aus Kalthof, documentaire radiophonique de GĂŒnter Wallraff, rĂ©alisation : Fritz-Ernst Fechner, 42 min 30 s, diffusĂ© sur Berliner Rundfunk, [6].

Filmographie

Notes et références

  1. GĂŒnter Wallraff Éclaireur indĂ©sirable des soutes du capitalisme allemand humanite.fr, 12 juillet 2012
  2. Der Mann, der vielleicht kein EinzeltÀter war, Hans Leyendecker, sueddeutsche.de, 17 août 2012
  3. page de données sur le livre: booktroc
  4. Stephanie Kirchner: Stasi-VorwĂŒrfe: GĂŒnter Wallraff: Konspiratives Treffen mit Stasi-Mitarbeiter? dans le Der Tagesspiegel du 9 septembre 2010
  5. Parmi les perdants du meilleur des mondes
  6. [Conley 1999] (de) Patrick Conley, TontrÀgerverzeichnis der DDR-Features (2e éd.), Berlin, , 2e éd. (ISBN 3-9807372-0-9, OCLC 49385244, DNB 961461535, DOI 10.15496/PUBLIKATION-4416), p. 32

Voir aussi

Liens externes

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