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Gösta Nystroem

Gösta Nystroem, nĂ© le Ă  Silvberg et mort le Ă  Särö, est un compositeur, critique musical et peintre suĂ©dois.

Gösta Nystroem
photo
Gosta Nystroem vers 1960.
Naissance
Silvberg (Dalécarlie), Drapeau de la Suède Suède
DĂ©cès (Ă  75 ans)
Särö, Drapeau de la Suède Suède
Activité principale Compositeur
Activités annexes Artiste peintre, critique musical
Maîtres Vincent d'Indy, Leonid Sabaneïev

Ĺ’uvres principales

  • Sinfonia espressiva (1932–1937)
  • Sinfonia del mare (1946–1948)

Biographie

Nystroem, Ă  l'origine Nyström, est nĂ© Ă  Silvberg, en Suède, une paroisse dans la province de Dalarna, mais il passe l'essentiel de son enfance Ă  Ă–sterhaninge près de Stockholm, en ce temps-lĂ  un petit village, aujourd'hui un quartier la banlieue. Son père, Karl Johan Nyström, est directeur d'Ă©cole, organiste et compositeur amateur ; sa mère est Amanda Sofia, nĂ©e Nilsson. DouĂ© pour la musique, il joue Ă  l'orgue de l'Ă©glise dès ses douze ans[1]. Dans ses jeunes annĂ©es, Nystroem est Ă  la fois compositeur et peintre (l'un des premiers cubistes suĂ©dois), mais vers environ trente ans, il dĂ©cide finalement de se concentrer sur la musique.

Il Ă©tudie la composition Ă  Stockholm (1913–1914) avec Andreas HallĂ©n (un vieux wagnĂ©rien) et le piano en cours privĂ©s avec Lennart Lundberg, mais la frĂ©quentation du conservatoire l'Ă©loigne plutĂ´t de la musique, en raison de ses professeurs trop traditionalistes et conservateurs[1].

« Tout le temps passé au conservatoire parmi des barbons malcommodes, blasés et même assez ignorants m'indisposa contre la musique et j'ai commencé à peindre[2]. »

En 1915, il est Ă  Copenhague oĂą il peint et expose avec succès, gagnant sa vie de portrait en portrait. Il rencontre Carl Nielsen, qui dit-il, a mis fin Ă  « l'anĂ©mique musique romantique interscandinave [… il a] hissĂ© les voiles du vieux bateaux musical scandinave qui avait ballottĂ© pendant des dizaines d'annĂ©es, coulant et sans gouvernail sur une eau morte »[1]. Il accompagne la cantatrice Nina Hagerup-Grieg, l'Ă©pouse du musicien[1]. En 1916 et 1920 il Ă©tudie avec Liebermann (1916–1920)

Paris

De 1920 Ă  1932, Nystroem est Ă  Paris. Dès son arrivĂ©e, il perd une caisse contenant des partitions : une symphonie, un concerto pour piano, de la musique de chambre. Il doit repartir de zĂ©ro. Il Ă©tudie l'histoire de l'art Ă  la Sorbonne, notamment avec Chevillard. Il frĂ©quente des artistes suĂ©dois, mais Ă©tudie avec Fernand Leger et rencontre Picasso et Braque. Il peut mĂŞme vivre de sa peinture pendant un temps. Il Ă©tudie parallèlement la composition : parmi ses professeurs parisiens on remarque Leonid SabaneĂŻev et Vincent d'Indy. Ce dernier lui conseille, notamment, de commencer sa journĂ©e avec un prĂ©lude et fugue du Clavier bien tempĂ©rĂ© de Bach[3]. Il dĂ©couvre grâce Ă  SabaneĂŻev, dodĂ©caphonisme, avec qui il Ă©tudie plutĂ´t Bach et de Palestrina mais il dĂ©couvre aussi Claude Debussy, Arthur Honegger et Igor Stravinsky ; qu'on peut reconnaĂ®tre dans Regrets (1924) pour piano et le poème symphonique Ishavet [La mer arctique] (1925). C'est lors de ce long sĂ©jour qu'il change son nom en Nystroem[3] et se marie (1921) avec une sculptrice suĂ©doise, Gladys Heyman. Après Ishavet, il dĂ©cide de se consacrer exclusivement Ă  la musique, il a trente-cinq ans[2]. En 1927, grâce Ă  l'instigation de Nystroem, Le Roi David d'Honegger est crĂ©Ă© Ă  Stockholm[3].

Avec Roald Amundsen et Knud Rasmussen, il part faire une expédition au Spitzberg et sur côte du Groenland. Ce voyage inspire un ballet cubiste sur l'océan Arctique à Nystroem. Gtjsta Adrian-Nilsson en esquisse les décors, mis le projet échoue en raison du peu de motivation des danseurs à porter des costumes cubistes. La musique fut retravaillée pour conduire à Ishavet [La mer arctique] (1924–25), dédiée à Amundsen[4]. L'œuvre est créé par Václav Talich en 1927 et reçoit une bonne critique dans The Times. La musique fut réutilisée comme musique de ballet par Gunilla Lervik, au Théâtre royal de Stockholm en 1977[4].

Deux symphonies naissent durant les années parisiennes : Sinfonia breve et Sinfonia espressiva.

Göteborg

Après avoir vĂ©cu principalement Ă  Paris plusieurs annĂ©es – mais souvent en Bretagne avec les pĂŞcheurs ou en MĂ©diterranĂ©e, en Espagne – il dĂ©mĂ©nage en 1932 Ă  Göteborg, en Suède, sur la cĂ´te Ouest – sĂ©journant Ă  Marstrand et Särö – et travaille comme critique pour le Göteborgs Handels- och Sjöfartstidning. En 1934–1936 il travaille Ă©galement comme conservateur au Göteborgs Konsthall. En 1940, naĂ®t le Concerto pour alto, dĂ©diĂ© Ă  la France. Bien jouĂ© rarement, le compositeur rĂ©alise un arrangement pour violoncelle du Lento.

En 1947, il peut se consacrer entièrement Ă  la musique et la peinture[5]. Et dans les annĂ©es 1950, il installe Ă  Särö, un village plutĂ´t riche, Ă  une vingtaine de kilomètres au sud de Göteborg, oĂą il possède une maison, Ă  l'origine Ă  la famille de sa première femme, Gladys Heyman, sculpteur, avec qui il s'est mariĂ© en 1921 en France. Le couple a trois filles : Joy ZandĂ©n (nĂ© en 1922), l'artiste peintre Liliane Nystroem (1924-1987) et Mona Batt (nĂ© en 1927). Gladys meurt en 1946 et en 1950 Nystroem s'est remariĂ©e, avec Helen Lyon, qui, comme Gladys Heyman provenait d'une famille des classes supĂ©rieures de Göteborg.

Ses mémoires, commencés en 1965, sont publiés sous le titre Allt jag minns är lust och ljus : Tous mes souvenirs sont plaisir et lumière[6], en 1968 à titre posthume.

Style

En Suède, Nystroem est considĂ©rĂ© comme un moderniste dans les annĂ©es 1930, mais du point de vue actuel, elle l'est seulement modĂ©rĂ©ment. Il est influencĂ© par la musique française de l'Ă©poque de ses Ă©tudes, mais dans un ton nordique romantique, le plus souvent mĂ©lancolique ou douloureux. En tant qu'homme et artiste, Nystroem est accrochĂ© Ă  la mer et aimait vivre près d'elle.

Parmi les Ĺ“uvres les plus apprĂ©ciĂ©es de Nystroem, il y a ses romances. Les recueils les plus connues sont SĂĄnger vid havet (MĂ©lodie de la mer, avec orchestre ou piano, 1942), PĂĄ reveln (La barrière de corail, avec piano, 1948) et Själ och landskap: nya sĂĄnger vid havet (Ă‚me et paysage : nouvelles mĂ©lodies par la mer, avec piano, 1950). Le poète le plus proche de l'âme de Nystroem est de l'Ă©crivaine suĂ©doise Ebba Lindqvist (1908–1995). Ils ont partagĂ© une relation profonde avec la mer. Cinq sĂ©ries de poèmes de Lindqvist mis en musique, peuvent ĂŞtre trouvĂ©es dans les recueils de romances citĂ©es.

Nystroem compose six symphonies. Parmi ceux-ci la Sinfonia espressiva (1932–37) et la Sinfonia del mare (1946–1948) sont considĂ©rĂ©es comme les plus abouties. La Sinfonia espressiva se dĂ©veloppe Ă  partir d'un premier mouvement lent, marquĂ© pour cordes et timbales. Dans le second mouvement, des groupes d'instruments Ă  vent et des percussions viennent s'ajouter. Seul le finale rassemble tout l'orchestre.

Symphonie de la mer, la Sinfonia del mare, est Ă©crite en un seul mouvement continu, Ă©voquant diffĂ©rentes ambiances inspirĂ©es par la mer. C'est l'Ĺ“uvre la plus populaire de Nystroem et il est possible qu'elle Ă©clipse d'autres Ĺ“uvres importantes. Vers le milieu de la symphonie, il y a une section oĂą une soprano chante un poème de Lindqvist "Det enda" ("L'unique") sur une personne qui a fui la mer, « comme on fuit le bien-aimĂ© », mais qui sera bientĂ´t de retour pour « asseoir près de la mer et de savoir qu'il est l'unique sur la terre ». Les autres symphonies de Nystroem, rarement jouĂ©es, sont : Sinfonia breve (1929–31), Symphonie no 4 (1952, originellement intitulĂ©e Sinfonia shakespeariana), Sinfonia seria (1962–63) et Sinfonia tramontana (1965).

Ĺ’uvres

  • 1917 rĂ©visĂ© en 1924 : Rondo Capriccioso pour violon et orchestre
  • 1924 : Regrets, 6 pièces pour piano
  • 1924–1925 : Ishavet (La mer arctique), poème symphonique d'après un ballet inachevĂ©
  • 1925 : La tour de Babel, poème symphonique
  • 1929–1930 : Concerto pour cordes no 1
  • 1929–1931 Sinfonia Breve (Symphonie no 1)
  • 1932–1935 rĂ©visĂ©e en 1937 Sinfonia Espressiva (Symphonie no 2)
  • 1934 : The Tempest, musique de scène pour la pièce de Shakespeare
  • 1936 : Merchant of Venice (Suite de théâtre no 4)
  • 1940 : Concerto pour alto, « Hommage Ă  la France ». CrĂ©ation Ă  Göteborg, par Tage Broström.
  • 1940–1944, rĂ©visĂ©e en 1951-52 : Sinfonia Concertante pour violoncelle et orchestre. CrĂ©ation Ă  Göteborg, le par Guido vecchi, sous la direction de Sixten Eckerberg.
  • 1942 : MĂ©lodies de la Mer, cinq mĂ©lodies pour voix et orchestre ou piano. DĂ©diĂ© Ă  Aulikki Rautawaara.
  • 1945 : Ouverture Symphonique
  • 1946–1948 : Sinfonia del Mare (Symphonie no 3) d'après Ebba Lindqvist, pour soprano et orchestre. « DĂ©diĂ©e Ă  tous les marins des sept mers »
  • 1948 : At the Reef, pour voix et piano
    • PĂĄ reveln [Sur la dune] (Anders Ă–sterling)
    • Otrolig dag (Einar Malm)
    • Havet sjunger (Ebba Lindqvist)
  • 1950 : Själ och landskap [Ă‚me et paysage], trois poèmes d'Ebba Lindqvist, pour soprano et piano
    • Vitt land
    • Ă–nskan
    • Bara hos den
  • 1952 : Sinfonia Shakespeariana (Symphonie no 4) (1951–) . crĂ©ation Ă  Göteborg, le par Sixten Eckerberg. Le compositeur vit plus tard le titre comme superflu.
  • 1952 : Ungersvennen och de sex Prinsessorna, ballet
  • 1953 : Partita pour flĂ»te, orchestre Ă  cordes et harpe
  • 1954–1957 : Concerto pour violon
  • 1955 : Concerto pour cordes 2
  • 1956 : Quatuor Ă  cordes
  • 1956 : Tre havsvisioner [Visions de la mer], trois sĂ©ries, pour chĹ“ur mixte a capella Ă  huit voix
    • Havets hand (Elmer Diktonius)
    • Vid havet (Ebba Lindqvist)
    • Havet (Vilhelm Ekelund)
  • 1958 : Herr Arnes Penningar [Les pièces d'argent de monsieur Arne], opĂ©ra basĂ© sur une nouvelle Ă©ponyme de Selma Lagerlöf parue en 1904.
  • 1959 : Concerto pour piano, Concerto Ricercante
  • 195? : Midsummer Dream, d'après Martinson, pour soprano et piano
  • 1962–1963 : Sinfonia Seria (Symphonie no 5)
  • 1963 : Sinfonia di Lontano
  • 1964 : Sommarmusik pour soprano et orchestre
  • 1965 : Sinfonia Tramontana (Symphonie no 6) (terminĂ©e le ) CrĂ©ation le par l'orchestre symphonique de la radio suĂ©doise, sous la direction de Stig Westerberg.

Musique de films

  • 1947 – 40 ĂĄr med kungen (En krönika 1907–1947)
  • 1948 – Intill helvetets portar
  • 1951 – Leva pĂĄ "Hoppet"
  • 1966 – Ungersvennen och de sex prinsessorna (tĂ©lĂ©vision)

Discographie

  • Symphonies nos 1 & 5 Sinfonia breve, Sinfonia seria, Ishavet - Orchestre symphonique de Stockholm, Dir. Peter Erös & Jukka-Pekka Saraste ; Orchestre symphonique de Göteborg, Dir. Sixten Ehrling (1989, Caprice CAP 21332)
  • Concerto pour alto « Hommage Ă  la France », Ishavet (La Mer Arctique), Sinfonia concertante pour violoncelle et orchestre* - Nobuko Imai, alto ; Niels Ullner*, violoncelle, Orchestre symphonique de Malmö, Dir. Paavo Jarvi (, 8–9/16–, Bis CD-682)
  • Symphonie no 3 Sinfonia del Mare, Songs by the Sea, prĂ©lude de The Tempest - Charlotte Hellekant, mezzo-soprano ; chĹ“ur de femmes de la radio suĂ©doise, Orchestre de la radio suĂ©doise, Dir. Evgeny Svetlanov (4– , 10, 13–, Phono Suecia PSCD 709)
  • Symphonies nos 4 & 6 (Sinfonia Shakespearina et Sinfonia Tramontana) - Orchestre symphonique de Malmö, Dir. B Tommy Andersson (2004, Bis CD-1082)

Notes discographiques

  • (fr) Stig Jacobsson, « Ishavet, Concerto pour alto… », p. 16–20, Bis CD-682, 1994.
  • (fr) Stig Jacobsson, « Symphonies 4 et 6 », p. 24–28, Bis CD-1082, 2004.

Notes et références

Liens externes

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