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GĂ©osel

Géosel est une société française spécialisée dans le stockage souterrain d’hydrocarbures. Elle utilise des cavités creusées dans les couches profondes de sel, au-dessous du massif du Luberon. Son principal client est la SAGESS (Société anonyme de gestion de stocks de sécurité)[2].

GĂ©osel
logo de GĂ©osel

Création 1967
Forme juridique SAS
Siège social Rueil-Malmaison
Drapeau de la France France
Actionnaires TSH sas (50 %) - BASELL Polyoléfines France (26,7 %) - TOTAL Raffinage France (3,40 %) - PETROINEOS Manufacturing France (19,9 %)
Activité Stockage d’hydrocarbures
SIREN 672049616[1]
Site web http://www.geosel.fr/

Historique de la société

Une première société Geostock est créée en 1965, puis la société Géosel-Manosque est créée en 1967[3].

Le site de Manosque

Organisation

Le site de stockage de Manosque a Ă©tĂ© mis en service en 1969[4] - [5] et se situe au cĹ“ur du parc naturel du Luberon[6]. Il est actuellement le premier site europĂ©en de stockages d'hydrocarbures liquides par sa taille. Il est reliĂ© par cinq conduites construites entre 1969 et 2005, dont une inutilisĂ©e[7], Ă  trois raffineries, au port de LavĂ©ra et aux pipelines SPSE (sociĂ©tĂ© du pipeline sud-europĂ©en) et SPMR (SociĂ©tĂ© du pipeline MĂ©diterranĂ©e RhĂ´ne) [4] - [5]. Il stocke pĂ©trole brut, gazole, essence, carburĂ©acteur et naphta[8]. La capacitĂ© de stockage est de 9,2 millions de m3, la plus importante de France[9] - [4], soit trois semaines de consommation[5]. Dans cette capacitĂ©, 350 000 m3 sont dĂ©volus au naphta, hydrocarbure hautement inflammable et explosif[6].

Il utilise 28 cavitĂ©s lessivĂ©es par injection d’eau dans le sel, qui est dissous progressivement, entre 600 et 1 000 m de profondeur[8].

Ses actionnaires et clients sont, en 2010, TSH (50 %) - BASELL Polyoléfines France (26,7 %) Total Raffinage France (3,40 %), et PETROINEOS Manufacturing France (19 %)[5] - [8].

Il compte 45 salariĂ©s et 35 salariĂ©s travaillent pour des sous-traitants[8]. Un nouveau site de pilotage est construit, Ă©loignĂ© du site de stockage, en 2012[10] après le dĂ©classement de 25 000 m2 de zone naturelle protĂ©gĂ©e[7].

Accident de 2010

Situation du site de Manosque, par rapport aux infrastructures pétrolières en France

Le samedi , la conduite transportant le naphta rompt Ă  19 h 20[5] - [6]. Cette fuite est due Ă  une corrosion caverneuse[6] - [7]. Environ 400 m3 de naphta fuient de la canalisation vers le bassin de rĂ©tention[6], et 200 m3 de naphta s’échappent du bassin[9] - [4] - [5] - [6] avant que les vannes de la conduite et les martelières du bassin de rĂ©tention soient complètement fermĂ©es[6]. Les pompiers dĂ©posent un tapis de mousse sur le bassin de rĂ©tention pour limiter les risques d’explosion[5]. MalgrĂ© le bassin de rĂ©tention, l’Ausselet et le Largue sont polluĂ©s[9] et quatre barrages flottants sont installĂ©s pour Ă©viter la transmission de la pollution Ă  la Durance, et permettre le pompage par camions spĂ©cialisĂ©s[4] qui est effectuĂ© dans la nuit[6].

La prĂ©fecture annonce l’évacuation d’environ 100 personnes[9] - [4] Ă  Beauregard, Mouties (Dauphin), au Foulon et au lotissement des Adrets Ă  Saint-Maime[5]. En rĂ©alitĂ©, ce sont 282 personnes qui sont Ă©vacuĂ©es[6]. Dix-neuf d’entre elles ne regagnent leur domicile que le dimanche soir[4]. Deux routes sont coupĂ©es[5]. Trois personnes (technicien et pompiers) sont hospitalisĂ©es[6].

À midi le dimanche, le taux de gaz dans l’air était encore à 14 % de la limite inférieure d'explosivité[5]. Les pompiers lèvent leur dispositif vers 17 h 30[9].

Les captages d’eau de Volx et Manosque sont suspendus le samedi soir puis rétablis le dimanche, les relevés ne montrant pas de trace d’hydrocarbures. À Dauphin, Saint-Maime[9] - et Saint-Martin-les-Eaux[5], ils restent suspendus plus longtemps[9].

Comme consĂ©quences, on relève une pollution des sols sur une superficie de 1 500 m2 polluĂ©s sur 3 Ă  4 m d’épaisseur[11] - [6], malgrĂ© l’existence d’un bassin de rĂ©tention, prĂ©vu pour 15 000 mÂł. Le fait que ce bassin n’ait pas jouĂ© son rĂ´le fait partie des premières conclusions tirĂ©es de l’accident[12]. Les rivières Largue et Ausselet sont polluĂ©s sur 3 Ă  4 km de long[6]. De nombreux animaux, vertĂ©brĂ©s et invertĂ©brĂ©s, sont tuĂ©s par la fuite de gaz[6]. L’écosystème est sĂ©vèrement touchĂ©, mais le naphta Ă©tant biodĂ©gradable et volatil, le repeuplement des cours d’eau s’effectue naturellement dans l’annĂ©e qui suit l’accident[6].

La pression d’exploitation autorisĂ©e est abaissĂ©e de 65 Ă  55 bars (le ), puis Ă  45 bars en fin d’annĂ©e[11]. Le retour d’expĂ©rience permet de relever plusieurs manques dans la conception du plan particulier d'intervention : celui-ci ne prĂ©voyait pas l’éventualitĂ© d’une fuite de naphta[7] - [11], il n’y avait pas d’explosimètres sur place[7], or le naphta, dont la densitĂ© est de 0,7, se vaporise au contact de l’air. Il peut dĂ©toner Ă  partir d’une concentration dans l’air de 0,6 % (limite infĂ©rieure d’explosivitĂ©, LIE) ; la concentration maximale atteinte pendant la fuite a Ă©tĂ© de 0,3 % (mais le danger est considĂ©rĂ© comme imminent Ă  partir de 20 % de LIE)[5]. De plus, le recensement des habitants concernĂ©s par le PPI Ă©tait très imparfait[7]. On relève encore que le PPI de 2005 prĂ©voyait un exercice tous les trois ans, mais qu’aucun n’avait Ă©tĂ© conduit entre 2005 et 2010[12]. Une inspection complète de la conduite et son changement progressifs sont prĂ©vus dĂ©but 2011[11].

Voir aussi

Notes et références

  1. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. Géosel, Géosel : la société, consulté le 7 septembre 2012
  3. Géosel, Historique Géosel, consulté le 2018-11-08 jeudi
  4. Florence Loyal, « Fuite de Naphta près de Manosque « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive) », TF1-News, publié le 3 mai 2010, mis à jour le 3 mai 2010, consulté le 6 septembre 2012
  5. Rédaction, « 150 personnes évacuées après une fuite à l’usine Géosel classée Seveso », Le Dauphiné libéré, publié le 3 mai 2010, mis à jour le 3 mai 2010, consulté le 6 septembre 2012
  6. Aria, « Rupture d’une canalisation dans un stockage d’hydrocarbures souterrain en cavités salines », rapport no 38242, mis à jour le 1er juin 2011, consultée le 6 septembre 2012
  7. Emmanuelle Fabre, « Géosel : la sécurisation des installations attendra encore », La Provence, publié le 21 septembre 2010, consulté le 6 septembre 2012
  8. Nadia Tighidet, « Après l’accident de samedi, enquête sur Géosel », La Provence, publié le 4 mai 2010, consulté le 6 septembre 2012
  9. AFP, « Fuite de naphta près de Manosque », La Croix, publié le 3 mai 2010, mis à jour le 3 mai 2010, consulté le 6 septembre 2012
  10. Emmanuelle Fabre, « Un nouveau site de pilotage des installations à Géosel », La Provence, publié le 22 juin 2012, consulté le 6 septembre 2012
  11. Emmanuelle Fabre, « A Géosel, le chantier de l’inspection a commencé », La Provence, publié le 19 janvier 2011, consulté le 6 septembre 2012
  12. « Je confirme qu’il ne fallait pas activer la sirène », La Provence, publié le 28 mai 2010, consulté le 6 septembre 2012
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