Accueil🇫🇷Chercher

GĂ©omorphologie littorale

La géomorphologie littorale est une branche de la géomorphologie qui étudie la dynamique érosive des côtes. Elle étudie les processus d'érosion liés au déferlement des vagues, le transport des sédiments sous l'action de la dérive littorale et les modelés issus de l'accumulation des sédiments (plage, dune, marais maritime) ou de l'ablation du substrat rocheux (falaise, platier...).

Processus géomorphologiques littoraux

La plupart des processus érosifs littoraux se rencontrent également au sein des continents, le long des corridors fluviaux par exemple, et relèvent de l'érosion hydrodynamique. Toutefois, la spécificité littorale réside d'abord dans la présence d'eau salée qui permet l'occurrence de phénomènes particuliers (floculation des argiles par exemple), ensuite dans l'importance des transferts sédimentaires longitudinaux et transversaux liés aux courants littoraux.

Fourniture de sédiments : abrasion, météorisation (notamment l'haloclastie), bioérosion, action mécanique des vagues (coup de bélier, évorsion[1] à l'origine de vasque, marmite d'érosion)[2].

Transport des sédiments : dérive littorale, processus éoliens, courants d'arrachement (rip-current).

Modelés littoraux

Littoraux meubles

Les littoraux meubles sont caractérisés par la présence de modelés d'accumulation. En fonction de la granulométrie dominante, elle-même dépendante des conditions de site (exposition, topographie), on distingue: des vasières, des plages et dunes, des grèves de galets ou des cordons de blocs. L'accumulation de sédiments se produit soit lorsque la charge sédimentaire (quantité de sédiments) dépasse la capacité de transport (compétence) des courants littoraux (les deltas, par exemple), soit lorsque l'énergie des vagues est dissipée, cas de figure qui se produit dans les secteurs abrités (baies, anses, golfes).

Vasières littorales

Les vasières littorales sont des étendues basses, faiblement inclinées vers la mer, se formant dans les secteurs abrités des mers à marnage conséquent : fond de baie, bords d’estuaires, rivages des lagunes. Elles sont absentes des mers à faibles marées (comme la Méditerranée) et le long des côtes pauvres en particules minérales en suspension. En France, les plus vastes vasières littorales se rencontrent en Baie du Mont Saint-Michel et en Baie de Bourgneuf. La position d'abri du site induit un apaisement des eaux qui permet une sédimentation des particules les plus fines (vase), mais surtout qui empêche l’attaque directe par les houles et donc l'érosion des dépôts.

Plages et dunes

La plage est un dĂ©pĂ´t sĂ©dimentaire meuble, elle se rencontre lĂ  oĂą les vagues et les courants littoraux n’ont plus assez d’énergie pour transporter les sĂ©diments de taille supĂ©rieure Ă  la vase. Les plages reprĂ©sentent 20 % du linĂ©aire cĂ´tier mondial. Or, actuellement 70 % d'entre elles sont en recul[3], ce qui montre qu’il y a un dĂ©sĂ©quilibre gĂ©nĂ©ral dans le budget sĂ©dimentaire et une inversion de tendance : après une Ă©conomie d'abondance sĂ©dimentaire, les littoraux porteurs de plages sont entrĂ©s dans une phase de pĂ©nurie sĂ©dimentaire se traduisant par un recul. Sur la cĂ´te atlantique, les rivages du MĂ©doc ont ainsi reculĂ© de 10 km depuis le VIe siècle ; les plages du Languedoc ont perdu 10 % de leur surface depuis 1945[4].

Falaise

La falaise est l’unitĂ© paysagère caractĂ©ristique des cĂ´tes rocheuses. Forme d’érosion littorale, il s’agit d’un versant continental raidi Ă  sa base par l’action de la mer. Elle se transforme dès lors qu’elle n’est plus attaquĂ©e directement par la mer (falaise hĂ©ritĂ©e) et sa pente se rĂ©duit Ă  mesure qu'elle est enfouie sous ses propres dĂ©bris (on parle alors de falaise morte). Les cĂ´tes rocheuses constituent la grande majoritĂ© des littoraux mondiaux (80 % du linĂ©aire cĂ´tier), notamment dans les zones tectoniques actives (Pacifique, MĂ©diterranĂ©e). Leur particularitĂ© est que, contrairement aux cĂ´tes d’accumulation, ces espaces peuvent avoir une Ă©nergie de relief phĂ©nomĂ©nale : 666 m sur Achill Island en Irlande, plus de 1 000 m pour certaines portions de l’escarpement cĂ´tier chilien (mĂ©gafalaises).

Les influences du climat

Les biohermes

Un bioherme est une masse de roche sédimentaire principalement calcaire édifiée par des organismes constructeurs (en général des coraux, des algues voire d'autres végétaux ou animaux comme certaines éponges ou hermelles se développant en colonies, par exemple) restés le plus souvent en position de vie. Elle a une forme en lentille épaisse, non litée et indépendante de la stratification des couches avoisinantes, ce qui la distingue du biostrome.

pseudorécif à hermelles

Les pseudorécifs[5] à hermelles de la baie du Mont-Saint-Michel, localement appelés crassiers, constituent le seul bioherme de grande superficie des côtes d'Europe[6].

Références

  1. Creusement de dépressions dans des roches, par des eaux tourbillonnaires chargées de sable et de galets.
  2. François Ottmann, Introduction à la géologie marine et littorale, Masson et Cie, , p. 11.
  3. Paskoff, 1993
  4. Clus-Auby, 2003
  5. Non constitués de squelettes, ils sont improprement appelés récifs.
  6. (en) Chantal Bonnot-Courtois, Bay of Mont-Saint-Michel and the Rance Estuary: Recent Development and Evolution of the Depositional Environments, Ă©ditions Technip, (lire en ligne), p. 61.

Ressources bibliographiques

  • Miossec Alain 1998. Les littoraux entre nature et amĂ©nagement. SEDES.
  • Veyret Yvette, 1998. L'Ă©rosion entre nature et sociĂ©tĂ©, SEDES.
  • Paskoff Roland 1993. CĂ´tes en danger. Masson.
  • Paskoff Roland 1998. Les littoraux. Impacts des amĂ©nagements sur leur Ă©volution. Masson, 3e Ă©dition.
  • Paskoff Roland 2001. L'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer et les espaces cĂ´tiers, le mythe et la rĂ©alitĂ©. Institut ocĂ©anographique.
  • Vanney Jean-RenĂ© 2002. GĂ©ographie de l’ocĂ©an global. Gordon & Breach
  • Pinot Jean-Pierre 1998. La gestion du littoral : littoraux tempĂ©rĂ©s. CĂ´tes rocheuses et sableuses, tome 1, Institut ocĂ©anographique.
  • Pinot Jean-Pierre 2000. La gestion du littoral : littoraux tempĂ©rĂ©s. Littoraux vaseux et embouchures, tome 2, Institut ocĂ©anographique.
  • Cazes-Duvat Virginie et Paskoff Roland 2004. Les littoraux des Mascareignes entre nature et amĂ©nagement. L’Harmattan.
  • Clus-Auby Christine 2003. La gestion de l'Ă©rosion des cĂ´tes : l'exemple aquitain. Presses Universitaires de Bordeaux.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.