Gégé (entreprise)
GéGé est une ancienne entreprise française fabricante de jouets de 1933 à 1979.
Gégé | |
Logo de la société Gégé. | |
Création | 1933 |
---|---|
Disparition | 1979 |
Fondateurs | Germain Giroud |
Siège social | Montbrison France |
Activité | Fabrication |
Produits | Jouets |
Le musée d'Allard comporte une section jouets anciens avec une rétrospective de cette entreprise et un grand nombre de références[1]. En 2023, le musée lance la "Grande Enquête Gégé", qui vise à recueillir les témoignages des ancien(ne)s employé(e)s de GéGé et des personnes ayant possédé des jouets GéGé durant leur enfance.
Histoire de l'entreprise
L'entreprise GéGé, créée en 1933 par Germain Giroud (1911-1991) à Moingt, à côté de Montbrison, était la plus grande entreprise française de jouets à la fin des années 1950[2].
L'entreprise fut d'abord spécialisée dans les poupées de salon, créées à partir des chutes des tissus d'ameublement que Germain Giroud produisait dans son atelier à destination des grossistes. En 1939, GéGé compte déjà une quarantaine d'employés ; il commercialise des grandes poupées, équipées d'un système dit "marcheur"[3]. Le 4 août 1943, Germain Giroud épouse Juliette Nourrisson, qui devient sa principale collaboratrice et imagine les tenues des poupées[4].
L'entreprise connait ensuite une réussite exceptionnelle en employant plus de 1 000 personnes à la fin des années 1960. La majeure partie de la production GéGé sortait des cinq usines du groupe : l'usine-mère et l'usine de la rue de Bichirand, à Moingt ; celles de Saint-Clément-de-Valorgue (1956), de Roche-la-Molière (1960) et de Firminy (1963). GéGé employait également environ 200 ouvrières à domicile[4].
A la suite de l'arrivée de la technique de l'injection des matières plastiques. GéGé diversifia ainsi son offre de jouets : dînettes, jouets mécaniques, modèles réduits, voitures électriques, poupées marcheuses, petits trains[2]...
Les jeux scientifiques
GéGé proposait un ensemble de jeux scientifiques et éducatifs, notamment fabriqués à l'usine GéGé de Saint-Clément-d'Ambert (aujourd'hui Saint-Clément-de-Valorgue)[2]. Germain Giroud avait en effet mis en place à la fin des années 1950 un partenariat avec le fabricant allemand Kosmos, qui se traduit dans un premier temps par l'édition de cinq coffrets sous licence :
- Le petit physicien
- Le petit électricien
- Le petit chimiste
- Le jeune radio
- Le petit biologiste
Les coffrets scientifiques GéGé abordent au total une vingtaine de thématiques. Germain et Juliette Giroud mènent une campagne de promotion importante pour faire connaître ces jouets : dans ce cadre, ils rencontrent notamment Wernher von Braun, ainsi que Leonid Sedov[5].
Les jeux de construction "Bati-bois"
GéGé commercialise dans les années 1960 la gamme "Bati-bois", une série de bâtiments en bois à construire. Les boîtes pouvaient contenir entre 120 et 434 pièces[2] - [6].
Les poupées
Plusieurs modèles de poupées GéGé ont bénéficié d'une forte popularité. Parmi eux, on compte notamment la poupée parlante Caroline, nommée ainsi en référence à Caroline de Monaco, présente dans le catalogue GéGé de 1962 à 1976 et écoulée à plus de 1800000 exemplaires[3]. Citons également Mily, la concurrente française de Barbie, qui a été lancée en 1964 et dont GéGé a commercialisé 153 trousseaux[4]. En 1968, l'entreprise lance Dolly, une poupée maxi-mannequin.
En 1955, la moitié des jouets vendus par GéGé sont des poupées ; elles représentent 60% du chiffre d'affaires au début des années 1970.
Prix et récompenses
- 1953 : Diplôme Idée Française, décerné par le Comité Idée France pour toute la gamme GéGé de modèles réduits d'automobiles françaises à l'échelle 1/18e[2].
- 1962 : Coupe d'Or du Bon Goût Français, remise aux établissements GéGé de Montbrison, et plus particulièrement à Juliette Giroud pour son travail sur les poupées GéGé[3].
- 1962 : Prix du Meilleur Jouet de l'année pour la poupée "Caroline"[7].
- 1964 : Diplôme du meilleur jouet sélectionné par loisirs jeunes, pour le coffret "duo écolier"[2].
- 1965 : Oscar du jouet et de la puériculture, décerné à GéGé pour son poupon "Poucet"[2].
- 1967 : Diplôme du meilleur jouet sélectionné par loisirs jeunes, pour la poupée "Mini-Chou"[2].
- 1968 : Médaille d'argent pour la poupée "Caroline" au Concours Lépine[3].
- 1972 : Oscar du Jouet pour le poupon "Christophe"[7].
- 1973 : Oscar d'or du Jouet pour la "Moto Super Champion" électrique[7].
- 1973 : Médaille d'Or de l'Union des Inventeurs pour la "Moto Super Champion".
Sources et références
- Musée d'Allard, Auvergne-Rhône-Alpes tourisme
- Sophie Besançon, Pascal Besançon, Juliette Giroud et Gilles Giroud, Gégé: des jouets pour tous, Éd. Fer de chances, (ISBN 978-2-911158-37-7)
- Musée d'Allard, La parole des Gégé. Chroniques d'atelier 1933-1979, Montbrison, édition Ville de Montbrison, , 55 p.
- Michel Bosc, Mily de Gégé: la poupée dans le vent, Wax Fruit press, (ISBN 978-2-9570949-0-5)
- « Jouets scientifiques. S'instruire en s'amusant », Collectionneur&Chineur. Hors-série "L'incroyable saga des jouets GéGé"., , p. 56-59
- « Dans le coffre à jouets. L'imagination au pouvoir », Collectionneur&Chineur. Hors-série "L'incroyable saga des jouets GéGé", , p. 60-65
- « L'odyssée de l'exploit », Collectionneur&Chineur. Hors-série "L'incroyable saga des jouets GéGé", , p. 6-7
Bibliographie
- Michel Bosc, Mannequins GéGé, Chic de Paris, Éditions Wax Fruit Press, 2012
- Michel Bosc, Mily de GéGé - La poupée dans le vent, Éditions Wax Fruit Press, 2020
- Sophie et Pascal Besançon, GéGé : Des jouets pour tous, Éditions Fer de Chances, 2002
- Bernard Besson, Jouets GéGé : Les ateliers ligériens du Père Noël, Éditions Écomusée des Bruneaux
- La Parole des GéGé, chroniques d’atelier 1933-1979, Éditions Ville de Montbrison