Accueil🇫🇷Chercher

Frontière chinoise

Frontière chinoise, (titre original : 7 Women) est un film américain réalisé par John Ford, d'après la nouvelle Chinese Finale de Norah Lofts. Ce film sorti en 1966 est le dernier dirigé par Ford qui meurt sept ans plus tard.

Frontière chinoise

Titre original 7 Women
RĂ©alisation John Ford
Scénario Janet Green
John McCormick
Norah Lofts
Musique Elmer Bernstein
Acteurs principaux
Pays de production États-Unis
Genre Drame
Durée 87 min.
Sortie 1966

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

1935. Le docteur Cartwright rejoint la petite mission que dirige Agatha Andrews, à la frontière entre la Chine et la Mongolie. Cette femme médecin aux idées et au discours très libres et provocateurs va troubler un microcosme pétri de préjugés, de frustrations, de peurs, de sexualité refoulée. L'arrivée brutale du seigneur de la guerre et son cortège d'assassinats et humiliations vont aussi révéler le courage, l'indépendance d'esprit, la bienveillance de certains, l'univers puritain explose.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Titre de tournage: Chinese Finale
  • Tournage du au
  • John Ford avait initialement envisagĂ© comme interprètes Jennifer Jones et Katharine Hepburn, mais le producteur Bernard Smith refusa ce choix. Il proposa Patricia Neal pour le rĂ´le du docteur D. R. Cartwright, mais au bout de trois jours de tournage, l'actrice fut la victime d'une succession d'attaques qui l'obligèrent Ă  ĂŞtre hospitalisĂ©e dans un Ă©tat critique. Par amitiĂ© pour elle, Anne Bancroft accepta de la remplacer.
  • D'après Patrick Brion, le film fut rĂ©alisĂ© dans un coin de studio de la Metro-Goldwyn-Mayer, utilisant sans doute des accessoires provenant de Visages d'Orient[1]
  • CoĂ»t de production: 2 308 190 dollars
  • Recettes amĂ©ricaines: 433 075 dollars
  • Recettes hors AmĂ©rique: 504 357 dollars

Commentaires et critiques

  • Patrick Brion: « John Ford a soixante-douze ans lorsqu'il tourne Seven Women, son ultime film de fiction, une Ĺ“uvre surprenante et passionnante... Le film possède la beautĂ© propre au cinĂ©ma muet et que l'on peut trouver chez des cinĂ©astes comme Frank Borzage. Ă€ ce titre, Seven Women est un film totalement anachronique dans le Hollywood de 1966. Pour le producteur Bernard Smith, « le film est l'Ă©tude de la nature mĂŞme de la religion et de la sexualitĂ© cachĂ©e des femmes dans une certaine circonstance. Il n'y a pas de vĂ©ritable rĂ´le masculin principal et ce sera le premier film que fera Ford de toute sa carrière qui est principalement consacrĂ© Ă  des femmes Â»... L'admirable dernière scène du film est en mĂŞme temps l'ultime scène de fiction de la carrière de Ford, quarante-neuf ans après ses dĂ©buts. VĂŞtue comme une courtisane, le docteur Cartwright rejoint Tunga Khan et verse du poison dans la tasse qu'elle lui destine, puis dans la sienne. Tunga Khan boit le poison et tombe foudroyĂ©. Le docteur Cartwright boit Ă  son tour. Les derniers mots du film sont l'Ă©tonnante adresse du docteur Cartwright Ă  Tunga Khan: « So long, you bastard! Â» (fondu au noir). [Il s'agit ici d'un acte de passage d'un ancien Ă  un nouvel Hollywood, et la fin de la censure opĂ©rĂ©e alors] RenommĂ© pour ses aventures viriles, notamment dans ses westerns, John Ford rappelle d'un coup avec Seven Women l'immensitĂ© de son talent: attachĂ© Ă  la nature humaine, il peut aussi bien dĂ©crire un monde de femmes qu'un univers purement masculin et, au passage, il renoue avec le thème du huis clos qui apparaĂ®t dans ses autres Ĺ“uvres, de La ChevauchĂ©e fantastique Ă  La Patrouille perdue. Ă€ l'image des tons rutilants du Metrocolor, Seven Women est un film fulgurant et dĂ©routant. « Je pense que c'est un sacrĂ© bon film Â», avouait Ford[2]. »
  • Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier: « Pourtant cette amertume est exempte de toute rĂ©signation. Au contraire, toutes les dernières rĂ©alisations tĂ©moignent d'une jeunesse d'esprit, d'une volontĂ© de se rebeller, de crier Ă  l'AmĂ©rique quelques vĂ©ritĂ©s. Voir Seven Women, ce chant du cygne inĂ©gal, mais bouleversant et moralement très violent, mĂŞme sur le plan religieux. D'un seul coup, Ford dĂ©truit toutes les valeurs de la bourgeoisie amĂ©ricaine et exalte un personnage athĂ©e qui ne se convertit pas, contredisant une fois de plus les idĂ©es reçues, chères Ă  la critique française, qui a toujours voulu cataloguer selon ses propres normes, ce gĂ©ant qui la dĂ©passe[3]. »
  • Joseph Mc Bride : « Chinese Finale rappelait Ă  Ford la nouvelle de Maupassant, Boule de suif, qui lui avait servi de modèle officieux pour son attaque caustique de l'hypocrisie bourgeoise dans La ChevauchĂ©e fantastique. Le docteur Cartwright (Anne Bancroft), buveuse de whisky en pantalon et humaniste qui se sacrifiera pour les autres, s'inscrit dans la tradition fordienne reprĂ©sentĂ©e par plus d'un personnage. Non seulement, elle rappelle Ă  la fois Dallas et le docteur Boone, mais Anne Bancroft se souvient que Ford l'appelait « Duke ». « Et j'ai essayĂ© d'ĂŞtre John Wayne ! » Avec son humour terre Ă  terre, sa sensualitĂ© et sa poignante absence de racines, Cartwright ressemble aussi au personnage d'Ava Gardner dans Mogambo[4]. »

Notes et références

  1. John Ford. Éditions de la Martinière. 2002.
  2. Patrick Brion. John Ford. Éditions de la Martinière. 2002.
  3. Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier. Trente ans de cinéma américain. Éditions C.I.B. 1970.
  4. J. McBride. A la recherche de John Ford. Institut Lumière/Actes Sud.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.