Accueil🇫🇷Chercher

Front uni national pour le salut du Kampuchéa

Le Front uni national pour le salut du Kampuchéa (FUNSK) est créé à la fin de 1978, dans le but de renverser le régime du Kampuchéa démocratique et le remplacer par un gouvernement d’inspiration vietnamo-soviétique.

Front uni national pour le salut du Kampuchéa
Histoire
Fondation
Dissolution
Organisation
Président

Historique

Le Front uni national pour le salut du Kampuchéa est fondé le 2 décembre 1978 à Snuol (province de Kratie), dans une zone soustraite au contrôle du Kampuchéa démocratique et alors que le Viêt Nam prépare une offensive militaire au Cambodge. D’abord limité à moins de 100 personnes, son influence va rapidement croître des deux côtés de la frontière khméro-vietnamienne[1] - [2].

Son premier comité central est composé d’un président (Heng Samrin), d’un vice-président (Chea Sim), d’un secrétaire général (Ros Samay) et de dix membres (Bun My, Chan Ven, Chey Kanha, Hem Samin, Long Chhim, Mat Ly, Meas Samnang, Men Sam An, Neou Samon et Prach Sun)[3].

Le but du Front est de rassembler les Cambodgiens désireux de renverser le régime de Pol Pot. Il élabore également un programme de gouvernement en onze points visant à reconstruire le pays. Bien qu’ouvert aux membres non communistes (comme Chan Ven) il tente aussi de faire accepter par les Cambodgiens une administration moins brutale que ne peut l’être celle du Kampuchéa démocratique tout en restant dans la mouvance communiste[4] - [2]

En fait, il agit en tant que vitrine officielle du parti révolutionnaire du peuple khmer (PRPK) recréé à la même occasion [note 1] mais qui restera dans la clandestinité jusqu’en 1981 [note 2]. Il est essentiellement constitué de communistes cambodgiens restés proches du Viêt Nam et de dissidents khmers rouges fuyant les purges internes qui s’abattent sur l’Est du pays et qui coûteront notamment la vie à So Phim, le responsable militaire de cette zone[7] - [8].

Lorsque l’offensive vietnamienne sur le Cambodge est déclenchée en décembre 1978, les 5 000 Ã  10 000 combattants du FUNSK ne présentent qu’une force insignifiante à côté des 120 000 Bá»™ Ä‘á»™i mais permettent de légitimer la république populaire du Kampuchéa, créée à Phnom Penh le 11 janvier 1979[2].

À la fin de 1979, le comité central s’étoffe avec 21 membres supplémentaires (Chem Sguon, Chea Thang, Heng Teav, Hor Namhong, Khieu Kanharith (en), vénérable Koeut Vay, Kong Sam Ol (en), Mme Minh Kossany, Nhek Huon, Nuon Sareth, Nuth Than, Pen San, Peo You Leng, Phith Phano, Mme Plek Phirun, Mme Sisowath Sorith Vong Monivong, Soeuy Thormea Kesan, vénérable Tep Vong (en), Thao Ngin, Vandy Kaonn (en) et Yous Por)[3].

En 1981, alors que le parti révolutionnaire du peuple khmer sort de la clandestinité, l’organisation se mue en un Front d'union pour l'édification et la défense de la patrie du Cambodge, chargé d’organiser des manifestations de masse visant à « encourager l’ardeur révolutionnaire du peuple »[9].

Annexes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. En reprenant le nom du parti fondé en 1951 entre autres par Son Ngoc Minh, Tou Samouth ou Sieu Heng, le « nouveau » PRPK revendique son héritage tout en reniant les mutations opérées par Pol Pot à partir de 1963, notamment son renommage en parti communiste du Kampuchéa et la rupture avec leurs homologues vietnamiens[5].
  2. Dans l’historiographie du parti, le rassemblement qui a conduit à la création du FUNSK le 2 décembre 1978 est parfois présenté comme une « réunion du congrès » du PRPK[6].

Références

  1. Ben Kiernan (trad. Marie-France de Paloméra), Le génocide au Cambodge, 1975-1979 : race, idéologie et pouvoir [« The Pol Pot regime: race, power, and genocide in Cambodia under the Khmer Rouge, 1975-79 »], Gallimard, coll. « NRF essais », , 730 p. (ISBN 978-2-07-074701-6), p. 519
  2. Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « Front uni national pour le sauvetage du Kampuchea (Funsk) », p. 140
  3. Ros Chantrabot et Alain Forest (dir.), Cambodge contemporain, Les Indes savantes, , 525 p. (ISBN 9782846541930), partie III, chap. 5 (« Situations - l'accord de paix de Paris sur le Cambodge »), p. 292
  4. (en) « Role of Buddhism in Cambodian Life », sur country-data.com, (consulté le )
  5. (en) David M. Ayres, Anatomy of a Crisis : Education, Development, and the State in Cambodia, 1953-1998, Université d'Hawaï, , 304 p. (ISBN 978-0-8248-2238-5, présentation en ligne), p. 125-127
  6. (en) Kathleen Gough, « Interviews in Kampuchea », Bulletin of Concerned Asian Scholars, vol. 14,‎
  7. François Ponchaud, Une Brève Histoire du Cambodge, Nantes/Laval, Siloë, , 142 p. (ISBN 978-2-84231-417-0), « De la libération à l'occupation (1979 - 1989) », p. 96-98
  8. (en) Cheng Guan Ang, Singapore, ASEAN and the Cambodian Conflict, 1978-1991, Singapour, Université nationale de Singapour, , 196 p. (ISBN 978-9971-69-704-4, présentation en ligne), chap. 2 (« From the Invasion of Kampuchea to the formation of the CGKD »), p. 19-22
  9. « Groupes armés non-étatiques : Front uni national pour le salut du Kampuchéa », Université de Sherbrooke (consulté le ).

 

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.