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Frantz Funck-Brentano

Frantz Funck dit Frantz Funck-Brentano, né au château de Munsbach (Luxembourg) le et mort à Montfermeil le , est un archiviste, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal, historien et dramaturge français.

Frantz Funck-Brentano
Biographie
Naissance

Château de Munsbach (en)
Décès
(Ă  84 ans)
Paris
Nationalités
Formation
Activités
Père
Mère
Sophie Brentano (d)
Fratrie
Conjoint
Alice Regray (d)
Enfant
Christian Funck-Brentano (d)
signature de Frantz Funck-Brentano
Signature
Frantz Funck-Brentano à la bibliothèque de l'Arsenal.

Biographie

Fils de Théophile Funck (1830-1906), docteur en médecine d'origine luxembourgeoise, inspecteur des ambulances et chef du service des champs de bataille en 1871, attaché au cabinet du Ministre des finances en 1885, économiste, professeur à l'école de Sciences politiques, et de Sophie Brentano, mariés à Aschaffenbourg en 1861, Frantz naît au château de Munsbach que sa famile possédait. Il a une sœur, Claudine Funck-Brentano (1863-1922), qui est poétesse[1], et un frère, Louis Funck-Brentano (1867-1946), médecin à Paris.

De son mariage en 1885 avec Alice Regray (1862-1919), il a une fille, Sophie Funck, qui est la mère du ministre français des Affaires étrangères Claude Cheysson, deux fils, Léon Funck (1890-1916), médecin, et Théophile Funck (1892-1916), aviateur, tous deux tués à la guerre, et un troisième fils, Christian Funck-Brentano (1894-1966), membre du cabinet du maréchal Lyautey puis attaché de presse de De Gaulle, cofondateur avec Hubert Beuve-Méry du journal Le Monde.

Diplômé de l'École des chartes, Frantz Funck-Brentano est nommé en 1885 conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal (dont il ne fut jamais directeur).

D'abord spécialisé dans le Moyen Âge, il a dressé le catalogue des manuscrits diplomatiques relatifs aux cours étrangères pendant le règne de Philippe le Bel. Il porte ensuite son intérêt sur l'histoire de la fin de l'Ancien Régime à cause du fonds des archives de la Bastille qui se trouve à la Bibliothèque de l'Arsenal, dont il établit le catalogue exhaustif, et qui représente une source inestimable pour l'histoire. La spécificité de ce fonds l'a conduit à s'intéresser à toute l'histoire de l'Ancien Régime sous ses aspects les plus divers : il en étudie aussi bien les institutions que les particularités, ainsi que des personnages et des affaires célèbres dont il a fait le sujet de livres très documentés qui ont remporté de grands succès de librairie. Il s'oppose notamment à l'idée républicaine selon laquelle la monarchie française aurait été un régime d'oppression ; il s'efforce au contraire de montrer qu'elle était « hérissée de libertés » locales[2].

En 1900, il devient professeur remplaçant au Collège de France, dans la chaire d'Histoire des législations comparées où il traita de la formation des villes dans l'Europe occidentale.

En 1905, il est désigné comme premier conférencier de la Fédération de l'Alliance française aux États-Unis. Dans le même temps, il était chargé par le gouvernement français d'étudier la diffusion de la littérature française aux États-Unis et au Canada, ainsi qu'à Cuba. C’est en cette qualité que le 14 janvier 1905, il parle devant le président Theodore Roosevelt à la Maison-Blanche. À son retour, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1909, devant les cercles français d'Autriche-Hongrie, à Vienne, à Prague et à Budapest, il traite de l'histoire de Paris à travers les âges. Par la suite, il est plusieurs fois conférencier de l'Alliance française, en Hollande, en Angleterre, en Danemark, Suède et Norvège, en Roumanie et en Russie. En 1907, l'Académie des inscriptions et belles-lettres lui décerna l’important prix Berger pour l'ensemble de ses travaux sur l'histoire parisienne.

Élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1928, il est également président de la Société des études historiques.

Parallèlement à ses travaux d'érudition, Funck-Brentano mène une carrière littéraire (livrets, pièces de théâtre, ouvrages de vulgarisation historique) et journalistique : il collabore notamment à Minerva (revue d'histoire et de critique littéraire nationaliste et monarchiste), à la Revue d'Action française puis à L'Action française de Charles Maurras.

En mai 1920, il est nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes présidée par Maurice Barrès[3]. Cet engagement nationaliste se traduit également dans son œuvre. Il critique notamment la Jeanne d'Arc de Jules Michelet, texte qui se préoccupe du caractère proto-démocratique de l'héroïne en ignorant délibérément les forts liens de la sainte avec la monarchie et la religion catholique[4]

L'un de ses fils, Christian Funck-Brentano (1894-1966), compte parmi les fondateurs du journal Le Monde. Lors de la Première Guerre mondiale, il perd deux fils. Théophile Funck-Brentano, né le 27 juillet 1892, Camelot du Roi, est tué à l'ennemi comme aviateur sur le front des Vosges le 25 juin 1916[5]. Sa mémoire est honorée à Pair-et-Grandrupt. Léon Funck-Brentano, externe des hôpitaux de Paris au 152e régiment d'infanterie meurt le [5].

Publications

  • La Mort de Philippe le Bel, Ă©tude historique, Paris, A. Picard, 1884
  • Les Archives de la Bastille. Rapport Ă  M. l'Administrateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, 1887
  • Philippe le Bel et la noblesse franc-comtoise, Nogent-le-Rotrou, Imprimerie de Daupeley-Gouverneur, 1888
  • Introduction et notes au TraictĂ© d'Ă©conomie politique d'Antoine de MontchrĂ©tien (1615), 1889
  • Documents pour servir Ă  l'histoire des relations de la France avec l'Angleterre et l'Allemagne sous le règne de Philippe le Bel, Ă©tudes critiques, 1889
  • Les Archives de la Bastille : La formation du dĂ©pĂ´t, 1890
  • L'Homme au masque de velours noir dit Le Masque de fer, Paris, 1894
  • Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de l'Arsenal, 1894
  • Les Lettres de cachet en blanc, 1895
  • Les Origines de la guerre de Cent Ans, Philippe le Bel en Flandre, 1896, Paris, HonorĂ© Champion (thèse prĂ©sentĂ©e Ă  la facultĂ© des lettres de Paris)
  • LĂ©gendes et archives de la Bastille, Paris, Hachette, 1898, prix ThĂ©rouanne de l'AcadĂ©mie française en 1899
  • Le Drame des poisons, Ă©tudes sur la sociĂ©tĂ© du XVIIe siècle et la cour de Louis XIV, Paris, Hachette, 1899
  • La Prise de la Bastille (1789, 14 juillet), Paris, Fontemoing, 1899
  • L'Affaire du collier, Paris, Hachette, 1901
  • La Mort de la reine, les suites de l'affaire du collier, Paris, Hachette, 1901
  • Les Lettres de cachet Ă  Paris : Ă©tude, suivie d'une liste des prisonniers de la Bastille (1659-1789), Paris, Imprimerie nationale, 1903
  • La Bastille des comĂ©diens : le For l'ÉvĂŞque, Paris, Fontemoing, 1903
  • Les Brigands, 1904, Paris, Hachette
  • Mandrin, 1904, Paris, Hachette
  • Mandrin, capitaine gĂ©nĂ©ral des contrebandiers de France, 1908, prix ThĂ©rouanne de l'AcadĂ©mie française
  • Mandrin et les contrebandiers : mĂ©moires inĂ©dits, Paris, Fayard, S. d.
  • Restif de la Bretonne, professeur d'histoire Ă  Moulins, 1911
  • Rosette (en collaboration avec AndrĂ© de Lorde), Librairie Plon, 1912
  • L'ĂŽle-Saint-Louis et l'Arsenal, 1925
  • L'Ancien RĂ©gime, Paris, Librairie Fayard, 1926
  • Sibylle de Chateau-Porcien, Revue L'ILLUSTRATION, NoĂ«l 1928
  • L'ĂŽle de la Tortue, La Renaissance du Livre, 1929, rĂ©Ă©d. librairie Jules Tallandier, 1979.
  • La Bibliothèque de l'Arsenal, avec Paul Deslandes, 1930
  • L'HĂ´pital de BicĂŞtre, 1938
  • Les Origines de l'Histoire de France, Paris, Hachette
  • Les Nouvellistes, avec Paul d'EstrĂ©e, Paris, Hachette
  • Figaro et ses devanciers, avec Paul d'EstrĂ©e, Paris, Hachette
  • Les Lettres de cachet, Paris, Hachette
  • La Renaissance, Paris, Librairie Fayard, 1935
  • Luther, Paris, Librairie Grasset,
  • La Cour du Roi-Soleil, Paris, Librairie Grasset
  • Lucrèce Borgia, Paris, Ă©ditions de la Nouvelle Revue Critique
  • Liselotte, duchesse d'OrlĂ©ans, Paris, Ă©ditions de la Nouvelle Revue Critique
  • Les secrets de la Bastille, Flammarion, 1932
  • Scènes et tableaux de la RĂ©volution, Gautier-Languereau, 1934
  • Ce qu'Ă©tait un Roi de France, Paris, Hachette, 1940
  • Marat, ou le mensonge des mots, Paris, Ă©ditions Bernard Grasset, 1941
  • Le Moyen Ă‚ge, 1943, Paris, Hachette, collection de l'Histoire de France racontĂ©e Ă  tous
  • Jeanne d'Arc, chef de guerre, 1943
  • FĂ©odalitĂ© et chevalerie, Paris, Éditions de Paris, 1946

Distinctions

Source

Notes et références

  1. Alphonse Séché, Les Muses françaises: anthologie des femmes-poètes, tome I, 1200 à 1891 / morceaux choisis accompagnés de notices bibliographiques, Paris, Louis-Michaud, 1908
  2. Martin Motte, Notes de l'édition Bouquins de Mes Idées Politiques de Charles Maurras, 2018.
  3. La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
  4. Martin Motte, Notes de l'édition Bouquins de Trois Idées Politiques : Châteaubriand, Michelet, Sainte-Beuve de Charles Maurras, 2018.
  5. L’Action française, (lire en ligne)

Liens externes

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