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Françoise Lefèvre d'Ormesson

Françoise Lefèvre d'Ormesson née en 1655 et morte le [1] à Couilly (dans l'actuel département de Seine-et-Marne) est une abbesse bénédictine française.

Françoise Le Fèvre d'Ormesson
Fonction
Abbesse
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Françoise Lefèvre d'Ormesson
Nationalité
Activité
Famille
Père
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Françoise Lefèvre d'Ormesson est la dernière enfant d'une fratrie de dix, elle est la fille d'Olivier III Lefèvre d'Ormesson (1616-1685) dit aussi Olivier Ier d'Amboille, seigneur d'Ormesson et d'Amboille.

Entrée en religion en 1670, elle devient la 27e abbesse de l'abbaye du Pont-aux-Dames, élue le , elle prit possession le et fut bénite le de la même année à l'église conventuelle par Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), évêque de Meaux, qui célébra ce jour-là la messe de saint Bernard. L'évêque y était assisté de son secrétaire, l'abbé François Ledieu qui en a conservé le souvenir dans ses Mémoires[2]

La déclaration de rappelle la législation antérieure et défend aux gens de main-morte de passer leurs baux sous signatures privées, exige que ces baux soient passés devant notaires; qu'ils soient contrôlés et que les droits en soient payés sur le pied du tarif. Le pape Clément XI, condamne le jansénisme par la bulle Unigenitus, en 1713.

Puis le une nouvelle déclaration précise les ordonnances de 1680 et 1681 et ajoute que les communautés religieuses ne pourront jouir de l'exemption d'autres droits que de ceux accordés par les ordonnances au clergé du royaume. Le , elle reçoit la visite de dom Edme Perrot, abbé général de l'ordre de 1712 à 1727, âgé de 82 ans, accompagné de Nicolas de Réqueleyne, son secrétaire. Suivant le cérémonial, c'est un des confesseurs qui l'accueillit à la porte du monastère pour l'accompagner jusqu'à l'église ou l'autre confesseur devait lui présenter une cuculle blanche et l'en revêtir après qu'un religieux de son service lui a ôté sa cuculle noire de voyage. Après avoir prié et adoré le Saint-Sacrement, il reçut l'abbesse sans crosse, suivie de toutes les religieuses pour recevoir sa bénédiction. Après cette courte cérémonie, il fut conduit à ses appartements par le clergé du couvent et le maître-d'hôtel de l'abbesse. Après avoir pris un peu de repos, il se rendit au parloir, donna son audience et passa à l'examen des différentes affaires sur lesquelles il devait statuer.

L'abbesse lui soumit deux affaires temporelles à savoir la donation universelle de tous ses biens par l'ancien intendant de l'abbaye : Jacques Fildesoye, acte passé devant le notaire de Couilly le et la fondation d'Abraham Mutel et de son épouse Geneviève Des Rots par acte sous signatures privées, fait en double au parloir de l'abbaye le , quelques semaines avant l'arrivée de l'abbé.

Dans le premier dossier, les religieuses avaient accepté cette donation qui pouvait être estimée à 5 000 livres, comprenant quelques immeubles situés au Pont-aux-Dames et quelques rentes, le donateur leur ayant imposé l'obligation de payer à ses héritiers une somme de 150 livres, ainsi que de célébrer à perpétuité deux messes par semaine pour le repos de son âme. Et qu'il avait déjà fait avec sa défunte épouse une donation aux sœurs le . Or une des rentes comprises dans la donation fut diminuée des deux tiers par suite de la réduction des rentes tant générales que particulières, l'abbesse en informa Monsieur de Cîteaux qui chargea dom Claude Quinquet, prieur de Saint-Lazare, et proviseur du collège Saint-Bernard de Paris, d'examiner ce dossier sur lequel il déclara que les fonds n'étaient plus suffisants pour exécuter les conditions de la donation. Madame d'Ormesson demanda à l'abbé de Cîteaux de décharger les religieuses d'une partie de leurs obligations. Dom Perrot rendit se même jour 7 juillet 1722 par acte sous seing manuel et celui de son secrétaire une ordonnance déchargeant celles-ci des deux messes par semaine qui deviennent deux messe par an.

Dans la donation Mutel, ce couple demeurait à l'abbaye en qualité de commensaux, donc nourris à l'abbaye. Les religieuses avaient accepté le don d'une somme de 1 000 livres, à charge de faire célébrer dans l'église de l'abbaye et à perpétuité deux services des morts l'un pour le repos de l'âme des parents de monsieur, l'autre pour ceux de madame. Ses audiences terminées le supérieur donna sa bénédiction à l'abbesse et à ses filles au parloir, puis confesseurs et le chapelain le reconduisaient au portail comme à son arrivée.

Maître Abraham Mutel mourut en 1723, et son épouse fonda pour le repos de son âme et la sienne après son décès une messe basse qui serait célébrée tous les dimanches à perpétuité dans l'église de l'abbaye où était la sépulture des époux. Geneviève Des Rots ratifiant l'acte du paya les 1 500 livres aux religieuses lesquelles pour justifier l'usage qu'elles avaient fait des sommes provenant de ces deux fondations déclarèrent les avoir employées au remboursement en partie d'une rente de 800 livres qui constituait le prix moyennant lequel elles avaient fait l'acquisition de la ferme des Caves par contrat passé devant Maître Demontcrif, notaire à Crécy le . La fondation fut confirmée par ordonnance du frère Edme Perrot en sa maison du Petit-Cîteaux à Dijon le

L'abbesse Françoise Lefèvre d'Ormesson avait la charge de 44 religieuses professes de chœur[3].

Françoise Lefebvre d'Ormesson devenue infirme donne sa démission au mois d'octobre 1726 et est remplacée par Catherine-Isidore de Bourlamaque.

Fratrie

  • André III (1644-1684), ou André II d'Amboille dit Monsieur d'Amboille, avocat du roi au Châtelet (1666), conseiller au Grand-Conseil (1671), maître des requêtes (1676), commissaire à la Chambre ardente (1679), intendant de Lyon (1682), épouse Éléonore Le Maître (1653-1681)
  • Une fille née le
  • Olivier Jean-Baptiste (1646-1708), infirme placé au couvent de Franconville
  • Claude François de Paule (1647-1717), prêtre, docteur en Sorbonne, Grand-Vicaire du Diocèse de Beauvais, il supplée le cardinal Toussaint de Forbin-Janson dès 1672.
  • Simon Henri (1649-1694), chanoine régulier de abbaye Sainte-Geneviève de Paris, prieur de l'abbaye-aux-Bois
  • Antoine François Lefèvre d'Ormesson (1651-1712), dit Monsieur de Chéray, seigneur du Chéray, des Tournelles, et d'Ormesson[4], conseiller au grand-conseil (1678), maître des requêtes de l'hôtel (1684) et successivement intendant des généralités de Rouen (1694), de Riom (1695-1704), et de Soissons (1705-1712). Il épouse le Jeanne-Françoise Le Fèvre de La Barre (1654-1735)
  • Marie (†1709)
  • Charles (1654-1687), Chevalier de Malte, commande une galère en 1665, puis est nommé page du Roi en Sa Petite-Écurie (1669)

Notes et références

  1. Dom Toussaint Du Plessis, Histoire de l'Église de Meaux, Paris, 1731, t.I, p.602.
  2. La communauté se rendit en procession au son des cloches jusqu'à l'église. Les religieuses de chœur marchaient en tête, allant deux par deux précédées par Madame Calliope de la Trémoille, abbesse démissionnaire, puis suivaient les religieuses professes de chœur, les novices, les sœurs converses, et tous le personnel attaché au service du couvent, ainsi qu'une foule d'habitants qui avaient grand mal à trouver une place. Puis une fois cette assemblée en place, le bedeau du couvent faisant sonner le dallage avec la hampe de sa hallebarde, ouvrit le passage à l'évêque de Meaux, suivit de son porte-crosse, de tous ses officiers ordinaires et des gens de sa maison. Puis Madame Françoise d'Ormesson apparut, avec à sa suite Madame Gomer de Lusancy, religieuse professe, qui en sa qualité de chapelaine portait la crosse abbatiale. Aux côtés de la nouvelle abbesse marchaient deux religieuses, à sa droite sa tante : Madame Henriette de Fourcy, portant la Règle de Saint-Benoît ; à sa gauche sa cousine Madame Madeleine de Fourcy, portant la cédule de la profession d'obéissance et dont la sœur Anne-Louise de Fourcy également religieuse à l'abbaye est avec les autres professes. À la suite de l'abbesse, faisant office de matrones Madame De Feydeau du Plessis, et Madame de Quincy toutes deux douairières. Venait ensuite la famille de l'intronisée: Monsieur Olivier Lefèvre d'Ormesson, son père, avec son épouse et leurs autres enfants, puis Monsieur le procureur général nommé depuis trois jours à ce poste, Henri François d'Aguesseau (1668-1751) et son épouse : Anne Françoise Lefèvre d'Ormesson (1678-1735), sa cousine ; Monsieur Henry II de Fourcy (1626-1708), conseiller au parlement, ancien seigneur de Chessy, son oncle maternelle, avec son épouse Marie-Madeleine Boucherat (1644-1714) et leurs enfants. L'évêque de Meaux, officia pontificalement, entouré de plusieurs abbés, dont: son neveu et filleul Jacques Bénigne Bossuet (1664-1743), jeune prêtre ordonné depuis le mois d'avril, et futur évêque de Troyes; Balthazar Phélypeaux (vers 1673-1724), abbé commendataire de l'abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise, cousin de l'abbesse (fils de Balthazar Phélypeaux de Châteauneuf (1638-1700) et de Marie Marguerite de Fourcy (1653-1711) ; François de Gomer de Luzancy, licencié en théologie de la Maison et Société de Sorbonne, archidiacre honoraire de Brie en l'église de Meaux< (Cité dans Procès-verbal de l'Assemblée générale du clergé de France, tenue à Saint-Germain-en-Laye au château-neuf en 1700, par l'abbé Vincent-François Desmarets, évêque de Saint-Malo, ancien agent du clergé, secrétaire, à Paris chez F.H. Muguet, p.394), et François Ledieu (1658-1713), son secrétaire. Les deux confesseurs du couvent faisant fonctions de diacres. Les curés des environs présents à la cérémonie portaient les offrandes et les flambeaux. L'office achevé, l'évêque s'approcha de la supérieure, et l'invita à prêter le serment d'obéissance au pape Clément XI, à l'Église romaine, et à ses supérieurs, sans toutefois spécifier l'évêque de Meaux, ni l'abbé de Cîteaux, puis il donna sa bénédiction, lui remit la règle de Saint-Benoît, en vantant son excellence, sur ses devoirs et termina par l'éloge de la famille d'Ormesson. La cérémonie achevée, Monsieur d'Ormesson père, invita tous ses parents et amis présents, l'évêque de Meaux et sa suite à un grand dîner qu'il avait fait préparer à ses frais (Les familles d'Ormesson, de Fourcy, d'Aguesseau, de Feydeau, étaient alliés par mariages). Le dîner terminé l'abbesse regagna son carrosse et quitta le Pont-aux-Dames. L'évêque repartit à Germigny, résidence d'été des évêques de Meaux d'où il était parti la veille pour coucher à l'abbaye.
  3. Henriette de Fourcy (prieure) - Anne Cotelle - Anne Rousseau - Louise de Duchy - Marie de Marsollier - Barbe Énocq - Anne de la Grange-Trianon - Marie Leroy - Renée Quatresols de Marolles - Madeleine de Pillois - Françoise Lemaistre - Élisabeth Énocq - Marguerite de Troy - Marie-Anne Leprestre - Angélique Le Poy - Marguerite Maillet - Marie de Troy - Fare Charpentier - Rose Lefebvre de La Barre - Elisabeth Chastelain - Catherine-Isidore de Bourlamaque - Françoise Lefebvre de La Barre - Marie-Félicité Lefebvre de La Barre - Marie-Charlotte de Renty - Michelle Lesclop - Marguerite Lefebvre de La Barre - Jeanne-Marguerite Leroy - Catherine de Bourlamaque - Catherine Saulnier - Agathe de Louviers - Louise Labbé - Marie Porter - Catherine de Reilhac - Marie-Anne Thérèse Esprit - Marie-Madeleine Garnier - Jeanne Lefebvre de La Barre - Marie-Henriette de Lyon - Rose-Émilie de Lossendière - Charlotte de Montigny - Louis-Anne de Fourcy - Marie de Bourlamaque - Marguerite Hannier - Marguerite de Gomer de Luzancy.
  4. Attention ce n'est pas celui de la branche aînée de la famille Ormesson près Saint-Denis, mais Ormesson près de Mormons-en-Brie

Annexes

Bibliographie

  • Berthault, L'Abbaye du Pont-aux-Dames, Paris-Meaux, 1878
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 18
  • Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 4, Paris, S.G.A.F., 1949
  • François Ledieu, Mémoires et journal sur la vie et les ouvrages de Bossuet, éd. Abbé Guettée, Paris, Didier, 1856-1857, 4.vol. in-8°.

Article connexe

Liens externes

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