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François Gabriel Boisseau

François Gabriel Boisseau (Brest, le – Metz, le ) est un officier de santé des armées, docteur en médecine de la faculté de Paris, considéré comme l'un de des meilleurs écrivains en médecine de son époque.

François Gabriel Boisseau
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  44 ans)
Nationalité
Activité

Biographie

Tout jeune encore, François Gabriel Boisseau servit dans l'armée d'Espagne en qualité de sous-aide, et fit les campagnes de 1810, 1814 et 1812. En 1813, il fut attaché au même titre, aux ambulances de la vieille garde impériale. Retenu prisonnier avec la garnison de Dresde, il revit la France en 1814, prit part au drame sanglant des Cent-Jours, puis, entra comme sous-aide, au Val-de-Grâce, après le désastre de Waterloo. Replacé sur les bancs d'où la guerre l'avait arraché au sortir de l'enfance, il reprit avec l'ardeur la plus vive ces fortes études médicales qui devaient lui procurer une estime méritée. En 1817, il remporta des prix au Val-de-Grâce, et, le 8 août de la même année, il obtint le titre de docteur. Sa dissertation inaugurale sur les Classifications en médecine, révélait déjà cet esprit judicieux et cette finesse d'analyse qui, depuis, caractérisèrent tous ses écrits. Bientôt après, quoiqu'il ne fût encore qu'élève, il prit une part active et féconde à la polémique animée que souleva la révolution médicale introduite par Broussais. Également opposé aux exagérations des novateurs irréfléchis et à la résistance qu'opposaient les partisans des doctrines anciennes, il saisit avec une rare sagacité le vrai point du débat, et l'envisagea sous toutes ses faces, dans un grand nombre d'articles critiques et analytiques insérés, sous le voile de l'anonyme, dans divers recueils de médecine, articles que l'on attribua dans le temps aux plus hautes notabilités médicales, tant l'auteur se faisait remarquer par ses vues larges, sa clarté d'exposition, sa vigueur de logique et son style, tout à la fois vif, facile et spirituel. De 1817 à 1829, il fut le principal rédacteur du Journal universel des sciences médicales, fondé en 1816 par Regnault. Il a été l'un des rédacteurs de la Biographie médicale (1820-1825, 7 vol. in-8o), dans laquelle il a donné un grand nombre de notices biobibliographiques, parmi lesquelles on remarque celles sur Achillini, Bichat, Bordeu, Bouvard, Broussais, Chirac, Cullen, Fernel, Hoffmann, Morgagni, Pinel, Sauvages, Sydenham, etc. II a été aussi l'un des rédacteurs du Dictionnaire abrégé des sciences médicales (Paris, 1821-1826, 15 vol. in-8o), pour lequel il a fait tous les articles de pathologie médicale. II a fourni un certain nombre d'articles au Dictionnaire des termes de médecine, chirurgie, etc. (1823) ; l'article Nostalgie à l’Encyclopédie méthodique ; d'autres articles à l’Encyclopédie moderne, au Journal hebdomadaire ; des mémoires au Recueil de mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires, etc.

À ces productions fugitives, Boisseau joignit bientôt des travaux plus sérieux et de plus longue haleine : la Pyrétologie physiologique (1823), parvenue à sa quatrième édition, et la Nosographie organique (1828-1830), ouvrage consciencieux, qui aurait suffi autrefois, dit Bégin, pour assurer une immortalité médicale. Ennemi de toute intrigue et de tout industrialisme littéraire ou scientifique, Boisseau ne pactisa jamais avec ses convictions, et satisfait de la position, malheureusement précaire, que son labeur quotidien procurait à sa famille, il ne prostitua jamais sa plume ni à la flatterie ni à la complaisance. Un si noble caractère était peu propre à lui frayer la voie des honneurs et des emplois. L'heure de la justice sonna enfin pour lui après la révolution de 1830. Revendiqué alors par l'armée, il fut nommé, sans sollicitation aucune, professeur et médecin-adjoint à l'hôpital militaire d'instruction de Metz. C'est là que succomba prématurément, le 2 janvier 1836, à une affection cérébrale occasionnée par l'excès et la continuité du travail, une des illustrations de la France médicale, et en particulier du corps des officiers de santé militaires. Boisseau comptait alors vingt et une années de services, dont sept campagnes. Tout entier à la science et à ses amis, qui invoquaient souvent ses conseils, sa coopération même, il avait négligé la fortune, et laissé dans la plus profonde détresse une veuve et trois enfants. Une souscription ouverte parmi les médecins et les officiers de santé de l'armée, souscription dont l'initiative appartient à Bégin, a pu seule assurer les moyens de donner aux fils de Boisseau une éducation qui leur permette de porter honorablement le nom de leur père. Boisseau était chevalier de la Légion d'honneur, secrétaire-général de la Société médicale d'émulation de Paris, membre de l'Académie royale de médecine de Paris, de celle de Madrid, des Sociétés académiques et médicales de Louvain, Marseille, Metz et Tours.

Ĺ’uvres

  • Notice sur les Ă©crits de J. Feyjoo MontĂ©nĂ©gro, moine espagnol du XVIIIe siècle. Imp. dans le Journal universel des sciences mĂ©dicales, t. VI, 1817.
  • RĂ©flexions sur la nouvelle doctrine mĂ©dicale, ibid., t. VII, VIII, X et XI, 1817.
  • ConsidĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur les classifications en mĂ©decine. Paris, imp. de Didot jeune, 1817, in-4°.
  • RĂ©flexions sur les principes gĂ©nĂ©raux de Paul-Joseph Barthez. (Extr. du Dict. abr. des Sciences mĂ©dic. ). Paris, 1819, in-8o.
  • Notice sur E. Darwin. (Extr. de la Biographie mĂ©dicale) Paris, 1821, in-8o, tirĂ©e Ă  petit nombre.
  • Recherches historiques et ConsidĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur les fièvres. (Extr. du Dict. abr. des Sciences mĂ©dic.) Paris, Baillière, 1822, in-8o.
  • Inductions physiologiques et pathologiques sur les diffĂ©rentes espèces d'excitabilitĂ© et d'excitement, sur l'irritation et sur les puissances excitantes, dĂ©bilitantes et irritantes, par Luigi Rolando, professeur royal d'Anatomie en UniversitĂ© royale de Turin ; trad. de l'italien, avec une introduction et des notes, dans lesquelles la doctrine mĂ©dicale est mise en parallèle avec la doctrine physiologique française, par A.-J.-L. Jourdan et F. G. Boisseau, etc. Paris Caille et Ravier, 1822, in-8o, avec quatre tableaux imp.
  • PyrĂ©tologie physiologique, ou TraitĂ© des fièvres considĂ©rĂ©es dans l'esprit de la nouvelle doctrine mĂ©dicale. Paris, 1823, in-8o, IVe Ă©dition, revue et augmentĂ©e. Paris, J.-B. Baillière, 1831, in-8o. C'est un tableau dĂ©taillĂ© et raisonnĂ© des fièvres essentielles, dans lequel sont comparĂ©es les anciennes thĂ©ories des fièvres Ă  celle que leur a opposĂ©e dernièrement la mĂ©decine physiologique. « Dans ce travail, le docteur Boisseau a montrĂ© combien Ă©tait fĂ©conde en rĂ©sultats heureux l'application de la physiologie Ă  l'Ă©tude des fièvres, et dans quelles erreurs sont tombĂ©s les pyrĂ©tographes qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ©, pour l'avoir nĂ©gligĂ©e. Aussi est-ce toujours en tenant compte de la condition physiologique des fonctions, qu'il fait connaĂ®tre, avec autant d'ordre que d'exactitude, les diverses nuances des irritations fĂ©briles, et qu'il discute la valeur des phĂ©nomènes morbides, en mĂŞme temps qu'il tâche d'indiquer Ă  quelle lĂ©sion d'organe ils appartiennent et de quelle cause ils sont l'effet. Ce n'est jamais qu'après avoir dĂ©terminĂ© le siège et la cause de telle espèce de fièvre admise par les auteurs, qu'il Ă©tablit le mode de traitement qui lui est le mieux appropriĂ©. En gĂ©nĂ©ral, tout ce qui se rattache Ă  l'Ă©tude des fièvres a Ă©tĂ© traitĂ© par Boisseau avec le plus grand soin. La PyrĂ©tologie physiologique est d'ailleurs l'expression de la nouvelle doctrine mĂ©dicale française. » (Georget, Revue encyclop., t. XVII, p. 601).
  • Avec Jourdan, Notice historique et critique sur la vie, les Ă©crits et la doctrine d'Hippocrate. (Extrait de la Biogr. mĂ©d. ) Paris, 1823, in-8o, Notice tirĂ©e Ă  petit nombre.
  • Sur la Nature et le Traitement de la Goutte. Paris, J.-B. Baillière, 1823, in-8o.
  • Inflammation (de l') (Extr. du Dict. abr. des Sciences mĂ©dic.) Baillière, 1824, in-8o.
  • Nosographie organique, ou TraitĂ© complet de MĂ©decine pratique. Paris, J. B. Baillière, 1823-1830, 4 forts vol. in-8o. « Cet ouvrage, dit Rigollot, docteur-mĂ©decin (Revue encycl., 1828, p. 701), fait d'après les vues Ă©troites d'une thĂ©orie exclusive, est Ă©crit d'un ton dogmatique et sentencieux ; et l'auteur, que de meilleures productions avaient fait connaĂ®tre d'une manière avantageuse, n'y Ă©pargne pas les imputations contre les mĂ©decins qui se dirigent dans leur pratique d'après d'autres principes que les siens ». Ă€ ce jugement, acerbe dans la forme et plus que sĂ©vère au fond, nous opposerons celui dĂ©jĂ  citĂ© de BĂ©gin et l'opinion suivante de M***, rapportĂ©e par QuĂ©rard : « L'introduction de la physiologie dans la pathologie, le rappel Ă  l'Ă©tude des organes, la dĂ©couverte des signes de la gastro-entĂ©rite, le renversement des fièvres essentielles, enfin, la rĂ©volution opĂ©rĂ©e par Broussais dans la science et dans la pratique mĂ©dicale, faisaient vivement dĂ©sirer une nouvelle nosographie, oĂą l'Ă©tat des connaissances mĂ©dicales actuelles fut exposĂ© avec mĂ©thode, avec clartĂ©. Telle est la tâche que s'est imposĂ©e Boisseau, auteur de la PyrĂ©tologie physiologique, dont quatre Ă©ditions attestent le succès. VersĂ© dans l'Ă©tude de la mĂ©decine antique, disciple indĂ©pendant du rĂ©formateur, il s'est proposĂ© de tracer un tableau exact et complet des causes et des signes des maladies considĂ©rĂ©es dans les organes, d'unir les vĂ©ritĂ©s anciennes aux vĂ©ritĂ©s nouvelles, de prĂ©senter les vĂ©ritables indications thĂ©rapeutiques dans chaque affection ; en un mot, de rĂ©sumer, dans l'intĂ©rĂŞt des Ă©tudiants et des praticiens, l'Ă©tat prĂ©sent de la pathologie, de la thĂ©rapeutique mĂ©dicale. »
  • TraitĂ© mĂ©dico-chirurgical de l'inflammation, par John Thomson (en), trad. de l'anglais, sur la 3e Ă©dition, avec des notes, par A.-J.-L. Jourdan et F.-G. Boisseau. Paris, J.-B. Baillière, 1827, in-8o.
  • Notice sur M. le professeur Chaussier. Paris, de l'imprim. de Thuau, 1828, in-4°.
  • TraitĂ© du CholĂ©ra-Morbus, considĂ©rĂ© sous le rapport mĂ©dical et administratif, ou Recherches sur les symptĂ´mes, la nature et le traitement de cette maladie, et sur les moyens de l'Ă©viter ; suivi des instructions concernant la police sanitaire, publiĂ©es par ordre du gouvernement. Paris, Baillière, 1831, in-8o.

Éditions

  • Robinson CrusoĂ© (de Daniel de FoĂ© ), trad. de l'anglais, entièrement revue et corrigĂ©e (par le docteur Boisseau). Paris, Crevot, 1825, 2 vol. in-12, avec titres gravĂ©s et fig. (10 fr. sur pap. vĂ©lin, fig. avant la lettre, 16 fr. ; et 2 vol. in-8o sur pap. gr. raisin, 18 fr. ; sur pap. gr. raisin superfin, fig. avant la lettre, et eaux fortes, in-4°, sur papier de chine, 60 fr. )
  • Ĺ’uvres de mĂ©decine pratique de Pujol, avec une notice sur la vie et les travaux de l'auteur, et des additions (de l'Ă©diteur). Paris, 1823. 4 vol. in-8o.
  • Anatomie pathologique, dernier cours de Xavier Bichat, d'après un manuscrit autographe de P.-A. BĂ©clard, avec une Notice sur la vie et les travaux de Bichat, par l'Ă©diteur. Paris, J.-B. Baillière, in-8o, avec 5 planches.
  • De la SantĂ© des gens de lettres, par S.-A.-D. Tissot, nouv. Ă©dit., augmentĂ©e d'une Notice sur l'auteur et de notes. Paris, J.-B. Baillière, 1825, in-18.

Notes et références

    Bibliographie

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