Accueil🇫🇷Chercher

François Blanchot de Verly

François Blanchot de Verly (1735-1807) est un officier général et un administrateur colonial français qui fut gouverneur du Sénégal à deux reprises. Confronté aux difficultés liées au changement de régime en France – la Révolution – et au changement de statut du Sénégal, le général Blanchot eut aussi à défendre Saint-Louis et Gorée contre les offensives anglaises[1].

François Blanchot de Verly
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
Saint-Louis
Nationalité
Activité

Biographie

François Michel Émile Blanchot de Verly est né le à Paris.

À la demande du chevalier de Boufflers sous les ordres duquel il a servi au régiment de Chartres-Infanterie, il est nommé major du bataillon d'Afrique le , puis lieutenant-colonel le , enfin colonel le [2].

De son côté, le chevalier de Boufflers, nommé gouverneur du Sénégal, est arrivé en , mais repart temporairement au mois de juin. François Blanchot assure alors l'intérim jusqu'au retour de Boufflers, de février à [3]. Un bref intérim est cette fois confié à Charles Joseph Bonaventure Boucher, en attendant le retour de Blanchot de France au mois de décembre. Après deux années d'intérim, Blanchot est officiellement nommé gouverneur le . Lorsque la convocation des États généraux est annoncée, les notables de Saint-Louis rédigent un cahier de doléances local et, en 1790, François Blanchot se rend en France pour tenter d'accélérer le processus de réformes[4]. D'autres témoignages[5] mettent l'accent sur des raisons liées à sa santé, altérée par le climat. Alors âgé de près de 55 ans, le gouverneur se rétablit et, pendant le séjour qu'il effectue à Paris, se marie le à l'église Saint-Médard avec la veuve d'un capitaine, de vingt ans sa cadette[6].

Pendant son absence, il est successivement remplacé par Boucher (1790-1792), le capitaine Charbonnié et le colonel Louis Henri Pierre Laserre. À la suite des troubles qui éclatent dans la colonie, Blanchot y retourne en 1802, nommé chef de brigade commandant le Sénégal et ses dépendances par le Premier consul[7].

On le dĂ©crit « comme un vieux militaire animĂ© du sens du devoir et bien intĂ©grĂ© Ă  la population dont il avait su se faire aimer »[8]. DĂ©jĂ  mariĂ© en France avec Marie Josèphe de Lesseps de Beaumont (fille naturelle de Dominique de Lesseps) avec qui il eut en 1791 une fille prĂ©nommĂ©e Augustine Marie Henriette, il Ă©pouse « Ă  la mode du pays Â» Marie Coumba Guèye[9], dont il a quatre enfants, qu'il reconnaĂ®t.

Il meurt le , à l'âge de 71 ans, à Saint-Louis où il est inhumé. À sa mort, le capitaine Levasseur assure l'intérim. Moins de deux ans plus tard, le , Saint-Louis tombe aux mains des Anglais pour la troisième fois – Gorée avait déjà été reprise – et Charles William Maxwell devient gouverneur du Sénégal.

Le docteur Henri Savigny, l'un des rescapĂ©s du naufrage de La MĂ©duse, cĂ©lèbre la popularitĂ© de Blanchot Ă  Saint-Louis. Ă€ sa mort, les commerçants et les employĂ©s du gouvernement se seraient rĂ©unis pour lui faire Ă©lever un monument. En outre, les officiers anglais qui s'emparèrent de Saint-Louis peu après auraient demandĂ© Ă  participer aux dĂ©penses exigĂ©es par l'Ă©rection de ce monument, qui porte une Ă©pitaphe commençant par ces mots « Ici reposent les restes du brave et intègre gĂ©nĂ©ral Blanchot... »[10].

Hommages

François Blanchot de Verly a donné son nom à l'École primaire supérieure et professionnelle Blanchot de Verly à Saint-Louis (Sénégal), pépinière de cadres de l'Afrique-Occidentale française (AOF).

Un boulevard de Nantes porte Ă©galement son nom.

Notes et références

  1. Connaissance du Sénégal, volume 11, IFAN, Dakar, 1966, p. 28
  2. Sylvain Sankalé, « À la mode du pays. Chroniques saint-louisiennes », Riveneuve Éditions, Paris, 2007, p. 65
  3. (en) Andrew F. Clark et Lucie Colvin Phillips, « Table I. Governors of Senegal », in Historical Dictionary of Senegal, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.) et Londres, 1994 (2e éd.), p. 41-42
  4. G. Wesley Johnson, Jr., Naissance du Sénégal contemporain : aux origines de la vie politique moderne (1900-1920) (trad. François Manchuelle), Karthala, Paris, 1991, p. 40 (ISBN 9782865372775)
  5. Annales maritimes et coloniales, Ministère de la Marine et des Colonies, 1816-47, vol. 1, p. 658
  6. Sylvain Sankalé, op. cit., p. 72
  7. Thierry Lentz (dir.), Correspondance générale de Napoléon Ier, tome 3, Pacifications 1800-1802, Fayard, Paris, 2006, p. 1319 (ISBN 9782213629377)
  8. Pierre Biarnès, La fin des cacahouètes, L'Harmattan, Paris, 2005, p. 37 (ISBN 2-7475-9266-9)
  9. cf. Anciens actes de baptĂŞmes, mariages et sĂ©pulture, dĂ©tenus par l'Ă©vĂŞchĂ© de Saint-Louis, citĂ© par Sylvain SankalĂ©, « Une sociĂ©tĂ© mĂ©tisse originale : Saint-Louis du sĂ©nĂ©gal aux 18e et 19e siècles Â», in Éthiopiques, no 64-65, 1er et 2e semestres 2000, p. 5
  10. Alexandre Corréard et Henri Savigny, Naufrage de la frégate la Méduse, faisant partie de l'expédition du Sénégal, en 1816, Altaïr, Neuilly-sur-Seine, 2000, XIII-366 p. (réédition en fac simile)

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean Delcourt, « Blanchot et la RĂ©volution », in La turbulente histoire de GorĂ©e, Éditions Clairafrique, Dakar, 1982, p. 61-62
  • G. Wesley Johnson, Jr., Naissance du SĂ©nĂ©gal contemporain : aux origines de la vie politique moderne (1900-1920) (trad. François Manchuelle), Karthala, Paris, 1991, p. 40 ; 57 ; 59-60 ; 86 ; 223 (ISBN 9782865372775) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jules François Saintoyant, La colonisation française pendant la rĂ©volution (1789-1799), vol. 2, Les Ă©vĂ©nements coloniaux, La Renaissance du livre, Paris, 1930, p. 291-295
  • Sylvain SankalĂ©, « Ă€ la mode du pays. Chroniques saint-louisiennes » (prĂ©face de Jean-Christophe Rufin), Riveneuve Éditions, Paris, 2007, 381 p. (ISBN 978-2-914214-23-0) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Schefer, « L'infortune d'un gouverneur colonial », in Journal des DĂ©bats du

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.