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Frédéric Michel

Frédéric Michel est un lobbyiste et conseiller en communication et marketing politique (ou « spin doctor »)

Biographie

Né à Poitiers, il est le fils d’un père professeur d’économie des universités, socialiste militant, et d’une mère enseignante en langues dans le secondaire. Il est diplômé de Sciences Po Bordeaux, titulaire d'une maîtrise en études européennes de l'Université du Sussex et d'un MPhil de la London School of Economics, puis doctorant à l'Institut universitaire européen de Florence avec le ministère français des Affaires étrangères et la Commission européenne, où il a développé des recherches sur les réformes des retraites et de la gouvernance d'entreprise[1].

Politique

Au niveau du militantisme politique, il devient un proche du parti socialiste français qualifiant ce lien qu’il décrit comme « affectif » avec le Parti socialiste notamment en participant à la publication de l’ouvrage de Lionel Jospin, Ma vision de l’Europe et de la mondialisation (Plon, 2001). Il collabore également avec Dominique Strauss-Kahn avant que sa carrière ne soit interrompu par les scandales sur sa vie privée. Il soutient également la campagne de Ségolène Royal lors des régionales de 2004[2]. Par la suite, il s’expatrie au Royaume-Uni. où il anime des travaux d'un think-tank, Policy Network, qui vise à diffuser une idéologie travailliste de social-démocratie modernisée à travers l’Europe. Puis, il exerce à partir de 2003 dans un cabinet de communication, Reputation Inc. qui vise à assainir l’image publique et la communication de crise des cadres en difficulté.

Lobbyiste pour BskyB

Entre 2009 et 2011, il est nommé directeur d’affaire au sein du groupe News Corp, de l’homme d’affaire australo-américain Rupert Murdoch, comme directeur des affaires publiques. Il est chargé de faire la liaison entre News Corp et les politiciens britanniques. Trois ans après sa nomination, ce poste lui vaudra d'être impliqué lors du scandale des écoutes illégales du BSkyB. Rupert Murdoch lance son projet d’OPA sur le groupe de télévision BSkyB avec l'appui d'une campagne de lobbying auprès du gouvernement du Premier ministre britannique de l’époque David Cameron. Néanmoins, des e-mails compromettant entre Frédéric Michel et le ministre de la Culture, des Médias et du Sport de l’époque sont révélés publiquement et témoignent de l’absence de neutralité gouvernementale, indispensable pour un tel rachat[3]. En 2012, Frédéric Michel est auditionné lors de la commission judiciaire Leveson sur les pratiques des médias au Royaume-Uni notamment sur, les pratiques et l’éthique de la presse britannique où il met à disposition ses e-mails et doit se justifier concernant ses échanges de SMS avec des membres du gouvernement. Il admet avoir eu une intense correspondance avec Jeremy Hunt, conseiller spécial du ministre britannique de la Culture ministre du gouvernement Cameron et être «un adepte compulsif des SMS» en envoyant 799 en quelques mois[4]. Néanmoins, il affirme que certains messages sont de l'ordre privé concernant l'accouchement de leurs épouses respectives et concernant des sorties culturelles comme lors du concert du boys band britannique Take That le 4 juillet 2011[5]. Il admet avoir été également en contact également avec Vince Cable. Après l’enquête, il est nommé « Directeur Europe, affaires publiques et communication » pour Teléfonica[6].

En France, Frédéric Michel parraine la naissance du média français Brut, dont il rejoint le conseil d’administration des Inrocks, dirigé par le banquier d’affaires Matthieu Pigasse, en 2021.

Conseiller spécial à l'Élysée

Après avoir été validé par la HATVP et Alexis Kohler[7], il est nommé conseiller spécial en communication et en stratégie à l’Élysée le 12 septembre 2022. Officiellement, sa mission principale vise à influencer l’opinion publique à travers les médias et les réseaux sociaux et à déterminer la stratégie de communication à l’internationale du président Macron[7].

Notes et références

  1. (en) « Frédéric Michel, the man behind the emails that could sink Jeremy Hunt », sur the Guardian, (consulté le )
  2. « Frédéric Michel, un homme d’influence à l’Elysée », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. Arthur Richoux, « Un expatrié à la tête de la communication présidentielle », sur LesFrancais.press, (consulté le )
  4. « Le Français qui sème le trouble chez Cameron », sur LEFIGARO, (consulté le )
  5. « Affaire des écoutes : un lobbyiste français dans le colimateur (sic) », sur CNEWS (consulté le )
  6. (en) « News Corp lobbyist got a new job, too – at Telefonica | Media Monkey », sur the Guardian, (consulté le )
  7. « Frédéric Michel, le monde des affaires à l’Elysée », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
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