Fosse n° 3 des mines de l'Escarpelle
La fosse no 3 de la Compagnie des mines de l'Escarpelle est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Flers-en-Escrebieux. Le fonçage commence dans le hameau de Pont-de-la-Deûle en 1856, six ans après le début des travaux à la fosse no 2 et neuf ans après ceux de la première fosse. La fosse no 3 bénéficie d'une situation exceptionnelle pour l'expédition de ses produits, elle est située à proximité immédiate du canal de la Deûle et de la ligne de Paris-Nord à Lille. Mais cette proximité a également entraîné d’énormes venues d'eau lors du fonçage du puits. La fosse entre en exploitation en .
Fosse no 3 des mines de l'Escarpelle | |
La fosse no 3 en 1970. | |
Puits n° 3 | |
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Coordonnées | 50,400544, 3,084819[BRGM 1] |
Début du fonçage | 1855 ou |
Mise en service | |
Profondeur | 545 mètres |
Étages des accrochages | 245 et 286 mètres |
Arrêt | 1922 (extraction) 1972 (aérage) |
Remblaiement ou serrement | |
Administration | |
Pays | France |
RĂ©gion | Hauts-de-France |
DĂ©partement | Nord |
Commune | Flers-en-Escrebieux |
Caractéristiques | |
Compagnie | Compagnie des mines de l'Escarpelle |
Groupe | Groupe de Douai |
Unité de production | Unité de production de Douai |
Secteur | Secteur Est |
Ressources | Houille |
Concession | Escarpelle |
Le cuvelage en bois laissant passer trop d'eau, une chemise en fonte est mise en place en 1876. La fosse, détruite pendant la Première Guerre mondiale est reconstruite, mais en 1922, elle cesse d'extraire et assure l'aérage des fosses nos 5 et 9 jusqu'en 1972, date à laquelle la fosse ferme, le puits est remblayé en 1975 et le chevalement abattu la même année.
Bien que la fosse ait été détruite, il reste les bâtiments des ateliers centraux, installés sur le carreau de fosse. Le canal construit par la Compagnie a été remblayé lors de la construction de l'autoroute A21.
La fosse
Fonçage
Le puits de la fosse no 3 est commencée en à Pont-de-la-Deûle, un quartier de Flers-en-Escrebieux[1], les premiers travaux ont commencé en 1855[C 1]. Le diamètre du puits de 3,80 mètres permet d'utiliser des cages à deux berlines par étages[A 1]. Le creusement présente de sérieuses difficultés à travers les terrains tertiaires et les marnes fendillées jusqu'à la profondeur de 20,62 mètres. L'épuisement des eaux exige l'emploi de quatre pompes de cinquante centimètres, marchant à douze coups par minute. Le terrain houiller est rencontré à 216 mètres. Le passage du niveau est difficile[C 1]. Les 75 premiers mètres ont demandé neuf mois de travail afin d'épuiser l'eau. La fosse no 3 a coûté 996 393,85 francs, soit plus de 200 000 francs que les fosses précédentes[C 2] - [note 1].
Exploitation
Terminée fin 1858 à 290 mètres avec des accrochages établis à 245 et 286 mètres, la fosse no 3 entre en exploitation en en extrayant le charbon de la veine Sainte Barbe puissante d'un mètre. Le puits est approfondi à 450 mètres en 1874[A 1]. Le 30 janvier 1875, cinq hommes qui descendait assis dans une berline sont précipités au fond du puits[A 1]. Le cuvelage en bois laissant passer beaucoup d'eau, une chemise en fonte est mise à l'intérieur en 1876[C 1].
La fosse est anéantie en octobre 1918 ; elle sert encore à l'extraction jusqu'en 1922, puis à l'aérage des fosses nos 5 et 9 de l'Escarpelle[A 1], respectivement situées 1 000 mètres au sud-sud-est et 1 795 mètres au nord-est[note 2]. Elle cesse son activité en 1972. Le puits profond de 545 mètres est remblayé en et le chevalement abattu en fin d'année. La production totale est de 4 029 246 tonnes de charbon gras et demi gras[A 1].
Reconversion
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2].
- La fosse no 3 vers 1900.
- La fosse no 3 détruite durant la Première Guerre mondiale.
- La fosse no 3 reconstruite, la gare d'eau, aujourd'hui disparue, est bien visible.
- Des vestiges de l'ancien réseau ferroviaire de la Compagnie.
L'Ă©glise Sainte-Barbe
- 50° 23′ 59″ N, 3° 05′ 19″ E
La Compagnie a construit l'église Sainte Barbe à proximité de la fosse.
Notes et références
- Notes
- Les fosses nos 1 et 2 ont respectivement coûté 774 415,69 et 794 538,44 francs.
- Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
- Références
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 3 des Mines de l'Escarpelle », http://minesdunord.fr/
- [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », http://dpsm.brgm.fr/,
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
- Dubois et Minot 1991, p. 73
- Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
- Vuillemin 1880, p. 25
- Vuillemin 1880, p. 12
Voir aussi
Articles connexes
- Compagnie des mines de l'Escarpelle
- Groupe de Douai
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă 1939-45, t. I, , 176 p.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă 1992, t. II,
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 3-26.