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Fosse Dionne

La fosse Dionne est une source karstique dite source vauclusienne[1], situĂ©e dans le centre-ville de Tonnerre (dĂ©partement de l'Yonne). Elle est alimentĂ©e par les infiltrations des prĂ©cipitations dans le plateau calcaire avoisinant ainsi que par les pertes d'au moins une rivière. La fosse Dionne est remarquable par son dĂ©bit (en moyenne 300 litres par seconde) et la taille de son rĂ©seau hydrogĂ©ologique qui s'Ă©tend jusqu'Ă  plus de 40 km.

Fosse Dionne
Présentation
Type
Construction
1758
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Rue de la Fosse Dionne
Coordonnées
47° 51′ 24″ N, 3° 58′ 14″ E
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Sa présence est à l'origine de la création de la ville de Tonnerre. Un lavoir élaboré a été aménagé autour de la source au XVIIIe siècle.

Hydrogéologie

La fosse Dionne est du point de vue hydrogĂ©ologique une source de type exsurgence alimentĂ©e principalement par l'infiltration des prĂ©cipitations dans les couches calcaires du plateau karstique datant du Jurassique et qui avoisine la ville de Tonnerre. Mais des colorations ont dĂ©montrĂ© qu´une partie des eaux de la source sont Ă©galement fournies par la Laigne qui se perd au niveau de Villaines-en-Duesmois dans le gouffre de la Garenne, Ă  43,5 km de Tonnerre Ă  vol d'oiseau. Il existe Ă©galement une relation entre la source et le gouffre d’AthĂ©e[2].

Le dĂ©bit moyen est de 311 litres par seconde mais en pĂ©riode de crue il peut atteindre 3 000 litres par seconde (15 mars 2001). Le dĂ©bit moyen constatĂ© sur une pĂ©riode d'observation de 20 ans oscille entre un pic de 619 litres par seconde en janvier et un minimum de 87 litres par seconde en aoĂ»t[3].

Histoire

À l'époque gallo-romaine, la fosse Dionne est utilisée pour alimenter en eau l'oppidum de Tornodurum, implanté sur le plateau dit des vieux châteaux qui domine la ville actuelle. La ville moderne de Tonnerre est par la suite édifiée autour de la source[4].

Le lavoir

En 1758, Louis d'Éon, père du chevalier d'Éon, fait amĂ©nager la source en lavoir[5]. Un bassin de 14 mètres de diamètre est Ă©difiĂ©. Les lavandières sont protĂ©gĂ©es des intempĂ©ries par un toit en forme de «demi-rotonde» portĂ© par une charpente adossĂ©e Ă  un mur en moellons. Pour Ă©viter toute pollution, un muret sĂ©pare la source de l'auge annulaire utilisĂ©e pour le lavage. Des foyers situĂ©s sur le pourtour du lavoir permettent de produire la cendre utilisĂ©e pour le nettoyage. Le lavoir est classĂ© Monument historique depuis 1920[6].

Exploration du réseau hydrogéologique en plongée souterraine

La source constitue une vasque profonde (d'oĂą l'appellation de fosse) dans laquelle dĂ©bouche une galerie noyĂ©e dont l'entrĂ©e haute de 2,5 mètres est visible depuis l'extĂ©rieur. Le rĂ©seau hydrogĂ©ologique souterrain a Ă©tĂ© explorĂ© par des plongeurs malgrĂ© les difficultĂ©s crĂ©Ă©es par des boyaux Ă©troits (Ă©troitures) et une succession de profonds siphons nĂ©cessitant de frĂ©quents paliers de dĂ©compression. La première exploration connue a Ă©tĂ© effectuĂ©e en 1955. La galerie s´enfonce d'abord selon un angle de 45° jusqu'Ă  la profondeur de 32 mètres. Pour continuer l'exploration il faut franchir une chatière de 0,80 m sur 0,40 m. Puis elle remonte Ă  deux reprises Ă  des profondeurs proches de 0 mètre avant de s'enfoncer progressivement jusqu'Ă  -70 m Ă  370 m de l'entrĂ©e, distance limite atteinte jusqu'ici par les plongeurs.

Plusieurs tentatives d’exploration ont eu lieu, notamment en 1955, 1962, 1979, 1989 et 1996 mais, à la suite de plusieurs accidents mortels (1962 et 1996), l’accès au site a été interdit en 1996. La plongée souterraine y est strictement réglementée[2] - [7] - [8].

Fin septembre 2018, Pierre-Éric Deseigne, plongeur spĂ©lĂ©ologue professionnel, obtient l’autorisation d’entrer dans la Fosse avec plusieurs objectifs en tĂŞte : poser un nouveau fil d’Ariane qui lui permettra de retrouver son chemin, nettoyer la fosse des dĂ©chets jetĂ©s lĂ , cartographier le rĂ©seau et revenir avec des images. Le 13 octobre 2019 il atteint la profondeur de -79,5 m[N 1] en dĂ©passant de 10 mètres le terminus de Patrick Jolivet de 1989[9] - [10].

Toponymie

Le toponyme Dionne aurait pour origine Divona, divinité gauloise des sources. Moins vraisemblablement, il aurait un rapport avec la nymphe Dioné, une Océanide de la mythologie grecque.

Lavoir de la Fosse-Dionne.

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.

Références

  1. Ville de Tonnerre - Guide touristique du patrimoine, édité par l'Office de tourisme, 2012
  2. Spéléo-club de Chablis : la Fosse Dionne
  3. « DREAL Bourgogne : La fosse Dionne à Tonnerre »
  4. la Fosse Dionne
  5. « La fosse Dionne, son histoire, ses légendes », sur www.ville-tonnerre.com (consulté le )
  6. « Fosse Dionne », notice no PA00113906, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. spélé.press coupure de presse de l'Yonne républicaine du 9 juillet 2001
  8. « L'Yonne républicaine exploration de la fosse Dionne »
  9. « L'Yonne républicaine Plongée dans la Fosse Dionne de Tonnerre : un record de profondeur et des images inédites », sur lyonne.fr, .
  10. Pierre-Éric Deseigne, « Tonnerre-en-Bourgogne, L'Yonne:La Fosse Dionne(89). Plongée dans une légende », Spéléo magazine, no 109,‎ , p. 12-15 (ISSN 0249-0544).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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