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Fosse Chabaud-Latour (Condé-sur-l'Escaut)

La fosse Chabaud-Latour[note 2] ou François de Chabaud-Latour de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  CondĂ©-sur-l'Escaut. Les trois puits sont commencĂ©s le et la fosse commence Ă  extraire avec deux puits en 1875, le puits no 3 assurant l'aĂ©rage. Tous trois sont alignĂ©s sur un mĂŞme axe. Les venues d'eau sont fortes, puisqu'en 1884, il faut exhaurer 900 m3 par jour. Avec la mise en service de la fosse Ledoux, la fosse Chabaud-Latour cesse peu Ă  peu de remonter sa production Ă  partir de 1904 au profit de celle-ci. L'extraction cesse dĂ©finitivement en . Le puits no 1 est serrementĂ© et comblĂ© en 1915 tandis que les puits nos 2 et 3 assurent le retour d'air. La fosse est dĂ©truite durant la Première Guerre mondiale, elle est ensuite reconstruite dans des proportions plus modestes, des citĂ©s Ă©tant bâties sur une partie du carreau de fosse, c'est ainsi que le puits no 1 se retrouve dans le jardin d'une maison.

Fosse François de Chabaud-Latour
La fosse Chabaud-Latour vers 1900, les puits nos 2 et 1. Le troisième ne semble pas Ă©quipĂ© de chevalement.
La fosse Chabaud-Latour vers 1900, les puits nos 2 et 1. Le troisième ne semble pas équipé de chevalement.
Puits Chabaud-Latour n° 1
Coordonnées 50,463548, 3,603929[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1875
Profondeur 337 mètres
ArrĂŞt (extraction)
Remblaiement ou serrement 1915
Puits Chabaud-Latour n° 2
Coordonnées 50,463698, 3,604256[BRGM 2]
Début du fonçage 5 juin 1873
Mise en service 1875
Profondeur 336 mètres
ArrĂŞt mars 1910 (extraction)
1972 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1973
Puits d'aérage Chabaud-Latour n° 3
Coordonnées 50,463847, 3,604612[BRGM 3]
Début du fonçage 5 juin 1873
Mise en service 1875
Profondeur 417 mètres
Arrêt 1972 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1973
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Commune Condé-sur-l'Escaut
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Anzin
Groupe Groupe de Valenciennes
Unité de production UP de Valenciennes
Ressources Houille
Concession Vieux-Condé
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse François de Chabaud-Latour
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse François de Chabaud-Latour

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Les puits Chabaud-Latour nos 2 et 3 cesse d'aérer en 1972 et sont comblés l'année suivante.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Chabaud-Latour nos 1, 2 et 3, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 1. Les cités ont été rénovées, le carreau de fosse des puits nos 2 et 3 est un espace vert. La cité pavillonnaire Chabaud-Latour a été classée le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Fonçage

La fosse Chabaud-Latour est la plus rapprochĂ©e de la frontière belge, elle est situĂ©e Ă  environ 1 800 mètres au nord-est du clocher de la ville de CondĂ©-sur-l'Escaut, et Ă  800 mètres Ă  l'est de la route de CondĂ© Ă  Bonsecours[F 1]. Elle a Ă©tĂ© entreprise Ă  partir du [A 1] par la Compagnie des mines d'Anzin qui s'est proposĂ©e d'en faire une fosse Ă  grande production, c'est pourquoi elle y a creusĂ© trois puits[F 1]. La fosse est situĂ©e sur un riche gisement de houille maigre. Des dĂ©couvertes prĂ©historiques ont lieu durant le fonçage[A 1].

Les orifices des puits sont situĂ©s Ă  l'altitude de 23 mètres[JD 1]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 61[A 1] - [F 1] ou 64 mètres[JD 1].

La fosse est nommée en l'honneur de François de Chabaud-Latour, général, baron, et président du conseil d'administration[A 1]. Une fosse commencée en 1842 a porté son nom à Denain, mais les puits nos 57 et 58 ont été comblés en 1877[1] - [2].

Exploitation

La fosse commence Ă  extraire en 1875 via ses puits nos 1 et 2, poussĂ©s Ă  la profondeur de 200 mètres. L'aĂ©rage est assurĂ© par le puits no 3, profond de 160 mètres[A 1]. Le puits no 2 est situĂ© Ă  28 mètres au nord-est du puits no 1, et le puits no 3 Ă  58 mètres dans la mĂŞme direction. Les puits nos 2 et 3 sont distants de trente mètres. Les trois puits sont alignĂ©s[note 3]. La production de la fosse est de 218 533 tonnes en 1883. L'exhaure est de 900 m3 l'annĂ©e suivante, l'eau est très abondante dans cette partie du gisement[A 1].

La fosse cesse progressivement d'extraire Ă  partir de 1904, la production remontant par la fosse Ledoux[A 1] nouvellement mise en service dans la mĂŞme commune[A 2] Ă  1 345 mètres au sud-est[note 3]. La fosse Chabaud-Latour cesse dĂ©finitivement d'extraire en , après avoir remontĂ© 6 143 000 tonnes[A 1]. Le puits Chabaud-Latour no 1, profond de 337 mètres, est serrementĂ© et remblayĂ© en 1915, tandis que les deux autres puits assurent le retour d'air pour la fosse Ledoux. La fosse Chabaud-Latour est dĂ©truite lors de la Première Guerre mondiale. Lors de la reconstruction, une citĂ© empiète en grande partie sur le carreau de fosse, en dehors de l'espace des puits nos 2 et 3. Une maison est construite Ă  proximitĂ© du puits no 1, et celui-ci se trouve dans son jardin[3].

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. Les puits Chabaud-Latour nos 2 et 3 cessent d'aĂ©rer en 1972, et sont remblayĂ©s l'annĂ©e suivante. Ils Ă©taient alors respectivement profonds de 336 et 417 mètres[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Chabaud-Latour nos 1, 2 et 3, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 1. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[4]. Il ne reste rien de la fosse[5].

  • Le puits no 1 et son exutoire de grisou.
    Le puits no 1 et son exutoire de grisou.
  • Le puits no 1 dans son environnement.
    Le puits no 1 dans son environnement.
  • Puits Chabaud-Latour no 2, 1873-1973.
    Puits Chabaud-Latour no 2, 1873-1973.
  • Le puits no 2 dans son environnement.
    Le puits no 2 dans son environnement.
  • Puits Chabaud-Latour no 3, 1873-1973.
    Puits Chabaud-Latour no 3, 1873-1973.
  • Le puits no 3 dans son environnement.
    Le puits no 3 dans son environnement[note 4].

Les cités

Des citĂ©s ont Ă©tĂ© bâties Ă  proximitĂ© de la fosse, et en partie sur son carreau après la Première Guerre mondiale. La citĂ© pavillonnaire Chabaud-Latour fait partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© classĂ©s le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 8[6].

  • Plaques de rue apposĂ©es par la compagnie puis par la commune.
    Plaques de rue apposées par la compagnie puis par la commune.
  • DĂ©tails d'une façade.
    Détails d'une façade.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.

Notes et références

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité pavillonnaire Chabaud-Latour.
  2. Il est également possible de trouver les orthographes erronées « Chabaud la Tour » ou « Chabaud-la-Tour ».
  3. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  4. Les puits Chabaud-Latour nos 1 et 2 sont situés en arrière-plan : le second est dans la pelouse, le premier est juste devant la maison, il est d'ailleurs possible de distinguer son exutoire de grisou.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 111
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1913, p. 184

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 27, 31. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le dĂ©partement du Nord : Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 111. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 184. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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