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Fort Rouge (Calais)

« Fort rouge Â» est le nom d'un ancien fort en bois construit sur pilotis Ă  Calais en 1695 par l’ingĂ©nieur ClĂ©ment pour dĂ©fendre le port, après l'attaque d'une flotte de plus de quarante navires anglais que la ville a subie en septembre 1694 lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Gravure de D.Cox. présentant le Fort Rouge et le Port de Calais, vers 1860
Entrée du port et restes du fort près de la jetée ouest

Ce fort construit en mer était défendu par douze canons, servis par une garnison d'une quinzaine de soldats, pouvant être portée à cinquante en cas de nécessité.

Il faisait partie d'un ensemble de fortifications[1], dont :

  • le fort Nieulay, dĂ©classĂ© par le GĂ©nie en 1900 et mis aux enchères Ă  la mairie avec une mise Ă  prix fixĂ©e Ă  17 500 francs ; achetĂ© par M. Noirtin (industriel forain Ă  Paris) qui surenchĂ©rit Ă  41 000 francs sur M. Bresson, directeur du Casino. Le nouveau propriĂ©taire veut construire un château après dĂ©molition des murs sud, mais il meurt en 1908, avant de modifier le fort. En 1870, c'est une prison pour officiers prussiens et un logement de garnison portugaise lors de la Première Guerre mondiale. Il est endommagĂ© lors de la seconde Guerre mondiale, rachetĂ© par la ville en 1972 (pour 998 750 francs) et restaurĂ© Ă  partir de 1989[2] ;
  • le fort Lapin construit en 1690 sur la dune ouest, maçonnerie ;
  • le fort de l'Estram (construit en 1690 sur pilotis, entre le Fort Rouge et le Fort Lapin. il brĂ»lera en 1739 Ă  la suite d'une imprudence de la garde) ;
  • le fort des Crabes (construit en pierre, en 1690, entre la Citadelle et le Fort Nieulay) ;
  • le fort Vert, construit après une attaque anglaise du fort rouge (il sera dĂ©moli en 1777).

Historique

  • Le , les Anglais tentent de l'incendier, mais sont repoussĂ©s.
  • En 1772 on y appose un pavillon (drapeau) et un fanal y est allumĂ© de nuit. Deux gardes s'y relayaient et une taxe Ă©tait demandĂ©e aux navires pour les payer.
  • Le , les Anglais portent un sloop plein d’explosifs sur le fort. Il rate sa cible et brĂ»le contre l'extrĂ©mitĂ© de la jetĂ©e du port. Le toit du corps de garde est nĂ©anmoins touchĂ©.
    Voici comment le journal Le Patriote du décrit l'événement : « Les officiers de la garnison de Calais offrent un bal aux dames de la ville, à l’hôtel Dessin. Au moment où les dames venaient de finir, un bruit terrible se fit entendre accompagné d’une forte secousse qui renversa les tables de jeu et les joueurs. Les officiers, en bas de soie et en culotte courte se précipitent vers les casernes croyant à une attaque ou à un bombardement. C’était un énorme brûlot ou torpille que les Anglais avait dirigé sur l’entrée du port et qui avait fait explosion près du Fort Rouge auquel il fit de grands dégâts – Presque toutes les vitres de la ville furent brisées. »
  • On envisage de le remplacer par un fort en pierre, ou de le protĂ©ger par un mur, mais le projet n'est pas suivi. Le fort, mal entretenu, se dĂ©grade et on dĂ©cide le de le remplacer par une tourelle avec lanterne qui jouera le rĂ´le de phare.
  • En , il passe dans le domaine civil. Ses canons sont emportĂ©s Ă  l’arsenal de la citadelle et pour six d'entre eux acheminĂ©s Ă  Cherbourg oĂą ils seront fondus.
  • En 1857, les feux de marĂ©e et le mât de signaux sont transportĂ©s sur la jetĂ©e ouest.
  • En 1864, la commune programme son dĂ©mantèlement, qui permettra de rĂ©cupĂ©rer 500 mètres cubes de bois et une tonne et demie de ferrures.

Ce fort sera Ă©galement tĂ©moin de certains naufrages, dont celui en 1814 d'un navire hollandais de 27 tonneaux « le J. Jacob Â», manĹ“uvrĂ© par quatre hommes d'Ă©quipage. Le bateau est chargĂ© « de plomb, de vieux cuivre, de blanc de cĂ©ruse, de fromage et bagages Â». Il s'Ă©choue près du fort vers deux heures de l'après-midi. Sa cargaison est sauvĂ©e, sauf une partie du blanc de cĂ©ruse et du plomb qui ont peut-ĂŞtre Ă©tĂ© Ă  l'origine l'une des premières pollutions que cette zone ait connue.

Voir aussi

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Notes et références

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