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Fort Liédot

Le fort Liédot à l'origine fort de la Sommité, car construit sur le terrain le plus élevé de l'île (m d'altitude)[1] est une fortification située au nord-est de l'île d'Aix dans le département de la Charente-Maritime. Initialement à visée défensive à la demande de Napoléon Ier, il a rempli tour à tour bien d'autres fonctions : lieu de détention, cible d'expériences de tir, puis colonie de vacances de l'Armée. Destination prisée des randonneurs et des cyclistes, il est aujourd'hui ouvert aux visites guidées.

Fort Liédot
Image illustrative de l’article Fort Liédot
Le Fort Liédot vu du ciel.

Lieu au nord de l'île d'Aix
Type d’ouvrage Forteresse
Construction 1810 - 1834
Matériaux utilisés Pierre
Utilisation 1812 - ?
Contrôlé par Drapeau de la France France
Trivia Logo monument historique ClassĂ© MH (1995, Fort, avec ses fossĂ©s et son glacis)
CoordonnĂ©es 46° 01′ 21″ nord, 1° 09′ 52″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente-Maritime
(Voir situation sur carte : Charente-Maritime)
Fort Liédot

Histoire

Localisation au nord-est de l'île.

Le , Napoléon Ier s'étant rendu sur l'île d'Aix pour une visite d'inspection, décide la construction d'un fort indestructible et imprenable sur sa partie est, afin d'empêcher tout débarquement ennemi et en dessine lui-même les premières esquisses. Quant à l'implantation, le choix de l'Empereur se porte sur le point haut du nord-est de l'île, d'où le premier nom de la forteresse, « fort de la Sommité ».

La construction, qui durera 24 ans, dĂ©bute Ă  partir de 1810, sous les directives de l’ingĂ©nieur Thuillier, d’un fort carrĂ©, dotĂ© d’un bastion Ă  chaque pointe, de 90 mètres de cĂ´tĂ© et de 7 mètres de haut, dont la cour centrale mesure 30 mètres de cĂ´tĂ©. On entreprend la construction d'une tour-modèle no 1. Les blocs de pierre constituant le fort sont charriĂ©s via la Charente depuis les carrières de Crazannes près de Saint-Savinien. En 1812, le fort est renommĂ© Fort LiĂ©dot, en hommage au colonel du mĂŞme nom, mort pendant la campagne de Russie. Ă€ son achèvement en 1834 la tour projetĂ©e initialement a Ă©tĂ© transformĂ©e en redoute-modèle no 1. C'est le seul exemplaire de ce type.

Ce fort témoigne de la maîtrise des officiers du Génie dans l'art de bâtir. Il est implanté sur le point haut de l'île, et est semi-enterré pour échapper aux tirs de l'artillerie. Pourtant, il ne subit d'autres attaques que les tirs d'entraînement de l'armée française en 1863. Il sert surtout de lieu de détention pour des prisonniers politiques, notamment pendant l'insurrection de la Commune à Paris en 1871. Le plus célèbre prisonnier a été Ahmed Ben Bella, le futur premier Président de la République d'Algérie qui y est retenu de 1959 à 1961, ainsi que quelques-uns de ses compagnons du FLN.

Après la Seconde Guerre mondiale, la gestion du fort est confiée aux œuvres sociales du ministère des Armées qui le transforment en colonie de vacances. Des enfants y sont accueillis de 1948 à 1958, puis de 1962 à 1980.

Laissé à l'abandon pendant plusieurs années et envahi par la végétation, il est racheté en 1989 par le Conservatoire du littoral qui en assure la gestion et la réhabilitation, en collaboration avec la commune de l'Île d'Aix.

Le fort Liédot fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].

Détenus célèbres

  • Des Communards après la chute de la Commune de Paris en 1871.
  • Les 81 meneurs, dont Afanasie Globa, BaltaĂŻs, SaraĂŻkine et KediaĂŻev, de la mutinerie des soldats russes Ă  La Courtine insoumis sur le Front français en 1917. Cet Ă©pisode peu glorieux de la Première Guerre mondiale est mĂ©connu. Les meneurs de la mutineire de la Courtine sont envoyĂ©s Ă  l'Ă®le d'Aix. Le 21 septembre 1917, 249 soldats russes arrivent au fort. Trois soldats s'Ă©chappent Ă  bord d'une barque en mauvais Ă©tat, disparaissent et se sont selon toute vraisemblance noyĂ©s. TouchĂ©s par la grippe espagnole, 9 prisonniers dĂ©cèdent Ă  l'hĂ´pital de la Marine Rochefort et cinq autres sont enterrĂ©s dans le petit cimetière de l'Ă®le. Il s'agit de Jean Voevodine, Ilia Theuktistoff, Nicolas Godoff, Alexis Krevenko et Ligor Mathorin tous dĂ©cĂ©dĂ©s en octobre 1917.
  • Ahmed Ben Bella, dirigeant du FLN, et quatre autres de ses compagnons (Mohamed Boudiaf, Hocine AĂŻt Ahmed, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf) y seront emprisonnĂ©s de mars 1959 Ă  mai 1961[3], surveillĂ©s par une garnison d'environ 150 gendarmes. Ahmed Ben Bella deviendra après sa libĂ©ration et son retour dans son pays, le 1er prĂ©sident de la rĂ©publique algĂ©rienne. Boudiaf sera prĂ©sident en 1992 avant d'ĂŞtre assassinĂ© . AĂŻt Ahmed fut l'opposant le plus durable au rĂ©gime. Khider fut assassinĂ©. Les habitants de l'Ă®le gardent de mauvais souvenirs de ces annĂ©es-lĂ , pendant lesquelles l'Ă®le Ă©tait coupĂ©e en deux et les cĂ´tes Ă©taient surveillĂ©es jour et nuit par l'armĂ©e.

Galerie

  • EntrĂ©e du fort
    Entrée du fort
  • Enceinte vue de l'extĂ©rieur
    Enceinte vue de l'extérieur
  • Cour intĂ©rieure (30 mètres de cĂ´tĂ©) les escaliers de part et d'autre de l'entrĂ©e du fort
    Cour intĂ©rieure (30 mètres de cĂ´tĂ©) les escaliers de part et d'autre de l'entrĂ©e du fort
  • Panoramique de la façade sud-ouest.
    Panoramique de la façade sud-ouest.

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe Foucault, ĂŽle d'Aix : Fort LiĂ©dot (illustrĂ© par Vonnick Caroff), Actes Sud ; Éditions locales de France, 1997, 45 p. (ISBN 9782742712533)
  • Dan Mitrecey, L'Espion de Fort-LiĂ©dot, Fleurus, 1994 (ISBN 9782215041078) (fiction pour la jeunesse)
  • Philippe Prost, Les fortifications du littoral. La Charente-Maritime, Ă©ditions Patrimoine et mĂ©dias, Chauray, 1993, 319 p. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

Notes et références

  1. Le point culminant est Ă  13 m sur la cĂ´te ouest.
  2. Notice no PA00125677, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Ministère Affaires Étrangères, Documents diplomatiques français - 1965 - tome 2 (1er juillet-31 décembre), éd. PIE, janvier 2004, (ISBN 978-9-0520-1244-5), page 56.
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