ForĂȘt domaniale de Murat
La forĂȘt domaniale de Murat (ou bois du Roy) est une forĂȘt française situĂ©e sur les contreforts du volcan du Cantal en Auvergne. Avec ses 1 054 hectares de superficie, elle est la plus importante forĂȘt domaniale du Cantal.
ForĂȘt domaniale de Murat | |
Panneau d'entrĂ©e de la forĂȘt de Murat | |
Localisation | |
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CoordonnĂ©es | 45° 05âČ 07âł nord, 2° 48âČ 39âł est |
Pays | France |
RĂ©gion | Auvergne |
DĂ©partement | Cantal |
GĂ©ographie | |
Superficie | 1 054 ha |
Altitude · Maximale · Minimale |
1520 m 1050 m |
Compléments | |
Protection | Réserve biologique intégrale, Zone Natura 2000 des Monts du Cantal et Parc naturel régional des volcans d'Auvergne |
Statut | forĂȘt domaniale |
Administration | Office national des forĂȘts |
Essences | sapins, hĂȘtres |
Elle forme, avec la forĂȘt du Lioran, un important massif forestier continu de plus de 2 600 hectares.
Situation géographique
Située dans le département du Cantal, elle s'étend sur 1 054 hectares sur les contreforts est du plus grand volcan d'Europe, le Cantal. Elle couvre, du nord au sud, le vallon du Chambeuil, le vallon du Benet et le vallon du Lagnon, tous se jetant dans la vallée de l'Alagnon.
Elle se trouve sur deux communes : Albepierre-Bredons, couvrant les vallons du Benet et du Lagnon ainsi que le versant nord du vallon de Chambeuil (880 hectares); LaveissiĂšre sur le versant sud du vallon de Chambeuil (174 hectares).
Topographie
SituĂ©e en zone de moyenne montagne de 1 050 Ă 1 520 mĂštres d'altitude, la forĂȘt est dominĂ©e par plusieurs sommets formant le volcan du Cantal : la Peyre de l'Ourse (1 612 mĂštres), le rocher de la Sagne du Porc (1 716 mĂštres), l'Aiguillon (1 665 mĂštres), le puy du Rocher (1 813 mĂštres), le Plomb du Cantal (1 855 mĂštres) et le puy de Prat-de-Bouc (1 524 mĂštres).
Climat
Le climat est de type montagnard avec des précipitations importantes.
L'hiver, le climat est trĂšs rude et les chutes de neige sont abondantes, si bien que cette saison dure de novembre Ă avril et que certains nĂ©vĂ©s peuvent subsister sur les hauteurs de la forĂȘt jusqu'en juillet, voire, quelques rares annĂ©es, faire la jonction avec les chutes de neige de l'hiver suivant. Le givre, l'action du vent et le poids de la neige occasionnent de nombreux chablis : arbres renversĂ©s ou cassĂ©s.
Sols
Le sol est formé soit d'éboulis de roches andésiques noyés la plupart du temps par une couche de terre humifÚre, soit par des boues et graviers glaciaires. Cela engendre un sol généralement filtrant, léger, entretenu par une humidité atmosphérique souvent forte.
Histoire
Sous l'Ancien RĂ©gime
Au Moyen Ăge, la forĂȘt appartenait Ă la vicomtĂ© de Murat. La forĂȘt Ă©tait alors livrĂ©e Ă de nombreux dĂ©lits et dĂ©gradations commis sous prĂ©texte des droits de chauffage et des chartes de franchises accordĂ©s aux habitants de la ville de Murat (1283) et aux habitants de Bredons (1292).
Ă la suite d'une confiscation des biens, elle fut intĂ©grĂ©e au domaine de la couronne en 1531 par François Ier. En rĂ©ponse aux dĂ©gradations de la forĂȘt, l'ordonnance de Colbert en 1669 qui mit en place des rĂšgles d'abattage et surtout un bornage de la forĂȘt royale de 284 bornes fleurdelisĂ©es en 1674 par le commissaire du roi, Bernard Hector de Marle. Le gĂ©omĂštre Ritton Ă©labora le tout premier plan connu de la forĂȘt de Murat la mĂȘme annĂ©e.
Depuis la RĂ©volution
Une nouvelle reconnaissance des limites de la forĂȘt est entrepris en 1806, mais de nombreuses erreurs furent commises et on refit un autre bornage en 1827. Ă la suite d'une erreur administrative, on dut Ă nouveau faire ce travail en 1846.
En 1831, pour Ă©ponger la dette publique, la forĂȘt de Murat figurait dans la liste des forĂȘts que l'Ătat voulait aliĂ©ner. Elle s'Ă©tendait sur seulement 190 hectares. Certains habitants de Bredons (actuelle commune d'Albepierre) et deux notables de Murat (le dĂ©putĂ© Teilhard et Monsieur Vaysseyre) voulurent se porter propriĂ©taires. Mais plusieurs voies, dont la municipalitĂ© de Murat, s'Ă©levĂšrent contre ce projet. Leur argument reposait sur le fait que cette forĂȘt constituait une ressource essentielle Ă la population qui jouissait des droits de chauffage accordĂ©s par la vicomtĂ© au XIIIe siĂšcle et que les Ă©ventuels acheteurs raserait Ă blanc la forĂȘt pour en faire des terres de pĂątures. Le prĂ©fet annula donc le processus d'aliĂ©nation et la forĂȘt resta domaniale.
En pleine PremiĂšre Guerre mondiale, des militaires français et amĂ©ricains arrivĂšrent Ă Murat pour exploiter la forĂȘt en rĂ©ponse Ă la forte demande de bois pour la construction de chemins de fer acheminant les troupes au front.
à la veille de la Seconde Guerre mondiale, sa surface s'est trouvée augmentée de 877 ha à 1 054 ha à la suite d'une acquisition importante au lieu-dit Bois Valleix, sur le territoire de la commune de LaveissiÚre.
La forĂȘt
Composition
La forĂȘt est principalement constituĂ©e de l'association vĂ©gĂ©tale sapin-hĂȘtre, le premier s'Ă©levant jusqu'Ă 1 400 mĂštres d'altitude tandis que l'autre pousse jusqu'aux estives.
à ces essences s'ajoutent l'épicéa, le mélÚze et le pin sylvestre.
Gestion
La forĂȘt est gĂ©rĂ©e par l'Office national des forĂȘts.
Pour faciliter son exploitation, la forĂȘt est divisĂ©e en trois parties.
- Le versant nord du vallon de Chambeuil (commune d'Albepierre) : cette partie est traitĂ©e en futaie, c'est-Ă -dire dans le but d'obtenir une forĂȘt de grands arbres adultes issus de semis. Cette mĂ©thode permet une concentration des efforts nĂ©cessaires Ă la rĂ©gĂ©nĂ©ration de ce massif vieilli. Les conditions de relief (pente faible) permettent l'assiette de coupes importantes suivies de plantations. De nombreuses annĂ©es seront nĂ©cessaires avant que les jeunes plantations d'aujourd'hui ne constituent elles-mĂȘmes une belle futaie.
- Le versant sud du vallon de Chambeuil (commune de LaveissiĂšre) et le reste de la forĂȘt (commune d'Albepierre) : ces deux parties sont affectĂ©es principalement Ă la production de bois d'Ćuvre rĂ©sineux et accessoirement Ă l'exploitation de la chasse et Ă l'accueil du public. Par suite du relief tourmentĂ© du terrain et des fortes pentes, la forĂȘt a un rĂŽle important de protection du milieu Ă assurer. Il est Ă noter en 2e sĂ©rie la prĂ©sence d'un couloir d'avalanche dĂ©jĂ signalĂ© au XVIIe siĂšcle. Cette sapiniĂšre de montagne constitue un Ă©lĂ©ment Ă©conomique et touristique trĂšs important pour la rĂ©gion.
Faune
La forĂȘt domaniale est particuliĂšrement giboyeuse. On trouve dans ses bois le cerf, la biche et le chevreuil, mais aussi le sanglier, le mouflon, le renard, le blaireau et mĂȘme le loup et la marmotte
Flore et protection
SituĂ©e dans le Parc des volcans d'Auvergne et dans la Zone Natura 2000 des Monts du Cantal, la forĂȘt de Murat bĂ©nĂ©ficie d'une autre protection, assez rare cette fois : une RĂ©serve biologique intĂ©grale (RBI). La RBI de ChamaliĂšre/Peyre-Ourse interdit toute activitĂ© sylvicole, de chasse ou de pastoralisme dans une partie de la forĂȘt pour la conservation et l'Ă©tude de certaines espĂšces floristiques remarquables. Elle s'Ă©tend sur 205 hectares dont 145 en forĂȘt domaniale et 60 en forĂȘt communale de LaveissiĂšre.
AccĂšs
L'exploitation de la forĂȘt est facilitĂ©e par huit kilomĂštres de route goudronnĂ©e, reliant le hameau d'Ampalat (LaveissiĂšre) Ă celui de la MolĂšde (Albepierre), et de plusieurs autres chemins d'exploitations naturels. L'accĂšs Ă cette route est interdit, sauf pour les exploitants.
Sources et liens externes
- Jean-Louis Philippart, Albepierre Bredons et Murat : Ă la recherche de l'histoire et du Patrimoine, 2006, Clermont-Ferrand,