Fontaine pétrifiante de Réotier
La fontaine pétrifiante de Réotier se situe dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans la commune de Réotier, entre Guillestre et Briançon, à 910 m d'altitude environ.
Localisation | |
---|---|
Altitude |
910 |
Coordonnées |
44° 40′ 02″ N, 6° 35′ 58″ E |
Sauts |
2 |
---|
Type | |
---|---|
Cours d'eau |
Saulce |
Bassin versant |
Bassin de la Durance |
La légende
Comme beaucoup de sites de ce type, une légende y est attachée. Antoine, paysan à Réotier, devenait colporteur en automne et partait en Provence. Il arriva, en l'an de grâce 1697, qu'il termina son périple aux foires d'Apt. Décidé à revoir rapidement sa jeune femme qui était enceinte, il prit le coche pour Manosque et Sisteron. Arrivé là, il apprit que la correspondance pour Gap ne se ferait que dans deux jours et il décida de finir le trajet à pied. Il fit étape à La Saulce, puis Chorges, et arriva enfin à Gap la veille de Noël[1].
Il était quasiment arrivé chez lui. Mais le temps se gâta pour ce dernier trajet, tant et tant qu'en milieu d'après-midi, quand il longeait les vignes de Saint-Clément, il fut pris dans une tempête de neige. Bon chrétien, il implora la Vierge, mais la tourmente redoubla. Enfin arriva une accalmie et la clarté de la lune déchira les nuages. Il vit alors, tout près de lui, un monstre aux dents acérées et se crut en enfer. Mourir pour mourir, il aurait préféré le paradis et décida d'affronter le monstre. Se saisissant d'une branche aussi grosse qu'un gourdin, il s'approcha, prêt à en découdre. Ce fut alors qu'il reconnut la silhouette de la fontaine pétrifiante que tous connaissaient dans sa paroisse. Il fut chez lui quand sonnèrent les douze coups de minuit, son épouse venait tout juste d'accoucher[1].
Origines
La fontaine est alimentée par les eaux de la Saulce qui ont la même origine que les sources du Plan de Phazy. Ces deux résurgences ne sont séparées que par deux kilomètres sur la grande faille de la Durance. Les eaux d’infiltration, qui descendent par gravité, filtrent à travers les couches minérales (calcaires, dolomites, gypse...) tout en se réchauffant de 3 °C tous les cent mètres[1].
C'est la faille qui favorise la remontée vers la surface où les eaux jaillissent à la température de 21 °C. Elles sont chargées en bicarbonate de calcium et dégazent en libérant du gaz carbonique et en formant un précipité de calcite. À Réotier, le dépôt de calcite est d’environ 140 mg/l, un taux suffisant pour pétrifier tous les matériaux environnants[1].
- Printemps.
- Été.
- Automne.
- Hiver.
Protection Natura 2000
Le site de Réotier fait l'objet d'une protection dans le cadre du réseau Natura 2000. Celui-ci concerne des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale[N 1], par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent[N 2] - [2].
Bibliographie
- Jean et Isabelle Combe, « Un conte de Noël », Revue du pays guillestrin, n° 19
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Le texte instituant la création du réseau Natura 2000, la Directive européenne « habitats faune flore » parle de sites naturels « d'intérêt communautaire », en se référant à la « valeur patrimoniale » des habitats. Dans le domaine de la conservation de la nature, on peut distinguer les habitats, la faune et la flore selon leur rareté : les habitats « d'intérêt régional » sont rares dans une région, mais peuvent être présents ailleurs en abondance. De même pour les habitats « d'intérêt national », puis « d'intérêt européen ». Le réseau Natura 2000 s'applique donc à protéger les sites écologiques rares au niveau européen, et représentatifs du patrimoine naturel des États membres de l’Union européenne.
- Plus précisément, la Directive habitats dont est issue le réseau Natura 2000 a pour objectif la protection des habitats naturels, de la faune et de la flore. Bien que ces trois notions soient indissociables (protéger un habitat naturel permet de protéger la faune et la flore qui s'y trouvent), il serait inutile de protéger un habitat naturel sans se soucier des espèces qui y vivent, et vice versa, de s'assurer de la pérennité de telle ou telle espèce sans se préoccuper de l'état de l'habitat naturel qui les abrite.
Références
- Fontaine pétrifiante de Réotier
- Maresca B., Poquet G., Ranvier M., Temple P., Benevise F., Dubois G., Raoul-Duval J., Ughetto A.-L., 2006, Évaluation économique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France (Trois sites étudiés : les marais de l'Erdre, la vallée du Lison, les prairies alluviales de l'Oise), étude conduite conduite par le CREDOC et Biotope à la demande du Ministère de l'Écologie et du Développement Durable.