Fondation Albert Ier, Prince de Monaco
Passionné de sciences, le Prince Albert Ier de Monaco a créé deux fondations et un musée : en 1902, le Musée d'Anthropologie préhistorique, en 1906, la fondation Institut océanographique, et en 1910, la fondation Institut de Paléontologie Humaine. Les deux dernières sont toutes deux des fondations françaises de droit privé, et elles sont toutes deux reconnues d’utilité publique en France.
Fondation Institut océanographique
Dans un courrier de 1906 adressé au ministre français de l’Instruction publique, le prince Albert Ier motive ainsi sa décision concernant les deux principaux établissements de la Fondation :
« Alors j’ai voulu combler une lacune, en créant moi-même et en établissant à Paris un centre d’études océanographiques étroitement relié avec les laboratoires et collections du Musée océanographique de Monaco, où je réunis depuis vingt ans les résultats de mes travaux personnels et de ceux des éminents collaborateurs qui me sont venus de tous les pays d’Europe. »
— Albert Ier de Monaco
Missions de l'Institut océanographique
L’objectif de la fondation Institut océanographique est de mieux faire « connaître, aimer et protéger » les sciences en soutenant plusieurs institutions scientifiques et muséologiques.
Océanographie
- Le Musée océanographique de Monaco situé sur le Rocher de Monte-Carlo, inauguré en 1910 par le prince Albert Ier et conçu dès l'origine comme un Palais entièrement consacré à l'Art et la Science[1]. À flanc de falaise, il culmine à 85 mètres au-dessus de l’eau et propose 6 500 m2 au public, et abrite dans ses aquariums méditerranéens et tropicaux plus de 6000 spécimens. Le Musée est connu pour ses collections historiques et scientifiques, son cabinet de curiosités marines et sa galerie de squelettes de mammifères marins.
- L’Institut océanographique de Paris, dit Maison des océans[2], édifié en 1908 et achevé en 1911. Il se situe dans le 5e arrondissement de Paris dans le « Campus Curie » qui regroupe d’autres institutions scientifiques. Le bâtiment richement décoré est l’œuvre d’Henri-Paul Nénot, architecte des bâtiments de la Sorbonne, et accueille des événements liés aux océans (séminaires, ateliers, conférences) et des acteurs de l'environnement et de la protection des océans : la Plateforme Océan-Climat, France Nature Environnement ou le Pew Trust.
- Ă€ sa crĂ©ation en 1908, l’Aquarium-MusĂ©e de la Mer de DonostĂa en Espagne[3].
Actions
La Fondation Albert Ier, Prince de Monaco fédère des acteurs de la gestion et la protection des océans et de sites préhistoriques, décideurs gouvernementaux, organisations institutionnelles, scientifiques et diffuse des messages de sensibilisation auprès du grand public[4]. Elle porte des projets sur la scène nationale et internationale et met en lumière des thématiques environnementales par le biais de l’édition d’ouvrages, de programmes pédagogiques, de colloques, de conférences, d’expositions[5], de projections de films et documentaires[6].
La Fondation est également partie prenante dans les « Explorations de Monaco » [7], lancées par le prince Albert II au mois de : il s’agit d’une une campagne scientifique de 3 ans autour du monde[8].
Chaque année elle décerne les Grandes Médailles Albert Ier et le prix de thèse de l’Institut océanographique (d'une valeur de 3 000 €)[9].
Dirigeants
- Jean-Louis Étienne 2007-2008
- Robert Calcagno depuis 2009
- Albert Ier de Monaco 1906-1922
- Émile Loubet 1922-1923
- Paul Dislere 1923-1928
- Alfred Lacroix 1928-1948
- Pierre Caillaux 1948-1952
- Maurice Reclus 1952-1961
- Jean Delorme 1961-1991
- Édouard Bonnefous 1991-1996
- Alice Saunier-Seité 1996-1998
- Jacques Ruffié 1998-1999
- Jean Chapon 1999-2006
- Michel Petit 2006-2017
- Philippe Taquet depuis 2017
Fondation Institut de Paléontologie Humaine
- Dans sa lettre du 16 novembre 1910 au ministre de l'Instruction publique André Honnorat, le Prince Albert Ier écrit : L’Institut de paléontologie humaine de Paris.
"Au cours de ma vie laborieuse, j'ai souvent regretté qu'une plus grand place ne fût pas attribuée dans le mouvement intellectuel à l'étude du mystère qui enveloppe les origines de l'Humanité. A mesure que mon esprit s'éclairait par la culture scientifique, je souhaitais plus ardemment voir s'établir sur une base méthodologique les investigations nécessaires pour évoquer les traces fugitives que nos descendants ont laissées dans le sein de notre terre pendant une incalculable succession de siècles".
- L’Institut de paléontologie humaine (IPH) reconnu d’utilité publique par décret du président de la République du , qui occupe un bâtiment édifié en 1912 à cet effet par l’architecte Emmanuel Pontremoli à Paris, orné de bas-reliefs du sculpteur Constant Roux. Les préhistoriens Marcellin Boule, Henri Breuil, Lionel Balout, Émile Cartailhac et Henri Victor Vallois y travaillèrent[10].
- Le jour de l'inauguration de l'Institut de Paléontologie Humaine, le 23 décembre 1920, le Prince Albert Ier déclare :
"C'est pour aider l'Anthropologie à franchir les barrières qui la séparent de la vérité complète que je fonde l'Institut de Paléontologie Humaine, en lui donnant toute l'indépendance nécessaire pour conduire notre esprit vers la lumière. Et je confie ses intérêts à des hommes qui servent la science avec une sincérité capable de développer sa force et de protéger sa marche contre l'influence des interventions passionnées".
Le Musée d'Anthropologie Préhistorique de Monaco
- Le Musée d’Anthropologie Préhistorique est la plus ancienne institution scientifique de Monaco. Il a également été fondé par le Prince Albert Ier, en 1902 « afin de conserver les vestiges d’humanités primitives exhumés du sol de la Principauté et des régions avoisinantes ». Depuis 1959 et son installation par le Prince Rainier III, le musée est situé dans l'enceinte du Jardin exotique de Monaco, à proximité de la grotte de l’Observatoire et du Nouveau Musée National Villa Paloma[11]. Le bâtiment est l’œuvre de l’architecte monégasque Louis Rué.
Notes et références
- Sylvie Rouat, « Les aquariums du monde entier unis contre la pollution plastique » , sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
- AFP, « Océans: Albert II fête les 100 ans de l'Institut fondé par son trisaïeul », 20minutes.fr, (consulté le )
- .
- « lesechos.fr/pme-regions/actual… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Par exemple « Requins » en 2013 : Propos recueillis par Audrey Chauvet, à Monaco, « Robert Calcagno : « La disparition des requins aurait des conséquences très graves » », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ), « Méduses » en 2014 : , « Tortues marines » en 2017 : http://www.voyageons-autrement.com/sauvons-les-dernieres-tortues-marines, « Corail » en 2018, ou encore des expositions d’art : Fabien Binacchi, « A Monaco, une expo XXL pour « éveiller les consciences » », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ), « Les arts aborigènes au musée océanographique de Monaco », sur euronews, (consulté le )
- « Tubbataha et ses magnifiques récifs de corail à découvrir (…) - Art Côte d'Azur », sur artcotedazur.fr (consulté le ).
- « monacoexplorations.org/partner… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Sylvie Rouat, « Le Yersin, le navire océanographique de la principauté de Monaco, a pris la mer » , sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
- « Prix de thèse de l’Institut océanographique | INSU », sur www.insu.cnrs.fr (consulté le )
- « Historique », Contexte de la création de l’Institut de Paléontologie Humaine, sur fondationiph.org (consulté le ).
- Rossoni-Notter E. et al., « Le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, Entre Histoire et Préhistoire », Cahiers d’histoire du Cnam, Numéro spécial sur les musées scientifiques et techniques, Les musées scientifiques et techniques innovent, vol. 5,‎ , pp.151-155