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Florence Mills

Florence Mills (nĂ©e Florence Winfrey le et morte le [1]), prĂ©sentĂ©e comme « The Queen of Happiness », est une chanteuse afro-amĂ©ricaine de cabaret, danseuse et comĂ©dienne connue pour sa prĂ©sence sur scène effervescente, sa voix dĂ©licate et sa beautĂ© sĂ©duisante. Sa chanson phare et son plus grand succès est I'm a Little Blackbird Looking for a Bluebird :

Je suis un oiseau noir
Qui cherche au fond du ciel l'oiseau bleu !
Mon cœur couleur du soir
Voudrait pourtant aimer rien qu'un peu.

Florence Mills
Florence Mills dans Dover Street to Dixie au London Pavilion
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Florence Winfrey
Nationalité
Activités
Conjoint
Ulysses Thompson (en) (de Ă  )

Carrière

Florence Winfrey, fille de Nellie Simon et Jean Winfrey, d'anciens esclaves, est nĂ©e Ă  en 1896 Ă  Washington, DC. Elle commence Ă  jouer enfant. Ă€ l'âge de six ans, elle chante en duo avec ses deux sĹ“urs aĂ®nĂ©es, Olivia et Maude[2]. Elles ont finalement formĂ© un spectacle de music-hall, s'appelant elles-mĂŞmes les Mills Sisters[3]. Le spectacle marche bien, apparaissant dans les théâtres le long de la cĂ´te est des États-Unis. Les sĹ“urs de Florence ont finalement arrĂŞtĂ© de jouer, mais Florence est restĂ©e dĂ©terminĂ©e Ă  poursuivre une carrière dans le monde du spectacle.

En 1916, elle forme le Panama Trio avec Ada « Bricktop » Smith et Cora Green au Panama Cafe à Chicago[4], puis Panama Four, avec « Bricktop », Cora Green et Carolyn Williams, qui connait un certain succès. Elle rejoint ensuite un spectacle noir itinérant Tennessee Ten, dans lequel elle rencontre en 1917, le danseur acrobatique Ulysses « Slow Kid » Thompson (en), avec qui elle se marie en 1921 et le reste jusqu'à sa mort[5] - [6] - [7].

Mills devient connue Ă  New York grâce Ă  son rĂ´le dans la comĂ©die musicale Ă  succès Shuffle Along au Daly's 63rd Street Theatre (en) de Broadway en 1921, l'un des Ă©vĂ©nements marquant du dĂ©but de la Renaissance de Harlem. Elle reçoit des critiques favorables Ă  Londres, Paris, Ostende, Liverpool et d'autres villes europĂ©ennes. Elle a dĂ©clarĂ© plus tard Ă  la presse que malgrĂ© ses annĂ©es dans le music-hall, elle reconnaĂ®t que Shuffle a lancĂ© sa carrière.

Florence Mills, 1923.

Après Shuffle Along, Lew Leslie (en), un producteur blanc, embauche Mills et Thompson pour apparaĂ®tre tous les soirs au Plantation Club. La revue prĂ©sente Mills et un large Ă©ventail d’artistes noirs dont Edith Wilson, y compris des artistes invitĂ©s tels que Paul Robeson. En 1922, Leslie fait du spectacle de la boĂ®te de nuit un show de Broadway, The Plantation Revue qui commence au 48th Street Theatre, le 22 juillet. L’imprĂ©sario anglais Charles B. Cochran (en) emmène la compagnie Plantation Ă  Londres et ils apparaissent au London Pavilion (en) au printemps 1923 dans un spectacle qu’il produit et rebaptise, Dover Street to Dixie, avec un casting local d'artistes tous blancs dans la première moitiĂ© et Mills avec le casting de Plantation d'artistes tous noirs dans la seconde moitiĂ©[8].

En 1924, elle tient la vedette au Palace Theatre, la plus prestigieuse salle de spectacle de Broadway, et devient une star internationale avec la série à succès Lew Leslie's Blackbirds en 1926, avec Johnny Hudgins et Edith Wilson comme partenaires et l'orchestre Plantation. Elle joue pendant deux ans Blackbirds, à New-York. La troupe, engagée par Edmond Sayag[9], vient aussi à Paris, se produire au Théâtre des Ambassadeurs. Le spectacle commence le 28 mai 1926, et fait sensation[10]. Parmi les plus grandes vedettes françaises, qui assiste au spectacle on peut citer Maurice Chevalier, Sacha Guitry, Yvonne Vallée, les Dolly Sisters, Raquel Meller et Joséphine Baker. En juillet, le spectacle Blackbirds a lieu au Théâtre des Champs-Élysées[11], en parallèle avec Dixie to Paris aux Ambassadeurs pour les plus fortunés[12], puis part à Londres, où il est acclamée pendant douze mois au London Pavilion (en)[13], puis dans les faubourgs de Londres[14]. Lors de ses tournées en Europe, parmi ses fans, le prince de Galles déclare à la presse qu’il a vu onze fois les Blackbirds[15].

Beaucoup de personnes dans la presse noire ont admiré sa popularité et l'ont vue comme un modèle « non seulement elle était une grande artiste, mais elle était aussi capable de servir comme « ambassadrice de bonne volonté des Noirs… un exemple vivant des potentialités du Nègre lorsqu'on lui donne une chance de réussir » »[16].

Mills est mise en vedette dans Vogue et Vanity Fair et photographiĂ© par les studios Bassano et Edward Steichen. Sa chanson phare et son plus grand succès est I'm a Little Blackbird Looking for a Bluebird. Une autre de ses chansons est I'm Cravin' for that Kind of Love.

Décès

ÉpuisĂ©e par plus de 300 reprĂ©sentations Ă  succès de Blackbirds Ă  Londres en 1926, elle contracte la tuberculose. Elle est morte d'une infection Ă  la suite d'une opĂ©ration Ă  l'Hospital for Joint Diseases de New York, le 1er novembre 1927[14]. Elle avait 31 ans. La plupart des sources, y compris les journaux afro-amĂ©ricains, tels que le Chicago Defender et le Pittsburgh Courier, ainsi les principales publications, tel The New York Times et le The Boston Globe, ont dĂ©clarĂ© qu'elle est dĂ©cĂ©dĂ©e des complications d'une appendicite[17].

Sa mort a choquĂ© le monde de la musique. La presse internationale rapporte que plus de 10 000 personnes ont visitĂ© la maison funĂ©raire pour lui rendre un dernier hommage[18] - [19] ; des milliers de personnes ont assistĂ© Ă  ses funĂ©railles, y compris James Weldon Johnson, prĂ©sident de la National Association for the Advancement of Colored People, et les stars de la scène, du music-hall et de la danse. Les porteurs Ă©taient entre autres les chanteurs Ethel Waters et Lottie Gee (en), tous deux avaient jouĂ© avec Mills. Les dignitaires et les personnalitĂ©s politiques noires et blanches ont prĂ©sentĂ© leurs condolĂ©ances[20]. Elle est enterrĂ©e au Cimetière de Woodlawn, dans le Bronx, Ă  New York[21].

Son mari, Ulysse Thompson, natif de Prescott, dans l'Arkansas, est un danseur et comĂ©dien, ayant appris son mĂ©tier dans le monde difficile des spectacles de cirque et de mĂ©decine itinĂ©rante au dĂ©but du siècle. Il a subordonnĂ© sa carrière Ă  la sienne, agissant comme son manager, promoteur, gardien et compagnon. Après sa mort, il a continuĂ© Ă  jouer dans le monde entier, y compris en Chine et en Australie, jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1930. Il a ensuite Ă©pousĂ© Gertrude Curtis, la première dentiste noire de New York (1911) et la veuve du parolier Cecil Mack (en). Thompson survĂ©cu Ă  la disparition de deux de ses Ă©pouses ; il est mort en 1990, Ă  l'âge de 101 ans, Ă  Little Rock, en Arkansas.

HĂ©ritage

On attribue à Mills qu’elle a été une fervente partisane de droits égaux pour les Afro-Américains, avec sa chanson I'm a Little Blackbird, un plaidoyer en faveur de l’égalité raciale[22].

Après sa mort, Duke Ellington a commĂ©morĂ© Mills dans sa composition Black Beauty. Fats Waller a Ă©galement commĂ©morĂ© Mills dans une chanson, Bye Bye Florence, enregistrĂ©e Ă  Camden, New Jersey, le 14 novembre 1927, mettant en vedette Bert Howell au chant avec orgue de Waller ; Florence a Ă©tĂ© enregistrĂ©e avec Juanita Stinette Chappell au chant et Waller Ă  l'orgue. Parmi les autres chansons enregistrĂ©es le mĂŞme jour, on peut citer You Live On in Memory et Gone But Not Forgotten — Florence Mills, dont aucune n'a Ă©tĂ© composĂ©e par Waller.

Un immeuble résidentiel situé au 267, avenue Edgecombe dans le quartier de Sugar Hill à Harlem porte son nom.

Mills est représentée sur un timbre-poste émis par l'île de Grenade en l'honneur de The Birth of the Silver Screen[23].

La maison de Florence à New York, 220 West 135th Street à Harlem, où Florence Mills vécue de 1910 à 1927, a été désigné par le National Historic Landmark en 1976 et maintenu comme un point de repère par le National Park Service, mais la désignation a été retirée en 2009[24].

Le Flo-Bert Awards (en), nommé en l'honneur de Florence Mills et Bert Williams.

Notes et références

  1. Richard Newman, Black Women in America: An Historical Encyclopedia, Bloomington, Indiana University Press, , 798-799 p. (ISBN 0-253-32774-1), « Mills, Florence (1896–1927) »
  2. (en) « Biography », sur FlorenceMills.com.
  3. (en) « Early Days Desperate, Says Flo », Pittsburgh Courier, 28 février 1925, p. 14.
  4. (en) Tracy Denean Sharpley-Whiting (en), Bricktop's Paris: African American Women in Paris between the Two World Wars, State University of New York Press, , 398 p. (prĂ©sentation en ligne)
  5. (en) « Florence Mills Friends and Associates », Bill Egan - FlorenceMills.com
  6. (en) « Ulysses 'Slow Kid' Thompson [biography] », Library of Congress Performing Arts Encyclopedia
  7. (en) « Florence Mills » at Black Renaissance.
  8. (en) Bill Egan, Florence Mills : Harlem Jazz Queen, Lanham, Scarecrow Press, coll. « Studies in jazz » (no 48), , 327 p. (ISBN 0-8108-5007-9, lire en ligne), p. 86-96.
  9. « Les nouveaux "Ambassadeurs" », Comœdia,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Pierre Maudru, « Aux nouveaux Ambassadeurs, "Black Birds" (Les oiseaux noirs) », Comœdia,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Music-Halls, Cirques et Cabarets », Comœdia,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Music-Halls, Cirques et Cabarets », Comœdia,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  13. "Smiling Joe - The Plantation Orchestra, from C.B. Cochran's Blackbirds Revue of 1926. Columbia 4185", sur YouTube.
  14. Pierre Darius, « Florence Mills est morte », Comoedia,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Rob Roy, « Florence Mills Phenominal [sic] Reign », Chicago Defender, 9 avril 1955, p. 7.
  16. (en) « Florence Mills », Pittsburgh Courier, 12 novembre 1927, p. A8.
  17. (en) « Final Curtain », Chicago Defender, 5 novembre 1927, p. 1 ; « Florence Mills Dies of Appendicitis », The New York Times, 2 novembre 1927.
  18. (en) « 10,000 Pay Tribute to Florence Mills », The New York Times, 3 novembre 1927, p. 27.
  19. « Les obsèques de Florence Mills », Comoedia,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) « Scores Collapse at Mills Funeral », The New York Times, 7 novembre 1927, p. 25.
  21. (en) « Florence Mills », sur Find a Grave
  22. Florence Wetzel, review of Florence Mills: Harlem Jazz Queen, 31 mars 2006, AllAboutJazz.
  23. « 21 Questions with R2C2H2: Author Bill Egan shines spotlight back on The Blackbird and Jazz Queen of Harlem after 79 years in obscurity… », W.E. A.L.L. B.E., 16 juillet 2006.
  24. (en) « Florence Mills House »

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Bill Egan, Florence Mills : Harlem Jazz Queen, Lanham, Scarecrow Press, coll. « Studies in jazz » (no 48), , 327 p. (ISBN 0-8108-5007-9, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Alan Schroeder, Baby Flo: Florence Mills Lights Up the Stage, Lee et Low, 2012.

Liens externes

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