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Florence Baker

Florence Baker, Lady Baker, née le à Aiud (Transylvanie, Empire d'Autriche) et morte le à Newton Abbot (Devon, Royaume-Uni), est une exploratrice britannique. Mariée avec l'explorateur britannique Samuel White Baker, elle l'a accompagné dans tous ses voyages et ses expéditions, notamment durant la découverte du Lac Albert en Afrique.

Florence Baker
Florence Baker vers 1875.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  74 ans)
Devon
Nationalité
Activité
PĂšre
Finian von Saas (d)
Conjoint
Samuel White Baker (Ă  partir de )
Statut

Biographie

Jeunesse

NĂ©e en 1841 en Transylvanie, Florence Barbara Maria SzĂĄsz (ou, selon les auteurs, Florica Maria Sas, ou Sass, ou mĂȘme von Sass ou von Szasz) s'est retrouvĂ©e orpheline Ă  l'Ăąge de sept ans lors des troubles de la rĂ©volution roumaine de 1848. Elle est revendiquĂ©e comme allemande par les Allemands (son patronyme signifie " allemand transylvain "), comme hongroise par les Hongrois (la Transylvanie Ă©tant alors liĂ©e Ă  la couronne hongroise) et comme roumaine par les Roumains (Aiud Ă©tait alors la capitale des Roumains transylvains et son prĂ©nom semble roumain), mais elle-mĂȘme Ă©vitait d'aborder le sujet. Elle est remarquĂ©e par Samuel Baker, un voyageur et aventurier britannique veuf de trente-sept ans, alors qu'elle est vendue en 1859 sur le marchĂ© des esclaves de Vidin en Bulgarie, qui fait alors partie de l'Empire ottoman. Il la fait Ă©vader en soudoyant les gardes alors qu'elle a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© achetĂ©e par le pacha local[1]. DĂšs lors, le couple ne se sĂ©pare plus. Samuel Baker passe en Valachie et de Bucarest rejoint la compagnie britannique du "Danube and Black Sea Railway" qui construit en DobrogĂ©e le chemin de fer Cernavodă-ConstanĆŁa. À ConstanĆŁa, le consul britannique lui dĂ©livre un passeport au nom de Florence Barbara Maria Finnian, puis le couple atteint l'Angleterre par la mer. À 18 ans, Florence parle roumain, magyar, allemand et turc. Elle apprendra bientĂŽt l'anglais, l'arabe Ă©gyptien et le kiswahili.

Les expéditions

En Afrique.

En 1861, elle participe Ă  l'expĂ©dition organisĂ©e par Samuel en quĂȘte des sources du Nil. Ensemble, ils dĂ©couvrent le Lac Albert et reconnaissent cette rĂ©gion de l'Afrique. L'expĂ©dition a un retentissement important et Samuel Baker est anobli, devenant Sir.

En 1865, en Angleterre, Florence et Sam se marient : elle devient Lady.

En 1869 un nouveau dĂ©fi les attend. À la demande du khĂ©dive d'Égypte, Sir Samuel prend la tĂȘte d'une expĂ©dition militaire vers les rĂ©gions Ă©quatoriales du Nil, avec pour objectifs la suppression du commerce des esclaves et l'ouverture d'une voie commerciale. Florence l'accompagne. Il reçoit le titre de pacha et le grade de major-general de l'armĂ©e ottomane avant de partir du Caire avec une force de 1 700 Ă©gyptiens. Le khĂ©dive le nomme gouverneur gĂ©nĂ©ral du nouveau territoire d'Equatoria et il le restera jusqu'Ă  son remplacement par le colonel Charles Gordon. Durant cette pĂ©riode, il rencontre de nombreuses difficultĂ©s : blocus du fleuve, sourde hostilitĂ© des intĂ©rĂȘts esclavagistes, opposition armĂ©e des arabo-musulmans, localement dominants ; mais il jette les bases sur lesquelles d'autres construiront une administration.

Florence et Samuel Baker.

Durant les expĂ©ditions, Florence s'occupe de la logistique, et sa diplomatie, ses connaissances en hygiĂšne face aux affections tropicales, sa connaissance des mentalitĂ©s non-europĂ©ennes et son respect sincĂšre des gens, indiffĂ©rent Ă  toute considĂ©ration de race, de religion ou d'appartenance, sont Ă  son mari d'un constant secours, comme il le mentionne frĂ©quemment. Lui-mĂȘme fait « construire ces forts qui jalonnent les territoires conquis, pendant qu’elle soigne, fait semer, conseille[2]. Â»

La force des convictions abolitionnistes qui les unit est sous-jacente Ă  tous leurs pĂ©riples, dans une rĂ©gion oĂč des troupes de trafiquants lourdement armĂ©s pouvant atteindre jusqu’à deux mille hommes massacrent les populations et dĂ©truisent leurs maisons, avant de s’emparer des survivants et des troupeaux. « Partout oĂč nous poursuivons les marchands d’esclaves, il n’y a que dĂ©solation, tout le pays est dĂ©truit, tous les villages sont brĂ»lĂ©s[2]. Â»

Le 29 octobre 1869, depuis Le Caire, Florence Ă©crit Ă  Edith, l’aĂźnĂ©e des quatre filles restĂ©es en Angleterre que Samuel a eues d’un premier mariage : « Il paraĂźt que le trafic d’esclaves est pire que jamais vers le Nil Blanc mais nous allons rapidement y mettre fin. On nous dit que les trafiquants apprĂ©hendent dĂ©jĂ  notre arrivĂ©e. Nous allons nous faire beaucoup d’ennemis mais, pourvu que nous arrivions Ă  prĂ©server notre santĂ©, je ne crains rien[2]. Â»

Fin de vie

Samuel et Florence Baker retournent en Angleterre en 1874 et dans l'annĂ©e qui suit, achĂštent le domaine de Sandford Orleight dans le Devon qui devient leur rĂ©sidence dĂ©finitive. Le couple Ă©prouve des difficultĂ©s pour ĂȘtre acceptĂ© par la sociĂ©tĂ© victorienne qui reproche Ă  Lady Baker son passĂ© peu conventionnel et a des doutes sur la lĂ©gitimitĂ© de sa naturalisation britannique et sur son mariage. NĂ©anmoins, avec charme et persĂ©vĂ©rance, elle se construit une image d'Ă©pouse modeste et attentive et le couple finit par ĂȘtre invitĂ© par la haute sociĂ©tĂ©. Ils sont apprĂ©ciĂ©s des Prince et Princesse de Galles tandis que la Reine Victoria ne les recevra jamais, refusant « de cautionner un couple qui a attendu de rentrer en Angleterre pour se marier. Â»[2]

A la diffĂ©rence des souverains français puisque, « en 1869, l’impĂ©ratrice EugĂ©nie, rencontrĂ©e en Égypte lors de l’inauguration du canal de Suez, offre Ă  Florence un prĂ©cieux mĂ©daillon en gage d’admiration. Â»[2]

Notes et références

  1. (en-US) « Science historian chronicles true story of Lady Florence Baker » [« Un historien des sciences raconte la véritable histoire de Lady Florence Baker »], sur le site de l'université de Pennsylvanie, (consulté le ).
  2. Florence Baker, 1861, citĂ©e par Françoise Lapeyre, in Quand les voyageuses dĂ©couvraient l’esclavage, Payot-Rivages, 2009. Pour retracer la vie mouvementĂ©e de Florence Baker, Françoise Lapeyre se rĂ©fĂšre ici Ă  Anne Baker, Morning Star, Florence Baker’s Diary of the Expedition to put down the Slave Trade on the Nile, 1870-1873, William Kimber, Londres 1972 et Samuel Baker, « IsmaĂŻlia, rĂ©cit d’un expĂ©dition armĂ©e en Afrique centrale Â», in Le tour du monde, 1875.

Annexes

Bibliographie

  • Pat Shipman : Les Amants du Nil, Presses de la CitĂ©, Paris, 2005. (ISBN 978-2258065321)
  • Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, « Florence Baker. L'esclave hongroise Â», in Elles ont conquis le monde : les grandes aventuriĂšres (1850-1950), Arthaud, Paris, 2007, p. 53-57 (ISBN 978-2700396713)

Article connexe

Liens externes

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