AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Fleur noire

Fleur noire est un roman historique de Kim Young-ha publié en 2003.

Fleur Noire
Auteur Kim Young-ha
Pays Corée du Sud
Genre Roman historique
Version originale
Langue Coréen
Titre êČ€ì€ ꜃ (goemeun kot)
Éditeur ëŹží•™ë™ë„€ (munhakdongne)
Date de parution 2003
ISBN 898281714X
Version française
Traducteur Lim Yeong-hee et Françoise Nagel
Éditeur Éditions Philippe Picquier
Collection Collection Corée
Date de parution 2007
Nombre de pages 394 pages

Fleur noire remporte le Prix Dong-in en 2004[1].

Résumé

PremiĂšre partie

Fleur noire est l’histoire, inspirĂ©e de faits rĂ©els, de mille trente trois CorĂ©ens de toutes conditions sociales qui se sont expatriĂ©s au Mexique au dĂ©but du XXe siĂšcle. Ils ont traversĂ© l’OcĂ©an Pacifique Ă  bord d’un bateau sous pavillon anglais, l’Ilford dans des conditions particuliĂšrement pĂ©nibles. L’homme qui s’était chargĂ© de procĂ©der Ă  cette migration Ă©tait un anglais du nom de John Myers. La promiscuitĂ© favorisa l’émergence d’une Ă©pidĂ©mie de dysenterie, qui ne fit que deux victimes. Cette perte en vies humaines fut en partie compensĂ©e par la naissance d’un garçon au cours de la traversĂ©e. Les aristocrates corĂ©ens, notamment un membre de la famille impĂ©riale, Yi Jeong-do, furent contraint d’abandonner de fait leurs privilĂšges, et de faire la queue comme tout le monde pour obtenir leur ration alimentaire. Parmi les migrant se trouve Kim I-jeon, un jeune orphelin qui est montĂ© Ă  bord car il n’avait plus rien Ă  perdre. Il s’éprend de Yi Yeon-su, fille de Yi Jong-do, et lui promet de se marier avec elle lorsqu’il aura gagnĂ© suffisamment d’argent en AmĂ©rique. Afin de trouver une occupation Ă  bord, et de ne pas Ă  avoir Ă  faire la queue pour manger, il parvint Ă  se faire accepter par l’équipe de cuisiniers japonais, notamment de Yoshida, un dĂ©serteur de l’armĂ©e japonaise, qui prit I-jeon sous sa coupe, lui apprenant quelques rudiments de japonais, mais dĂ©sireux au fond de faire de l’adolescent son compagnon. À bord se trouve Ă©galement Choi Seon-kil, un voleur, qui a dĂ©pouillĂ©, juste avant le dĂ©part, Pak kwang-su, alias pĂšre Paulo, Ă©galement lĂ  sur la bateau. Le prĂȘtre a reconnu son voleur, mais n’a pas tentĂ© de rĂ©cupĂ©rer la croix en argent que celui-ci a subtilisĂ©. La communication entre les CorĂ©ens et l’équipage est assurĂ©e par l’interprĂšte Kwon Yong-jun, et les soins par un vĂ©tĂ©rinaire japonais qui s’est fait passer pour un mĂ©decin.

Le port d’arrivĂ©e, le , est Salina Cruz. Les migrants durent encore traverser l’isthme de Tehuantepec en train, avant d’embarquer sur un autre navire qui les amĂšna dans la pĂ©ninsule du YucatĂĄn, via le port de Progreso. AprĂšs une derniĂšre heure de train, ils Ă©taient arrivĂ©s Ă  destination, dans un campement oĂč le millier de personnes originaires de la pĂ©ninsule de Joseon attendraient d’ĂȘtre rĂ©partis dans diffĂ©rentes haciendas. Pendant ces trois jours, ils goĂ»tĂšrent Ă  la sĂ©cheresse chaude du mois de mai de cette rĂ©gion, dĂ©vorĂ©s par les moustiques, et respirant la poussiĂšre soulevĂ©e par les vents. Le dernier CorĂ©en Ă  ĂȘtre achetĂ© par un haciendado Ă©tait Kim Ok-seon, un eunuque ayant servi Ă  la cour impĂ©riale en tant que chanteur et musicien. Bien entendu, les CorĂ©ens avaient Ă©tĂ© vendus Ă  leur insu par John Myers aux cultivateurs d’heneken (ou agave) du YucatĂĄn, qui manquaient cruellement de main-d’Ɠuvre. Par cet acte, l’homme d’affaire avait empochĂ© une coquette somme qu’il n’aurait pu gagner qu’en trois ans de travail. Les CorĂ©ens, quant Ă  eux Ă©taient censĂ©s rester quatre ans au Mexique avant de pouvoir quitter l’hacienda oĂč ils avaient Ă©tĂ© affectĂ©s.

Une seule journĂ©e de dur labeur dans les champs d’agave sous un soleil de plomb, en Ă©change d’un salaire de misĂšre, Ă  peine suffisant pour les nourrir fit comprendre aux plus malins qu’ils s’étaient fait berner par John Myer. Qu’ils ne feraient pas fortune grĂące Ă  leur travail et qu’ils auraient beaucoup de difficultĂ©s Ă  amasser une somme suffisante pour retourner au pays, enchaĂźnĂ©s qu’ils seraient par leur dette auprĂšs des propriĂ©taires terriens qui les exploitaient autant qu’ils exploitaient les mayas. Tous les hommes s’étaient malgrĂ© tout mis au travail, sauf Yi Jeong-do qui trouvait cela indigne de son rang. Finalement, c’est son fils Yi Jin-u qui se retrousse les manches et tenta de subvenir aux besoins de la famille. Il entreprit mĂȘme de devenir interprĂšte et se rapprocha pour cette raison de Kwon Yong-jun. Celui-ci lui offrit de l’argent au jeune homme pour qu’il lui amĂšne sa sƓur. Le jeune homme, aprĂšs un moment d’hĂ©sitation, et dĂ©sinhibĂ© par la tequila accepta le marchĂ©.

Enfin, le , par l’intermĂ©diaire de tĂ©moins chinois, et le relais de l’information par diffĂ©rents journaux amĂ©ricains, la nouvelle arriva en CorĂ©e que des ressortissants de Joseon Ă©taient traitĂ©s comme des esclaves au Mexique. Le gouvernement et l’empereur Kojong demandĂšrent au gouvernement mexicain que soient traitĂ©s dignement tous les Ă©migrĂ©s travaillant au YucatĂĄn.

Il se trouva que Choi Seon-kil, le voleur, Pak Kwang-su, l’ancien prĂȘtre, et le paksu (le chamane) partagĂšrent la mĂȘme paja (l’habitation traditionnelle maya) sont sur la propriĂ©tĂ© de Velasquez, un fanatique catholique qui s’emploie Ă  convertir tous ceux qu’il peut Ă  sa religion. Il a dĂ©jĂ  forcĂ© les Mayas, et entreprend dĂšs lors de s’occuper des CorĂ©ens, interdisant en mĂȘme temps tout autre culte. À la suite d'une affaire de meurtre, Dol-seok et I-jeong sont transfĂ©rĂ©s de l’hacienda Chunchucumil Ă  l’hacienda YaxchĂ©, oĂč se trouve justement Yi Yeon-su. Un des CorĂ©ens Ă©tant gravement malade, sa famille demande au paksu de procĂ©der Ă  un gut afin de faire partir la maladie. Celui-ci accepte, mais cela rend furieux Velasquez, mis au courant par Choi, qui a d’ailleurs volĂ© une grosse somme au chamane. Ce-dernier se retrouve fouettĂ© jusqu’à la perte de connaissances, notamment parce qu’il refusa de se convertir au christianisme.

Pendant cette pĂ©riode, un Ă©missaire corĂ©en fut chargĂ© de se rendre Ă  HawaĂŻ, puis au Mexique, afin d’observer les conditions de vie des CorĂ©ens exilĂ©s. Mais, faute de moyens, et entravĂ© par les ingĂ©rence d’un AmĂ©ricain, Stevens, Yun Shi-ho ne dĂ©passa pas l’archipel amĂ©ricain. Il dĂ©missionna aprĂšs son retour et la signature du TraitĂ© d'Eulsa, qui fit de la CorĂ©e une colonie japonaise.

Le sort infligé au pauvre chamane eut pour conséquence de provoquer une révolte des Coréens de la plantation. Celle-ci fut sévÚrement réprimée par Velasquez, habitué à faire face aux rébellions mayas.

Pendant trois jours, au moment de la fĂȘte de la moisson, l’aristocrate Yi Jong-do Ă©crivit une lettre en trois exemplaires Ă  destination de l’empereur de CorĂ©e afin que ce dernier vienne en aide aux malheureux CorĂ©ens prisonniers du YucatĂĄn. L’interprĂšte Kwon Yong-jun fut chargĂ© de les poster Ă  Merida, la ville la plus proche, mais n’en fit rien. Trop content de jouir de sa position privilĂ©giĂ©e ici-bas. Jaloux de la relation entre Yi Yeon-su et le jeune Kim I-Jeong, et parce qu’il avait des vues sur la jeune aristocrate, Kwon Yong-jun s’arrangea pour faire changer d’hacienda le jeune orphelin.

Dans l’exploitation de Menem, absent, oĂč I-Jeong venait d’arriver, un cĂ©libataire avait tentĂ© de s’enfuir, et avait Ă©tĂ© fouettĂ©. Ceci provoqua la seconde rĂ©volte des CorĂ©ens. Qui finirent par se faire encercler dans la prison du domaine par Alvaro et les autres contre-maĂźtres. Finalement, Alvaro tombĂ© sous l’effet de la Malaria, et une pluie salvatrice Ă©tant venue en aide aux CorĂ©ens, les grĂ©vistes obtinrent de Menem l’écourtement de leur durĂ©e de sĂ©jour sur son domaine, ainsi que d’autres petits avantages. La nuit des obsĂšques d’Alvaro, I-jeong s’enfuit en direction de Merida.

DeuxiĂšme partie

Trois ans s’étaient dĂ©jĂ  Ă©coulĂ©s. Sur fond de troubles politiques, les premiers CorĂ©ens rachĂštent leur libertĂ©, Ă  commencer par trois anciens soldats qui s’installent Ă  MĂ©rida. Quant Ă  l’ancien prĂȘtre Pak Kwang-su, il devient chamane, lors de rite du naerim gut. Kwon Yeon-jun entreprit de repartir en CorĂ©e avec Yeon-su, qui Ă©tait entre-temps devenue sa compagne. Celle-ci confia son petit garçon Ă  Maria, la femme maya de Yeon-jun. Mais, Ă  VĂ©racruz, la jeune fille faussa compagnie Ă  l’interprĂšte. Dans un restaurant chinois, on lui offrit Ă  boire et Ă  manger, mais elle se fit ainsi droguer. Elle fut vendue Ă  un vieux chinois cherchant une concubine. Mais, faute d’arriver Ă  ses fins, le vieil homme la revendit au restaurateur Chen. Yeon-jun, avait poursuivi son voyage, mais retomba sous l’emprise de l’opium Ă  San Francisco. De son cĂŽtĂ©, I-Jeong avait rĂ©ussi Ă  s’approcher de la frontiĂšre nord du Mexique et Ă  prendre contact avec Bang Hwa-jung, de l’association des CorĂ©ens aux États-Unis. Une association fut crĂ©Ă©e afin d’aider les derniers CorĂ©ens prisonniers des haciendas, ainsi qu’une Ă©cole militaire.

L’ancien soldat libĂ©rĂ© du labeur, Jo Jang-yun et ses compagnons Ă©chouĂšrent Ă  faire migrer les CorĂ©ens pour travailler dans les plantations d’HawaĂŻ, oĂč les conditions de travail Ă©taient moins pĂ©nibles. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines s’étaient opposĂ©es Ă  ce dĂ©placement, en dĂ©pit des demandes des planteurs. Madero devenu prĂ©sident aprĂšs la chute de Porfirio DĂ­az, il fut dĂ©mis par le gĂ©nĂ©ral Victoriano Huerta par un coup d’État. I-Jeong se retrouva finalement enrĂŽlĂ© dans l’armĂ©e de Pancho Villa. C’est en qualitĂ© de soldat qu’il retrouva Yoshida, employĂ© par le consulat du Japon, alors que celui-ci rĂ©pondait Ă  une invitation des nouveaux maĂźtres du Mexique.

L’ancien tireur d’élite Jeong-hun, une fois sorti de l’hacienda, devint coiffeur. Il rencontra Yeon-su sur son lieu de travail et lui proposa de la libĂ©rer pour qu’elle vienne vivre avec lui.

Le gouverneur du YucatĂĄn, Alvarado, fit dĂ©truire les plantations d’heneken afin que Villa et Emiliano Zapata ne puissent bĂ©nĂ©ficier de ces ressources pour financer leur armĂ©e. Mais, les planteurs amĂ©ricains, se trouvant ainsi ruinĂ©s demandĂšrent l’appui de l’armĂ©e amĂ©ricaine, et ainsi l’ingĂ©rence des Étatts-Unis dans la guerre civile mexicaine. Jeong-hun devint malgrĂ© lui, le coiffeur personnel du gĂ©nĂ©ral Álvaro ObregĂłn, opposĂ© Ă  Zapata et Villa.

Velasquez et Choi Seon-kil, qui Ă©tait devenu son sanguinaire bras droit, finirent crucifiĂ© par des Ă©meutiers alors qu’il s’étaient rĂ©fugiĂ©s dans la cathĂ©drale de MĂ©rida.

Arrive l’affrontement dĂ©cisif entre les troupes de Pancho Villa et d’ ObregĂłn. Jeong-hun, en qualitĂ© de tireur d’élite sert les constitutionnalistes et aperçoit lors des combats I-jeong qui se bat pour l’autre camp. Il demanda Ă  quitter l’armĂ©e aprĂšs ces combats qui mirent en dĂ©route les rebelles. Il rentre chez lui avec une grosse somme d’argent. Jeong-hun et sa nouvelle Ă©pouse Yeon-su retournent Ă  l’hacienda cherche l’enfant qu’elle a eu avec I-seong. Ils sont contraints de payer les surveillants afin de l’arracher aux mains de Maria, sa mĂšre maya adoptive qui ne voulait plus s’en sĂ©parer. I-jeong passa Ă  l’hacienda quelques jours plus tard Ă  la recherche de son ancienne amante et dĂ©couvrit qu’il avait eu un fils. Il suivit la piste de son fils et de Yeon-su jusque Veracruz et retrouva Jeong-hun qui le coiffa. Mais, il ne rencontra pas Yeon-su qu’il laissa entre les mains de son nouveau mari.

TroisiĂšme partie

Un jour, un maya du nom de Mario vint chercher de l’aide auprĂšs des CorĂ©ens du YucatĂĄn pour qu’ils participent au renversement du gouvernement guatĂ©maltĂšque de Cabrera. Une coquette somme leur Ă©tait promise en rĂ©compense. Une quarantaine de CorĂ©ens d’origines sociales diverses se mirent donc en chemin vers la jungle du Guatemala. La base des guĂ©rilleros mayas Ă©tait situĂ© sur le site sacrĂ© de Tikal. De lĂ , ils harcelaient l’armĂ©e rĂ©guliĂšre et gagnait du terrain jusqu’à une contre-attaque importante de l’armĂ©e adverse. Avec l’accord des mayas, les CorĂ©ens avaient dĂ©cidĂ© de crĂ©er un micro-Ă©tat dans la rĂ©gion, qu’ils nommĂšrent Sindaehan. Cet État Ă©tait censĂ© recueillir tous les CorĂ©ens chassĂ©s, exilĂ©s de leur pĂ©ninsule natale. Mais l’existence de cet État, non reconnu et peuplĂ© que d’une poignĂ©e de CorĂ©ens qui se mettaient en mĂ©nage avec des femmes mayas, eut une existence Ă©phĂ©mĂšre. En effet, I-jeong, le chef du groupe finit comme la plupart de ses compagnons, tuĂ© par l’armĂ©e Ă  la solde de Cabrera. Seule une dizaine d’entre eux parvint Ă  revenir pĂ©niblement au Mexique et Ă  faire le rĂ©cit de leur aventure. Finalement, les CorĂ©ens restant finirent par se disperser Ă  travers le Mexique et dans quelques pays pĂ©riphĂ©riques, mais aucun ne retourna jamais en CorĂ©e.

Notes et références

  1. Mustapha Harzoune, « Fleur Noire de Kim Young-ha », sur Hommes et migrations (consulté le ).

Lien externe

  • (ko)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.