Accueil🇫🇷Chercher

Filitosa

Filitosa est un site archéologique situé à Sollacaro, dans la vallée du Taravo, en Corse-du-Sud. Le site fut occupé depuis le Néolithique ancien jusqu'à Moyen Âge mais principalement durant l'Âge du bronze. Il comporte trois monuments monuments torréens et treize statues-menhirs appartenant au groupe corse.

Filitosa
Image illustrative de l’article Filitosa
Monument central après restauration.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Corse
Commune Sollacaro
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1967, 1980)
CoordonnĂ©es 41° 44′ 50″ nord, 8° 52′ 16″ est
Superficie 0,6 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse-du-Sud
(Voir situation sur carte : Corse-du-Sud)
Filitosa
Filitosa
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse
(Voir situation sur carte : Corse)
Filitosa
Filitosa
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Filitosa
Filitosa
Histoire
NĂ©olithique
Ă‚ge du bronze
Moyen Ă‚ge
Internet
[[Site web|]] http://sitemaps.filitosa.fr/

Historique

Le site est signalé en 1946 par Charles-Antoine Cesari, propriétaire du terrain : l'ensemble est enseveli sous le maquis et considéré localement comme un ancien couvent[1]. Il signale sa découverte à Roger Grosjean en 1954 et celui-ci y mène des fouilles de 1957 à 1972[2].

Le site est classé au titre des monuments historiques, une première fois le 4 décembre 1967 et une seconde fois le 10 décembre 1980[3]. Il est inscrit sur la liste des « 100 sites historiques d'intérêt commun aux pays de la Méditerranée »[4].

Site

Il correspond Ă  une colline haute (environ 60 m d'altitude) longue de 128 m et d'une largeur moyenne de 40 m, au-dessus du ruisseau de Barcajolo, au lieu-dit Turrichju (« lieu des tours ») improprement qualifiĂ© d'Ă©peron barrĂ© par Grosjean[1]. La fouille de la torra centrale a permis de dĂ©couvrir quarante-cinq fragments de monolithes, dont treize statues-menhirs qui devaient provenir d'un ou plusieurs alignements situĂ©s Ă  proximitĂ©, et des outils lithiques (meules, mortiers, broyeurs) utilisĂ©s en remploi dans la muraille[1]. La destruction de ces alignements pourrait dater, du dĂ©but de l'âge du fer lors de la rĂ©fection du castellu[5], ou plus tardivement lors de l’installation de moines sur le site au Moyen Age[2]. La disposition des statues-menhirs actuellement visibles sur le site correspond uniquement Ă  un amĂ©nagement touristique[6]. Une carrière de granite est visible Ă  proximitĂ©[5].

Castellu

Le « castellu » correspond Ă  une enceinte constituĂ©e de gros blocs rocheux dĂ©limitant un espace tabulaire d'environ 6 000 m2, encadrĂ©e Ă  ses extrĂ©mitĂ©s est et ouest par deux tours (« torre »). Il comporte un Ă©difice circulaire central entourĂ© de maisons oblongues juxtaposĂ©es, aux murs curvilignes construit en moellons de granite. Elles Ă©taient recouvertes d'une toiture. A l'intĂ©rieur, le seul amĂ©nagement dĂ©couvert correspond Ă  un foyer avec sole[Note 1] d'argile. La tour ouest conserve plusieurs pièces en rez-de-chaussĂ©e mais le dĂ©part d'un escalier indique qu'elle comportait Ă  l'origine un Ă©tage[4].

Statues-menhirs

Ce sont des statues à la silhouette massive, parfois géométrique (Filitosa V, Tappa II). Le visage est bien représenté ((Filitosa VI, IX et XIII) avec les yeux et la bouche en creux, le nez et le menton en relief. Les oreilles sont suggérées (Filitosa IV). Les épaules sont bien dégagées (Filitosa III et IV). Plusieurs personnages sont armés, soit d'une épée (Filitosa I et VI), soit d'un poignard (Filitosa V) parfois suspendus à un baudrier scapulaire (Filitosa VII). Le bombement de la tête est interprété comme la représentation d'un casque. Au dos, les omoplates sont figurées en relief et la colonne vertébrale en creux ; sur la statue Filitosa X les côtes sont visibles[2].

  • Filitosa V (face).
    Filitosa V (face).
  • Filitosa VI (fragments).
    Filitosa VI (fragments).
  • Filitosa IX (face).
    Filitosa IX (face).
  • Filitosa IX (dos).
    Filitosa IX (dos).
Statue-menhirHauteurÉpaisseurLargeurDécor
Filitosa I2,10 m0,32 m0,50 mÉpĂ©e de 0,82 m en travers cĂ´tĂ© face. Dos travaillĂ©.
Filitosa II1,97 m0,30 m0,50 mTrès Ă©rodĂ©e. Visage visible mais pas d'arme apparente. Dos sculptĂ©.
Filitosa III2,30 m0,30 m0,45 mVisage nettement visible. Poignard en biais. Dos sculptĂ©.
Filitosa IV2,96 m0,35 m0,55 mTĂŞte avec yeux en creux. Poignard en biais. Dos sculptĂ©.
Filitosa V2,95 m0,38 m0,95 mVisage nettement visible. Grande Ă©pĂ©e verticale en bas-relief de 1,37 m de longueur avec pommeau, poignard en biais avec pommeau dans son fourreau. Au dos, omoplates et colonne vertĂ©brale nettement visibles.
Filitosa VI1,99 m0,23 m0,50 m3 fragments. Visage très dĂ©taillĂ©. Dos très sculptĂ©.
Filitosa VII0,82 m0,30 m0,47 mPartie supĂ©rieure uniquement. ÉpĂ©e verticale Ă  pommeau rond suspendue Ă  un baudrier scapulaire. Dos sculptĂ©.
Filitosa VIII0,69 m0,30 m0,46 mPartie supĂ©rieure uniquement. Visage « simiesque » : bouche dĂ©formĂ©e et yeux très rapprochĂ©s.
Filitosa IX1,02 m0,22 m0,45 mPartie supĂ©rieure uniquement. Visage en bas-relief aux traits rĂ©guliers et symĂ©triques. Crâne en ronde-bosse. Pas d'arme. Dos très sculptĂ©.
Filitosa X0,89 m0,30 m0,46 mPartie supĂ©rieure uniquement. Visage ovale gravĂ©. Au dos, douze rectangles symĂ©triquement disposĂ©s de part et d'autre d'un trait vertical (cĂ´tes et colonne vertĂ©brale ?).
Filitosa XI0,74 m0,30 m0,55 mPartie supĂ©rieure uniquement. Visage ovale en relief, yeux et bouche en creux. Au dos, bourrelet horizontal au niveau de la nuque descendant vers le bas (baudrier ?).
Filitosa XII1,36 m0,23 mDĂ©coupĂ©e verticalement. Figure et nuque discernables. Amorce de ceinture.
Filitosa XIII1,01 m0,46 m0,46 Ă  0,53 mVisage en bas-relief : nez, yeux et bouche très bien conservĂ©s, menton en relief (barbe ?). Poignard vertical Ă  pommeau horizontal. Au dos, nuque en bourrelet, traits obliques sculptĂ©s de part et d'autre d'un sillon vertical (cĂ´tes et colonne vertĂ©brale ?).
Source[1]

Contrairement aux alignements de Cauria (I Stantari, Rinaghju), l'alignement de statues-menhirs de Filitosa ne doit pas être demeuré en place très longtemps et la réutilisation des pierres dès le Bronze final « semble même suggérer un refus profond de ce que représentaient ces statues »[6].

Toutes les statues-menhirs visibles sur le site n'ont pas été découvertes à Filitosa : certaines proviennent des environs immédiats (Barcajolo, Tappa) et de découvertes effectuées dans le Taravo par Roger Grosjean (Scalsa Murta, Micalona I et II) et rapportées à Filitosa pour leur conservation[2]. L'alignement visible au pied de la colline à l'ouest est un alignement artificiel.

Statue-menhirHauteurÉpaisseurLargeurDécor
Scalsa-Mourta1,10 m0,26 m0,45 mFragment de la partie supĂ©rieure. Visage Ă©rodĂ© mais oreille bien distinctes. ÉpĂ©e Ă  pommeau horizontal suspendue Ă  un baudrier scapulaire. Dos très ornĂ© identique Ă  Filitosa XIII.
Tappa I2,45 m0,30 m0,50 mVisage ovale. Large gorge sĂ©parant la tĂŞte du corps. Bourrelet marquant la nuque.
Tappa II0,58 m0,33 m0,47 mFragment de la partie supĂ©rieure. Nuque avec deux « chignons ».
Source[1]

Notes et références

Notes

  1. Dalle perforée séparant la chambre de cuisson du foyer proprement dit.

Références

  1. Grosjean 1961.
  2. Leandri 2000.
  3. « Site préhistorique de Filitosa », notice no PA00099120, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Cesari et al. 2016.
  5. Costa 2009.
  6. Florian Soula, « Le mégalithisme des pierres dressées en Corse: chronologies, rôles, significations et perspectives. », Bulletin de la Société d'Études et de Recherches Préhistoriques des Eyzies (SERPE), no 63,‎ , p. 99-128 (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Dominique Cesari, Lucien Acquaviva et Jules Mondoloni, Filitosa, capitale prĂ©historique de la Corse, 8000 ans de mystère et d'histoire, Sollacaro, imprimerie Chauveau, , 48 p. (ISBN 2-9505084-1-3)
  • Joseph Cesari, Franck Leandri, Paul Nebbia, Jean-Claude Ottaviani et Kewin Peche-Quilichini, Corse des origines : La prĂ©histoire d'une Ă®le, Paris, Éditions du Patrimoine - Centre des Monuments Nationaux, coll. « guides archĂ©ologiques de la France », , 128 p. (ISBN 9782757704448), p. 68-69
  • Laurent-Jacques Costa, Monuments prĂ©historiques de Corse, Errance, , 189 p. (ISBN 9782877723893), p. 49 et 90
  • Roger Grosjean, « Filitosa et son contexte archĂ©ologique », Monuments et mĂ©moires de la Fondation Eugène Piot, vol. 52, no 1,‎ , p. 3-96 (DOI https://doi.org/10.3406/piot.1961.1486, lire en ligne)
  • Franck Leandri, Les mĂ©galithes de Corse, Jean-Paul Gisserot, coll. « Les guides gisserot », , 32 p. (ISBN 9782755800784), p. 17-18

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.