Fiertés
Fiertés est une mini-série dramatique française en trois épisodes de cinquante minutes, créée et réalisée par Philippe Faucon diffusée le sur le réseau Arte. Elle aborde l'homosexualité masculine en France, en suivant la vie d'un personnage à trois dates clés : en 1981-1982, lors de la dépénalisation de l'homosexualité, en 1999 lors de l'adoption du Pacs, et en 2013 lors de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels.
Type de série | mini-série |
---|---|
Genre | drame |
Création | Philippe Faucon |
Production | Joëy Faré |
Acteurs principaux |
Frédéric Pierrot Emmanuelle Bercot Benjamin Voisin Sami Outalbali Stanislas Nordey Samuel Theis Sophie Quinton |
Musique | Varda Kakon |
Pays d'origine | France |
ChaĂźne d'origine | Arte |
Nb. de saisons | 1 |
Nb. d'Ă©pisodes | 3 |
Format | couleur |
Durée | 50 minutes |
Diff. originale | â |
Synopsis
En 1981, Ă la veille de l'Ă©lection de François Mitterrand, Victor, le fils de Martine et Charles, a dix-sept ans. Il sort avec AurĂ©lie mais il est attirĂ© par SĂ©lim, le fils du contremaĂźtre avec qui il travaille. Un jour, Charles, le chef du chantier, surprend Victor et SĂ©lim ensemble sans qu'ils s'en rendent compte. BouleversĂ©, il ne dit rien, mais saisit la premiĂšre occasion pour renvoyer SĂ©lim, afin de l'Ă©loigner de Victor. Charles finit par en parler au pĂšre de SĂ©lim, et ce dernier dĂ©cide de couper les ponts avec Victor. Victor se tourne alors vers un lieu de rencontres oĂč il fait la connaissance d'un homme plus ĂągĂ©, Serge.
Dix-huit ans plus tard, Victor vit avec Serge, qui est sĂ©ropositif. Victor dĂ©sire ĂȘtre pĂšre et se tourne vers l'adoption. Les cĂ©libataires peuvent adopter, mais les demandes Ă©manant d'homosexuels sont systĂ©matiquement rejetĂ©es. Pour que son dossier soit acceptĂ©, Victor doit alors cacher sa vie avec Serge Ă l'enquĂȘtrice sociale. ÂArchitecte, il revoit sur un chantier SĂ©lim devenu contremaĂźtre. SĂ©lim est mariĂ© avec Farah et pĂšre de deux enfants, mais il succombe Ă nouveau au charme de Victor, qui est en couple libre.
Quatorze ans aprĂšs, le fils adoptif de Victor, Diego, est Ă prĂ©sent un lycĂ©en qui considĂšre Serge comme son deuxiĂšme pĂšre. En butte Ă l'homophobie d'un de ses camarades, Diego est menacĂ© d'ĂȘtre expulsĂ© de l'Ă©tablissement pour l'avoir frappĂ©. Par ailleurs, il voit en cachette son grand-pĂšre, Charles, avec qui Victor est toujours en conflit. Diego souhaiterait que Serge et Victor puissent se marier, pour qu'on ne puisse plus nier son lien avec Serge. Il a le coup de foudre pour NoĂ©mie, qui est en premiĂšre annĂ©e de droit.
Distribution
1981
- Frédéric Pierrot : Charles
- Emmanuelle Bercot : Martine
- Benjamin Voisin : Victor Ă 17 ans
- Sami Outalbali : SĂ©lim Ă 17 ans
- Stanislas Nordey : Serge
- Lou Roy-Lecollinet : Aurélie à 17 ans
- Hafid DjemaĂŻ : le pĂšre de SĂ©lim
1999
- Frédéric Pierrot : Charles
- Emmanuelle Bercot : Martine
- Stanislas Nordey : Serge
- Samuel Theis : Victor adulte
- Sophie Quinton : Aurélie adulte
- Nicolas Cazalé : Sélim adulte
- Phénix Brossard : Basile à 17 ans
- Chiara Mastroianni : l'enquĂȘtrice sociale
- Loubna Abidar : Farah
2013
- Frédéric Pierrot : Charles
- Stanislas Nordey : Serge
- Samuel Theis : Victor
- Sophie Quinton : Aurélie
- Julien Lopéz : Diego
- Hugo Sire : Paul
- Rebecca Marder : Noémie
- Laura Renoncourt : Emma
- Jérémie Elkaïm : Pio
- Thomas Scimeca : Basile adulte
- Marilyne Canto : la directrice du lycée
Production
DĂ©veloppement
Le rĂ©alisateur Philippe Faucon a parlĂ© du dĂ©clencheur du projet : « A l'origine de la sĂ©rie, il y a un Ă©tonnement face au moment de crispation de la sociĂ©tĂ© française devant l'adoption de la loi Taubira. Cinq ans aprĂšs, je pense que plus personne ne la remet en question. La sociĂ©tĂ© française a fait peau neuve[1]. » Les scĂ©naristes JosĂ© Caltagirone et Niels Rahou sont venus le voir avec un synopsis de douze pages et dĂ©veloppent cette motivation : « On a eu l'idĂ©e de FiertĂ©s aprĂšs les Ă©vĂ©nements de 2013 autour de la question du mariage pour tous. C'est quelque chose qui transcendait la sphĂšre simplement publique et politique, mais c'est quelque chose qui Ă©tait extrĂȘmement violent personnellement pour beaucoup d'homosexuels de voir qu'une partie de la sociĂ©tĂ© Ă©tait capable de s'Ă©lever, de protester, de perdre du temps Ă marcher dans la rue pour lutter contre des droits qui devraient ĂȘtre acquis Ă tous. Ce n'est pas une faveur que l'on fait aux LGBT, c'est juste leur donner les mĂȘmes droits que tout le monde[2]. »
Niels Rahou explique le choix du titre : « Etre militant câest tenir la main de son mec dans la rue, câest pouvoir embrasser la personne quâon aime quand on veut sans avoir peur dâĂȘtre jugĂ©, câest intervenir quand on entend des propos homophobes⊠[âŠ] Câest ne pas avoir honte dâĂȘtre qui on est. Câest pour ça que la sĂ©rie sâappelle FiertĂ©s[3]. »
Philippe Faucon a expliquĂ© sa dĂ©marche en entretien : « FiertĂ©s raconte trente ans de combat pour les droits des homosexuels Ă travers le parcours de trois hommes mais ce nâest pas un film militant [âŠ] Câest aussi, et surtout, une trĂšs grande histoire dâamour, doublĂ©e dâune interrogation sur la filiation[4] ». Lors du tournage, il dĂ©clarait : « Avec JosĂ© Caltagirone et Niels Rahou, les deux jeunes scĂ©naristes qui m'ont apportĂ© le projet, nous avons surtout travaillĂ© les sentiments qui les lient, les situations que la sociĂ©tĂ©, c'est-Ă -dire le regard des autres, complique. La dimension politique de la sĂ©rie passe avant tout par la revendication, l'affirmation, le prisme de l'intime[5]. »
Attribution des rĂŽles
C'est la directrice de casting du film 120 battements par minute qui s'est occupée de la distribution des rÎles pour cette mini-série[5]. Les acteurs Frédéric Pierrot et Samuel Theis ont été convaincus par la qualité du scénario et par les personnages[5]. La réalisatrice et actrice Emmanuelle Bercot a déclaré avoir accepté un petit rÎle dans la série par curiosité, afin de voir comment travaille son confrÚre Philippe Faucon[6]. L'acteur et metteur en scÚne Stanislas Nordey suit le travail de Philippe Faucon depuis plusieurs années. Des acteurs prestigieux comme Chiara Mastroianni et Jérémie Elkaïm font des apparitions pour des rÎles ponctuels[7] - [8].
Tournage
La sĂ©rie est tournĂ©e Ă partir de mai 2017 et durant l'Ă©tĂ© de la mĂȘme annĂ©e, entre autres dans une maison de ville du 20e arrondissement de Paris[6]. Le rĂ©alisateur explique que le temps de tournage rĂ©duit l'a poussĂ© Ă gommer les temps morts du scĂ©nario[5].
Il fait le choix de montrer la nudité masculine, sans idée de choquer : « Nous avons tourné des choses belles et naturelles, de mon point de vue[9] ».
Fiche technique
- Titre original : Fiertés
- RĂ©alisation : Philippe Faucon
- Scénario : José Caltagirone, Philippe Faucon et Niels Rahou
- DĂ©cors : Sylvie Mesa Holodenko et Manuel Swieton
- Costumes : Isabelle Blanc
- Photographie : Laurent FĂ©nart
- Son : Pascal Ribier
- Montage : Sophie Mandonnet
- Musique : Varda Kakon, Le vent nous portera interprété par Sophie Hunger
- Production : Joëy Faré
- Sociétés de production : Scarlett Production ; Arte France et 13 Productions (coproductions) ; SOFICA A+ Images (en association avec)
- Société de distribution : Arte France
- Pays dâorigine : France
- Langue originale : français
- Format : couleur
- Genre : drame
- Durée : 50 minutes
- Dates de premiĂšre diffusion :
- France : (Festival des créations télévisuelles de Luchon) ; (internet) ; sur Arte
Accueil
RĂ©compenses et distinctions
FiertĂ©s est prĂ©sentĂ© au Festival des crĂ©ations tĂ©lĂ©visuelles de Luchon en fĂ©vrier 2018, oĂč la presse le dĂ©crit comme l'Ă©vĂ©nement du festival[10]. Il y obtient le prix PyrĂ©nĂ©es d'or de la meilleure mini-sĂ©rie[11].
Diffusion
Les trois Ă©pisodes sont mis en ligne sur le site de la chaĂźne Arte Ă partir du et peuvent ĂȘtre vus jusqu'au . Ă la tĂ©lĂ©vision, ils sont programmĂ©s pour la soirĂ©e du .
Critiques
Les Inrockuptibles saluent une « magnifique fiction » qui « sâattache avant tout Ă lâintime », notant que « le format propre Ă Arte du 3x52 minutes permet aux scĂ©naristes de fabriquer une ossature sĂ©rielle claire et linĂ©aire[10] ». Ouest-France apprĂ©cie une mini-sĂ©rie qui « pose avec finesse et pudeur des questions qui restent pour beaucoup essentielles[4] ». Pour TĂ©lĂ©rama, c'est « Un travail quasi documentaire â au prix dâune certaine froideur â et nĂ©cessaire[12] ». LibĂ©ration loue « lâextraordinaire direction dâacteurs », « cette sobre absence de jugement qui caractĂ©rise Faucon » et « lâutilisation habile de lâellipse[13] ». Pour Les Ăchos, « Remarquablement mis en scĂšne et interprĂ©tĂ© [âŠ], « FiertĂ©s » radiographie avec dĂ©licatesse l'histoire singuliĂšre d'un personnage qui s'inscrit dans les tumultes de son temps[14] ». La Croix note que « MalgrĂ© quelques scĂšnes assez crues, les comĂ©diens sont filmĂ©s avec une grande pudeur et dĂ©licatesse[15] ». 20 minutes y voit « Une minisĂ©rie poignante, subtile et sincĂšre[16] ». Pour Didier Roth-Bettoni, avec « cette sĂ©rie Ă la justesse et Ă la pertinence assez Ă©tonnantes », « on perçoit avec la force de lâĂ©vidence Ă quel point, dans chacune de nos histoires, le personnel et le collectif sont indissociables[17] ».
Audiences
FiertĂ©s est diffusĂ© le Ă la tĂ©lĂ©vision, en mĂȘme temps qu'un match de football entre Salzbourg et Marseille. La mini-sĂ©rie rassemble 855 000 spectateurs et rĂ©alise 3,5 % de parts d'audience[18].
Notes et références
- Olivia Gesbert, « Les fiertés de Philippe Faucon », sur France Culture, (consulté le ).
- Brigitte Baronnet, « Fiertés de Philippe Faucon : rencontre avec le réalisateur et co-scénariste de la série événement d'Arte », sur Allociné, (consulté le ).
- Stéphanie Guérin, « La longue marche des gays retracée dans une série courte sur Arte », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Julia Baudin, « Minisérie. "Fiertés", un combat de trente ans pour les droits des homosexuels », sur Ouest-France, 3 ami 2018 (consulté le ).
- Sophie Grassin, « "Fiertés" : une fresque familiale sur l'homosexualité : pudeur et délicatesse », sur Le Nouvel Obs, (consulté le ).
- Olivier Joyard, « Sur le tournage de âFiertĂ©sâ, la sĂ©rie trĂšs attendue de Philippe Faucon sur l'homosexualitĂ© en France », sur Les Inrockuptibles, (consultĂ© le ).
- « Fiertés : un casting de choix pour la mini-série de Philippe Faucon sur les combats homosexuels », sur 13 Productions, sd (consulté le ).
- Ludovic Béot, « Chiara Mastroianni et Emmanuelle Bercot dans une série de Philippe Faucon sur les combats homosexuels », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- AFP, « Philippe Faucon, une série pour défendre "les droits fondamentaux" des homosexuels », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Iris Brey, « "Fiertés", la mini-série événement de Philippe Faucon sur 30 ans de luttes LGBTI triomphe au festival de Luchon », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- « PalmarÚs 2018 », sur Festival des créations télévisuelles de Luchon, (consulté le ).
- Sébastien Mauge et Aude Dassonville, « Festival de Luchon 2018 : encore une avalanche de prix pour Arte », sur Télérama, (consulté le ).
- Elisabeth Franck-Dumas, « «Fiertés», désirs et des luttes », sur Libération, (consulté le ).
- Olivier de Bruyn, « Philippe Faucon : l'intime et le politique », sur Les Ăchos, (consultĂ© le ).
- Cécile JaurÚs, « « Fiertés », le combat intime d'un homosexuel », sur La Croix, (consulté le ).
- Anne Demoulin, « HomosexualitĂ©: Dans «FiertĂ©s», Philippe Faucon filme le moment oĂč la vie intime devient un combat », sur 20 minutes, (consultĂ© le ).
- Didier Roth-Bettoni, « Arte diffuse « Fiertés », une série gay qui rend fiers », sur Hornet.com, (consulté le ).
- Benjamin Lopes, « Audiences TV du jeudi 3 mai 2018 : lâOM roi des audiences sur W9, AstĂ©rix faible sur TF1 », (consultĂ© le ).