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Festival de cinéma de Douarnenez

Le Festival de cinéma de Douarnenez/Gouel ar filmoù est un festival de cinéma international se déroulant à Douarnenez (Finistère, France).

Festival de Cinéma de Douarnenez / Gouel ar filmoù
Date de création 1978
Édition courante 44e édition : Helvètes Underground
Durée 8 jours
Lieu Douarnenez, Drapeau de la France France
Site web festival-douarnenez.com
Festival de Cinéma de Douarnenez - cinéma, concert, exposition, débat

Créée en 1978, l’association festival de cinéma de Douarnenez a pour objectif principal de faire découvrir par leur cinéma et par le cinéma, les peuples minorisés et/ou minoritaires qui luttent pour leurs cultures, leurs langues, leur identité voire leur survie. En résonance avec son identité bretonne, le Festival poursuit depuis 40 ans sa traversée cinématographique et humaine, convoquant l’ici et l’ailleurs, la création et la culture bretonne comme la diversité des combats et des créations artistiques des peuples du monde.

Histoire

Le festival est créé en 1978 par un groupe de jeunes cinéphiles liés à la MJC de Douarnenez. Trois causes leur tiennent particulièrement à cœur : la lutte contre le projet de création d'une centrale nucléaire à Plogoff, la situation du Tiers-Monde et la renaissance de la culture bretonne[1]. L’association Festival de cinéma de Douarnenez (association loi 1901) est conventionnée avec la ville de Douarnenez, le Conseil départemental du Finistère et la Région Bretagne.

Jusqu’en 1989, le Festival est lié aux activités de la MJC, puis une association est créée pour prendre en charge l’organisation du Festival[2].

Erwan Moalic, présent dès 1978, assure la programmation, assisté par Caroline Troin à partir de 1990. En 2010, ils effectuent leur dernière année à la tête du Festival[3]. La direction du Festival sera assurée à partir de 2011 par Éric Prémel[4], puis par Yann Stéphant de 2014 à 2018 et enfin par Christian Ryo depuis fin 2018.

Caractéristiques

Le festival de Douarnenez se réclame des valeurs de l'éducation populaire.

Il a dans ses objectifs la défense, la promotion et la diffusion des cultures minorisées, et ce, par divers biais :

  • les arts graphiques :
    • le cinéma, les projections s'enchaînant en continu tous les jours du festival dans au moins quatre salles. Se partagent l'affiche :
      • films de patrimoine, éventuellement rares(le festival s'engage à favoriser les projections pellicule[5]) ;
      • documentaires et fictions ;
      • avant-premières ;
      • prise de vue continue ou animation ;
      • courts, moyens et longs métrages ;
      • grosses productions et films d'auteurs ;
    • le dessin ;
    • la sculpture ;
    • la peinture ;
    • la photographie ;
    • les arts plastiques ;
  • la musique ;
  • la littérature, les contes, les traditions orales. Chaque année une journée littérature est organisée, des spectacles en langue des signes...
  • les langues ;
  • la gastronomie ;
  • des débats, assurés par des invités prestigieux (réalisateurs, artistes, journalistes ou hommes politiques) :
    • lors des séances de cinéma ;
    • lors de créneaux dédiés, traditionnellement :
      • un le matin (les petits déjeuners-palabres) à la MJC ;
      • un le soir à 18 heures sur le lieu central du festival.

Le festival se définit par cette manière de croiser les regards et de multiplier les récits et les points de vue dans une atmosphère conviviale. Précisément sur ce sujet, dans un discours Jean-Marie Le Pen l'a dénoncé comme un mauvais exemple de lieu où se donne à entendre des paroles d'étrangers.

Principes de la programmation

Chaque édition comporte au moins cinq sections :

  • Le thème principal : le festival invite chaque année des peuples, proches ou lointains, qui ont en commun de lutter pour leurs identités, souvent bafouées, que ces combats concernent le territoire, la langue, la culture, un statut politique ou la dignité tout simplement.
  • Une place de choix à la production audiovisuelle bretonne qui propose chaque année une sélection de ces films, ainsi que des rencontres professionnelles. Cette section est récurrente et de plus, le festival, signataire de la charte Ya_d'ar_brezhoneg, est partiellement bilingue français-breton(à minima).
  • La section récurrente grande tribu.
  • La section récurrente Monde des sourd·e·s, depuis l'édition numéro 32 de 2009. La LSF s'ajoute au breton et au français comme troisième langue officielle du festival.
  • Pendant plusieurs années, jusqu'à 2014 inclus, la section LGBTQI. À la suite de sa disparition en tant que section récurrente, ce thème fait désormais l'objet d'un parcours "Questions de genres" transversal aux autres sections, avec une recherche d'intersections possibles dans les problématiques. Et en marge, un forum international intersexe a été organisé par ailleurs par des anciens ou actuels membres du festival, les 29 et 30 juin 2015[6].
  • Un ou plusieurs thèmes supplémentaires, exemples rencontrés au fil des éditions :
    • Un « coup de chapeau » à un réalisateur ;
    • Une section transversale qui interroge d'autres pans de nos sociétés (femmes, prisons, immigration, mondialisation... ) ;
    • des volets liés aux droits de l'homme (Afghanistan, Tchétchénie...) ;
    • Une rétrospective d'une cinématographie nationale, régionale, thématique, etc.
  • Une section jeunesse : une sélection de films des autres thématiques à laquelle d'autres sont spécifiquement ajoutés. De plus, le festival propose un mini-festival : les enfants qui y sont inscrits sont pris en charge par des animateurs sur une ou plusieurs demi-journées.

Lieu central du festival

Le Parking du centre, est renommé place du festival lors de chaque édition, et équipé d'une scène sous chapiteau, tables et bancs au centre et d'échoppes sous tente sur le périmètre. Spectateurs, organisateurs, bénévoles, touristes de passage et invités s'y croisent, y flânent, y écoutent un concert, y boivent, y mangent, y débattent, y dansent... jusque tard dans la nuit. Les langues, les cultures, les orientations sexuelles et de genre s'y mélangent dans un joyeux bazar[7]. Il est fréquent de pouvoir y observer des animations improvisées d'artistes au cours de la journée : jeune groupe sur scène, fanfare passant entre les tables...

Restauration

Des repas sont cuisinés midi et soir, le plus possible à partir de produits biologiques et/ou locaux, avec des alternatives végétariennes pour chaque menu carné.

Place de ce festival dans l'éco-système associatif local

Le Festival de cinéma de Douarnenez/Gouel ar filmoù est désigné familièrement de ces différentes façons, et ceci bien au-delà du périmètre de la ville :

  • Le festival des minorités nationales (nom originel) ;
  • Le festival de Douarnenez (le plus fréquent à l'oral, souvent même abrégé en le festival) ;
  • Le festival des minorités (le second plus fréquent à l'oral, plutôt chez les fidèles du début) ;
  • Le festival de cinéma minoritaire de Douarnenez ;
  • Festival de cinéma des minorités[2]
  • Festival de cinéma de Douarnenez/Gouel ar filmoù : l'appellation officielle actuelle.

L'existence de ce festival à Douarnenez n'est pas le fruit du hasard. Il s'inscrit dans l'histoire militante et anti-conformiste de la ville, qui abrite un nombre record d'associations (une pour deux habitants). Les douarnenistes sont nombreux à ressentir une grande affection et proximité avec le festival puisqu'il anime le territoire sur 9 jours et fait ressortir des thèmes actuels qui permettent de créer des discussions et de l'animation sur le territoire.

Certaines éditions bien particulières ont marqué les esprits plus intensément et durablement que d'autres, ou ont marqué une étape importante dans l'évolution du festival, notamment la vingt-deuxième, à l'occasion de laquelle de nombreux yiddishophones sont venus - à la suite d'une large publicité auprès des communautés -, a été marquée par une hausse de la fréquentation et du rayonnement du festival. Il est fortement lié au Festival européen du film court de Brest. Il y a même des enfants du festival : ainsi sont nommés affectueusement ceux qui, douarnenistes ou pas, ont commencé par le mini-festival enfants, puis ont continué à venir au fil des éditions, voire sont même devenus bénévoles si ce n'est même membre de la direction ou salariés. Ayant été vus grandir au fil des éditions, ils viennent parfois avec leurs enfants, qui seront à leur tour des enfants du festival.

L'association gère également un centre de ressources ouvert au public toute l'année.

Thèmes annuels

Peuples ou thèmes à l'honneur depuis la création du festival[8] :

Cinéastes "amis" du festival

Cinéastes "amis" du festival
Présence Films présentés
Serge Avédikian
Marie Hélia, Olivier Bourbeillon et leur société Paris-Brest productions Presque systématique Presque tous
Raoul Peck
Mylène Sauloy Environ une édition sur deux Tous, y compris copies de travail, rushes, documents collectés

Notes et références

  1. (fr) Festival de cinéma de Douarnenez, « Historique », (consulté le )
  2. (fr) Alda!, « Festival des minorités », édition du 26 juin 2008 (consulté le )
  3. (fr) Télérama, « Les embruns du monde rafraîchissent Douarnenez », édition du 27 août 2010 (consulté le )
  4. (fr) Le Télégramme, « Douarnenez. Éric Prémel directeur du festival de cinéma », édition du 31 août 2010 (consulté le )
  5. « STRUCTURES », sur filmprojection21.org (consulté le ).
  6. « Forum International Intersexe de Douarnenez », sur OII Francophonie, (consulté le ).
  7. « Photos Festival de cinéma de Douarnenez 2013 - Crédit Lucas Faugère - », sur calameo.com (consulté le ).
  8. (fr) Festival de cinéma de Douarnenez, « Peuples invités », (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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