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Faux positif

Un faux positif est le rĂ©sultat d'une prise de dĂ©cision dans un choix Ă  deux possibilitĂ©s (positif et nĂ©gatif), dĂ©clarĂ© positif, lĂ  oĂč il est en rĂ©alitĂ© nĂ©gatif. Le rĂ©sultat peut ĂȘtre issu d'un test d'hypothĂšse, d'un algorithme de classification automatique, ou tout simplement d'un choix arbitraire.

Matrice de rĂ©partition des valeurs de vĂ©ritĂ© qualifiant un rĂ©sultat d’analyse
Statut supposĂ© rĂ©el de l’objet topique Statut par rapport au critĂšre d’analyse
Qualité du constat Qualité du sujet Jugement affirmatif

(cas symptomatique)

Jugement réfutatif

(cas asymptomatique)

absence exempt faux positif vrai négatif
présence concerné vrai positif faux négatif

Dans la pratique, dans les cas oĂč le rĂ©sultat est utilisĂ© pour avertir (alarme, dĂ©tection de virus, etc), un faux positif est une fausse alarme.

Cependant, dans les domaines oĂč le rĂ©sultat espĂ©rĂ© est positif, il convient de distinguer le faux positif et la fausse alarme. La fausse alarme Ă©tant alors le cas faux nĂ©gatif.

Quand ce que l'on recherche est rare, et que le test utilisé n'est pas parfaitement spécifique, il est généralement beaucoup plus probable qu'un cas déclaré positif soit en réalité un faux positif.

La notion de faux positif est utilisée dans de nombreux domaines :

- en informatique documentaire / documentation automatique, sous le nom de bruit (ensemble des réponses non pertinentes) et
- en algorithmique quand l'exécution et le résultat sont randomisés ;
- en sécurité informatique, pour les logiciels anti-virus, les filtres anti-spam (un message ou programme valable injustement considéré comme nuisible par le filtre) ;
- dans la vérification et la validation logicielles comme en vérification formelle, ou vérification fonctionnelle des systÚmes électronique ou en test logiciel
  • en vidĂ©o surveillance, pour la dĂ©tection d'Ă©vĂ©nements ;
  • dans les radars, pour la dĂ©tection de cibles ;
  • dans les domaines du diagnostic, notamment mĂ©dical
  • plus gĂ©nĂ©ralement dans tout domaine demandant de prendre une dĂ©cision binaire, fondĂ©e sur des donnĂ©es imprĂ©cises.

Signification d'un taux de faux positifs

Par exemple, le dĂ©pistage de la trisomie 21 tel qu'il est couramment pratiquĂ© en France conduit Ă  un taux de dĂ©tection de 90 % (c’est-Ă -dire un taux de faux nĂ©gatifs de 10 %), pour un taux de faux positifs de 5 %[1].

  • Le taux de dĂ©tection de 90 % signifie que si cent femmes enceintes d'un fƓtus trisomique passent ce test, en moyenne 90 grossesses anormales seront correctement identifiĂ©es, et 10 ne seront pas dĂ©tectĂ©es.
  • SymĂ©triquement, le taux de faux positifs de 5 % signifie que si cent femmes enceintes d'un fƓtus normal passent ce test, en moyenne 5 seront identifiĂ©es Ă  tort comme des grossesses anormales.

Seuil de détection et dépistage

Le rĂ©sultat d'un test a une certaine distribution pour la population « normale », et une autre pour la population « anormale ». Le test est d'autant plus discriminant que ces rĂ©sultats sont nettement diffĂ©rents, mais en gĂ©nĂ©ral les deux distributions se recouvrent Ă  la marge. Dans les zones oĂč les rĂ©sultats peuvent se recouvrir, il faut fixer un seuil Ă  partir duquel on dĂ©cidera que le test est « positif » ou « nĂ©gatif ».

Un test est d'autant meilleur que le taux de dĂ©tection est Ă©levĂ© (c’est-Ă -dire que le taux de faux nĂ©gatifs est faible) et que le taux de faux positifs est faible. Le taux de faux positifs et le taux de dĂ©tection dĂ©pendent tous les deux du seuil choisi et varient dans le mĂȘme sens, ce qui signifie qu’il est impossible de simultanĂ©ment augmenter le taux de dĂ©tection et diminuer le taux de faux positif : tout ce que l’on peut faire est de trouver un compromis acceptable entre sensibilitĂ© et spĂ©cificitĂ©[2] - [3] - [4].

  • Si l'on fixe un seuil « alarmiste » se dĂ©clenchant facilement, on augmente la sensibilitĂ© du test : le taux de dĂ©tection augmentera (puisque plus d'anomalies seront correctement dĂ©tectĂ©es), avec l'inconvĂ©nient que le taux de faux positifs augmentera Ă©galement (puisque plus de cas normaux, prĂ©cĂ©demment Ă  la limite, seront considĂ©rĂ©s comme anormaux).
  • Inversement, si l'on fixe un seuil plus « prudent », on augmente la spĂ©cificitĂ© du test : le taux de faux positifs baissera puisque moins de cas normaux seront considĂ©rĂ©s comme positifs, mais avec l'inconvĂ©nient que le taux de dĂ©tection baissera Ă©galement (puisque moins de cas anormaux seront pris en compte).

Le choix du seuil dépend de ce que l'on veut faire du test, et de l'arbitrage entre le risque que représente un faux positif et celui d'une faible détection.

Risque de surdiagnostic

En mĂ©decine, plus une maladie est rare, plus le risque de surdiagnostic est Ă©levĂ©. Ainsi, si l'on teste 1 000 personnes au hasard avec un test produisant 5 % de faux positifs, on annonce Ă  50 personnes que le test est positif. Si la maladie ne touche que 1 personne sur 1 000 dans la population gĂ©nĂ©rale, on peut montrer par le thĂ©orĂšme de Bayes que la personne n'a (environ) que 2 % de risque d'ĂȘtre effectivement atteinte (intuitivement, on l'annonce Ă  50 personnes dont une seule est atteinte).

Le test permet, certes, de cerner une population Ă©ventuellement concernĂ©e sur laquelle on peut effectuer des tests plus prĂ©cis (et plus coĂ»teux). Il va cependant gĂ©nĂ©rer de l'angoisse et le risque de traiter une maladie inexistante (basĂ© sur l'opinion erronĂ©e que le test Ă©tant « sĂ»r Ă  95 % », la probabilitĂ© d'ĂȘtre rĂ©ellement atteint est trĂšs Ă©levĂ©e alors qu'elle est d'autant plus faible que la maladie est rare).

Pour cette raison, le dépistage systématique des maladies rares n'est généralement pas envisagé ; on préfÚre cibler des populations à risque.

Notes et références

L'analyse théorique des faux positifs et des faux négatifs fait appel au théorÚme de Bayes.

Bibliographie

Références

  1. D'aprĂšs http://www.gyneweb.fr/sources/obstetrique/depist-triso-prat.htm.
  2. Evaluation des stratĂ©gies de dĂ©pistage de la trisomie 21 : « SensibilitĂ© et spĂ©cificitĂ© Ă©voluent en sens inverse : toute augmentation de la sensibilitĂ© se fait au dĂ©triment de la spĂ©cificitĂ© d’un test Â».
  3. Qu'est-ce que la dĂ©mence ? , Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement. Volume 1, NumĂ©ro 4, 229-35, DĂ©cembre 2003, Revue thĂ©matique : « Le dĂ©placement d‘un seuil vers une plus grande sensibilitĂ©, dans la perspective de n‘oublier aucun cas, est mĂ©caniquement payĂ© d‘une baisse de la spĂ©cificitĂ©, qui conduit Ă  augmenter la proportion des faux positifs Â»
  4. Les mĂ©thodes de dĂ©tection de fasciola hepatica dans les troupeaux bovins en France, Bull. Acad. VĂ©t. France — 2007 - Tome 160 - N°5 (www.academie-veterinaire-defrance.org)

Voir aussi

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