Fang Lizhi
Fang Lizhi (pinyin : Fāng Lìzhī), né le à Pékin[1] et mort en exil aux États-Unis le [2], est un dissident et astrophysicien chinois, membre du bureau et coprésident de Human Rights in China[3].
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(à 76 ans) Tucson |
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Parti communiste chinois (jusqu'à ) |
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Division de mathématiques et physique de l'Académie chinoise des sciences (d) (- Human Rights in China |
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Biographie
De 1946 à 1952, Fang Lizhi est élève de l'école secondaire no 4 de Pékin. Admis à l'université de Pékin, il y étudie entre 1952 et 1956. Il est recruté en 1955 par le Parti communiste chinois et participe au congrès de la ligue de la jeunesse présidé par Hu Qili. Il obtient un siège à l'institut de recherche moderne en physique de l'académie chinoise des sciences. En 1957 la publication d'un article critiquant la position marxiste sur la physique lui vaut d'être exclu publiquement du parti.
En 1966, au début de la révolution culturelle, il est astreint à résidence pour une année puis envoyé dans une ferme pour être rééduqué par le travail puis en 1970 dans les mines de charbon de Huainan, à l'instar de tous les professeurs et les étudiants de l'université de sciences et technologie de Chine à Hefei (capitale de la province du Anhui) où il était alors chargé d'enseignement[4]. Durant cette période où il est isolé de la communauté scientifique internationale, ses travaux se tournent vers l'astronomie, la cosmologie et l'astrophysique[5].
Il est réhabilité après la mort de Mao Zedong et la chute de la bande des Quatre en 1976.
Professeur d'astrophysique, ayant voyagé à l'étranger, il est vice-recteur de l'université de sciences et technologie de Chine[6] lors des manifestations étudiantes de et de [7]. Il a ensuite été exclu de son poste universitaire le puis de nouveau exclu du Parti communiste chinois[8] par la commission disciplinaire du parti de la province de Anhui, le [9].
Pendant les manifestations de la place Tian'anmen, Fang et son épouse, Li Shuxian, ont reçu l'asile de l'ambassade américaine à Pékin, le . Il reçut à cette occasion le Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme[10]. Après avoir obtenu l'autorisation officielle de quitter la Chine, ils ont été conduits au Royaume-Uni, le , par un avion C-135 de l'U.S. Air Force[11].
En à l'université Columbia à New York, il prononce un discours lors d'une conférence sur la question du Tibet, un des premiers dialogues entre Chinois et Tibétains organisé par Robert A. F. Thurman[12] à laquelle assista le 14e dalaï-lama que Fang Lizhi a rencontré[13] à plusieurs occasions, comme il l'indiqua dans son discours[14]. Fang Lizhi devint également conseiller d'International Campaign for Tibet[15]
Carrière universitaire
Après un passage à l'université de Cambridge en 1990 en tant que professeur-invité à la Royal Society, où il collabora avec le physicien Stephen Hawking[1], Fang Lizhi intégra ensuite en 1992 l'Institute for Advanced Study de l'université de Princeton en tant que directeur-invité[16]. En 1992, il devint enfin professeur de physique et d'astronomie à l'université d'Arizona à Tucson[17]. Fang Lizhi a contribué à de nombreux travaux sur l'univers : la réionisation, son évolution ou bien les amas de galaxies[16].
Notes et références
- (en) Phil Davison, « Fang Lizhi: Astrophysicist and dissident who helped inspire the Tiananmen Square protests », sur independent.co.uk, The Independent, (consulté le )
- François Bougon, « Mort du dissident chinois Fang Lizhi, père spirituel de Tiananmen », sur LeMonde.fr, Le Monde interactif, (consulté le )
- Spence, Jonathan D. Kissinger and China, The New York Review of Books, June 2011.
- (en) Fang Lizhi, « The Chinese Amnesia », The New York Review of Books, (lire en ligne)
- d'après l'Encyclopædia Britannica
- Philippe Grangereau, « Fang Lizhi, précurseur du mouvement démocratique chinois, est mort », sur Libération.fr, Libération, (consulté le )
- il est qualifié de principal agitateur par le PCC
- Jean-Luc Domenach, Chine : L'archipel oublié page 357
- L'agence Chine nouvelle, communiqué (ou dépêche) du 19 janvier 1987.
- (en) « 1989: Fang Lizhi, China », sur rfkcenter.org, Robert F. Kennedy Center for Justice & Human Rights (consulté le )
- Lilley, James. China Hands. New York : Public Affairs, 2004. (ISBN 1-58648-343-9).
- Tibet Potomac
- Pierre-Antoine Donnet, Guy Privat, Jean-Paul Ribes, Tibet: des journalistes témoignent, L'Harmattan, 1992, (ISBN 2738413145 et 9782738413147), p. 10
- (en) James D. Seymour, Cao Changching, Tibet Through Dissident Chinese Eyes, p. 49
- (en) Bhuchung K. Tsering, Fang Lizhi was right about Tibet and China, 9 avril 2012
- (en) University Communications, « Astrophysicist Fang Lizhi Spent Two Decades at UA », sur aps.org, University of Arizona, (consulté le )
- (en) « 1996 Dwight Nicholson Medal for Human Outreach Recipient », sur aps.org, American Physical Society (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (Article) Michel Cartier, Spécificité de la dissidence chinoise ; portrait de Fang Lizhi le « Sakharov chinois », in Adam Kiss & Janine Altounian (dir.), (Dés)obéissance et droits humains. De la psychopathologie à l'anthropologie, Paris, L'Harmattan, 2002, 289 p., (ISBN 2-7475-2094-3), 9782747520942
- Abattre la grande muraille. Science, culture et démocratie en Chine, Paris, Albin Michel, 1993.