Lin Xiling
Lin Xiling (en chinois : 林希翎) est une militante chinoise née Cheng Hai Guo le à Shanghai et morte le à Bry-sur-Marne[1] - [2].
Lin Xiling Cheng Haiguo | |
Lin Xiling en 1953 | |
Naissance | Shanghai (Chine) |
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Décès | Bry-sur-Marne |
Première incarcération | 11 août 1958 |
Biographie
Fille de parents artistes[3], Lin Xiling considère avoir hérité de « la tradition du refus » se définit comme une « militante communiste convertie par ailleurs au catholicisme »[4].
Dès l'âge de 14 ans, elle s'engage dans l'Armée populaire de libération et participe à la lutte des communistes jusqu'à l'avènement de la République populaire de Chine en 1949.
En 1957, durant la campagne des Cent Fleurs, elle ose critiquer Mao de front.
Lin Xiling, étudiante en droit, intervient oralement sur une place du campus de Renda (Université du peuple), rebaptisée place de la démocratie, et évoque dans ses discours la disparition de Hu Feng. Elle critique le parti communiste chinois qui est « devenu une classe privilégiée » et « réprime le peuple dès la libération ». Elle critique aussi le stalinisme (à la suite du rapport « secret » de Khrouchtchev[note 1]) et exige que son cas soit réexaminé. Elle met aussi en avant le dogmatisme du Parti et le fait que « le vrai socialisme doit être démocratique, alors que le nôtre ne l'est pas.» Qualifiée de « droitiste », elle est « des l’une des toutes premières dissidentes de l’ère maoïste »[2].
Arrêtée le , elle est condamnée en 1959 à 15 ans de réclusion et 5 ans de privation de ses droits politiques. Elle est libérée sur ordre de Mao Zedong en 1973. En 1978, le label « droitiste » lui est retiré, mais Deng Xiaoping s'oppose à sa réhabilitation (ils ne seront que peu dans ce cas). Elle travaille en 1979 à l'usine de machines agricoles de Wuyi dans le Zhejiang. Après 1983, elle s'est installée en France et n'a jamais obtenu sa réhabilitation[5].
De 1983 à 1986, elle est chercheuse associée au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine de l'EHESS[6].
Elle a Ă©galement obtenu un diplĂ´me de droit. Elle Ă©tait une ancienne journaliste du Quotidien de la jeunesse de Chine. Elle pratiquait de nombreux instruments dont l'Erhu.
En 1998, elle déclarait croire « encore à l'utopie communiste et aux espérances des Grands Soirs »[7].
Lin Xiling est décédée à Bry-sur-Marne le .
Notes et références
Notes
- cité dans le rapport du comité du parti communiste de l'université du peuple pour la rééxamination de son dossier en 1979
Références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Pierre Haski, « Lin Xiling l'indomptable, mort d'une dissidente chinoise à Paris », Rue89, 22 septembre 2009, [lire en ligne]
- Interview de 2007 .
- Itzok septembre 1987, interview.
- Lucien Bianco LIN Xiling 林希翎 (pseudonyme de CHENG Haiguo 程海果) Le Maitron
- D'après La revue de presse de Radio France, sur le site .
Voir aussi
Bibliographie
- Marie Holzman (préf. Lucien Bianco), Lin Xiling, l'indomptable, Bayard/Centurion, , 411 p. (ISBN 2-227-13500-X). Compte-rendu de Chen Yan, « Lin Xiling l'indomptable de Marie Holzman [compte-rendu] », Perspectives chinoises, vol. 51, no 51,‎ , p. 75-77 (lire en ligne)
- Jean-Jacques Gandini, chap. 22 « Lin Xiling, l’indomptable », dans Chine fin de siècle (II), China Incorporated, Lyon, Atelier de création libertaire, , 167 p. (ISBN 2-905691-71-9)
- Zeming Chen, « Les « droitiers actifs » de 1957 et la postérité d'une réflexion », Perspectives chinoises, no 2007/4, 2007, mis en ligne le . URL : . Consulté le .
- Guilhem Fabre et Jean Leclerc du Sablon, « Lin Xiling : une idéaliste incorrigible », L'Express,‎ , p. 140-158.
- « Il y a trente ans, les Cent Fleurs — Entretien avec Lin Xiling », Iztok, revue libertaire sur les pays de l'Est,‎ (lire en ligne)