Famille de Madaillan de Lesparre
La famille de Madaillan de Lesparre est une famille noble éteinte de Guyenne qui semble avoir eu pour auteur Guillaume de Madaillan, sire de Lesparre, vivant au XIIIe siècle[1]. Le berceau familial est à Madaillan (-Vieux) à Roumagne, juste au sud de La Sauvetat-du-Dropt qu'ont aussi possédée les Madaillan (à distinguer des du Fossat, seigneurs de Madaillan)[2]. On peut aussi consulter les généalogies classiques[3] - [4].
Famille de Madaillan de Lesparre | |
Armes | |
Blasonnement | Tranché d'or et de gueules (Madaillan), écartelé d’azur au lion d'or (Lesparre). |
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Devise | "Pour l'honneur". |
Période | XIIIe siècle au XVIIIe siècle |
Pays ou province d’origine | Guyenne |
Selon certaines sources, la famille s'est Ă©teinte en 1750 avec la branche de Madaillan de Lesparre, seigneurs de Montataire, marquis de Lassay[5].
Origines
D'après Henri Jougla de Morenas, la famille de Madaillan de Lesparre, semble avoir pour auteur Guillaume de Madaillan, sire de Lesparre, vivant au XIIIe siècle dont le descendant Amaury de Madaillan, aurait laissé de Cécile de Durfort :
- Guillaume, dont le petit-fils, autre Guillaume, sire de Lesparre, trouvé en 1408, épousa Jeanne d’Armagnac : leur descendante, Agnès, morte jeune, termine cette branche[6].
- Amanieu, qui aurait été père d’Amanieu de Madaillan, seigneur de Monviel, vivant au milieu du XVe siècle , allié à Jeanne de Lambertye, dont il eut deux fils : Gilberton qui suit, et Arnaulton, dont la descendance s'est éteinte avec Léon de Madaillan de Lesparre, marquis de Lassay, comte de Manicamp et de Madaillan (1679-1750) décédé sans postérité mâle[1], avec lui s'éteint la branche Lassay des Madaillan de Lesparre, dont un rameau subsista en Périgord[7].
Personnalités
- Aimon et Isarn de Madaillan qui sont nommés avec Guillaume de Biron, dans une donation faite pour la fondation de la basilique Saint-Sernin de Toulouse en 1076[8].
- Ebrard et Brochard de Madaillan, donateurs de parcelles de terrain pour la fondation de l'abbaye de Cadouin[9].
- Guillaume-Amanieu de Madaillan sire de Lesparre (1375-1414), maire et gouverneur de Bordeaux en 1404.
- Bertrand de Madaillan d'Estissac (1460-1522 ; fils de Jean de Madaillan d'Estissac, dont la mère Jeanne d'Estissac (elle-même héritière d'Amaury-Fergeant/Frégeant d'Estissac) apporta la baronnie d'Estissac aux Madaillan : Estissac soulève un problème de localisation car ce fief est dit en Aunis par certaines sources[10], dont Pol Potier de Courcy — le continuateur du Père Anselme au XIXe siècle pour l'Histoire de la Maison royale de France — alors qu'il s'agit en fait du pays d'Estissac en Périgord, Dordogne, juste au nord de Bergerac et à l'est de Mussidan : cf. St-Jean, St-Hilaire, St-Séverin[11] - [12] - [13] ; la méprise s'explique sans doute par le fait que les d'Estissac ou Madaillan ont donné des gouverneurs de l'Aunis), sénéchal de l'Agenais, sénéchal du Périgord, lieutenant-général et gouverneur de Guyenne, maire et gouverneur de Bordeaux. Il participa au siège d'Alexandrie en 1499 et épousa Catherine Chabot de Jarnac, la sœur de l'amiral Philippe.
- Geoffroy de Madaillan d'Estissac, frère du précédent, évêque de Maillezais et protecteur de Rabelais.
- Louis de Madaillan d'Estissac, fils de Bertrand et neveu de l'évêque Geoffroy, gouverneur d'Aunis et Saintonge, bisaïeul du moraliste François VI de La Rochefoucauld.
- Charles de Madaillan d'Estissac, petit-fils de Bertrand, accompagna Montaigne dans son voyage en Italie. Il fut tué dans un duel de trois contre trois [14].
- Jean de Madaillan, seigneur de Montataire, compagnon d'Henri IV, et réputé inébranlable dans sa foi huguenote.
- Armand de Madaillan de Lesparre, fils de Louis, petit-fils d'Isaac de Madaillan (qui fut, en héritage de sa mère Judith de Chauvigné, seigneur de Bois-Froust en Niort-la-Fontaine à Lassay-les-Châteaux ; puis il acquit Lassay en 1639), et arrière-petit-fils du précédent ; marquis de Lassay, on lui doit l'édification de l'Hôtel de Lassay, actuelle résidence de la présidence de l'Assemblée nationale.
- Léon de Madaillan de Lesparre, marquis de Lassay, comte de Manicamp et de Madaillan (1679-1750), fils du précédent et de Marie Anne Pajot (vers 1642-1681), mestre de camp du régiment de Lassay (1702-1710) du régiment d'Enghien (1710-1726), décédé sans postérité mâle[1], avec lui s'éteint la branche de Madaillan de Montataire [7] - [5].
- Reyne (ou Reine) de Madaillan, femme du précédent, fit un don considérable pour l'édification, à la Pitié-Salpêtrière, d'un bâtiment destiné à accueillir les femmes "insensées". Elle était la fille de Louis de Madaillan (grand-père de Léon) et de sa seconde femme Louise-Marie-Thérèse de Bussy-Rabutin[15].
Notes et références
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, tome IV, page 497, 1939
- « Histoire de la Maison de Madaillan », sur Histoire de la Maison de Madaillan, par Maurice Campagne, Imprimerie générale du Sud-Ouest J. Castagnet à Bergerac, 1900, mise en ligne sur Gallica.bnf.fr (consulté le )
- « Madaillan, p. 25-27 », sur Le Grand Dictionnaire historique, t. VII, par Louis Moréri, aux Libraires associés à Paris, 1759 (consulté le )
- « Madaillan, p. 288-292 », sur Dictionnaire de la Noblesse, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, t. IX, chez Antoine Boudet à Paris, 1775 (consulté le )
- Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne (1887), page 52.
- Maurice Campagne/>, Histoire de la maison de Madaillan 1076 à 1900, Imp. générale du Sud-Ouest (J. Castanet), 1900, p. 61 à 68.
- E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 679.
- Histoire générale du Languedoc, Ed. Privat, t. v, p. 623.
- Le cartulaire de l'abbaye de Cadouin, p. 15 par Jean Maubourguet.
- « Observations sur les Lettres de Rabelais : Observation sur la Lettre I (à Geoffroy d'Estissac évêque de Maillezais, avec une généalogie), p. 26 », sur Œuvres de maître François Rabelais, édition critique par Jacob Le Duchat, t. III, chez Jean-Frédéric Bernard à Amsterdam, 1741 (consulté le )
- « D'Estissac, p. 404 », sur Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles ou anoblies du royaume de France, t. Ier, par Pierre-Louis Lainé, à Paris, 1818 (consulté le )
- « La châtellenie d'Estissac, p. 413-415, 434 (carte), 436 », sur Séances de la Société historique et archéologique du Périgord, novembre 1941 (consulté le )
- Extrait de la Revue de Saintonge et d'Aunis, vol. 15, 1895 : "Aussi a-t-on peine à comprendre la double erreur commise par le continuateur du père Anselme, Potier de Courcy (ix, p. 362), qui dit que la seigneurie d'Estissac est en Aunis, et qu'apportée en 1587 par Claude d'Estissac (une Madaillan) à F. de La Rochefoucauld, ce fut elle qu'on érigea en duché l'an 1758" (alors que c'est sur la terre de St-Liébault en Champagne que fut érigé ce duché ; en 1737 ou 58 ?).
- Histoire de la Maison de Madaillan par Maurice Campagne, p. 252-255.
- Elle était la fille du célèbre Roger de Bussy-Rabutin. Cette singularité des alliances des Lassay est évoquée dans l'ouvrage de François Formel, Alliances et Généalogie à la cour du grand roi, le souci généalogique chez Saint-Simon, édition contrepoint, 1983, p. 569, 570.
Bibliographie
- Alfred de Froidefond de Boulazac, Armorial de la Noblesse du PĂ©rigord, Imprimerie de la Dordogne (Anc. Dupont et Cie, 1891, p. 316 et 317.
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, tome IV, page 497, 1939 : notice sur la branche des Madaillan.
- E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 679 : notice sur la branche subsistante des Madaillan.
- Gontran du Mas des Bourboux, L'ancienne noblesse du PĂ©rigord subsistant en Dordogne, 2001, article de Madaillan, pages 195 Ă 198.
- Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire Historique 1732.
- Aubert de la Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, tome IX, 1775, page 288 Ă 291.
- Maurice Campagne, Histoire de la maison de Madaillan 1076 à 1900, Imp. générale du Sud-Ouest (J. Castanet), 1900.
- Charles Samaran. Histoires de « Croquants », Journal des savants, 1975, vol. 2, no 1, p. 141-146.
- Jules Andrieu, Les Madaillan, p. 550-552, Revue de l'Agenais, année 1894, tome 21 (lire en ligne)