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FĂ©lix Viallet (homme politique)

Biographie

Félix Viallet est issu d’un milieu très modeste de Lozère. À sa naissance, son père, Jean-François Calixte Viallet, est journalier et sa mère, Justine Viala, ménagère. Mobilisé au 112 ème régiment d'infanterie pendant la grande guerre, son père disparait le 26 Août 1917 à Samogneux, dans la Meuse, au cours de la deuxième bataille de Verdun. La Grande Guerre porte un rude coup à la famille et au tout jeune Félix, adopté par la Nation le . C’est au séminaire de Mende, puis à l’Université et à l’Institut catholique de Toulouse que le futur abbé poursuit ses études jusqu’à l’obtention d’une licence de lettres. Le jeune ecclésiastique choisit alors de transmettre son savoir. Agrégé de Lettres, il devient professeur dans l’enseignement libre, enseignant le français, le latin et le grec, puis devient directeur des études au collège de Langogne. A la déclaration de guerre il décide volontairement de porter l’uniforme militaire en 1939-1940 puis en 1945, ce qui lui vaut la croix des services militaires volontaires. Alors qu'il vient d'avoir 28 ans, son humanisme et sa fibre gaulliste le font s'engager dans la résistance, alors même que l'église de France, et par là même l'évêque de Mende, Monseigneur AUVITY, sont favorables à la politique collaborationniste du régime de Vichy. L'abbé Viallet permet à des nombreuses familles juives d'échapper aux persécutions des nazis, en leur procurant des certificats de baptême. Son engagement dans le Résistance lui vaut la reconnaissance et l'amitié du Général de Gaulle et de Jacques Chaban-Delmas.

Sa carrière politique commence Ă  la fin de la deuxième guerre mondiale. Élu conseiller municipal de sa ville natale, Langogne, dès 1945, il devient premier adjoint en 1947, puis maire de 1959 Ă  1976. La deuxième Ă©tape du cursus honorum local est franchie en 1949 quand l’abbĂ© Viallet est Ă©lu conseiller gĂ©nĂ©ral du canton de Langogne, siège qu’il garde jusqu’en 1967 et qui l’amène Ă  ĂŞtre vice-prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral entre 1953 et 1957. Mais l’orientation politique dĂ©finitive de FĂ©lix Viallet date de la crĂ©ation du Rassemblement du peuple français en 1947 : l’abbĂ© Viallet adhère et ne quitte plus, dĂ©sormais, la famille gaulliste, d’abord au RPF puis avec les rĂ©publicains sociaux, Ă  l’Union pour la nouvelle RĂ©publique (UNR), Ă  l’Union des dĂ©mocrates-Ve RĂ©publique et Ă  l’Union des dĂ©mocrates pour la RĂ©publique (UDR) jusqu’en 1975. Membre du conseiller national du RPF entre 1949 et 1951, il est aussi dĂ©lĂ©guĂ© dĂ©partemental du mouvement gaulliste en 1950, avant d’être responsable pour la Lozère du Centre national des RĂ©publicains sociaux, le parti de Jacques Chaban-Delmas en 1955. Curieusement, l’abbĂ© Viallet n’a pas Ă©tĂ© candidat aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1951. Si le RPF est encore modestement implantĂ© en Lozère, sa liste conduite par EmĂ©rentienne de Gaudin de Lagrange n’en attire pas moins 6 647 voix (15%), soit deux fois plus que les prĂ©visions prĂ©fectorales lui attribuaient Ă  la fin de l’annĂ©e 1950.

L’engagement de l’abbĂ© Viallet n’est pas sectaire et le vice-prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral entretient de bonnes relations avec la droite lozĂ©rienne, traditionnellement puissante, comme le prouve son appui très actif au candidat indĂ©pendant paysan, Georges Bonnet, CNI , aux sĂ©natoriales de 1955. Cela contribue au succès de FĂ©lix Viallet lorsqu’il se prĂ©sente pour la première fois Ă  une Ă©lection lĂ©gislative le . Il bĂ©nĂ©ficie d’une image d’homme nouveau, mais aussi du soutien du sĂ©nateur CNI Ă©lu l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente et de la majoritĂ© des conseillers gĂ©nĂ©raux de Lozère. De plus, tout en affirmant vouloir ĂŞtre le dĂ©putĂ© de toute la Lozère, il sait jouer sur son excellente implantation Ă  Langogne, fière d’avoir « son » dĂ©putĂ©. La liste des rĂ©publicains sociaux conduite par l’abbĂ© Viallet , apparentĂ©e Ă  quatre des sept autres listes (Rassemblement des gauches rĂ©publicaines - RGR, RĂ©publicains dĂ©mocrates et Mouvement rĂ©publicain populaire - MRP, CNI, Union des indĂ©pendants d’Action dĂ©mocratique et paysanne) recueille 9 291 voix sur 44 803 suffrages exprimĂ©s (20,7%), soit le meilleur total après la liste d’Union des RĂ©publicains du dĂ©putĂ© sortant Gilbert de Chambrun. L’abbĂ© Viallet, qui rĂ©alise un très bon score personnel (10 185 voix), est donc Ă©lu dĂ©putĂ©, tout comme la tĂŞte de liste d’Union des IndĂ©pendants et Paysans, Henri TrĂ©molet de Villers, tandis que, victime de l’apparentement, le candidat Gilbert de Chambrun est battu malgrĂ© ses 15 399 voix.

Au Palais-Bourbon, Félix Viallet appartient à plusieurs commissions : éducation nationale (1956-1958), travail et sécurité sociale (1956-1957), pensions (1957-1958) et agriculture (1958). Il est nommé juge titulaire de la Haute-Cour de justice constitutionnelle, le . Il dépose trois propositions de loi, neuf propositions de résolution et trois rapports au nom de la commission de l’éducation nationale, dont l’un sur un projet de loi (). Un autre rapport suggère de célébrer le centenaire du père Charles de Foucauld (). Il intervient à quatre reprises à la tribune. Parmi ses prises de parole importantes figure sa participation à la discussion sur le Marché commun agricole où il expose la position des républicains sociaux sur l’Europe. Dans la capitale, l’abbé Viallet est l’aumônier des Lozériens de Paris.

Le , il vote les pouvoirs spéciaux en Algérie au gouvernement Mollet, mais rejette le le projet de loi-cadre sur l’Algérie présenté par le cabinet Bourgès-Maunoury. Il approuve le l’investiture du gouvernement de Gaulle et la loi constitutionnelle le . Il est réélu député en , dans la première circonscription de la Lozère,sous l’étiquette de l’Union pour une Nouvelle République (UNR), mais en 1962 l'Evêque de Mende , un véritable "Oukase" promulgué par Monseigneur Boudon, évêque de Mende, interdit à l'Abbé Viallet de se représenter aux élections législatives. Malgré les interventions du Ministre Roger Frey, l'Abbé obéit à l'évêque de Mende et abandonne son siège à l'Assemblée Nationale contrairement à l'Abbé Laudrin, élu de Bretagne, qui conservera à siéger à l'assemblée nationale jusqu'à sa disparition le19 mars1977. Le 18 Septembre 1960, son ami Michel Debré inaugure le collège Marthe Dupeyron à Langogne et le 23 Septembre 1961, il reçoit à Langogne le Général de Gaulle avec lequel les liens d'une solide et fidèle amitié se sont tissés depuis le début de la deuxième guerre mondiale. Son ultime candidature nationale date de 1965, alors qu’il tente vainement de devenir sénateur de Lozère. Dans le cadre de la Cinquième République, le rôle politique de l’abbé Viallet se consacre dès 1962 à sa mission de premier magistrat de Langogne jusqu'en 1976. Il reprend également son activité d'enseignant en même temps que sa plume d'homme de lettres pour publier des ouvrages sur l'histoire de Langogne et du Gévaudan. L'abbé Viallet n'oubliant pas son attachement à la vie et à l'oeuvre de Charles de Foucauld, prononce des conférences sur cet ancien officier St Cyrien devenu moine au coeur de l'Abbaye Notre Dame des Neiges à La Bastide St Laurent en Ardéche, avant de marcher vers son destin au milieu du peuple touareg ,dans les dunes de Tamanrasset.

Mandats politiques

  • Conseiller municipal de Langogne en 1945, il en est maire de 1959 Ă  1976
  • Conseiller gĂ©nĂ©ral du canton de Langogne de 1949 Ă  1967
  • DĂ©putĂ© de la Lozère de 1956 Ă  1962[1]

Distinctions

Ĺ’uvres

  • Langogne, Mende, SociĂ©tĂ© des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère,

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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