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Euskal Iraultzarako Alderdia

Euskal Iraultzarako Alderdia (Parti pour la Révolution Basque en basque), EIA, était un parti politique d'orientation marxiste et nationaliste basque actif au Pays basque et en Navarre entre 1977 et 1982. Plusieurs de ses dirigeants ont été des figures reconnues d'ETA, comme son secrétaire général Mario Onaindia, Gregorio López Irasuegui, Bixente Serrano Izko et Iñaki Múgica Arregui, Ezkerra, entre autres[1].

Euskal Iraultzarako Alderdia
Histoire
Fondation
Dissolution
Organisation
Secrétaire général
Idéologie

Histoire

Euskal Iraultzarako Alderdia fut fondé fin 1976 par une décision de la Septième Assemblée de ETA politico-militaire (ETA-pm), célébrée en septembre de cette même année. Suivant les fondements idéologiques proposés par Eduardo Moreno Bergaretxe, Pertur, lors de cette assemblée, il fut approuvé la nécessité de dédoubler l'organisation : ETA-pm continuerait en tant qu'organisation armée clandestine, tandis que se constituerait parallèlement un parti politique de caractère ouvrier, socialiste et abertzale. Bien que la direction d'ETA-pm désigna directement le comité exécutif provisoire d'EIA[2], le parti ne devait maintenir, en principe, aucun liens organiques avec l'organisation armée, mais devait avoir des objectifs communs et jouer le rôle du bras politique de celle-ci[2].

Le parti fut présenté publiquement le , à Abanto-Zierbena, devant environ 4 000 personnes[3], avec la tolérance du Gouvernement bien que le parti était illégal. Ses fondements idéologiques étaient un mélange d'indépendantisme et de socialisme. À ses débuts, le parti avait une orientation marxiste-léniniste mais il évolua plus tard vers les thèses eurocommunistes, influencé en partie par le rapprochement entre EIA et EKIA (Euskal Kidego Iraultzaile Abertzalea), un groupe de cette tendance dirigée par d'anciens dirigeants de Herri Alderdi Sozialista Iraultzailea (HASI)[2].

Le , EIA intégra la Koordinadora Abertzale Sozialista (KAS), soutenant l'Alternative KAS, mais s'opposa à la décision d'ETA Militaire de boycotter les élections et quitta ainsi KAS le , en même temps qu'ETA politico-militaire.

EIA, toujours pas illégalisé, accepta la proposition d'Euskadiko Mugimendu Komunista (EMK) de participer ensemble aux élections générales de juin 1977 formant ainsi la coalition Euskadiko Ezkerra[2] - [4]. Cette dernière obtint un siège au Congrès des Députés, occupé par Francisco Letamendia, Ortzi, et un autre au Sénat, occupé par Juan María Bandrés, tous les deux élus dans la circonscription de Guipuscoa.

Lors de son premier congrès, célébré en , Mario Onaindia fut élu à la tête du nouvel comité exécutif[2]. À la différence du reste des forces abertzales qui intégrèrent la Mesa de Alsasua, EIA refusa de faire partie de Herri Batasuna. De plus, il élimina de ses statuts « l'indépendance de l'Euskadi et la révolution socialiste » comme objectifs politiques afin de favoriser sa légalisation, laquelle fut officielle le [4]. Ce changement de cap fut impulsé par la nouvelle direction du parti qui, dès qu'elle fut élue, accepta le régime pré-autonomique[5] et entraîna le départ de nombreux militants. Dans le même temps, la participation d'EIA au Conseil Général Basque l'éloigna d'EMK, qui abandonna Euskadiko Ezkerra en .

Cette même année, EIA fit campagne pour le « Non » au référendum constitutionnel mais, en 1979, il se déclara en faveur du Statut d'autonomie du Pays basque. Dans le même temps, Letamendia fut désavoué par la direction d'EIA en raison de ses attaques continues contre le Parti nationaliste basque et renonça à son siège de député en [1]. Il se présentera, quelques mois plus tard, comme tête de liste d'Herri Batasuna pour les élections générales de 1979.

En Navarre, où le parti était plus faible[2], EIA faisait partie de l'Union Navarraise de Gauche (Unión Navarra de Izquierdas, UNAI) ; mais lors des élections de 1979 au Parlement de Navarre, il se présenta sous le nom d'Euskadiko Ezkerra, faisant partie de la coalition Nationalistes Basques dans la mérindade de Pampelune (avec le Parti nationaliste basque, Euskal Sozialistak Elkartzeko Indarra et le Parti du Travail d'Espagne) et dans les nommés Groupements Electoraux de mérindades (avec Herri Batasuna et Euskadiko Mugimendu Komunista) dans les merindades d'Estella, de Sangüesa et d'Olite.

Depuis son origine, EIA avait une relation étroite avec ETA politico-militaire (ETA-pm), les directions des deux organisations étant coordonnées, le parti ayant la direction politique[2]. En , EIA demanda un cessez-le-feu à ETA-pm, que cette dernière accepta. Pour cela, la direction du parti joua un rôle important, notamment Juan María Bandrés et Mario Onaindia, afin de dissoudre la faction "Septième Assemblée" de ladite organisation (la faction "Huitième Assemblée poursuivant ses activités) et de permettre la réinsertion de ses militants[6].

EIA célébra son troisième et dernier congrès en , où le parti décida de sa dissolution pour se refonder en tant qu'Euskadiko Ezkerra[7], dont le nom lui appartenait légalement[8]. En septembre, les secrétaires généraux d'EIA et du Parti communiste d'Euskadi (PCE-EPK), Mario Onaindia et Roberto Lertxundi, annoncèrent l'union des deux partis[9]. En , fut ainsi créé un nouveau parti provenant de la convergence entre EIA et un secteur important du PCE-EPK : Euskadiko-Ezkerra-Gauche pour le socialisme (Euskadiko Ezkerra, Izquierda para el Socialismo, EE-IPS).

Notes et références

  1. (es) « Euskal Iraultzarako Alderdia », sur Enciclopedia Vasca Auñamendi (consulté le )
  2. (es) Fernández Soldevilla, Gaizka, « «De las armas al parlamento. Los orígenes de Euskadiko Ezkerra (1976-1977)» », Pasado y memoria. Revista de historia contemporánea (8), (ISSN 1579-3311, lire en ligne)
  3. (es) Ediciones El País, « EIA, un partido esencialmente obrero », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  4. (es) La Vanguardia Digital, « Edición del jueves, 19 enero 1978, página 8 - Hemeroteca - Lavanguardia.es », sur hemeroteca.lavanguardia.com (consulté le )
  5. (es) «Herri Batasuna: La Mesa de Alsasua», sur Enciclopedia Vasca Auñamendi, (consulté le )
  6. (es) Fernández Soldevilla, Gaizka, « «Agur a las armas. EIA, Euskadiko Ezkerra y la disolución de ETA político-militar (1976-1985)» », Sancho el Sabio. Revista de cultura e investigación vasca (33), (ISSN 1131-5350, lire en ligne)
  7. (es) Egaña, Iñaki., Diccionario histórico-político de Euskal Herria, Bilbao, Txalaparta, , 760 p. (ISBN 84-8136-041-4, 9788481360417 et 8481360392, OCLC 36767642, lire en ligne)
  8. (es) Ediciones El País, « Euskadiko Ezkerra, legalizada como partido político », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  9. (es) Ediciones El País, « EIA y el PCE de Euskadi intentan superar, con su fusión, la división entre nacionalistas y comunistas », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
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