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Eusebio Francesco Chini

Eusebio Francesco Chini (ou Eusebio Kino), nĂ© le Ă  Segno, dans le Trentin (alors dans l’empire d'Autriche), et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Magdalena (Nouvelle-Espagne), est un prĂȘtre jĂ©suite, missionnaire, explorateur et cartographe italien, en Arizona et Basse Californie (aujourd'hui au Mexique et aux États-Unis, mais Ă  l'Ă©poque colonie espagnole). Le procĂšs en vue de sa bĂ©atification est ouvert.

Eusebio Kino
Le pĂšre Eusebio Kino (au Hall National du Capitole, Ă  Washington)
Biographie
Naissance

Segno (d)
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Eusebio Francesco Chini
Eusebius Franz KĂŒhn
Activités
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Jeunesse et formation

Eusebio Chini Ă©tudie dans les collĂšges jĂ©suites de Trente et Hall, prĂšs d’Innsbruck. Gravement malade il promet de se faire jĂ©suite et missionnaire s’il se rĂ©tablit. En signe de gratitude vis-Ă -vis de Saint François Xavier auquel il attribue sa guĂ©rison, il ajoute Francisco Ă  son nom. Il entre au noviciat des jĂ©suites le , Ă  Landsberg, en BaviĂšre.

En plus de la formation habituelle conduisant au sacerdoce, Chini se spĂ©cialise en sciences Ă  l’universitĂ© de Fribourg-en-Brisgau. Durant ces annĂ©es, il ne manque pas d’écrire frĂ©quemment au supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral Giovanni Paolo Oliva lui rappelant la promesse faite de partir aux missions. InspirĂ© par le cartographe Martino Martini, il se prĂ©pare pour un travail scientifique en Chine.

En mars 1678, Ă  la fin de son TroisiĂšme An, alors qu’il se trouve Ă  Ottingen, il reçoit finalement l’approbation du supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral. Cependant ce n’est pas la Chine, mais le Mexique! Il accepte dans un esprit d’obĂ©issance cette destination qu’il n’attendait pas.

DĂ©part pour la Nouvelle-Espagne (Mexique)

La mĂȘme annĂ©e, le , il quitte l’Italie par GĂȘnes avec un groupe de dix-huit jĂ©suites. ArrivĂ©s avec du retard en Espagne, le groupe doit y attendre un an. Chini met Ă  profit ce dĂ©lai pour apprendre le castillan. Il construit des instruments d’astronomie et se lie d’amitiĂ© avec un jeune jĂ©suite espagnol, Tirso GonzĂĄlez, qui plus tard, comme supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral des jĂ©suites, le soutiendra et dĂ©fendra dans ses entreprises missionnaires.

Levant l’ancre le , leur navire ne va pas loin. Il fait naufrage dans la baie de Cadix. Chini perd tous ses livres et instrument scientifiques. Il y voit un signe du ciel et demande Ă  nouveau d’ĂȘtre envoyĂ© en ExtrĂȘme-Orient. Son intĂ©rĂȘt pour l’astronomie augmente avec le passage de la comĂšte de Kirch () dont il est un observateur enthousiaste.

AprĂšs un nouveau retard, Chini embarque pour le Mexique en . Il arrive Ă  Veracruz le 1er mai et Ă  Mexico le . Étant homme de science, il est choisi pour accompagner une nouvelle expĂ©dition dirigĂ©e par l’amiral Isidore de Atondo chargĂ©e de conquĂ©rir la rĂ©gion de Basse Californie, bien que les tribus y soient en Ă©tat de rĂ©bellion. Chini prend le temps nĂ©cessaire pour lire tout ce qu’il trouve au sujet de cette rĂ©gion inexplorĂ©e et des peuples qui l’habitent. Il publie un petit traitĂ© sur la comĂšte de Kirch qu’il a pu observer.

PremiĂšre mission : un Ă©chec

L’expĂ©dition arrive Ă  La Paz, dans la pĂ©ninsule de Basse-Californie le . Une mission (Saint Bruno) y est Ă©tablie. Les missionnaires y plantent une vigne et des arbres fruitiers, et se mettent Ă  l’étude de la langue. Cependant, en 1685, ils doivent quitter les lieux. L’expĂ©dition est un Ă©chec : la grave sĂ©cheresse en est une des raisons, mais Ă©galement les mĂ©thodes brutales de l’amiral Atondo qui alimentent l’hostilitĂ© des populations locales.

Nouvelle approche missionnaire

Chini a beaucoup appris cependant. Il change de mĂ©thode. Le travail missionnaire se fera sans le soutien du gouvernement. Revenu Ă  Mexico (1686) il suggĂšre une nouvelle approche, centrĂ©e sur le dĂ©veloppement Ă©conomique agricole des rĂ©gions stĂ©riles de Basse Californie. Il demande et obtient la permission de travailler dans la rĂ©gion de Sonora et Ă  partir de lĂ , pĂ©nĂ©trer dans la Basse Californie. Prenant comme base de dĂ©part la mission de Notre-Dame des Douleurs Chini sillonnera la rĂ©gion durant 24 ans (1687-1711) Ă©crivant une des plus belles pages des annales de l’évangĂ©lisation et du dĂ©veloppement rural de l’AmĂ©rique hispanique.

Cette carte, qui a été coloriée à la main par le cartographe Nicolas de Fer, a été créée à l'origine par Kino en 1696. L'endroit est appelé la Californie ou Nouvelle Caroline:. Lieu des Travaux apostoliques de la Compagnie de Jésus à l'Amérique Septentrionale'

Transportant avec lui du bĂ©tail - petit ou grand -, des semences et plantations qui pouvaient amĂ©liorer le quotidien des populations locales, il rend visite aux indigĂšnes, leur enseignant Ă©galement comment construire des habitations solides et cultiver avec de meilleurs rĂ©sultats. Il ouvre des Ă©coles, construit des chapelles et encourage des compagnons missionnaires (Francisco M. Piccolo et Juan M. Salvatierra) Ă  agir de façon analogue lorsqu’ils fondent des missions en Basse Californie, alors colonie espagnole.

Il organise quelque quarante expĂ©ditions de reconnaissance pour se familiariser avec des tribus qui lui sont inconnues, et Ă©tend ainsi le rayon d’action missionnaire de plusieurs centaines de kilomĂštres vers le nord et l’ouest, ouvrant de nombreux postes dans les villes et villages de l’Arizona et la rĂ©gion de Sonora. La ville de Tucson est le rĂ©sultat contemporain du dĂ©veloppement des missions San Xavier del Bac et de deux autres.

Explorateur et cartographe expérimenté il prospecte à cheval les régions des riviÚres Gila, Colorado, Santa Cruz et San Pedro, et prouve que contrairement à la croyance commune, la Basse Californie est une péninsule et non pas une ßle. Ses cartes sont publiées en Allemagne et en France[1].

Soutien du Supérieur Général

Lorsque son compagnon Francisco Javier Saeta est assassinĂ© (1695) les autoritĂ©s civiles et religieuses pensent retirer les missionnaires de la rĂ©gion. Kino intervient en pacifiant d’abord les groupes belliqueux et se rendant ensuite Ă  Mexico pour demander que le travail apostolique ne soit pas interrompu. À cette occasion, sachant que le provincial de Nouvelle-Espagne souhaitait rappeler Kino le supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral Tirso GonzĂĄlez intervient personnellement Ă©crivant «qu’à un missionnaire aussi semblable Ă  Saint François Xavier il convenait de laisser carte blanche dans la poursuite de son apostolat». Son succĂšs auprĂšs des peuples autochtones est liĂ© au grand respect qu’il a pour elles : ils ne sont en rien infĂ©rieurs aux europĂ©ens. Ayant gagnĂ© la confiance des peuples il pouvait circuler sans protection militaire dans toute la rĂ©gion.

Chapelle et tombeau de Kino, Ă  Magdalena

DĂ©cĂšs

Kino meurt le alors qu’il cĂ©lĂšbre la messe de consĂ©cration de la nouvelle chapelle de la mission de Santa Maria Magdalena, Sonora, (Mexico). Les ruines de l’ancienne chapelle servent aujourd’hui de cadre Ă  sa sĂ©pulture. Le tout est devenu un monument national et le lieu a Ă©tĂ© renommĂ© ‘Magdalena de Kino’.

Reconnaissance publique

Bibliographie

  • H.E. Bolton: Rim of Christendom. A Biography of Eusebio Francesco Kino, Pacific Coast pionneer, New-York, 1936.
  • D. Calarco: Un tentativo di lettura del metodo di evangelizzazione di Padre Eusebio Francesco Chini (1645-1711), Roma, 1992.
  • Ernest Burrus: Kino and Manje, Explorers of Sonora and Arizona, Rome and Saint-Louis, Jesuit Historical Institute, 1971.
  • Charles. W. Polzer: Kino, a legacy, Tucson (Arizona), 1998.
  • Pierre-Antoine Fabre, Les jĂ©suites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins Ă©ditions, 2022 (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 783-784
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