Accueil🇫🇷Chercher

Eugénie Gruyer-Brielman

Eugénie Gruyer-Brielman, ou Henriette Eugénie Gruyer, ou Eugénie Claire Gruyer-Brielman, née Henriette Eugénie Clet à Grenoble le et morte à Sassenage le , est une artiste peintre et dessinatrice française[2].

Eugénie Gruyer-Brielman
Henri Blanc-Fontaine, Portrait d'Eugénie Gruyer
(vers 1880), collection particulière[1].
Naissance
Décès
(Ă  84 ans)
Sassenage
Nationalité
Activités
Formation
Maître
Conjoint
Jean Hector Gruyer (d) ()

Biographie

Henriette Eugénie Clet est née à Grenoble le [3] - [4] de Françoise Pellet et Jean Sébastien Clet[2], entrepreneur de travaux de construction.

Elle se marie avec Jules Isodore Gröll (1833-1868) le à Grenoble, mais devient veuve précocement[5].

Vue du Furon vers le Rolandière, aquarelle, localisation inconnue.

Après avoir appris les rudiments de la peinture auprès de M. de Serre et de son père[6], ou son frère[7] selon les sources, elle fait ses études à l'Académie Julian de Paris, où elle est l'une des élèves de Tony Robert-Fleury[8] - [9]. Elle se consacre au dessin et à la peinture de genre, en réalisant à la gouache ou à l'aquarelle des paysages, des fleurs ou des natures mortes[7] - .

Elle se remarie le à Grenoble avec Jean Hector Gruyer (1827-1908)[5], ténor lyrique international[10], futur maire de Sassenage de 1881 à 1898, conseiller général de l'Isère et vice-président de la Société des amis des arts de Grenoble de 1880 à 1895[11] - [12] - [13]. Elle devient par ce biais la belle-sœur du peintre Henri Blanc-Fontaine[14] - [15], qui est aussi son voisin[16] et qui lui donne des conseils artistiques. Au fil du temps, ils entretiendront une correspondance où ils parlent d'art et peinture[17].

Avec son deuxième mari, Eugénie Gruyer habite « La Grand'Vigne », propriété des Côtes-de-Sassenage. Sa maison est fréquentée par le groupe d'artistes peintres de l'école dauphinoise, notamment Jean Achard ou Auguste Ravier. Femme cultivée, elle dispose d'une vaste bibliothèque et elle est appréciée pour sa conversation[10] - [18].

Elle expose à partir de 1875 sous le nom d'Eugénie Claire Gruyer-Brielman ou Eugénie Gruyer-Brielman[7] - [2]. Pour créer son nom d'artiste, elle adjoint à son nom marital celui de Brielman, famille d'artistes peintres apparentée à son époux Jean Hector Gruyer.

Elle participe au Salon organisé par la Société des amis des arts de Grenoble[17], et à celui de Paris. Encouragée par de bons résultats, elle présente en 1878 la gouache Marché aux fleurs et l'aquarelle L'Église de Petit-Bry, à Bry-sur-Marne (Seine-et-Marne)[19] mais l'accueil, apparemment, est tiède. Dans son ouvrage Femmes artistes au Salon de 1878 et à l'Exposition universelle, Anatole Alès commente caustiquement l'œuvre d'Eugénie Gruyer-Brielman en ces termes : « Des éventails, nous parlerons peu. Soit par fatigue, soit par sévérité injuste, nous ne les trouvons pas brillants. Le Marché aux fleurs d'Eugénie Gruyer, qui signait hier Brielman, et obtenait sous ce nom un prix à l'Union centrale, a des groupes heureux, mais l'ensemble est inondé de laque ; le Coin de bois copié sur Delobbe par Alice Lévy est meilleur […][20] »

Cependant, le talent d'Eugénie Gruyer-Brielman est apprécié. En 1885, elle est nommée officier d'académie. À cette époque elle est professeure de dessin à l'école publique de la rue Doudeauville à Paris[21].

Henri Blanc-Fontaine lui écrivait encore en 1883 : « Hector a eu une excellente idée et une bonne chance de pouvoir vous offrir un tableau de Verné H., je serais très heureux aussi de l'examiner et d'en faire mon profit. Il est très bon d'avoir quelques uns de ces exemples vigoureux comme aussi les aquarelles de Ravier ; il y a d'excellents enseignements à en tirer à la condition toutefois de ne pas chercher à les imiter (du reste, je sais que je prêche une convertie). Il faut prendre ces objets d'art non pas comme une nourriture habituelle mais comme un excitant […]. Les Ravier surtout sont parfaits pour la simplicité et la vigueur de l'effet ; une seule lumière principale à laquelle, par des valeurs intimes, tout est subordonné ; et toujours, n'oublions pas le dessin, le dessin d'ensemble et le caractère, donner à chaque chose alors, la place qu'elle occupe, sa physionomie propre, ce qui la distingue de ses congénères. Par ce moyen, on arrive à la variété, on fuit la monotonie, mortelle en art ; qu'il n'y ait jamais deux lignes, deux valeurs, deux tons semblables. Votre organisation très coloriste vous favorise beaucoup pour cela[22]. »

Entre 1889 et 1900, elle expose le pastel La Jungfrau, une gravure et le tableau Effet de lumière, qui est reproduit dans le Catalogue illustré de l'exposition décennale des beaux-arts de 1889 à 1900 / Exposition universelle de 1900[23].

Elle obtient une mention honorable à l'Exposition universelle de 1900[24]. Quelques années plus tard, au 28e Salon des femmes peintres et sculpteurs, Gruyer-Brielman obtient le second prix[25].

Grand-mère d'Henriette Gröll, elle lui donnera le goût des arts graphiques.

Eugénie Gruyer-Brielman meurt à Sassenage le [3].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Allemagne
France

Notes et références

  1. [PDF] Caroline Lenoir, Henri Blanc-Fontaine (1819-1897) : une carrière de peintre en province au XIXe siècle, 2013, tome II, fig. 17, p. 23.
  2. (en) « Eugénie Gruyer-Brielman », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  3. Femme en noir (numéro d’inventaire PPD4452), www.parismuseescollections.paris.fr.
  4. Archives de l'Isère, cote 9NUM/5E186/24/158 p. 123.
  5. Henriette Eugénie Clet, par Marie Pascale Rebaudet-van de Kerkhove, geneanet.org.
  6. Société des artistes français. Salon, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Grand palais des Champs-Élysées, Paris , 1879, p. 121 (lire en ligne).
  7. Elisabeth Hardouin-Fugier 1998, p. 300.
  8. Académie Julian. Gruyer-Brielman.
  9. Académie Julian. Artistes associés.
  10. Gérard Pertusa, Je serai ton Orphée, Librinova, (ISBN 9791026247654, lire en ligne), « Sassenage, patrie d'adoption de la Fée Mélusine ».
  11. Caroline Lenoir 2013, p. 47.
  12. Jean Hector Gruyer dit Guardi.
  13. Guardi, artlyriquefr.fr.
  14. Parenté avec Henri Blanc-Fontaine, par Marie Pascale Rebaudet-van de Kerkhove, geneanet.org.
  15. Son mari, Hector Gruyer, est le beau-frère de Blanc-Fontaine.
  16. Henri Blanc-Fontaine s'installe aux Côtes de Sassenage en septembre 1878 au 13, rue du Four (aujourd'hui 13, rue François Gérin). Cf. F.H.R.: Convention entre les époux Gruyer et Blanc-Fontaine, Sassenage, , cité en Caroline Lenoir 2013, p. 45.
  17. Caroline Lenoir 2013, p. 28.
  18. Frédérique Deshays, L'Académie du Bois Joli, toute une histoire... (suite au catalogue de l'Académie du Bois Joli et ses artistes 1996-2007), (lire en ligne), p. 11.
  19. Société des artistes français 1878, p. 267.
  20. Anatole Alès 1878, p. 25-26.
  21. L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile , Paris, , p. 354 (lire en ligne).
  22. Lettre de Henri Blanc-Fontaine à Eugénie Gruyer du , cité in: Caroline Lenoir 2013, p. 30.
  23. Catalogue officiel illustré de l'exposition décennale des beaux-arts de 1889 à 1900 / Exposition universelle de 1900, Paris, Éditeur L. Baschet - impr. Lemercier, 336 p. (lire en ligne), p. 100, 252, 334.
  24. « Groupe II (Œuvres d'art), Classe 7 Peintures, cartons et dessins », Journal officiel de la République française. Lois et décrets,‎ , p. 33 (lire en ligne, consulté le ).
  25. Le Bulletin de l'art ancien et moderne, Librairie de l'art ancien et moderne, 1909, p. 74 (lire en ligne).
  26. (Coupe de raisins, 1881).
  27. (Jeune femme au bouquet, 1908, Femme en noir, s. d.)
  28. (La Tricoteuse, 1874).

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François Roussier, MusĂ©e Mainssieux, Femmes peintres en DauphinĂ© : XIXe et XXe siècles (catalogue de l'exposition du 14 juin au 31 octobre 2003), Voiron, MusĂ©e Mainssieux, , 134 p. (OCLC 197808251).
  • Anatole Alès, Les femmes artistes au Salon de 1878 et Ă  l'Exposition universelle : par Jean Alesson, rĂ©dacteur en chef de la Gazette des femmes, Paris, Imprimerie Duval, (lire en ligne), pp. 25-26. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Elisabeth Hardouin-Fugier et Françoise Dupuis-Testenoire, Les peintres de natures mortes en France au XIXe siècle, Amateur Ed., , 318 p. (lire en ligne), p. 300. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Caroline Lenoir, Henri Blanc-Fontaine (1819-1897) : une carrière de peintre en province au XIXe siècle, (lire en ligne). (HAL Id: dumas-01145917) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • SociĂ©tĂ© des artistes français, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposĂ©s au Palais des Champs-ElysĂ©es, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Maurice Wantellet, Deux siècles et plus de peinture dauphinoise, Maurice Wantellet, , 269 p. (ISBN 2950222307 et 9782950222305, OCLC 242673815, BNF 34978582).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.