Estella Blain
Estella Blain, née Micheline Estellat, le à Paris et morte le à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), est une actrice et chanteuse française.
Nom de naissance | Micheline Estellat |
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Surnom | Estella Blain |
Naissance |
14e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 51 ans) Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) |
Profession |
Actrice Chanteuse |
Films notables |
Le fauve est lâché Angélique et le Roy La Bonne Tisane Les Dragueurs |
Biographie
Petite fille issue d'une famille modeste d'origine basque, elle passe son enfance à Montmartre, tout près des studios Pathé-Cinéma au No 6 de la rue Francœur. Elle a un frère et deux sœurs, dont l'une, Jacqueline Estella, exercera la profession de conférencière... Elle poursuit ses études jusqu'au brevet. Mais dans son quartier, elle voit les allées et venues des artistes qui viennent dans les studios Pathé où de nombreux films furent tournés pendant l'Occupation. Estella Blain fait la quête dans les rues du Paris d'après-guerre en chantant et faisant l'artiste à la terrasse des cafés.
Partie vivre en province, elle revient à Paris en 1950. Elle s'inscrit pour quelques mois au Cours Simon et le suit avec assiduité, car il est le plus célèbre de l'époque. Au sortir de cette institution, elle entre chez Gabrielle Fontan qui dispense quelquefois - gracieusement - ses cours de comédie à de jeunes et futurs comédiens comme Serge Reggiani, Rosy Varte, Roger Pigaut, etc. Elle devient une comédienne confirmée et commence très vite à travailler, d'abord au théâtre du Grand Guignol dans L'Énigme de la chauve-souris en 1953 en compagnie d'un jeune débutant, Michel Piccoli. Elle avoue avoir le trac dans cette première pièce, ce qui inquiète ses partenaires. Elle est ensuite engagée par Jean-Louis Barrault qui dirige le Théâtre Marigny. En 1953, Hervé Bromberger lui fait faire son premier film à 23 ans Les Fruits sauvages. Elle se transforme physiquement pour réussir. De brune dans son premier film qui est une couleur imposée par l'auteur, elle redevient blonde qui est sa couleur naturelle, et se fait réduire et refaire le nez.
Ă€ la mĂŞme Ă©poque, elle rencontre et se marie avec le jeune acteur GĂ©rard Blain : par la suite elle va transformer son nom d'actrice en employant les deux patronymes pour devenir Estella Blain.
Elle enchaîne durant quinze années, théâtre, cinéma, télévision. Elle passe rapidement de la petite fille pauvre et timide, au statut de « star », en quelque temps. Sur le plan professionnel, elle débute aussi une carrière internationale, mais ne joue que des seconds rôles, car les producteurs et metteurs en scène ne s'intéressent qu'à sa beauté et son physique avantageux.
Elle se marie avec Gérard Blain 1953/1957, elle épouse en secondes noces 1958/1970, Michel Bonjean qui est le frère de la comédienne Geneviève Page, de cette union naît en 1959 un fils, Michel. La même année, elle achète une ancienne ferme à Montfort-L'Amaury entourée d'un jardin, car elle aime la campagne et la nature (1). En 1971, elle vit une brève amourette avec Demir Karahan, mais c'est encore un échec amoureux. Elle gardera le nom de son premier mari Gérard Blain. Ses échecs amoureux et sa carrière en demi-teinte vont la marquer jusqu'à la fin de sa vie. Le seul homme sur lequel elle aura pu compter sera Pierre Lazareff, directeur de France-Soir, avec qui elle va entretenir une profonde amitié.
Mais la mort de son ami Pierre Lazareff, en avril 1972, correspond au début de sa lente chute. Le métier change et évolue. Les producteurs, cinéastes et metteurs en scène ne s'intéressent plus à elle et ne l'appellent plus, même pour lui donner de petits rôles. Les vieux démons de son enfance resurgissent et lui tournent dans la tête. Une dépression nerveuse latente s'installe définitivement de par sa fragilité et sa sensibilité. Elle ne travaille quasiment plus à partir de 1973. L’habitude de prendre des médicaments antidépresseurs ne va pas l'aider. Cela va augmenter petit à petit le décalage entre le personnage public qu’elle s'est créé et sa personnalité fragile cachée.
Dans les années 1960, elle s'essaye à la chanson, ayant écrit plusieurs œuvres tristes et mélancoliques et apparaît dans quelques émissions de télévision (dans Dim Dam Dom en octobre 1967, elle chante Solitude) et joue au théâtre d'une façon très irrégulière. Ses contrats sont de plus en plus espacés. Elle chantera en première partie d'un tour de chant de Nana Mouskouri à l’Olympia, mais le public ne la suit pas.
De 1977 à 1981, elle va utiliser toutes ses relations professionnelles pour faire travailler son fils qui deviendra bien plus tard comédien et metteur en scène.
On la verra dans son dernier film L'Oiseau bleu diffusé à la télévision en décembre 1981.
Le 1er janvier 1982 au matin, son corps est retrouvé dans le fond du jardin de sa maison, qu'elle occupait avec son compagnon d'alors, à Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales. Elle s'est suicidée en se donnant la mort avec l'arme à feu de son compagnon, se tirant une balle dans la tempe.
Elle avait 51 ans. Pour son dernier voyage, sa dépouille est transportée à Toulouse et incinérée au crématorium de Cornebarrieu en présence de nombreux artistes et gens du cinéma.
Citations
- (1) "J'aime la nature pour elle-même, non pas comme un décor à des activités spectaculaires, mais pour jouir d'elle en méditant profondément. Je pars toujours sans savoir où je vais aller. Les routes me mènent et j'aboutis le plus souvent selon mon vœu intérieur. Une fois au repos, dans un beau site, je songe à ma vie de comédienne: je veux devenir l'une des premières, ou alors, renoncer !. Je préfère le cinéma au théâtre parce qu'au cinéma, à travers chaque personnage, je demeure dans ma vérité particulière. Je ferai cependant du théâtre pour être une actrice complète, avoir mon métier en main "
- J'aime la vitesse et rouler vite dans ma petite voiture de sport
- Je ne pourrais vivre sans jouer (Ciné-revue, janvier 1982)
- Je suis très superstitieuse et cela provoque chez moi un état de paralysie provoqué par le trac. Le chef machiniste plante sur mon passage, de la coulisse à la scène, trois petits clous que je touche avant d'affronter le public.
(Voir liens externes)
Filmographie
Cinéma
- 1954 : Les Fruits sauvages de Hervé Bromberger : Maria Manzana
- 1954 : Escalier de service de Carlo Rim : Une copine de LĂ©o
- 1955 : Tant qu'il y aura des femmes d'Edmond T. Gréville : Confidente d'Yvette
- 1957 : Les Collégiennes de André Hunebelle : Marthe
- 1958 : La Bonne Tisane de Hervé Bromberger : Thérèse
- 1959 : Le fauve est lâché de Maurice Labro : Nadine
- 1959 : Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky : Sylviane
- 1959 : Des femmes disparaissent de Édouard Molinaro : Béatrice
- 1960 : Colère froide de André Haguet : Catherine
- 1960 : L'Ennemi dans l'ombre de Charles GĂ©rard : Violaine
- 1960 : Les Pirates de la cĂ´te (I Pirati della costa) de Domenico Paolella : Isabella
- 1960 : L'Auberge du Cheval-Blanc (Im weißen Rößl) de Werner Jacobs : Klärchen Hinzelmann
- 1961 : Tototruffa '62 de Camillo Mastrocinque : Diana
- 1963 : Le Tout pour le tout de Patrice Dally
- 1965 : La Corde au cou de Joseph Lisbona : Hélène
- 1966 : Angélique et le Roy de Bernard Borderie : Madame de Montespan
- 1966 : Le Diabolique docteur Z (Miss Muerte) de JesĂşs Franco : Nadja / Miss Muerte
- 1967 : Vivre la nuit de Marcel Camus : Nicole
- 1968 : La Puce Ă l'oreille (A Flea in Her Ear) de Jacques Charon : Defendant
- 1969 : Les Têtes brûlées (Cabezas quemadas) de Willy Rozier : Lucia
- 1971 : Les Nus de Salik Sencer - Film tourné en Turquie mais jamais sorti
- 1972 : Le Franc-tireur ou Les Hasards de la gloire de Jean-Max Causse : La femme
- 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Shirley Douglas
Télévision
- 1955 : Une Enquête de l'Inspecteur Grégoire de Roger Iglésis, épisode : Meurtre Inutile
- 1966 : L'Écharpe téléfilm d'Abder Isker : Marianne Auclair
- 1968 : Au théâtre ce soir : La Duchesse d'Algues de Peter Blackmore, mise en scène Robert Manuel, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
- 1971 : Le Soldat et la Sorcière, téléfilm de Jean-Paul Carrère : Justine Favart
- 1972 : Les Sauvagines, série télévisée en 4 épisodes de 25 min, diffusée en 1973, de Jacques Villa : Jenny
- 1974 : Puzzle pour démons, téléfilm diffusé en 1976 : Séléna
- 1979 : La Dame aux coquillages, téléfilm de Charles Paolini : La dame
- 1981 : L'Oiseau bleu de Gabriel Axel, d'après Maurice Maeterlinck : La mère
Théâtre
- 1955 : Le Scieur de long de Marcel Moussy, Théâtre du Tertre
- 1957 : La Mamma d'André Roussin, mise en scène de l'auteur, Théâtre de la Madeleine
- 1960 : Hamlet de William Shakespeare, mise en scène Fernand Ledoux, Festival d'Alsace
- 1962 : Les Oiseaux rares de Renée Hoste, mise en scène Alfred Pasquali, Théâtre Montparnasse
- 1963 : C'est ça qui m'flanqu'le cafard d'Arthur L. Kopit, mise en scène Jean Le Poulain, Théâtre des Bouffes-Parisiens
- 1973 : Les Femmes au pouvoir d'Élie-Georges Berreby, mise en scène Christian Chevreuse, Théâtre des Mathurins
- 1979 : La Cantate à trois voix de Paul Claudel, mise en scène Alexis Tikovoi, Festival L'Année des abbayes normandes
Notes et références
Bibliographie
- Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, Éditions cinéma, Mormoiron, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)
- Biographie par J. Blain-Estellat, belle-fille d'Estella Blain
- L'encinémathèque, Le cinéma des origines à nos jours - Article de Christian Grenier - Avril 2012
- Cinévedette, article de Corinne Le Poulain - 6 mars 2012
- Mon film, no 649 du 7/1/1959, article de Paule Corday-Marguy - "Estella Blain, jeune première"
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Estella Blain sur le site de l'INA
- L'encinémathèque