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Erigeron karvinskianus

Vergerette de Karwinski

La Vergerette de Karwinski, Vergerette mucronĂ©e, PĂąquerette des murailles ou Marguerite naine (Erigeron karvinskianus) est une espĂšce de plante herbacĂ©e de la famille des Asteraceae. C’est une plante de 10 Ă  40 cm de haut, donnant des fleurs blanches et roses sur le mĂȘme pied. Originaire du montagnes du Mexique et d’AmĂ©rique centrale, elle a Ă©tĂ© introduite dans la plupart des pays tropicaux, subtropicaux et tempĂ©rĂ©s oĂč elle s’est naturalisĂ©e. Elle est cultivĂ©e sur les rocailles des jardins mais est considĂ©rĂ© comme une plante envahissante Ă  HawaĂŻ, La RĂ©union et dans d'autres Ăźles.

Nomenclature et Ă©tymologie

L’espĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite et nommĂ©e Erigeron karvinskianum par Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841) en 1836 dans Prodromus Systematis Naturalis Regni Vegetabilis 5: 285[1].

Le nom de genre Erigeron est un phytonyme latin, empruntĂ© au grec ጠρÎčÎłÎ­ÏÏ‰Îœ (erigerĂŽn) dĂ©signant le Senecio vulgaris chez les Grecs ThĂ©ophraste et Dioscoride (MM, 4, 96) ainsi que chez les Romains Pline 25, 165, Oribase etc. Le mot vient de ጊρÎč « tĂŽt » et ÎłÎ­ÏÏ‰Îœ « vieillard », donc « vieux de bonne heure »[2], ou bien le premier Ă©lĂ©ment serait ጊρ « printemps » parce que les aigrettes blanches des fleurs apparaissent au printemps, selon Dioscoride, MM, 4, 96.

L’épithĂšte spĂ©cifique karvinskianus est dĂ©diĂ©e Ă  Wilhelm Friedrich von Karwinski, explorateur bavarois de l’AmĂ©rique tropicale. Karwinski collecta la plupart de ses spĂ©cimens de l’espĂšce Ă  Oaxaca, lors de son premier voyage au Mexique. L’épithĂšte karvinskianum donnĂ©e par de Candolle a Ă©tĂ© corrigĂ©e en karvinskianus[3].

Synonymes

Selon POWO[4], le nom valide Erigeron karvinskianus a 3 synonymes (par définition non valides) :

  • Erigeron karvinskianus var. mucronatus (DC.) Asch.
  • Erigeron mucronatus DC.
  • Erigeron trilobus Sond.

Description

Erigeron karvinskianus

La vergerette de Karwinski est une plante herbacĂ©e vivace mais ne vivant souvent pas longtemps. Elle s’élĂšve de 10 Ă  40 [voire 100] cm de hauteur. Le caudex est court, simple ou peu ramifiĂ©, la racine pivotante. Les tiges rampantes ou prostrĂ©es Ă  ascendantes ou dressĂ©es, s'enracinent parfois aux nƓuds et sont ramifiĂ©es vers le haut[5].

Les feuilles basales et infĂ©rieures sont gĂ©nĂ©ralement flĂ©tries Ă  l’anthĂšse (floraison). Leur pĂ©tiole est Ă©troitement ailĂ©, et leur limbe elliptique ou obovale.

Les feuilles caulinaires sont courtement pĂ©tiolĂ©s, elliptiques Ă  obovales ou oblancĂ©olĂ©s, de 1–4 cm de long sur 0,3–1,4 cm de large, de taille rĂ©guliĂšre, non glandulaires, base attĂ©nuĂ©e Ă  cunĂ©iforme, bord 2-4-lobĂ© ou entier, lĂ©gĂšrement rĂ©volutĂ©, apex aigu ou acuminĂ©, mucronulĂ©.

Les rameaux supĂ©rieurs peuvent porter un Ă  deux capitules de 10–15 mm de diamĂštre. L’involucre campanulĂ© porte des phyllaires (bractĂ©es) linĂ©aires Ă  lancĂ©olĂ©es.

Les fleurons ligulĂ©s Ă  la pĂ©riphĂ©rie sont blancs ou parfois rosĂątre avec une corolle de 5–8 mm. Cette espĂšce a donc la particularitĂ© d'offrir sur un mĂȘme pied des fleurs de couleurs diffĂ©rentes: blanches, rose clair et rose foncĂ©.

Les fleurons du disque sont bisexuĂ©es, jaunes, Ă©troitement en forme d'entonnoir, en tube d’env. 2 mm[5].

Le fruit est un akùne oblong, aplati, portant un pappus d’env. mm.

La floraison a lieu de mai Ă  septembre en France. Il fleurit presque toute l'annĂ©e Ă  l'Ă©tat sauvage dans la plupart des pays tropicaux oĂč il est naturalisĂ©, et a tendance Ă  fleurir pendant les mois les plus chauds dans les zones tempĂ©rĂ©es[3].

  • Port
    Port
  • Capitule d'Erigeron karvinskianus
    Capitule d'Erigeron karvinskianus

Distribution

Selon POWO[4], l’espĂšce est originaire du Mexique et d'AmĂ©rique centrale (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Panama) et Colombie, Venezuela.

Elle a Ă©tĂ© introduite en Europe, Inde, Pakistan, Chine, Australie, Afrique (Maroc, AlgĂ©rie, Congo, Zimbabwe), AmĂ©rique du Sud (Équateur, PĂ©rou)[4] oĂč elle s’est naturalisĂ©e.

  • E. karvinskianus sur le vieux pont de la riviĂšre (Staverton, Pays-Bas)
    E. karvinskianus sur le vieux pont de la riviĂšre (Staverton, Pays-Bas)
  • Auckland, Nouvelle-ZĂ©lande
    Auckland, Nouvelle-ZĂ©lande
  • Tenerife, Canaries
    Tenerife, Canaries

Habitat

E. karvinskianus provient des hautes altitudes d’AmĂ©rique tropicale sur les pentes et les sommets de 900 Ă  3 500 mĂštres. Il pousse principalement sur des berges ou des coteaux escarpĂ©s et ouverts, souvent sur des falaises ou dans des crevasses rocheuses, et est abondant dans les fourrĂ©s humides ou humides ou la forĂȘt ouverte, souvent dans la forĂȘt de pins et de chĂȘnes (900-3700 m)[6].

Ailleurs dans le monde oĂč il s’est naturalisĂ©, il pousse dans presque tous les habitats ouverts, et se reproduit et se propage rapidement pour former des tapis denses, Ă©touffant les plantes indigĂšnes. Il produit d'Ă©normes quantitĂ©s de graines anĂ©mochores qui parcourent de longues distances et tolĂšre un large Ă©ventail de conditions environnementales.

Utilisation

La PĂąquerette des murailles prospĂšre dans les rocailles, oĂč elle est cultivĂ©e pour sa gĂ©nĂ©reuse floraison (de mai jusqu'aux premiĂšres gelĂ©es), et sa rusticitĂ©. Elle rĂ©siste au froid jusqu’à −15 °C. Elle apprĂ©cie les lieux ensoleillĂ©s et tolĂšre une ombre partielle[3].

Cette espÚce largement cultivée et échappée est trÚs variable. Bien que la variété 'mucronatus' (DC.) Aschers., également retrouvée sous le nom de 'mucronatus' (DC.) Hieron., ne soit pas reconnue, plusieurs cultivars ont été répertoriés tels que 'Bluetenmeer', 'Profusion', 'Stallone', 'Spindrift', ou 'Mer de fleurs'[6].

Plante envahissante

Envahissement Ă  Maui, Pohakuokala Gulch, HawaĂŻ
Fleurs du Salat Ă  Saint-Girons (AriĂšge) (France)

Erigeron karvinskianus a probablement commencĂ© Ă  ĂȘtre cultivĂ©e peu aprĂšs sa premiĂšre description par de Candolle en 1836. Delaigne en 1987 a bien documentĂ© la diffusion de l’espĂšce en France[3]. Il suggĂšre que l’espĂšce serait apparue en Europe en 1850. Rapidement, elle s’est Ă©chappĂ©e des cultures et est devenue une adventice.

Il produit un grand nombre de graines anémochores qui peuvent parcourir de longues distances (New Zealand's Biosecurity System, 2008 ). De plus, il s'enracine adventivement formant des tapis denses. Il est considéré comme largement apomictique (Solbrig, 1962 ) et agamosperme (Noyes, 2000 ).

Erigeron karvinskianus est considéré comme l'une des principales plantes envahissantes à Hawaï et à la Réunion, selon le groupe de spécialistes des espÚces envahissantes de la CSE de l'UICN ( Global Invasive Species Database, 2008 )[6]. Il est répertorié comme l'une des 300 principales plantes envahissantes des ßles tropicales des océans Indien et Pacifique, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du Sud.

Toutefois, il reste disponible Ă  la vente dans les jardineries.

Son pouvoir d'accommodation lui a permis, en quelques décennies, de s'échapper des jardins européens pour coloniser les interstices des murs et des rochers.

Elle est maintenant subspontanée dans certaines villes du littoral atlantique, notamment en Bretagne, aux Açores[7], dans la Région parisienne et en Suisse.

Notes et références

  1. Référence Biodiversity Heritage Library : 151720#page/290 151720#page/290
  2. (en) R. Hyam et R.J. Pankhurst, Plants and their names : A concise dictionary, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-866189-4), p. 178.
  3. Nicolas Hind, « Erigeron karwinskianus Compositae », Curtis's Botanical Magazine, vol. 29, no 1,‎
  4. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Erigeron karvinskianus DC.
  5. (en) Référence Flora of China : Erigeron karvinskianus Candolle
  6. « Erigeron karvinskianus », sur Invasive Species Compendium
  7. « Flora-On Açores | Flora de Portugal interactiva », sur acores.flora-on.pt (consulté le )

Konrad Lauber, Gerhart Wagner, Andreas Gygax. Flora Helvetica: Flore illustrée de Suisse, 2012, 4e édition (ISBN 978-3-258-07701-7).

Liens externes

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