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Equus lambei

Cheval du Yukon

Equus lambei ou Equus ferus lambei, dont le nom vernaculaire est Cheval du Yukon ou Cheval sauvage du Yukon[1], est une espèce Ă©teinte du genre Equus. Equus lambei a vĂ©cu en AmĂ©rique du Nord jusqu'environ 10 000 ans avant notre ère. Il forme l'espèce ou sous-espèce du cheval la plus rĂ©cente sur le continent amĂ©ricain, avant la disparition des Ă©quidĂ©s de ce continent.

Une carcasse, quoiqu'incomplète, a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e au Yukon Beringia Interpretive Centre de Whitehorse, et a rĂ©vĂ©lĂ© que l'animal portait vraisemblablement le gène Dun donnant sa couleur de robe, et peut-ĂŞtre le gène Silver donnant des crins blonds. Un autre fossile, vieux de 735 000 ans et Ă©tudiĂ© en 2013, forme le plus ancien sĂ©quençage d'un gĂ©nome. Il a Ă©cartĂ© tout lien entre le cheval du Yukon et les chevaux domestiques modernes.

Classification

Equus lambei est assez proche du cheval moderne[2] - [3] - [4]. Il est généralement classé comme Equus lambei (ce qui en fait une espèce distincte du genre Equus) et beaucoup plus rarement comme Equus ferus lambei (ce qui en ferait une sous-espèce du cheval sauvage, Equus ferus). Quoi qu'il en soit, son nom vernaculaire est Cheval du Yukon ou Cheval sauvage du Yukon[1].

Quelques sources l'ont décrit plus proche des ânes sauvages du type Kiang que des chevaux actuels, interprétation que le chercheur A. Forstén a réfutée[5]. Sa dentition est comparable à celle des chevaux contemporains d'Europe, montrant également une possibilité de réduction de la taille de tous les équidés au Pléistocène supérieur[6]. Sa robe est vraisemblablement porteuse du gène dun comme pour la plupart des équidés préhistoriques, mais également peut-être du gène silver en raison de sa crinière blonde, ce qui représenterait la plus ancienne trace attestée de la présence de ce gène[7].

Histoire naturelle

Tout comme le Bison des steppes (Bison priscus), le Mammouth laineux (Mammuthus primigenius) et le Caribou (Rangifer tarandus), Equus lambei est l'une des espèces de grands herbivores les plus communes de l'âge glaciaire, dans les steppes herbeuses de l'Est de la Béringie[3] - [4]. L'animal est vraisemblablement chassé par les hommes et différents prédateurs carnivores[8], mais il ne semble pas avoir été domestiqué, et ce malgré ce qui peut être interprété comme des traces d'usures des dents par le mors[9].

Fossiles

L'espèce a Ă©tĂ© dĂ©couverte par Oliver Perry Hay, qui en fournit une description dĂ©taillĂ©e en 1917[10]. Elle est connue par de nombreux restes de dents et d'ossements, et une carcasse partielle dĂ©couverte en 1993[11], que la datation fait remonter entre 26 280 et 26 210 ans avant notre ère[3]. La carcasse se compose d'une grande partie de la peau, du coccyx, d'une partie infĂ©rieure de la jambe, et de morceaux d'intestins. La peau conserve une partie de la crinière et de la queue qui prĂ©sentent des teintes blondes, de grossiers poils blanchâtres sur la partie supĂ©rieures du corps, et de plus sombres poils bruns sur le bas de la jambe[3]. Un grand nombre de dents de cette espèce ont par ailleurs Ă©tĂ© retrouvĂ©es sur diffĂ©rents sites archĂ©ologiques de la rĂ©gion.

Un fragment d'os vieux de 735 000 ans, dĂ©couvert en 2003, a permis le sĂ©quençage du gĂ©nome de l'animal. Les donnĂ©es recueillies indiquent que l'animal, d'une taille comparable aux Fjords et aux Islandais, n'est pas liĂ© aux chevaux modernes. Elles montrent Ă©galement que l'ancĂŞtre commun Ă  tous les Ă©quidĂ©s modernes remonte Ă  quatre millions d'annĂ©es[12].

Il s'agit, en 2013, du plus ancien génome jamais séquencé.

Notes et références

  1. Harington et Naughton 2003, p. 73 ; 99
  2. (en) « Notes »
  3. (en) C.R. Harington, « Yukon Horse », Yukon Beringia Interpretive Centre, (consulté le )
  4. (en) « Yukon Horse », Natural History Notebooks. Canadian Museum of Nature, (consulté le )
  5. Forstén 1986
  6. Burke et Cinq-Mars 1996, p. résumé
  7. « Yukon horse and the silver dilution » (consulté le )
  8. Burke et Cinq-Mars 1998, p. 422-423
  9. Zeder et al. 2006, p. 260
  10. (en) Oliver Perry Hay, Description of a New Species of Extinct Horse, Equus Lambei, from the Pleistocene of Yukon Territory, BiblioBazaar, , 22 p. (ISBN 978-1-173-04919-5)
  11. « Yukon wild horse », Yukon Beringia Interpretive Centre
  12. article sur le portail maxiscience.

Annexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) E.H Colbert et Morales, Evolution of the Vertebrates. A History of the Backboned Animals Through Time, New York, Toronto, Wiley-Liss, , p. 355-364.
  • (en) C. R. Harington et Donna Naughton, Annotated Bibliography of Quaternary Vertebrates of Northern North America : With Radiocarbon Dates, University of Toronto Press, (lire en ligne)
  • (en) Melinda A. Zeder, Daniel G. Bradley, Eve Emshwiller et Bruce D. Smith, Documenting domestication : new genetic and archaeological paradigms, Berkeley (Calif.), University of California Press, , 375 p. (ISBN 0-520-24638-1 et 9780520246386)

Articles

  • (en) A. Burke et J. Cinq-Mars, « Dental characteristics of Late Pleistocene Equus lambei from Bluefish Caves, Yukon Territory, and their comparison with Eurasian horses », GĂ©ographie physique et Quaternaire, no 50(1),‎ , p. 81-93
  • (en) A. Burke et J. Cinq-Mars, « Paleoethological reconstruction and taphonomy of Equus lambei from the Bluefish Caves, Yukon Territory, Canada », Arctic, no 51(2),‎ , p. 105-115
  • (en) A. ForstĂ©n, « Equus lambei Hay, the Yukon wild horse, not ass », Journal of Mammalogy, no 67,‎ , p. 422-423
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